par Christelle Néant.
Le 1er avril au matin, l’armée ukrainienne a tiré au lance-roquettes antichars sur le village d’Alexandrovka, en RPD (République Populaire de Donetsk), endommageant une habitation, alors que l’Ukraine a fait semblant de vouloir un nouveau cessez-le-feu lors de la dernière session du groupe de contact trilatéral.
L’armée ukrainienne tire sur Alexandrovka et endommage une habitation
Le 1er avril 2021, à 6 h 40 du matin, l’armée ukrainienne a tiré six roquettes antichars sur le village d’Alexandrovka, endommageant gravement le toit d’une habitation.
Par chance, ces tirs n’ont pas fait de victimes civiles, malgré le fait que la famille qui habite la maison touchée (dont un enfant de 10 ans) se trouvait à l’intérieur lorsqu’une des roquettes a frappé le toit.
Voir les photos prises par la représentation de la RPD au sein du CCCC (Centre Conjoint de Contrôle et de Coordination du cessez-le-feu).
Et pendant que l’Ukraine essaye de se donner bonne figure en matière de respect du cessez-le-feu, ses propres soldats publient sur Tik Tok des vidéos montrant qu’ils prennent du plaisir à tirer sur la RPD et la RPL (République Populaire de Lougansk), au risque de toucher des civils, comme on peut le voir avec cette vidéo d’un compte appartenant à un soldat ukrainien néo-nazi :
@mykhailo_1985
Закон двору – бий перший, відповідай на удар двічі. Сильного бояться і поважають.
♬ оригінальний звук – Михайло Ухман
Non content d’avoir le drapeau rouge et noir de l’OUN (collaborateurs des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale) sur sa photo de profil, ce cher Mykhailo ôte tout doute sur son affiliation politique à la fin de la vidéo, en la terminant par un salut hitlérien.
Au rayon vidéos publiées par les soldats ukrainiens eux-mêmes, une autre prouve que les milices populaires de la RPD et de la RPL n’exagèrent pas lorsqu’elles disent que bon nombre de soldats ukrainiens meurent hors-combat, à cause de l’alcool, de la drogue, et du maniement inadéquat des armes. Des morts dont le commandement ukrainien essaye ensuite de faire porter la responsabilité aux milices populaires.
!! Vidéo à ne regarder que si vous avez plus de 18 ans et que vous n’avez pas le cœur sensible :
Dans cette vidéo on voit le jeune soldat ukrainien Alexeï Sayenko, 20 ans, se tirer dans la tête, manifestement en état d’ébriété ou sous l’emprise de la drogue (de même que ses camarades qui l’encouragent en rigolant à appuyer sur la gâchette), le 31 mars 2021. Sans la présence de cette vidéo publiée en ligne, nul doute que les autorités de Kiev auraient raconté qu’il avait été abattu par un sniper de la milice populaire, ou Dieu sait quelle autre invention visant à faire passer la RPD et la RPL pour les coupables.
Il faut aussi noter que dans le même temps, l’armée ukrainienne a mené des exercices de tir de chars d’assaut dans la partie de la région de Lougansk sous son contrôle. L’Ukraine hurle à la provocation lorsque la Russie déplace ses pièces d’armement sur son territoire ou organise des exercices militaires près de sa frontière, mais elle fait exactement la même chose, et là ce ne serait pas une provocation. Ou comment illustrer parfaitement le deux poids deux mesures qui s’applique à l’Ukraine.
L’Ukraine prétend vouloir un nouveau cessez-le-feu
Alors que son armée viole non seulement le cessez-le-feu, les accords de Minsk et la convention de Genève, l’Ukraine a essayé de redorer son image en proposant un nouveau cessez-le-feu, alors que celui, indéfini, signé en juillet 2019 est toujours officiellement en vigueur. Le tout en continuant de saboter les réunions du groupe de contact trilatéral chargé de permettre la mise en œuvre des accords de Minsk.
Ainsi, lors de la réunion du groupe de contact en charge des questions de sécurité, l’Ukraine a tenté un coup de communication en demandant de se mettre d’accord sur une formule réaffirmant l’engagement des parties à respecter les mesures additionnelles de contrôle du cessez-le-feu à partir du 1er avril. Des mesures que Kiev a été la première à violer, et dont elle refuse depuis des mois de préciser le mécanisme de coordination qui est censé permettre leur application concrète.
Comme l’a rappelé le Ministère des Affaires étrangères de la RPD, « ce n’est pas la première fois que les négociateurs ukrainiens tentent d’appliquer une telle technique au lieu de mettre en œuvre de manière cohérente les accords existants », avant de rappeler que personne ne s’étant officiellement retiré des mesures additionnelles de contrôle du cessez-le-feu, les mesures signées en juillet 2020 sont toujours valables et doivent être simplement appliquées. Il n’est nul besoin de rajouter un nouveau cessez-le-feu, alors qu’une trêve indéfinie a déjà été signée ! Il suffit d’appliquer ce qui a déjà été signé.
« Il y a huit mois, les paramètres et les mesures nécessaires pour assurer une véritable trêve sur le terrain ont été définis et convenus. Il est simplement nécessaire de les mettre en œuvre. En conséquence, en appelant à une sorte de nouvelle trêve, les représentants ukrainiens confirment directement qu’ils ne respectent pas l’accord conclu il y a huit mois. Qui plus est, ils tentent de ramener le processus de négociation à l’époque où les trêves étaient conclues pour des jours fériés ou d’autres dates et étaient de nature temporaire, ce qui, soit dit en passant, contrevient au 1er point du paquet de mesures. En convenant d’une trêve indéfinie en juillet 2019 et en signant des mesures additionnelles pour la renforcer en juillet 2020, cette contradiction a été éliminée. M. Kravtchouk propose maintenant de ramener cette contradiction.
Les républiques observent la trêve et les mesures visant à la renforcer. Les ordres pertinents n’ont pas seulement été émis, mais même publiés sur nos sites. Notre position est honnête et ouverte. D’autre part, l’Ukraine déforme et viole régulièrement tous les accords en la matière, et développe en outre une auto-propagande dans les médias sur le thème de l’appel à la conclusion d’une énième trêve. Au lieu de cette volonté de faire du battage médiatique, il serait bien plus utile et approprié que Kiev s’engage dans un véritable travail au sein de la plateforme de Minsk et respecte simplement les accords qui ont déjà été conclus et signés », a déclaré la ministre des Affaires étrangères de la RPD.
Suite à cette demande de la délégation ukrainienne, la RPD et la RPL ont fait une contre-proposition en demandant :
1) À l’Ukraine de publier sur le site du ministère de la Défense une version complète et non déformée du texte des mesures additionnelles de contrôle du cessez-le-feu ;
2) D’enquêter sur le meurtre du civil de 71 ans tué par un sniper ukrainien à Alexandrovka le 22 mars, comme le stipule le 4ème point des mesures additionnelles de contrôle du cessez-le-feu, et d’envoyer une notification ad-hoc à la coordinatrice de l’OSCE, Mme Grau, sur les résultats de l’enquête et les sanctions disciplinaires appliquées à toutes les personnes impliquées dans ce crime de guerre.
Bien sûr cette proposition est restée sans réponse de la part de l’Ukraine.
Les représentants ukrainiens au sein de la plateforme de négociation ont aussi été incapables d’expliquer quel rôle et quels pouvoirs seront attribués à la nouvelle personne que Kiev veut ajouter à sa délégation sous le titre ronflant de « conseiller en communication » avec la RPD et la RPL.
« M. Kravtchouk n’a pas été en mesure de répondre de manière compréhensible aux questions directes des représentants de la RPL et de la RPD – quelles seraient les fonctions et les pouvoirs de la personne nommée, si elle compenserait le manque de capacité des représentants ukrainiens actuels à influencer les organes de l’État ukrainien pour assurer la mise en œuvre des accords de Minsk, et quel était le but d’une telle nomination de manière générale », a indiqué la délégation de la RPL sur sa chaîne Telegram.
Surtout que c’est déjà le rôle de la délégation ukrainienne toute entière de dialoguer de manière directe avec les représentants des républiques du Donbass ! Donc quel est l’intérêt de rajouter une personne dédiée à cela ?
« Mme Grau, coordinatrice du groupe de contact, a soutenu les républiques dans leur perplexité et, finalement, tout le monde a convenu que pour bien comprendre ce que M. Kravtchouk essayait d’expliquer, l’Ukraine ferait mieux de mettre toute cette confusion sur papier et de l’envoyer aux négociateurs. M. Kravtchouk est d’accord. Néanmoins, l’absence de réponses aux questions suggérées par M. Kravtchouk suggère que, comme cela s’est produit plus d’une fois, il n’y a rien de réel derrière cette « initiative ». Il s’agit d’une nouvelle imitation d’activité frénétique, d’une tentative de détourner le travail des questions essentielles du règlement du conflit et de saper davantage le processus de négociation, déjà improductif », a conclu la RPL.
Les autres groupes de contact n’ont pas été plus productifs. Lors de la réunion du groupe en charge des questions humanitaires, Natalia Nikonorova, la ministre des Affaires étrangères de la RPD, a demandé où en était l’apurement judiciaire des prisonniers déjà échangés. Un point qui pose problème et empêche d’organiser les prochains échanges de prisonniers, puisque l’Ukraine ne s’acquitte pas de ses obligations. Kravtchouk a alors répondu que le président ukrainien y travaillait. Sauf que cela fait plus d’un mois que la délégation ukrainienne sort cette excuse en guise de réponse.
Résultat, Mme Grau, la coordinatrice de l’OSCE a demandé : « Ne suffit-il pas que le président appose sa signature ? ». Mais la coordinatrice n’a pas reçu de réponse à sa question de la part de la délégation ukrainienne.
Comme on peut le voir en dehors des tentatives de coup de communication pour se donner une bonne image médiatique, et faire croire qu’elle travaille à mettre en œuvre les accords conclus, l’Ukraine est toujours incapable d’appliquer concrètement ce qu’elle a signé, que ce soit le cessez-le-feu, les mesures additionnelles assurant son contrôle, ou les accords de Minsk.
source : https://www.donbass-insider.com
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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