« Nous on appelle fortement à un confinement réel, comme ça s’est passé en avril et mars 2020 » (Pr Yves Cohen)
Sur LCI, qui, reconnaissons-le, ne fait pas défiler que des confineurs, des enfermistes et des alarmistes, le Pr Yves Cohen (chef du service de réanimation à l’hôpital Avicenne) appelle à un confinement strict contre une pandémie fondée sur des porteurs de virus, et non plus des malades. Il est opposé, dans un débat arbitré par Éric Brunet, à Marie-Estelle Dupont, psychologue clinicienne. Elle réagit à la demande de reconfinement.
- Yves Cohen est à gauche,
Marie-Estelle Dupont à droite
« Moi je ne comprends pas comment un médecin peut soutenir ça, avec tout le respect que j’ai pour vous, monsieur, et tout le travail que vous accomplissez. Comment éthiquement vous pouvez en 2021 au bout d’un an, penser que enfermer des gens qui ne sont pas malades n’a pas un rapport bénéfices/risques absolument tragique ? »
La psychologue développe son argumentation avec sobriété, puis elle s’emporte :
« On enferme des gens bien portants, enfin c’est pas un remède ! Vous avez prêté serment pour d’abord ne pas nuire ! On ne peut pas argumenter pour un confinement surtout que si c’était vraiment efficace, on n’en serait pas au troisième ! »
La psychologue apporte des éléments plus durs :
« En psychiatrie c’est terrible ce qu’on voit, monsieur. On a eu trois défenestrations en dix jours à Robert Debré en pédopsychiatrie chez une population de 7-11 ans, à 7-11 ans on ne se suicide pas, monsieur, on joue aux Pokemon. »
Réponse de l’enfermiste :
« Très bien, ben écoutez alors, je vais vous dire une chose, venez en réanimation voir comment ça se passe. »
Mais Marie-Estelle ne se laisse pas enfermer dans cet argument qui sent très fort l’élément de langage politique :
« Oui, mais c’est toujours votre argument, c’est pour ça que je vous dis il faut changer la réa, il faut augmenter les lits ! »
Cohen le reconnaît :
« Non, mais, il faut changer la réa, je suis d’accord… »
Marie revient à la charge :
« On ne peut pas prendre en otage des gens bien portants et les rendre malades, vos confrères vont avoir beaucoup trop de travail en psychiatrie ! »
Cohen explique sa position :
« Tous les jours, tous les jours on a des entrants en réanimation, 30 % de ces entrants-là on sait qu’ils vont décéder, alors je veux bien que sur le plan psychologique ça va être difficile, qu’on va avoir des dépressions, qu’on peut avoir des suicides, mais nous ce qu’on voit c’est qu’on va avoir tout de suite des décès. »
Cela ne convainc pas Marie :
« Donc pour vous rendre tout le monde malade, c’est une solution soutenable, c’est défendable, de rendre toute la population malade ! »
Puis elle reprend, proposant une solution moins désastreuse pour le pays que le confinement :
« C’est pas après vous que j’en ai, c’est contre cette alternance permanente de confinement ou mort, comme si le fait qu’il y ait des morts justifiait de rendre les autres malades ! Non, ça justifie de réformer d’urgence l’hôpital et en attendant, de réquisitionner, puisqu’on est en guerre, les cliniques privées ! »
Marie, c’est une guerrière comme on les aime !
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