« Alain Soral, Dieudonné, Faurisson… Leurs éléments de langage contaminent la société. L’autre jour, au journal télévisé, j’ai même entendu que les masques étaient une invention pédosatanique… J’ai disséqué énormément de vidéos de Soral, c’est fascinant. Il s’auto-interviewe lui-même, dans une logorrhée sans fin… Ce qui est encore plus fou, c’est que la majorité de ces experts autoproclamés aimeraient être relayés par ce qu’ils nomment les « merdias » ou interviewés par des « journalopes ». »
« Soral et Dieudonné, j’ai vu arriver les trucs, avec les gens autour de moi qui commençaient à regarder leurs vidéos, moi ça m’a intéressé, j’ai tout regardé. La conclusion que j’en ai tirée, c’est le propos de la chanson, c’est que ces gens qui se disent « esprits libres » ou « dissidents » ont en fait vraiment leurs gourous. On a tous vu cette femme qui disait que les masques étaient un truc pédosataniste, non ? Ce langage un peu QAnon complotiste, ces types là sont vraiment responsables de son succès en France. Ça m’intéressait d’explorer ça parce que j’ai pas la réputation d’être de gauche, il y a des gens qui sont persuadés que je suis fasciste ou je ne sais pas quoi. Récemment, j’ai fait une interview avec Jérôme Reijasse de Rock&Folk, et on n’était pas d’accord, il n’a pas tellement aimé cette chanson, il me disait « tu crois vraiment que ce sont les ennemis eux aujourd’hui ? » Moi, je pense que oui, qu’ils ont vraiment gagné une bataille des idées. »
« Il y a un mec dont j’écoute les conférences, c’est Etienne Klein, il a une émission sur France Culture, son domaine de prédilection c’est la physique quantique. Il a fait une conférence sur le hasard où il disait que le complotisme, c’est croire que le hasard ne peut pas exister, c’est une sorte d’hyper-rationalité : on imagine que tout a une explication logique et rationnelle qui est partagée seulement par un petit groupe de personnes. C’est absurde parce qu’on constate au quotidien que l’incompétence et la connerie sont à tous les niveaux, administratif, politique, etc. Ça, on y fait face tous les jours : les gens qui orthographient mal ton nom, un courrier qui n’arrive pas au bon endroit. Donc, imaginer qu’il y a des puces dans les masques ou que la CIA ait monté le 11 Septembre, je trouve ça absurde. »
Aidons Mustang à dépasser les 500 vues sur YouTube :
Soyons charitables et contribuons à faire connaître Mustang, ce groupe de loulous de Clermont-Ferrand qui prétend penser alors qu’il ne sait que (se) peigner. Parce qu’en dehors de leurs « bananes » à la Elvis (une coupe de cheveux que nos lecteurs de moins de 40 ans n’ont jamais vraiment croisé), les trois membres de Mustang n’ont pas d’autres compétences à offrir : musicalement, l’héritage du Velvet Underground est revendiqué mais les mauvaises langues diront qu’on est juste au-dessus de Calogero…
Présenté par une partie de la presse spécialisée (Rolling Stone, Les Inrockuptibles, etc.) comme un trio rockabilly ténébreux « aux textes fins, bien sentis, jusqu’à en être acides ou bouleversants » qui redonne ses lettres de noblesse au rock’n’roll français (lettres de noblesse dont on pourrait débattre), Mustang est emmené par son chanteur Jean Felzine qui postule donc pour le trône de premier rockeur zététicien politique de France. C’est toujours mieux que compositeur pour les turbo-gauchistes-féministes-intersectionnelles Pomme et Camélia Jordana, une prestation (« Ça fait des thunes ! ») dont Felzine n’a pas l’air extrêmement fier…
Pas besoin d’en dire plus sur Mustang, le groupe de rock français petit bras (pas pratique pour jouer correctement) qui dénonce le complotisme. Nous conseillons simplement à nos lecteurs amateurs de « textes fins et bien sentis » de jeter une oreille attentive aux morceaux de Philippe Guêpe ci-dessous et plus précisément à son album Idiocracy ; histoire de faire vivre le fameux « esprit rock » dont Mustang ne perçoit que le folklore.
À revoir,
les analyses d’Alain Soral sur la musique
« Lemmy, Bowie et Boulez » : extrait de Soral répond de mars-avril 2016
« Entretien mélomane » : un entretien enregistré à Montréal le 2 octobre 2012
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation