La dégradation des relations entre le camp globaliste, dirigé par les États-Unis, et la Russie continue à s’accélérer – ce que l’agenda permet cette semaine, avec le somment de l’OTAN et le sommet européen, où la participation du président américain, chose particulièrement rare (car anormale dans ce format) doit être soulignée. La question centrale restant toujours la même : la détermination de l’ennemi et la stratégie de combat à mener – puisqu’une guerre militaire directe n’est pas dans l’intérêt des globalistes, mais qu’ils leur faut gagner le combat. Un conseiller du ministre russe de la Défense parle de « guerre mentale », Peskov d’un « viol démocratique » en cours finalement depuis la chute de l’Union soviétique. C’est bien la Première Guerre globale qui est en cours.
Le sommet de l’OTAN avec la réunion des ministres des Affaires étrangères, puis le sommet virtuel européen, auquel pour la première fois depuis 11 ans a été invité le président américain, afin de souligner le retour de l’unité globaliste avec le départ de Trump, permet formellement de relancer l’agenda de la constitution de l’ennemi.
Le premier ennemi, d’autant plus dangereux qu’il est Européen, est la Russie. La Grande-Bretagne et les États-Unis donnent le ton, et Raab déclare vouloir faire sentir à la Russie les conséquences de sa politique dite agressive :
« Dominic Raab appellera aujourd’hui l’OTAN à « faire face » à la menace de la Russie et à veiller à ce que Moscou subisse les conséquences réelles de ses activités hostiles ».
En lisant ses déclarations, il semblerait que « l’activité hostile » de la Russie consiste pour lui en la modernisation de son armement … En effet, comment la Russie a-t-elle osé ? De son côté, l’OTAN, sans grande surprise, appelle à une augmentation des contributions, et avec de tels ennemis comme la Chine et la Russie, sans oublier la question de la fidélité atlantiste de la Turquie avec ses S400 russes « qui mettent en danger » le système de sécurité de l’OTAN, en effet, ça doit se justifier. Même si en période de crise économique mondiale, cela est peu réaliste. En tout cas, l’OTAN a rappelé qui était l’ennemi, et les États-Unis ont annoncé leur retour plein et entier dans le format globaliste de gouvernance, au grand soulagement des pays-satellites, qui l’espace d’un instant ont risqué de devoir réellement assumer leur politique extérieure.
Afin de bien ancrer la soumission atlantiste des pays européens, Biden a été convié à participer au sommet européen par Charles Michel, le président du Conseil européen, qui a déjà réussi à détruire les relations de l’UE avec la Russie (voir notre texte ici), son plus grand voisin, juste avant le sommet. Ce qui en soi est déjà un exploit diplomatique … Biden a évidemment accepté, rappelant dès le début de son mandat que le leadership américain était de retour. Et la revendication, assez formelle, d’une « autonomie stratégique » de l’UE fait sourire, lorsqu’elle est confrontée à la pratique.
Mais la tenue de ce sommet fut assez surprenante, car avant même qu’il ne commence, Charles Michel annonce qu’aucune révision de la politique à l’égard de la Russie ne sera adoptée à cette occasion, qu’il faudra attendre la réunion physique des dirigeants européens cet été pour cela. En attendant, il va informer les dirigeants européens de sa conversation avec Poutine (ils n’étaient manifestement pas au courant …). Merkel déclare que l’UE est en parfait alignement avec les États-Unis. Et finalement, la discussion est plus ou moins focalisée sur le Covid, puisque la gestion de la situation sanitaire, tant en Europe qu’aux États-Unis est principalement liberticide, sans amélioration sanitaire, pour des populations prises en otage de fantasmes idéologiques. Ils sont, il est vrai, parfaitement alignés …
Cette montée en pression, toutefois hésitante, d’un discours agressif contre la Russie, a été parfaitement bien analysée et dénommée. Andreï Ilnitsky, conseiller du ministre russe de la Défense, parle à juste titre d’une « guerre mentale » menée contre la Russie, par l’Occident, avec les États-Unis à sa tête, afin de détruire l’identité nationale et ainsi éviter une confrontation militaire directe. Tout en emportant la victoire, puisque le pays est détruit de l’intérieur. De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, souligne que depuis la chute de l’Union soviétique, ce soft power accompagné de différentes technologies politiques, ressemble à s’y méprendre à un « viol démocratique ». L’expression de « viol démocratique » est parfaitement exacte, car il s’agit bien d’une pénétration forcée des institutions et de la société, une pénétration violente, contre la volonté ou suite à une manipulation de la volonté. Après les deux guerres mondiales, c’est bien la Première Guerre globale qui se joue.
Ce qui se fait toujours attendre, le diagnostic ayant été posé, en dehors des déclarations et condamnations diverses et variées, certes importantes mais insuffisantes pour renverser la tendance, c’est l’établissement d’une ligne politique stratégique – et non conjoncturelle – par la Russie, qui serait appuyer par des pas réels. Car rester uniquement dans la communication, sans passer dans le réel, fait à ce jour le jeu des globalistes – puisqu’ils maîtrisent parfaitement cet espace et que ça ne présente, finalement, que peu de danger pour leur pouvoir réel.
source : http://russiepolitics.blogspot.com
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