Berlin et Munich suspendent la vaccination avec AstraZeneca chez les moins de 60 ans

Berlin et Munich suspendent la vaccination avec AstraZeneca chez les moins de 60 ans

Les villes allemandes de Munich et Berlin ont annoncé ce 30 mars suspendre « par précaution » l’utilisation du vaccin AstraZeneca pour les personnes de moins de 60 ans, dans l’attente de nouvelles recommandations nationales.

Les villes allemandes de Berlin et Munich ont annoncé ce 30 mars suspendre « par précaution » l’utilisation du vaccin AstraZeneca contre le Covid pour les personnes, hommes et femmes, de moins de 60 ans, dans l’attente de nouvelles recommandations nationales. Selon la chaîne régionale publique Rbb, la région du Brandebourg, qui entoure Berlin, a pris une décision similaire.

« Nous avons décidé, par précaution, d’arrêter la vaccination des moins de 60 ans avec AstraZeneca », a indiqué la responsable de la Santé pour le Sénat de Berlin, Dilek Kalayci. Les responsables sanitaires de Munich, troisième ville d’Allemagne, lui ont emboîté le pas en annonçant sur Twitter la suspension « jusqu’à ce que la question de possibles complications soit éclaircie ».

31 signalements de caillots sanguins chez des personnes vaccinées avec AstraZeneca en Allemagne

Ce vaccin anti-Covid fait l’objet de suspicions dans plusieurs pays après des cas graves de formation de caillots sanguins. « Nous n’avons à Berlin encore aucun cas grave d’effets secondaires », a précisé Dilek Kalayci. Tous les rendez-vous pris par les moins de 60 ans pour recevoir le vaccin AstraZeneca sont annulés à Berlin, a-t-elle ajouté.

Le 29 mars, une autre collectivité, le canton de Euskirchen (ouest) a stoppé la vaccination des femmes de moins de 55 ans avec le produit du laboratoire anglo-suédois après le signalement de cas de thrombose chez deux femmes vaccinées. Dans la grande région de Rhénanie du Nord-Westphalie, les responsables de cinq des six hôpitaux universitaires se sont également prononcés en faveur d’un arrêt temporaire de la vaccination des jeunes femmes par AstraZeneca en raison des risques encourus, selon une lettre commune adressée au ministère de la Santé et citée par les médias allemands.

L’institut médical Paul-Ehrlich, qui conseille le gouvernement en matière de vaccins, examine 31 signalements de caillots sanguins survenus chez des personnes ayant reçu le vaccin AstraZeneca en Allemagne, a rapporté mardi le magazine Spiegel. Presque tous les cas concernent des femmes jeunes ou d’âge moyen.

Plusieurs pays ont suspendu la vaccination avec ce sérum pour les jeunes, dont la Suède, la Finlande, l’Islande, et la France. Le 29 mars, le Canada a également annoncé une mesure similaire pour les moins de 55 ans en attendant des analyses complémentaires. Suivant les préconisations de l’autorité sanitaire européenne, l’EMA, l’Allemagne avait repris mi-mars l’utilisation de ce vaccin pour toutes les tranches d’âge. L’Allemagne, qui a injecté au moins une dose de vaccin à environ 11 % de sa population, a besoin d’accélérer sa campagne de protection contre le coronavirus alors qu’une troisième vague épidémique touche le pays.


En France, le vaccin AstraZeneca, initialement réservé au moins de 65 ans, est désormais à destination des plus de 55 ans. Mais des effets secondaires importants pourraient aussi concerner cette tranche d’âge.

Un homme de 63 ans est décédé à Annecy à la mi-mars après avoir été vacciné à l’AstraZeneca. Un décès qui intervient alors que le corps d’un étudiant nantais ayant reçu le même vaccin a été découvert le 18 mars. Le lien entre l’immunisation et le décès n’est pas établi.

Un homme de 63 ans est décédé le 17 mars à l’hôpital de l’Annecy, succombant à de multiples thromboses aux organes vitaux 10 jours après la première injection d’AstraZeneca, relate Le Dauphiné libéré. La vaccination a eu lieu au centre provisoire établi sur le Pâquier au début du mois.

Selon le quotidien, aucun lien n’a été fait à ce stade entre le décès et la vaccination. Le frère du défunt a pour sa part témoigné auprès du média de la détérioration fulgurante de son état de santé :

« Il a très rapidement ressenti des douleurs dans la demi-heure qui a suivi l’injection du vaccin, des douleurs particulières. Et puis, un petit peu plus tard, des problèmes respiratoires, ce qui l’a conduit dès le lundi suivant à aller consulter son médecin, qui lui a ordonné un traitement. Il a pris ce traitement pendant quatre jours, et les choses commençaient à aller mieux ».

Cependant, selon lui, huit jours après la vaccination l’homme a ressenti de nouveaux douleurs et a appelé un médecin qui n’est pas venu. Il s’est donc rendu par lui-même aux urgences où il lui a été proposé une opération de « ce calcul à la vésicule biliaire, pour le lendemain ».

« Une chose qui n’a pas pu être réalisée, parce que très rapidement il s’est rendu compte que les plaquettes diminuaient. Ensuite, il a multiplié en l’espace d’un jour et demi problème sur problème… », a raconté son frère en appuyant sur une « détérioration fulgurante » de son état de santé.

Une autopsie a été réalisée, les proches attendent encore les résultats.

« Le résultat d’une analyse pourrait s’opposer à ce que ce soit une cause réelle du vaccin, mais à 95 % aujourd’hui on est persuadé que c’est ça et on le saura sous quelques jours maintenant », a conclu le frère de la victime.

Un étudiant meurt d’une thrombose à Nantes

Ce décès s’ajoute à celui d’un étudiant en médecine nantais, retrouvé mort le 18 mars d’une hémorragie causée par une thrombose une dizaine de jours après avoir reçu une injection du vaccin d’AstraZeneca. Pour l’heure, l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) n’établit pas de lien entre l’immunisation et le décès.

Un risque « rare »

L’ANSM a confirmé le 26 mars l’existence d’un risque « rare » de thrombose atypique associé au vaccin contre le Covid-19 d’AstraZeneca après la survenue de nouveaux cas en France, dont deux décès, tout en soulignant que la balance bénéfice/risque restait « favorable ».

Ces « deux décès » ont été rapportés entre le 12 et le 18 mars, dont celui de l’étudiant. Des analyses complémentaires sont en cours dans le cadre d’une enquête judiciaire.

Source : fr.sputniknews.com

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