L’auteur est membre fondateur de l’UFP, d’Option citoyenne et de Québec solidaire
Quelques personnes, très impliquées, très expérimentées, s’investissent passionnément à trainer Québec solidaire (QS) vers une gauche extrémiste. L’apparition récente d’un petit groupe « d’antiracistes » enragés et doctrinaires est pour moi un des symptômes des plus éloquents de cette tendance vers les extrêmes.
Il est triste pour moi de constater que celles et ceux qui « regardent vers Québec solidaire » peuvent difficilement savoir où se situe réellement ce parti. De façon générale une grande partie de la population d’électeurs du Québec se situe au centre du spectre politique. Malheureusement, ils font face d’une part à ceux qui promeuvent le point de vue « révolutionnaire », avec une attitude prétentieuse, voire missionnaire, visant à convertir « celles et ceux qui n’ont pas encore compris » à leur point de vue extrême. D’autre part un autre petit groupe à tendance « électoralistes », aussi extrême et tout aussi impertinent que l’autre, sont celles et ceux qui croient qu’il faut diluer « au besoin » le programme de QS visant la recherche du pouvoir à tout prix. Aussi légitime que soient ces deux points de vue, leurs extrémismes effraie bien des électeurs potentiels.
Ma prétention est qu’une large partie des électrices et des électeurs du Québec souhaitent être gouvernés par un parti, ou une coalition de partis, de gauche modérée afin de combattre les visions étroitement « économiques » qui ne favorise que le 1/1000 de la population. Une large partie de la population rejette les partis politiques obsédés par le déficit, qui justifient l’adoption de politique « austéritaires ». Ceci tout autant que les tenant de l’achat de « jobs payantes » à coup de centaines de milliers de $ chacune. Il existe bien des électeurs à la recherche de projet politique se rapprochant d’une réelle social-démocratie humaniste à l’écoute de la population, en particulier les acteurs sociaux de la base, en réel contact avec la population qui a de nombreux besoins non–comblés, par exemple celles et ceux qui ont des problèmes de sous-consommation parce qu’ils doivent choisir entre manger et se procurer des médicaments.
À l’intérieur des instances de base de QS, un petit groupe d’intégristes idéologique (qui ont la prétention, comme nos missionnaires au temps de la Nouvelle-France, de posséder la seule vérité vraie) m’indisposent de plus en plus. Ces quelques personnes utilisent toutes les stratégies possibles pour « inséminer » dans le programme du parti des lignes exposant leur idéologie extrême, (contre le patriarcat, pour l’antiracisme, l’anticapitalisme et les considérations intersectionelles, etc.). Je ne parle même pas de leur grenouillage pour retrouver ces lignes lors de l’élaboration de la plate-forme électorale précédant une élection.
Une petite clique, nostalgique de l’étroitesse idéologique de leurs ex-micros–partis, qui ne recueillaient qu’à peine 1% d’appui populaire, sont particulièrement actifs à QS. Je croyais, j’en doute de plus en plus, que ces gens avaient librement adhérés à un point de vue moins idéologiquement extrémiste, mais plutôt rassembleur en créant QS.
Pour moi, militer dans un parti politique consiste à ÉCOUTER la population pour mieux la représenter dans le cadre bien imparfait de notre démocratie représentative. Cette attitude est bien différente et moins pertinente dans un parti politique que celle adoptée dans le cadre d’une secte quelconque ou d’une confession religieuse particulière, là où le prosélytisme est de mise.
Ma crainte, si les tenants de l’une et de l’autre de ces extrêmes ne consentent pas et n’acceptent pas rapidement que QS soit un parti de gauche MODÉRÉE, dès la campagne électorale de 2022, nous nous retrouverons avec quelques députéEs qui se compteront très facilement sur les doigts d’une seule main.
Je suis absolument persuadé que si QS adoptait un point de vue clair de « gauche modérée », celui-ci continuerait d’accroitre les appuis qu’il reçoit de la population du Québec et augmenterait encore son nombre de députéEs. Je fais donc appel à la raison dénuée d’a priori idéologique de la part des militantEs de QS pour rejoindre les gens qui luttent sur « le plancher des vaches », ceci dit sans aucun mépris pour les vaches.
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