Orano, ex-Areva en faillite, dont l’Etat est actionnaire est aux abois. Par delà les postures de toute puissance techniciste et coups de mentons mégalomaniaques le nucléariste serre les fesses tant sa situation est loin d’être au beau fixe. Que ce soit financièrement (endettement, renflouement par l’Etat et les contribuables, cessions d’actifs, débandade aux USA) que technique (malversations et défauts de fabrication dans l’EPR de Flamanville, retards colossaux dans l’EPR finlandais et aussi à Flamanville pour des coûts multipliés par six avec pénalités de retard à la clef).
Alors que le nucléariste civilo-militaire tricolore doit fermer sa mine d’uranium exploitée par sa filiale Cominak (1) à Arlit au Niger pour cause d’épuisement du gisement et que le soit-disant fabuleux gisement d’Imoumaren, toujours au Niger et pour lequel la flamboyante Lauvergeon ne tarissait pas de superlatifs, n’est toujours pas exploité car pas assez rentable (2), que la mine d’Agadez de sa filiale Somaïr dans le nord du pays n’a plus que 10 ans de réserve de minerai uranifère (3) : Areva-Orano n’en poursuit pas moins ses ravages. Tel un chien enragé il se jette sur tout se qui se présente à lui.
Orano-Areva vient de décrocher deux permis d’exploration minière… au Groenland attribués par le gouvernement de l’île. De potentiels gisements d’uranium, au sud-est et au sud-ouest du pays, sont en ligne de mire. Le dérèglement climatique entraînant la fonte des pôles : du lucratif business est en vue. Enfin si tout se passe bien pour les prédateurs. La zone convoitée est large de plus de 3.500 kilomètres carrés. Orano espère lancer des travaux d’exploration dès cette année 2021 : des mesures géophysiques depuis le ciel, des observations de terrain et des prélèvements de surface effectués par des géologues maison.
Si cette première phase d’exploration est concluante, une étude d’impact environnemental sera réalisée puis une évaluations réelles du potentiel des deux sites sera conduite. L »expérience prouve qu’il peut y avoir loin de la coupe aux lèvres. En revanche, une certitude : l’extraction de l’uranium aurait des conséquences désastreuses sur l’environnement de l’île et sur le mode de vie des populations. Un autre site du sud du Groenland (Kujataa) classé au patrimoine mondial de l’Unesco est aussi menacé par des projets d’extraction d’uranium conduit par d’autres nucléaristes.
Aussi 141 associations environnementales viennent d’interpeller le gouvernement danois pour qu’il adopte un moratoire sur les activités minières au Groenland et protège cette île à l’écosystème fragile. D’autant que le Groenland possède certaines des plus grandes réserves de pétrole, de gaz et de minéraux du monde. Autant de ressources qui aiguisent la convoitise de tous les prédateurs de la planète et qui ont conduit le pouvoir a accorder pas moins de 70 licences d’exploration et d’exploitation minières à grande échelle couvrant des milliers de kilomètres carrés. La plupart à ciel ouvert et situées dans le sud du Groenland dont la biodiversité est la plus riche du pays et où sont concentrées toutes les terres agricoles. Evidemment.
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(1) fixée au 31 mars 2021
(2) 5 ans après le démarrage des travaux, le complexe uranifère a été fermé en 2014
(3) https://www.agenceecofin.com/uranium/1403-74814-niger-le-dg-d-orano-estime-a-une-dizaine-d-annees-sa-visibilite-sur-l-avenir-de-la-somair
Source : Lire l'article complet par Mondialisation.ca
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