Dialectique de l’Histoire, radicalité, mystifications étatiques du Coronavirus et crise finale de l’équivalent général abstrait…
La dialectique est ce dépassement immanent dans lequel la nature unilatérale et bornée des déterminations de l’entendement se pose comme ce qu’elle est, à savoir comme leur négation. La dialectique constitue par suite l’essence dynamique du devenir et elle est le principe par lequel seul un enchaînement et une nécessité immanentes viennent là produire le contenu du savoir accompli, de même qu’en lui et en général réside le haussement véritable, comme non extérieur et sur-éminent au fini.
Hegel, Encyclopédie des sciences philosophiques
La révolution… est la puissance directrice de l’histoire…
Marx, Engels, L’idéologie allemande
La bonne méthode, la seule conceptuellement correcte ne consiste pas à commencer par le réel et le concret qui constituent la condition préalable effective mais à s’élever de l’abstrait au concret… manière pour la pensée de s’approprier le concret, de le re-produire sous la forme d’un concret de pensée… Le concret est concret parce qu’il est la synthèse de multiples déterminations, donc unité de la diversité. C’est pourquoi il apparaît dans la pensée comme procès de synthèse, comme résultat, non comme point de départ, bien qu’il soit le véritable point de départ et par suite également le point de départ de la vue immédiate et de la représentation. La première démarche – celle qui part d’un concret pour le réduire à des abstractions simples sans pouvoir dépasser le niveau de rapports généraux – a réduit la plénitude de la représentation à une détermination abstraite; avec la seconde, les déterminations abstraites conduisent à la reproduction du concret par les véritables chemins du penser.
Marx, Introduction à la critique de l’économie politique
Si nous disons : en tant que valeurs toutes les marchandises ne sont que du travail humain cristallisé, nous les ramenons par notre analyse à l’abstraction valeur, mais avant comme après elles ne possèdent qu’une seule forme, leur forme naturelle d’objets utiles. Il en est tout autrement dès qu’une marchandise est mise en rapport de valeur avec une autre marchandise. Dès ce moment son caractère de valeur ressort et s’affirme comme sa propriété inhérente qui détermine sa relation avec l’autre marchandise…
Marx, Le Capital, Livre Premier
Le véritable obstacle de la production capitaliste, c’est le Capital lui-même…
Marx, Le Capital, Livre Troisième
La temporalité de la production capitaliste est le triomphe du temps-marchandise de l’in-distinction perpétuelle en tant que spectacle égalitariste d’une accumulation interminable d’étendues équivalentes. Cela exprime l’absolutisme de l’abstraction du temps irrévocable dont toutes les parcelles sont obligées d’aller fusionner sur le cadran des vastes horloges de l’irréversibilité démocratique en la seule égalité quantitative de la mesure marchande universellement échangeable. C’est dans le déterminisme historique de cette domination sociale du temps-marchandise de l’asservissement implacable que la temporalité sans retour de l’exploitation est devenue souverain péremptoire et que l’homme n’y est plus rien puisqu’il est tout au plus la simple carcasse des circonstances du fétichisme de la marchandise. C’est alors le mouvement d’inversion de l’in-distinction générale, de la vie renversée et constamment retournée contre elle-même… Cela suscite bien entendu l’atmosphère étouffante de l’inamovible performance économique, morcelée en divisions et parcelles abstraitement égales et qui s’affichent ainsi sur la terre entière en tant que temps irréversible unifié du spectacle du marché mondial. L’accumulation des marchandises qui y sont produites en multitudes par l’exploitation de la prolétarisation de l’humanité pour le temps abstrait du marché formalise là l’horizon in-dépassable du libre espace de la totale réalisation du fétichisme de l’échange.
La dialectique de la forme-marchandise est le procès d’universalisation de l’humanité-objet dans l’équivalence mondialiste où chaque homme doit n’y pouvoir rencontrer les autres qu’en se soumettant à l’achat et à la vente de soi-même et simultanément de tout le monde, dans l’idéologie de la planète unifiée comme marché total soumis à l’impératif catégorique du quantitatif omni-présent. C’est la tyrannie du calcul démocratique de la quantité amassée que le progrès des transactions développe sans fin, et cette évolution ne peut se manifester qu’en un spectacle d’inversion de la vie qui est devenue vivante sous la seule forme possible du fétichisme de la marchandise lequel a introduit la séparation généralisée de l’humanité d’avec sa propre existence. A partir de là et pour saisir le fondamental des déterminations du mouvement historique réel, il convient de toujours repartir à l’origine du mouvement des fondements réels du déterminisme de son histoire…
Dans le mode historique de production de la domination capitaliste, le temps de travail du prolétaire se décompose en deux fractions aliénatoires inséparables : celle du temps de travail nécessaire et celle du temps de sur-travail. Le travail nécessaire est le travail que le prolétaire doit exécuter pour garantir la production et la reproduction de sa propre force de travail, c’est-à-dire le temps d’activité qu’il lui faut accomplir afin que puissent être satisfaits ses besoins indispensables et qu’il puisse ainsi se reconduire en tant que force de travail disponible.
Le sur-travail est quant à lui, le travail accompli au-delà du temps de travail nécessaire et donc effectué – sans être rétribué – pour le compte exclusif du mouvement d’extorsion de la plus-value et de la valorisation du Capital lequel ne se renchérit en valeur que parce qu’il achète justement la force de travail pour un temps toujours inférieur à celui de sa mise en œuvre effective. Suivant la théorie communiste de la valeur-travail propre à la récusation de la domestication marchande, le travail humain exploité y est la seule source de valeur d’échange nouvelle puisque le travail vivant prolétaire a, lui, cette exclusive capacité d’engendrer et de transmettre plus de valeur qu’il ne lui en faut pour perdurer ; c’est le motif pour lequel la fabrication concrète de l’exploitation achète la force de travail afin par ce moyen d’accroître sans cesse la valeur du Capital. L’économie politique de la marchandise en tant qu’appropriation chosifiante des moyens de production achète ainsi la force de travail exploitée à une certaine valeur, toujours inférieure à la valeur du travail total que celle-ci effectuera. Le sur-travail est donc de la sorte du travail non payé, arraché par le système de la détention capitaliste des moyens de production sous forme de temps de travail soustrait et par conséquent de produit détourné. La machine, elle, ne produit pas de valeur puisqu’elle ignore – en son substrat – la matière même du sur-travail car chaque seconde de son activité coûte de la dépense capitalistique inexorable et au terme de son usure elle a finalement et simplement transmis – aux marchandises dont elle a permis l’élaboration – la valeur intégrale qu’elle contenait dès le début en tant que travail humain exploité coagulé en elle par le travail humain spolié qui a expressément rendu faisable sa réalisation.
A partir de là, le mouvement du Capital – comme synthèse dialectique – se déploie en deux dynamiques contradictoires : la première est celle du poser premier de la détermination de la production en tant que partie investie en force de travail humaine à exploiter et l’autre est celle de l’op-posé second en tant que moyens de production machinique… Cette première partie est dite forme variable du Capital en ce qu’elle grandit en valeur puisque la force de travail prolétaire est non seulement dépense, mais aussi formation de valeur nouvelle. L’autre partie représente le Capital dit constant en ce qu’elle ne varie pas parce qu’elle se limite à transmettre la valeur qu’elle contient au produit-marchandise fabriqué. Le rapport logique entre capital constant et variable, appelé composition organique du Capital, est dès lors constamment transformé par le devenir du mode de production capitaliste. A mesure que la domination réelle de la marchandise achève de s’étendre, la part du capital variable tend – en valeur – à diminuer en proportion de celle du capital constant. Conséquemment, les équipements technologiques et toute l’infrastructure cybernétique de la modernité capitalistique se répandent tandis que la fonction de la force de travail ne cesse de relativement décliner. Cette métamorphose est d’une importance cardinale pour saisir le mouvement déterministe de la contradiction valorisation/dé-valorisation qui ressort historiquement de la rencontre entre le travail vivant présent des humains apprivoisés par la civilisation du profit et le travail mort passé des solidifications machiniques du travail automate figé qui en procède…
De la sorte, l’accroissement mécanique et robotique de la productivité accroît bien la masse du profit mais entraîne simultanément une baisse de son taux puisque ce dernier est déterminé par le rapport dialectique du profit au mouvement du capital total (en tant que conjugaison du constant et du variable vivifié par le premier)… L’augmentation de la proportion de capital constant abaisse d’autant la part du capital qui seul peut procurer la plus-value et est donc générateur de profit : le capital engagé en force de travail exploitable. Le capital investit relativement de plus en plus dans les moyens de production machinique, qui ne font que transmettre leur valeur au produit, et de moins en moins dans la force de travail humaine, qui seule pourtant peut produire de la valeur nouvelle. L’accroissement considérable de la productivité depuis l’émergence de la domination réelle de la valeur en 1914 qui s’est accomplie en domination réelle supérieure à la fin du siècle dernier, n’a cessé de s’accompagner de rendements dé-croissants toujours plus grandissants au regard de l’ensemble des masses historiques de capital engagé. Si la baisse du taux de profit n’est qu’un mouvement dialectique tendanciel étant donné que des contre-effets peuvent éventuellement et momentanément entrer en scène, il va néanmoins de soi que – sur une longue période – le mouvement se vérifie comme effectivité du procès de caducité du Capital lui-même. Cela énonce le mode de production spécifique par lequel le rapport historique capitaliste travaille lui-même à sa propre in-faisabilité par le même mouvement par lequel il tente cependant de reconduire le travail de sa faisabilité. C’est pourquoi le mouvement qui voit le développement de la productivité dans les conditions de la production capitaliste est d’abord du point de vue de la compréhension historique radicale, le développement du mouvement qui voit cette productivité auto-dissoudre les conditions de sa propre auto-présupposition. Pour essayer de contrecarrer cette dynamique de la baisse du taux de profit, le Capital peut certes tenter de la contrebalancer en s’évertuant à étendre sa masse mais ce faisant, il se sur-développe encore davantage en intensifiant toujours plus les forces productives et en entrant dès lors en opposition avec les limites objectives que la loi de la valeur impose au marché… Pour circuler sur le terrain du Capital, la production doit impérativement revêtir la forme-marchandise et trouver un débouché dans le cadre de la dynamique de l’achat et de la vente. En phase de domination formelle, ces conditions étaient classiquement remplies par les mécanismes conventionnels du crédit, de la guerre et de la colonisation qui permettaient de transmuter et de repousser les limites du marché. Mais, en période de domination réelle de la marchandise quand le partage impérialiste du marché mondial se voit pleinement consommé et que la composition organique du Capital – comme rapport entre le capital constant et le capital variable – voit le premier phagocyter progressivement l’ensemble des parcours historiques du second, toutes les anticipations de plus-value qui antérieurement pouvaient fonctionner selon les modalités d’un crédit ordinaire et retenu dans des crises de simple modernisation des dispositifs complexes de la valorisation expirent et invariablement s’interrompt le système des réaménagements supérieurs. On entre alors dans le temps crisique total du spectacle du chaos permanent qui par-delà les guerres et les endettements d’avant, produit graduellement l’époque de cet après où tout s’inverse irrémissiblement et où le précédemment signale qu’il ne pourra plus jamais revenir car l’étendue de la saturation des marchés, l’exorbitante lourdeur de la baisse du taux de profit et l’extravagance de la dette rendent in-admissible la plausibilité même de la continuité capitaliste… C’est la décadence du Capital qui survenue en 1914 a terminé la saga de ses mythes, inventions et de ses reconfigurations lorsque la crise catastrophique du mode de production du crédit chimérique se manifesta en 2018 dans ce mouvement qui a abouti par l’entremise des taux négatifs, à la survenue de la paralysie universelle des forces de production de l’aliénation marchande spectaculairement travestie et maquillée par le théâtre étatique et policier des tromperies coronavirales…
La valeur d’échange n’a pu l’emporter sur la scène de l’histoire mondiale qu’en tant que mandataire d’une valeur d’usage accaparée par la catégorie de la quantité et développant ainsi insensiblement le mouvement dictatorial de la forme-mercantile. C’est sa consécration par la métamorphose de l’activité humaine ancestrale en travail-marchandise qui a alors créé les conditions de l’omnipotence de la domination autonome de la loi de la valeur lorsque la bourgeoisie propriétarienne eut été définitivement supplantée et absorbée par la classe capitaliste de la gestion autocratique et impersonnelle de la cybernétique du Capital. Enrégimentant toutes les expériences et pratiques humaines et acquérant de la sorte le pouvoir réifiant de l’exclusivité sur tous les moments de la vie réquisitionnée, la valeur d’échange a pu finir par gouverner le cérémonial de tous les usages. La dialectique domesticatoire de l’échange s’est confondue avec tous les usages envisageables en les subjuguant dans le vaste enserrement du marché où l’homme se produit finalement comme simple objet-image du fétichisme des images-objets.
L’histoire de la valeur d’échange se montre là comme simple règne de la productivité de la quantité sur la valeur d’usage qui se termine d’ailleurs par sa propre auto-invalidation lorsque s’imaginant dépasser la loi de la valorisation, le Capital-représentation du crédit chimérique achoppe définitivement sur la folie de son automatisation technologique. Le mode de production capitaliste a certes cru dépasser la limite déterministe qui est posée par son auto- présupposition ; l’exploitation dont la mesure est le taux de plus-value trans-figuré en taux de profit – mais la crise actuelle de la finance du monde magnifiée en tyrannie sanitaire planétaire signale bien toute l’illusion de l’oppression actuelle qui ne peut plus visiblement que travailler à son propre renversement…
Ainsi et malgré tous ses rêves, songes et chimères, le spectacle de la domination réalisée du mode de production capitaliste n’a pu se soustraire aux contraintes du procès de production global de ses contradictions insurmontables telles que Marx les a très précisément appréhendées dans les Grundrisse et Le Capital puisqu’en devenant objectivation supérieure de toutes les représentations du fétichisme de la marchandise, la crise cataclysmique de la valeur a très visiblement proclamé aujourd’hui que le devenir de la réification ne parvenait plus à réifier le devenir. En tentant vainement de se dérober à lui-même pour s’essayer à escamoter les inexorables impacts de la baisse du taux de profit, le Capital devient mode de production de la schizophrénie mégapolitaine de l’usine globale des fétiches mais s’il devient lui-même prisonnier de cette fétichisation en se figurant qu’il n’aurait plus besoin de se rapporter à sa propre matérialité pour acquérir une réalité historique, évidemment il s’abuse là lui-même car c’est justement dans la fictivité techno-chimérique du crédit le plus éperdu que toute la réalité du vrai monde vient lui exploser au visage… Si le mode de production capitaliste est bien le résultat déterministe de l’activité globale de tous les êtres humains capitalisés, cela présume que la détermination du capitalisable qui rend justement possible la capitalisation puisse objectivement reproduire le mouvement du valorisable. La domination de la valeur pleinement réalisée est ce temps où le Capital comme être social total de la réification accomplie croit pouvoir s’échapper des impératifs irrépressibles que la loi de la baisse du taux de profit lui impose mais le parachèvement de la marchandise comme spectacle de la dernière société exprime bien et notoirement que le parachever c’est le parfaire mais que c’est surtout le mettre fin à… La crise mondiale de la valorisation de la domination réelle qui a rendu nécessaire l’idéologie sanitaire du bourrage de crâne de la terreur perpétuelle afin d’obscurcir les véritables raisons de la mise en jachère de toute l’organisation sociale du travail est ce moment très particulier qui permet de dé-couvrir pourquoi et comment la réalisation du despotisme généralisé de la chronologie du profit sur tous les êtres humains, est en train de faire survenir l’impossible reproduction de la monopolisation de la vie historique par l’argent pour cette raison que la représentation-réalité du temps rentable qui se voulait irréversible a vu sombrer la réalité-représentation qui s’escrimait à irréversibiliser la rentabilisation du temps…
La domination impérialiste de la temporalité de la production capitaliste s’est toujours voulue sans retour. Elle a donc toujours fantasmé qu’elle parviendrait à éliminer socialement le temps de la vie indocile du retour communiste. A la fin du siècle dernier le mythe du « Il y a eu de la radicalité prolétarienne, mais il n’y en aura plus » a fait fureur dans tous les cénacles et cercles du modernisme subjectiviste, de l’édition obéissante, du nombrilisme éclectique, de l’ignardise crasse et de l’angoisse désorientée… Faux révolutionnaires et vrais réactionnaires se sont ainsi retrouvés, avec allégresse ou abattement selon les cas, en une Sainte-Alliance de l’immortalisation du Capital pour déclarer que toute vision réversible du temps était désormais proclamée impossible… Le temps immuable unifié qui est celui du marché mondial du spectacle de la marchandise est non seulement la norme de l’esprit borné par l’horizon unique et fermé qui en ressort mais encore la dimension où viennent s’agglomérer toutes les perceptions humaines de l’aliénation qui ne parvient pas à être dépassée… La domination réelle supérieure de la marchandise qui s’est consignée, après la défaite prolétaire de 1968, dans le gauchisme culturel atomistique du Capital a vu le spectacle de la loi de la valeur devenir l’organisation sociale partout propagée du diktat de la paralysie de l’histoire, du savoir et de la conscience en même temps que celui de la renonciation à toute critique radicale qui s’établirait sur la base révolutionnaire du devenir historique et de la connaissance du caractère immanquablement périssable du capitalisme…
C’est ainsi la fausse conscience de l’histoire qui fonde la croyance religieuse en l’immortalité de la marchandise et qui radote et divague sans discontinuer sans pouvoir saisir qu’elle n’est que l’ultime produit idéologique de ce conditionnement particulier par lequel le fétichisme de la marchandise postule l’expropriation généralisée des hommes de leur propre devenir historique et donc de toute conscience en mouvement de vérité. Et le fait majeur de la période qui vient, c’est expressément d’être – à l’inverse de l’idolâtrie du renoncement à l’histoire indisciplinable du trans-former inépuisable – ce tournant exceptionnel où l’oeuvre d’effondrement de la mythologie d’un temps soi-disant arrêté par le Capital vient briser – lui-même – devant nos yeux la fable de l’argent inextinguible… Par le retour anti-spectaculaire et fracassant du temps historique authentiquement réfractaire qui est en train de re-devenir possible à partir de la crise généralisée de 2018 telle qu’elle a explicitement dit ( par-delà les Gilets Jaunes stoppés mais indiquant toutefois leur propre dépassement à venir ) que le moment présent est déjà celui de l’auto-destruction commencé du milieu marchand, la dissolution générale qui a conduit ainsi la valeur d’échange à se pleinement consommer elle-même, l’auto-annulation de la plate monotonie immobile de la marchandise, désormais ostensiblement impuissante à toute modification et à toute reconstruction est totalement signalée vu que toute l’histoire de la valeur d’échange peut être comprise ici comme l’histoire de la révélation de sa défaillance historique en tant que marche fatidique vers son auto-suppression…
L’histoire est devenue intégralement production marchande quand la production marchande est, elle-même, devenue l’intégralité de l’histoire. Alors, le fétichisme de la marchandise a dû aussi faire de la fin de l’histoire, la marchandise la plus arrogante et la plus célèbre de sa production spectaculaire. Toutefois, toutes ces pauvres élucubrations et divagations qui visent, de mille manières imaginables, à nous expliquer que le Capital aurait tout digéré, se ramènent en fait à une seule et même logorrhée pitoyable d’inconnaissance et d’idiotisme… C’est celle de l’in-clairvoyance et de l’aveuglement devant ce fétiche qui se nomme la production industrielle fantasmagorique de l’irréalisme mensonger généralisé et qui fait que devant le phénomène colossal de la baisse historique du taux de profit, on trouve – d’un côté – les pauvres représentants de commerce déclarés de l’économie politique de la fausseté qui l’ignorent délibérément et de l’autre – les ambassadeurs de la réflexion critique pastiche qui bavardent autour pour mieux ne point en empoigner le dénouement radical et en faire une simple variable du cours des choses…
L’accumulation des marchandises fabuleusement produites pour l’espace-temps abstrait du marché de la domination totalement réalisée de la valeur a bien établi depuis la démence étatique du simulacre coronaviral que la logique de la fausse conscience ne peut cesser de se reproduire que lorsque la logique de la conscience vraie s’y substitue, c’est-à-dire lorsque la réalisation toujours plus poussée de la baisse du taux de profit reconnaît par sa propre auto-dissolution, la fin historique nécessaire de son mensonge généralisé.
Dans la concentration-unification du Capital de la domination totale aujourd’hui réalisée, ce qui s’annonce – n’en déplaise aux zélateurs, louangeurs ou déprimés, d’une histoire définitivement verrouillée, bien loin d’annoncer l’imminence de la solidification totale et incorrigible de la domestication, c’est le procès de liquéfaction généralisée par lequel la déliquescence de la loi de la valeur amorce son propre procès de sénescence puisque le mouvement de la dé-valorisation est lui-même tout entier devenu celui de sa propre in-vraisemblance.
La possibilité d’une révolution communiste mondiale pré-suppose le déclenchement du procès d’im-possibilisation de la répétition capitaliste planétaire qui seul permet dialectiquement l’apparition historique nécessaire d’une dynamique du prolétariat universel se posant comme auto-action consciente du processus d’abolition de l’argent et de l’État. Si la contre-révolution déclarée des panégyristes du Capital nie bien entendu que l’on puisse envisager l’existence même d’une telle orientation, les apologistes de la neurasthénie gauchiste en fin de pourrissement leur font en définitive écho honteux en allant, en dernier ressort, dans la même direction même si c’est de manière perfide sous cette formulation ridicule selon laquelle ce que dit le Capital sur sa consécration illimitée pourrait bien être vrai car la réification achevée du Capital viendrait là signifier l’anéantissement de toute potentialité humaine révolutionnaire… Bref, les ambassadeurs de la marchandise mondialiste et les derniers cercueils de la marxologie péri-universitaire sont parfaitement ajustés dans cette harmonie obscurantiste qui nous affirme que le temps d’aujourd’hui est celui de la paralysie plénière et in-arrangeable de l’Histoire dans l’immortalisation totalitaire de la marchandise sempiternelle…
Toutefois, la lecture radicale de l’œuvre de Marx comme expression maximaliste du mouvement réel vers l’émancipation humaine, nous narre une autre histoire ; la vraie…
En la dictature affirmée du spectacle de la mutilation capitaliste, la contradiction entre le prolétariat et le Capital est le même mouvement que celui du développement du fétichisme de la marchandise en ce qu’il pose là l’exploitation comme posant la nécessité de l’auto-révocation de l’exploitation… La nature révolutionnaire inhérente du prolétariat voulant retrouver la communauté survient et se forme en s’actualisant suivant les conditions déterministes du cours historique général du Capital et donc selon ce qui résulte de la dialectique même du parcours de la contradiction valorisation/dé-valorisation. Le contenu du rapport entre les classes dans la crise actuelle de la domination pleinement réalisée de la valeur est donné par la crise de la valorisation intensive telle qu’elle s’est développée jusqu’à présent en l’exhibition de la frénésie sanitaire autocratique, c’est-à-dire en tant que crise d’un stade spécifique de la marchandise : celui de sa tyrannie absolument absolutiste… À ce niveau, les orientations qui ont porté la baisse du taux de profit se confondent avec le contenu du mensonge étatique coronaviral puisque ce dernier est précisément le mouvement universel le plus éminent de la crise du taux de profit du marché mondial. Ce développement de la domination réelle du spectacle de la marchandise complète est une contradiction de classe et le passage à la domination réelle ou valorisation intensive ne peut être appréhendé comme une dynamique autonome du rendement capitaliste des univers imaginaires du Crédit frénétique mais avant tout comme dynamique historique contradictoire entre le prolétariat et le Capital…
Il s’agit là en effet du passage dialectique à un mode supérieur de l’exploitation qui – aujourd’hui, dans l’affirmation absolutiste du spectaculaire marchand des camouflages étatiques de la tyrannie coronavirale vient finalement signifier – qu’il est principalement le développement de la crise du taux de profit de l’univers du marché final… Ceci exprime cette cohérence historique décisive que le spectacle de la tyrannie sanitaire est l’autre face de l’argent qui ne peut plus désormais assurer la reproduction du monde de sa fallacieuse unité. Le devenir de l’exploitation est l’autre face du mouvement du profit, il est l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises, de toutes les vies absorbées par le fétichisme de la marchandise par ce processus de la réification échangiste qui a assimilé tous les usages faisables de la terre à mesure que toute réalisation humaine devenue in-humaine réalité se convertissait en indéniable rabaissement de l’ensemble des qualités de l’être en vulgaires amas d’avoir… Par cela, l’exploitation indique son devenir comme la direction choisie par le monologue de la réification elle-même qui définit toute son histoire comme dialectique de la monnaie laquelle – bien loin d’être un simple et banal objet neutre – est l’autre nom mutilant du mouvement totalitaire de la valeur d’échange qui se définit par les trois fonctions qui fixent la détermination du rapport social de sa triade historique: unité de compte de l’exploitation, réserve de valeur de l’exploitation et intermédiaire des échanges de l’exploitation. Ainsi, c’est bien l’unité de l’exploitation qui se niche en la monnaie et l’unité de la monnaie qui se niche en l’exploitation…
Avec le temps de l’automation, qui est le temps le plus avancé de l’industrie moderne, l’usine globale mondiale des fétiches a terminé de faire du prolétariat, l’ensemble des hommes historiquement astreints à entretenir le travail vivant dont la domination par le travail mort élabore le rapport de production précisément dénommé Capital intégralement réalisé. Et le prolétariat constitue ainsi ce rapport historique bien spécifique par lequel il est cette force productive dont le sur-travail, toujours davantage exploité par le Capital, sert à accumuler tout le capital fixe qui permet à la tyrannie marchande d’accéder à sa souveraineté sans limitation laquelle devient dès lors à ce moment ; le procès d’auto-négation déterministe de la valeur. La révolution communiste n’est donc rien d’autre que l’accomplissement par le prolétariat de l’histoire du Capital en ce que l’aboutissement de la capitalisation est bien ce qui marque l’acte révolutionnaire d’aboutir du prolétariat qui démantèle le capitalisable par l’exécution de la sentence de sa propre auto-négation révolutionnaire… En tant qu’expression de la dialectique universelle du devenir des relations sociales du monde de la marchandise, le mouvement communiste de l’auto-suppression du prolétariat est la même dynamique que celle du procès historique de caducité de la valeur… Par là même et dans ce supprimer, le prolétariat abolit sa qualité de prolétariat en cette temporalité irréductible de crise terminale du spectacle de la marchandise où la relation du procès de vente de la force de travail au Capital qui faisait antérieurement du prolétariat un rapport social de modernisation de la chosification sans fin, marque justement la fin advenue du renouvellement envisageable du rapport entre le sur-travail et la valeur. L’exploitation en tant que contradiction dialectique entre le prolétariat et le Capital se détermine par le mouvement de l’implication réciproque de ces deux termes produisant à la fois le procès de chacun en sa propre particularité puis, à partir de chacun d’eux, la situation d’ensemble d’une pratique générale qui conditionne la négation de chacun d’entre eux par le biais de leur auto-négation mutuelle comme pré-détermination historique de leur auto-réfutation singulière.
Ce n’est pas l’exploitation en soi, ou le développement du mode de production capitaliste en crise finale – en tant qu’objets distincts et séparés d’un jeu quantitatif d’équations diverses – qui portent par automatisme mécanique à dépassement révolutionnaire… En effet, ces derniers n’impliquent là la révolution sociale contre l’argent et l’Etat que parce qu’ils la portent dès l’origine en leur début unitaire comme leur fin impérative, dans leur relation qualitative de l’un à l’autre – et par la substance mondiale déterministe du mouvement de leur organicité… Le devenir de l’in-subordination prolétarienne en tant que dynamisme de l’anti-valeur l’est de par la situation dialectique et l’activité spécifique du prolétariat devenu alors là et seulement là ; la classe de l’abolition de toutes les classes… Et par ce parcours révolutionnaire qui voit précisément cette classe essentielle du mode de production capitaliste – en train de devenir lui-même impossible – éradiquer la possibilité même du devenir de l’essence de l’exploitation, le prolétariat prouve là lui-même l’impossibilité advenue de l’essence de son devenir aliénatoire…
La révolution communiste est le conflit le plus contradictoirement achevé qui soit entre les classes puisqu’il va jusqu’à son terme en les abolissant… C’est la détermination ultime du procès contradictoire de la dialectique du Capital comme opposition radicale entre le prolétariat et le spectacle de la marchandise en ce que cela formalise le procès d’auto-dépassement de la lutte revendicative qui s’engage ainsi dans ce territoire singulier où le réformisme devient irréductiblement inconciliable avec lui-même quand le mouvement de sa reproduction, du sein de sa propre cohérence organique, prescrit des exigences de sur-passement en remettant en cause la logique même de reproduction de l’exploitation capitaliste… Et, par cette dialectique nécessaire, l’exploitation tend à remettre en question les conditions mêmes d’existence de son existence. C’est-à-dire qu’elle devient impossible simplement lorsqu’elle devient le contraire de son possible poursuivi, dans le cours surgissant de la lutte revendicative devenu impraticable quand l’extrémisme maximaliste se développe jusqu’à ce point de radicalité où l’auto-organisation de la lutte prolétaire se formalise en tant que dé-passer révolutionnaire de toutes les luttes revendicatives.
L’unité dialectique qui fonde le rapport de production capitaliste c’est ce qui ordonne la production de la séparation du travailleur et de ses conditions de travail, la forme sociale spécifique de l’aliénation qui engendre le travail salarié dans sa relation au Capital et qui fait que chacun des deux est fondamentalement la production et la postulation de l’autre par le mouvement de production de son propre postuler… Matière historique du Travail salarié et Histoire de la matière-Capital ont par là un contenu chronologique identique qui s’appelle l’exploitation laquelle est le contenu dialectique de leur reproduction réciproque et du même coup leur seule et véritable contradiction et identité : contradiction dans et par l’identité et identité dans et par la contradiction. L’exploitation n’est en effet rien d’autre que la production de la plus-value comme dynamique historique de la reproduction du Capital. L’exploitation est ainsi l’articulation centrale de ce qui détermine la domination du travail par le Capital. Elle n’est pas là simplement la production d’un incrément quantitatif de valeur, elle est le procès qualitatif de l’histoire de la sur-valeur comme système d’exaction et de détournement ontologique qui définit le prolétariat comme classe, c’est à dire comme être-objet de la civilisation des objets-êtres telle que cette dernière formalise là le mode de la reproduction capitaliste. Et c’est ce mode de reproduction-développement des forces productives de l’abondance aliénatoire marchande qui fait que le prolétariat est foncièrement la progression productive continue de l’auto-implication de l’autre pôle de la société, le mouvement du Capital lui-même. La spécificité déterministe de cette implication, de cette appartenance à la civilisation du quantitatif abstrait qu’est l’exploitation (trans-positionnement des forces sociales du prolétariat en simple capital variable de par la nature des deux pôles qui forment la citoyenneté de la liberté despotique du profit ! ) conduit à ce que, dans le même mouvement où celle-ci est d’emblée la définition sociale du prolétariat comme classe en soi réformiste, l’exploitation se pose comme son propre dépassement en mouvement puisqu’elle signale que les forces sociales de la domestication travaillent d’abord à leur auto-dissolution et donc au jaillissement du prolétariat comme classe pour soi révolutionnaire…
Dans le prolonger de l’Introduction à la critique de l’économie politique de 1857 qui nous amène à effectuer le grand voyage méthodologique qui conduit des Grundrisse au Capital, nous savons que l’abstraction a pour objet la radicalité de la loi, c’est-à-dire l’essence nécessaire et révolutionnaire de tous les concrets donnés… C’est l’universel en tant que catégorie historique du tout et ceci par-delà l’ensemble des particularités initiales… La mesure objective de la valeur d’échange ne peut consister là que dans un attribut commun à toutes les marchandises qui est précisément d’être propriété de la production aliénée du travail. La quantité de travail trouve elle-même sa mesure dans sa relation au temps de son surgissement. Il ne s’agit évidemment pas là de travail particulier tel qu’il se réalise dans des valeurs d’usage spécifiques, autrement dit des marchandises répondant à des besoins qualitativement différents. Le travail dont il s’agit ici ne peut être que du travail organique universel, non pas concret, mais abstrait. Seul importe à ce niveau, le caractère commun de toutes les dynamiques du travail : elles représentent toutes une dépense – différente d’un point de vue quantitatif et donc mesurable de la force de travail exploitée, indépendamment donc de la forme particulière sous laquelle la force de travail a été arraisonnée aux fins d’être dépensée sur le marché des réifications obligatoires. La critique radicale recherche ici non pas les manifestations phénoménales, empiriquement visibles du travail de la production chosifiante, mais le principe régulateur du déterminisme de la production-circulation mondiale des marchandises. Le temps de travail auquel on aboutit ne peut être que le temps qualitatif de travail moyen dans la société considérée. Il représente nécessairement une abstraction dans la mesure où il serait absurde de tenter de le calculer quantitativement. Néanmoins, cette abstraction constitue une moyenne dialectique de régulation du marché de l’aliénation universelle, en mouvement permanent de modernisation et en fonction du développement de la productivité sociale qui tend toujours à réduire le temps de travail nécessaire à la production de chaque marchandise. C’est cette détermination moyenne abstraite qui détermine la dialectique générale de l’échange des marchandises planétaires sur le terrain de la formation sociale qui fait de la valeur d’échange le grand possesseur du monde.
Le concept d’équivalent général abstrait constitue donc l’essence dialectique du mouvement historique de l’argent qui s’objective dans la réalité de la vie emprisonnée par la valeur d’échange et qui voit ainsi le temps de travail social général, s’attacher à une marchandise globale excluant toute originalité particulière, et à laquelle se rapportent toutes les autres marchandises, fractions du temps de travail général abstrait de la production sociale de la réalité renversée.
Ainsi, le travail abstrait n’est pas le résultat d’une abstraction mentale renvoyant aux opérations subjectives d’un sujet connaissant. Il se caractérise comme acte effectif d’abstraction par lequel la particularité de tel travail concret se rend historiquement indifférente à son contenu et par lequel se constitue dans les actes de travail une substance immanente qui est une pure dépense de travail quantifiable en raison même de cette indifférence aux contenus. C’est cette substance qui rend objectivement compte de la possibilité réelle de l’échange des marchandises selon leur valeur et elle a pour qualité d’équivalence centrale fétichiste d’être précisément une quantité réelle véritablement universelle. Elle se forme de façon immanente dès que les produits du travail tangible entrent visiblement en des relations d’échange et elle fonde désormais cet échange sans qu’il y ait à imaginer l’agissement de deux topographies sociales discordantes ; celle du travail immédiatement concret et une autre d’un travail abstraitement médiat. Le temps de l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises n’est pas une manifestation phénoménale de leur substantialisation apparente, il est leur être comme temps de la domination de l’abstraction aliénatoire échangiste universelle. Si le travail concret est le travail produisant de la valeur d’usage alors que le travail abstrait est le travail produisant la possibilité de la domination autonome de la valeur d’échange afin de commander toutes les utilisations de la valeur d’usage, la relation entre travail concret et temps de travail abstrait est bien organiquement co-constitutive de la dialectique de l’exploitation puisque le processus de l’échange spectaculairement omni-présent a fini désormais par s’identifier à tout usage praticable en tant que pratique de tous les usages de l’exploitation. Le travail de l’aliénation qui est ainsi mesuré par le temps de l’aliénation du travail n’apparaît pas comme l’exploitation de prolétaires épars et différents, c’est le travail de la valeur d’usage dévorée par l’économie marchande surdéveloppée du travail de la valeur d’échange dont le prolétariat universel n’est que le simple organe exploité du déploiement incessant du travaillisme du profit.
Le travail abstrait est immédiatement social, producteur d’une sociabilité inédite et spécifique en ce que le travail de chacun en l’échange aliénatoire ne peut plus être particularisé par sa concrétude mais par sa relation préalable à la substance mondiale de l’abstraction travailliste elle-même. Ce travail de l’abstraction qui révèle l’abstraction du travail est le travail librement égal de tous et de chacun en l’aliénation où chaque prolétaire est l’agent social laborieux d’une détermination émanatiste quantitative qui correspond au monde de la valeur d’échange du prolétariat en engendrement ininterrompu…
L’exploitation est un lien social, le lien social moderne de l’indistinction du spectacle de l’argent. Et ce spectacle est bien l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises mises en mouvement sur le marché de la réification humaine. L’abstraction instaure bien là, la domination capitaliste réelle car elle est la puissance effective de ce lien spécifique qui réalise la capitalisation dominante. L’équivalent général abstrait est toute la réalité historique de l’in-humanité toujours augmentée en tant que résultat d’une chronologie chosifiée condamnée au non intentionnel, dans un milieu où tous les actes qui se présentent doivent exclusivement exprimer les divers modes possibles de la constitution de la valeur d’échange en tant que seule géographie envisageable pour la manifestation de l’homme devenu intégralement marchandise. La force de travail humaine s’y détermine à la fois comme grandeur capitalisable, comme quantum homogène de rentabilisation divisible et comme acte d’énergie pratique du fétichisme de la marchandise. La dictature démocratique de l’équivalent général abstrait se caractérise par le fait que dans leurs gestes de travail multiples, les divers prolétaires se trouvent comme arrachés de leur propre concrétude puisque le vécu de travail devient une répétition quotidienne sans fin de l’identité abstraite d’un même agir d’indistinction qui se veut essentiellement obéissance et abaissement par renversement de toute énergie humaine en un dénouement implacablement capitalisant… Les différentes valeurs d’échange en mouvement sont la conclusion de travaux individuellement différents alors que comme valeurs d’usage les marchandises produites figurent toute l’in-distinction du travail homogène, indifférencié, de la pratique générale dans lequel la spécificité de chaque prolétaire est effacée dans la péréquation mondialisée de l’accumulation capitaliste.
La cause du processus dialectique de toute crise rencontrée dans l’histoire du mode de production capitaliste est toujours la même, à un seuil simplement différent mais toujours plus exaspéré : c’est la baisse du taux de profit et la pénurie de plus-value qui en appert par rapport au Capital total accumulé. De la sorte, l’insuffisance de plus-value pose nécessairement la crise comme surproduction en tant que dialectique des déterminations de la sur-accumulation du Capital…. Ce qui est décisif, c’est que l’augmentation de la force productive du travail ne progresse pas dans le même rapport que le sur-travail et la discordance qui en découle est précisément ce qui de la matérialité même du monde de la marchandise réelle provoque l’irréalité matérielle de la marchandisation du monde … Alors que la masse des marchandises quant à elle ne cesse de s’agrandir dans un rapport identique à celui du mouvement de la force productive en occasionnant nécessairement de la sorte une contradiction substantielle entre la carence de profit ( sous l’angle de son taux ! ) et sa croissance ( sous l’angle de sa masse ! ), la crise de surproduction qui se déclare vient prouver que plus le monde de la marchandise tente de surmonter cette contradiction, plus cette dernière devient explosive… La surproduction capitaliste ne signifie jamais autre chose que la pléthore des combinaisons échangistes de production aliénatoire (moyens de travail, de multiplication et de circulation du spectacle marchand ) pouvant exercer la fonction de production/reproduction du Capital, c’est-à-dire susceptibles d’être mis à profit pour exploiter le travail à un degré d’exploitation donné. Mais en domination pleinement réalisée de la valeur, c’est-à-dire dans le temps contemporain de toute la période issue des crises monétaires, financières et industrielles surgies sur la terminaison du siècle dernier, le procès déterministe de la crise de la valeur d’échange s’affiche au niveau du cœur de la production/reproduction du Capital en tant que tel et apparaît comme une démonétisation endémique du capital marchandise et comme un verrouillage du marché lui-même puisque le Capital total se pose dorénavant comme limite capitaliste irréductible de sa propre totalité.
Pour chaque capital, la solution apparaît de toujours davantage s’établir dans l’élargissement de nouvelles parts de marché afin de conquérir des parts supplémentaires de sur-travail social à mesure que ce dernier devient sans cesse globalement insuffisant. Par ailleurs, toutes les entraves assemblées par la baisse du taux de profit (comme dialectique du déterminisme de l’accroissement de la composition organique) se positionnent comme anti-thèse à la création de capitaux additionnels et donc à l’amplification de la circulation nécessaire à la réalisation de la plus-value… Ce mouvement originel de la crise capitaliste de la surproduction de marchandises trouve sa dimension supérieure avec la domination réelle du capital survenue en 1914 et en train de totalement s’épanouir depuis 2018 laquelle fait désormais pleinement ressortir que les causes qui contrecarrent la baisse du taux de profit sont aujourd’hui devenus le principe même de l’accumulation fondée sur la plus-value relative… L’époque présente est le temps où le spectacle de la marchandise a fait du devenir de la dévalorisation le mouvement même de détermination du principe dialectique de l’accumulation puisque la valorisation en tant que production indispensable de la plus-value relative est devenue pour toujours dévalorisation impérieusement constante du Capital. Par-delà les crises cycliques classiques de la domination de la valorisation formelle (qui se résolvaient continuellement par l’avancée sociale, commerciale, industrielle, financière et militaire du mouvement capitalistique vers la domination réelle de la valeur), la domination aujourd’hui parfaitement réalisée de la valeur confère à la temporalité actuelle le caractère d’un procès capitaliste d’auto-invalidation irrémissible…
Le processus de l’emprunt répandu sans répit qui conduit à l’endettement chimérique n’est pas une simple recette pour échapper aux effets de la saturation des marchés et de la baisse du taux de profit, c’est un indice historique du déterminisme mondial qui signale comment le spectacle des contradictions capitalistes tente en pure perte d’échapper à une pénurie de plus-value qui bien loin d’être circonstancielle exprime la nécessité finale substantielle de la crise terminale du mode de production capitaliste lui-même. C’est dans cette phase de l’accumulation du Capital qui devient alors de plus en plus le mode de production de sa propre disparition que la transformation de la plus-value en capital additionnel, comme assignation sur le travail futur devient négation de tout futur pour le travail de la plus-value en tant que telle.
La pénurie de plus-value n’est de la sorte plus occultable alors même que l’obscurcissement de son éclipse est devenu quasi impossible à prolonger car l’affirmation redondante du rapport marchand de la définition du monde témoigne en tout lieu que maintenant tout se re-tourne… Toute l’étendue de la société de l’argent dit désormais que l’ordre des choses ne parvient plus à régner du fait que la dialectique de l’accumulation ne peut absolument plus se poursuivre comme anticipation de crédibilité assise sur le crédit fantasmagorique pour l’ensemble des cycles à venir qui n’ont naturellement pas de futur. La monnaie étant l’étalon de l’ensemble des valeurs de l’exploitation, le faramineux endettement fantastique de la domination réelle supérieure doit d’abord être considéré comme la mise en scène du chaos universalisé par lequel le fétichisme de la marchandise unifie le monde dans une anarchie impérialiste de la masse monétaire de l’exploitation en circulation. Ce processus d’in-distinction est celui de la terreur spectaculaire qui diffuse l’abondance apologétique de l’usage échangiste de la marchandise mondialiste jusqu’au point de divagation sanitaire le plus ultime… Là où le cérémonial solipsiste du marché, croyant pouvoir se suffire indéfiniment à lui-même, s’exacerbe en une histoire pathologique qui voulant tout avaler finit par ne plus pouvoir assumer l’artificiel illimité de ses prétentions à la falsification omnisciente.
Désormais, la crise spectaculaire du chaos indistinctif de la baisse du taux de profit, de la saturation des marchés, des taux d’intérêt négatifs, de la mise en jachère internationale et des techniques de diffusion massive des images de l’argent imaginaire est bien devenue l’apothéose de l’illusion fétichiste puisqu’elle s’expose – du point de vue de la valeur d’échange – comme le comble du réel aliénatoire. Le spectacle de la crise de la domination réelle y est ici le mouvement du Capital à un tel niveau d’accumulation du faux que la dénaturation devient la seule image possible du monde du réel échangiste lequel se trouve là réellement et entièrement renversé par le processus de viciation de l’in-différenciation où chaque réalité n’est plus qu’un moment du faux. Le temps de la domination formelle a œuvré à réaliser la valeur d’échange. La domination réelle en a réalisé la pleine réalité. Et c’est le moment contemporain qui ayant fait de la totalité de la vie concrète la réussite du système économique de la valorisation témoigne de la prolétarisation du monde entier par le libre-échangisme de la forme-marchandise qui en développant le pur quantitatif intégral a tout dégradé en univers spéculatif morbide. Mais puisque tout est faux dans le crédit foisonnant de la puissance cumulative du grand commerce du travail-marchandise, l’abondance du marché-endettement, c’est-à-dire du rapport marchand qui tente de fuir sa propre logique, ne peut plus être autre chose que la survie augmentée d’une pseudo-valorisation dans laquelle le travail humain aliéné s’est aliéné dans une aliénation de l’aliénation qui exige de poursuivre à l’infini la fuite en avant de son service funèbre. Mais l’exubérance de l’expansivité de l’argent magique qui prétendait pouvoir faire semblant d’ignorer la chronique augmentation insuffisante de la productivité revient sans relâche crier la fièvre de son hypertrophie. C’est alors la formation du Capital qui est dévalorisation en elle-même puisque l’augmentation du sur-travail est historiquement trop lente par rapport à l’auto-présupposition du développement des forces productives nécessaires au mouvement de son obtention. La validation sociale de cette croissance des investissements sans rapport réel avec la valorisation ne peut donc provenir que d’une extensibilité inventée de la duperie monétaire. Le processus de la dette perpétuelle ne supprime pas la dévalorisation effective du Capital… Bien au contraire, il y conduit et y reconduit à tout bout de champ à travers la formation croissante de structures instables d’endettement qui amènent à affirmer brutalement le déterminisme de la contrainte monétaire, comme démonstration spectaculaire de la crise de l’argent en tant qu’équivalent général abstrait de toutes les marchandises, c’est-à-dire comme représentation de l’exploitation universelle de l’équivalence aliénatoire centrale qui ne peut plus se centraliser.
La domination réelle de la valeur fait de la pénurie de plus-value un processus d’endettement perdurable dont les caractéristiques ne cessent de confirmer cette indigence historique de la formation sociale toute entière qui, entrée en décadence affirmée sur la temporalité longue 1914- 2018, ne peut plus fonctionner que sur les anticipations féeriques que la crise de plus-value appelle toujours davantage et comprend dans le concept de son déployer triadique :
– L’en soi du crédit pose la détermination historique que lorsque la composition organique de la domination réelle est élévation constante de sa réalité dominante et donc le taux de profit de plus en plus bas, la circulation de la valeur tend à ne plus pouvoir agrandir l’espace-temps de son devenir. Alors, la plus-value qui ne peut plus espérer se convertir en capital productif se doit d’ assigner dans un même mouvement le travail présent et le travail futur de toute une série de cycles de production de plus en plus hypothétiques. Ainsi, le Capital ne peut continuer à faire semblant de ne pas s’anéantir lui-même qu’en se supposant déjà fertilisé de plusieurs cycles successifs pourtant complètement factices.
– Le pour soi de l’intervention étatique de la marchandise qui en découle et qui vient partout mettre en œuvre l’occultation faramineuse de l’absence de solvabilité réelle du fait que la croissance de la masse des marchandises est toujours terriblement plus forte que la part représentant, dans cette masse, la plus-value. C’est cette adynamie et non la masse en tant que telle qui est là l’empêchement majeur de la reproduction capitaliste.
Le poids démultiplié de l’État comme donataire aux imposantes complexions industrielles, militaires, chimiques et pharmaceutiques établit bien la mesure de ce déferlement de surproduction.
Dans la mesure où cette dernière est massivement étanchée par le miracle des achats étatiques, tout se passe comme s’il y avait davantage de plus-value dans la reproduction sociale qu’il en existe positivement mais c’est là bien sûr un considérable trompe-l’œil car les marchandises achetées et vendues ne peuvent ni fonctionner comme capitaux réels, ni entrer dans un vrai partage de la plus-value véridique puisque tout s’échappe immuablement dans l’hystérie des marchés financiers… La démarche étatique contemporaine de diffusion monétaire obstinée dont les banques centrales ne constituent qu’une métastase intensive n’est donc en vérité qu’une attitude de rentabilité trompeuse qui en redistribuant de la plus-value atrophiée par la concentration constamment fabriquée de commandes fictives produit simplement la reproduction élargie d’un circuit de matérialités étroitement postiches.
– Le pour soi revenu à soi qui débouche dialectiquement sur la nécessaire dématérialisation de la monnaie puisque l’or ne pouvait servir de mesure certaine des valeurs en domination formelle que parce qu’il est lui-même justement un produit du travail. Le développement de la domination réelle du Capital sur la base de la plus-value relative hégémonique à compter de la fin du siècle dernier et sa crise historique d’aujourd’hui remettent fondamentalement en cause la capacité du travail à pouvoir valoriser le Capital et donc à continuer d’être la mesure de la production. C’est pour cela que la monnaie doit dès lors perdre son caractère de monnaie-marchandise mais cette perte est antagonique aux bases historiques mêmes du Capital en tant que la dialectique de ce dernier est auto-présupposition de la valeur en procès de valorisation.
Il s’ensuit de ce processus déterministe du mouvement des forces productives de la domination du spectacle marchand totalement réalisé que la spéculation constamment reproduite est l’autre visage de l’argent qui se nie lui-même: l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises qui invalide la marchandisation généralisée de l’abstraction qui permet l’équivaloir de toutes les exploitations du monde et donc l’équivalence de l’exploitation mondiale… La crise qui émet une partie de plus en plus imposante de capital comme excédentaire le constitue alors nécessairement en engagement de capital fallacieux. En effet et en tant que tel, celui-ci ne vient pas amplifier le capital réellement employé dans le procès de reproduction de la production car le capital ne peut pas exister réellement deux fois même s’il peut simuler le contraire à diverses reprises feintes. Ce capital se transforme alors en tout ce qui peut constituer un titre de propriété donnant droit d’accéder à une partie de la plus-value sociale générale mais cela le mène à s’arranger en capital imaginaire le contraignant à rechercher sa valorisation dans un procès fabuleux de plus en plus indépendant du procès réel de production objective jusqu’à finalement ne plus être que dérive incessante en spéculation endémique.
Le concept vivant de l’exploitation qui est le concept vécu de la plus-value contient d’emblée la temporalité du principe de l’anticipation. En tant que but spécifique de la production capitaliste, la plus-value n’a d’existence réelle qu’en tant qu’effectivement transformée en capital nouveau puisque de par sa nature la plus-value est assignation sur du travail futur à valoriser. Toutefois, si le travail prolétaire exploité a bien pour objet caractéristique la production de plus-value qui procure l’assise de la tendance à l’autonomisation du Capital, l’exploitation du travail prolétaire empêche simultanément et réciproquement que cette tendance aboutisse. La physionomie spécifique de la crise en domination réelle ne peut que renvoyer aux déterminations les plus essentielles de la baisse du taux de profit qui sont alors devenues des produits accélérés et ultimes de l’historique spécifique de la valorisation de plus en plus impossible.
Le développement jusqu’à aujourd’hui de la domination réelle s’est effectué d’abord en tant que synthèse-résolution des contradictions et des limites de la domination formelle enfin terminée et ayant ainsi produit la pré-potence réalisée de la plus-value relative machinique sur la plus-value humaine absolue.
Le fonctionnement de la société marchande spectaculaire totale comme vaste métabolisme schizophrénique de l’usine globale du fétichisme intégral est ainsi devenu la conquête mégapolitaine par la loi de la valeur de tous les secteurs de production humaine… Ainsi s’est générée l’extension totalitaire du spectacle mondialiste de la baisse du taux de profit du libre-échangisme démocratique à l’ensemble de la société. Le procès de production de la marchandise, au travers des pesanteurs irrémissibles du développement du travail mort et de ses ancrages dans les installations du capital fixe est donc devenu, tout compte fait, dans le siècle présent carrément conforme au déterminisme historique du Capital… Ce qui annonce la destruction recherchée des anciennes traditions ouvrières européennes communardes du vieux fond réfractaire de l’histoire européenne, par l’intégration de la reproduction de la force de travail dans le cycle propre du Capital du cosmopolitisme de la marchandise et de son armée remplaçante de réserve immigrée… Ce qui signifie que le Capital devenu réussite de la valeur d’échange autonome, détermine lui-même la valeur de la force de travail exploitée, condition historique d’existence et de répétition de la plus-value relative.
Ce développement de la domination réelle crée alors ses propres contradictions qui formalisent les vecteurs sur lesquels se modulent les déterminations de la baisse du taux de profit qui a mené à la crise actuelle, de l’effondrement industriel et financier de 2018 à son déguisement sanitaire actuel.
Ainsi se réalise la non-adéquation du procès immédiat de production de l’exploitation à l’appropriation des forces sociales du travail produit telle que l’exploitation en question qui se développe mondialement comme équivalent général abstrait de toutes les marchandises, achoppe sur elle-même dans l’impossible dépassement des limites objectives de la domination réelle réalisée.
L’inadéquation est là bien posée entre le produit concret immédiat phénoménal et la totalité phénoménologique du monde marchand en tant que synthèse dialectique et comme équivalence générale à ce que le procès de l’exploitation est amené à nécessairement produire et reproduire. L’augmentation de la productivité ne cesse de buter sur les déterminations de la dévalorisation comme support déterministe de la valorisation laquelle demeure irrémédiablement assujettie à la dialectique du capital fixe… C’est le rapport historique entre l’investissement et la productivité du travail exploité inhérent à ce procès immédiat de production désormais prisonnier des inflexibilités de la plus-value relative qui entre alors en cette crise si particulière qui marque le moment terminal de la valeur d’échange sur-développée.
Le spectacle devient là l’histoire de l’argent qui ne peut plus reconstituer le spectacle lui-même. L’inaptitude historique à rentabiliser la rentabilisation de la continuité mondiale du cycle d’entretien de la force de travail exploité en tant que travailleur collectif total est d’ores et déjà advenue. C’est là, la marque du procès de production phénoménologique de l’expérience pratique du temps actuel proclamant que la consécration de l’économie du fétichisme de la marchandise doit être en même temps sa ruine.
Le dépassement des déterminations objectives de la domination formelle réalisé en domination réelle devenue totale nécessité du développement économique infini de la marchandise, ne peut plus être autre chose que le système final de l’universel-équivalent général abstrait de toutes les marchandises devenu négation de lui-même dans la crise ultime de la valorisation intensive.
Toutes les formalisations historiques à partir desquelles s’est mise en mouvement la baisse du taux de profit, dans la crise de la valorisation intensive telle qu’elle s’est formée comme crise intensive de la valorisation, signalent que le dépassement des limites de la domination formelle, en se développant jusqu’à la crise actuelle de la domination réelle pleinement accomplie, renvoie au mode d’expression terminal de l’argent dans sa domination sur la société en tant que représentation de l’équivalence centrale.
L’argent et cette force mondiale de travail collective exploitée que cette phase de développement historique a produit deviennent l’un par rapport à l’autre une pure relation d’extériorité puisque le procès de valorisation est devenu une formalisation sociale du travail qui nie ses propres conditions d’existence et de reproduction.
Dans le spectacle total contemporain, la société de classes a voulu, très systématiquement, éliminer l’histoire et c’est cependant l’histoire qui à l’inverse est désormais en train de travailler à son élimination.
L’exploitation est le mouvement dialectique de l’argent qui détermine l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises et l’argent domine la totalité du monde en tant que représentation de l’équivalence centrale pour le monde de la totalité de l’échangeable. Le système de change installé au terme de la deuxième boucherie impérialiste mondiale, avec les accords de Bretton Woods, avait instauré des parités de changes fixes entre les monnaies et le dollar. Mais seul ce dernier était convertible en or. Dès lors, le fonctionnement durable du système réclamait que la quantité de dollars en circulation reste globalement stable au regard des réserves en or des USA et que les autres pays puissent défendre la parité fixe de leur monnaie.
Cependant, à partir des années 1960 et la fin de la reconstruction qui fit suite au deuxième charnier impérialiste mondial, le flux des capitaux qui sortent des USA s’active en fonction de l’accélération des investissements américains à l’extérieur. La quantité de dollars en circulation dans le monde augmente alors rapidement, d’autant plus que même les banques situées hors du territoire américain consentent des financements en dollars et que les déficits budgétaires impérialistes de Washington sont bien sûr compensés par la création monétaire indéfinie. En prolongement, les parités fixes de toutes les monnaies avec le billet vert sont remaniées et les réserves d’or de la banque centrale américaine deviennent ostensiblement insuffisantes pour permettre aux USA de maintenir la garantie de conversion des dollars en or. Ces contradictions dialectiques conduisent le gouvernement américain à prendre la décision du 15 août 1971 laquelle suspend la convertibilité en or du dollar. Au terme de plusieurs dévaluations, une nouvelle crise des changes conduit en mars 1973 au flottement généralisé des monnaies. Enfin, en 1976, les accords de la Jamaïque consacrent cette évidence que l’abandon officiel de toute référence à l’or dans le système monétaire international est inévitable. La fin de la domination réelle inférieure est bien consommée et l’entrée dans la domination réelle supérieure qui conduit à la crise terminale s’engage. Depuis, les cours des monnaies varient au jour le jour sur le marché des changes selon la loi de l’offre et de la demande spéculatives de la dématérialisation monétaire telle que prévue par Marx dans Le Capital …
De l’étalon-or classique à l’étalon or-dollar puis jusqu’à l’étalon-dollar simple en passant par la dialectique qui a transformé les changes fixes en changes flottants, l’unité de compte qui assoit le système monétaire est toujours évidemment l’unité d’appréciation de l’exploitation telle que cette dernière rend compte du devenir de l’histoire… C’est ici le déterminisme de la lutte des classes qui articule le mouvement de la planète-argent vers la domination réelle de la valeur, tout ceci en activant l’argent-planète, lequel marche de la prédominance du taux de plus-value ( PL/V ) représentatif de la domination formelle à la prévalence du taux de profit ( PL/C+V ) emblématique de la domination réelle qui accouche de la crise historique cataclysmique de la loi de la valeur lorsqu’au terme des auto-présuppositions dépliées de cette dernière, le poids de la plus-value relative termine d’engloutir l’évolution de la plus-value absolue. De la monnaie métallique à la monnaie fiduciaire, de la monnaie fiduciaire à la monnaie scripturale, l’accélération de la crise totale de l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises de l’exploitation a été définitivement et massivement opérée à partir de la disparition de l’ étalon-or comme référence monétaire mondiale – en 1971 lors de la fin de la garantie de la convertibilité du dollar US en or. Depuis, avec la suspension irrémédiable de la convertibilité du dollar en or, la monnaie de la crise de la domination réelle n’est plus garantissable par de l’or en réserve puisque la loi de la valeur est en train d’invalider la valeur de sa propre loi. Sur ce terrain, la monnaie a désormais la particularité substantielle de pouvoir être créée ex nihilo par le système bancaire du crédit factice propre à la décadence achevée du mode de production capitaliste : c’est-à-dire à partir de rien, en simple contrepartie d’engagements économiques frauduleux simplement issus du mensonge de la publicité marchande. Cette monnaie est créée par le mécanisme du spectacle de la dette dans les seules limites qui sont historiquement imposées par le diktat encore envisageable de l’industrie de la finance sur la finance de l’industrie.
Tout au long de son histoire et en fonction des crises de modernisation de la domination formelle puis des crises d’actualisation de la domination réelle, l’argent en tant que hiéroglyphe de l’espace-temps fétichiste de la société de l’exploitation s’est toujours trouvé en situation de se retrouver à un moment donné en incompatibilité crisique avec la forme phénoménale (étalon or, livre sterling, étalon change dollar-or, taux de change fixes, taux de change flottants, euro…) dans laquelle la phénoménologie de la représentation de son équivalence centrale venait dialectiquement s’exprimer. Ces instants-là correspondaient d’ailleurs et bien évidemment aux circonstances précises qui voyaient alors la baisse du taux de profit surgir en la forme la plus prééminente de la saturation du marché mondial de la temporalité considérée. Pour la première fois, dans l’histoire de son histoire, la crise actuelle de la mise en friche mondiale des forces productives de l’organisation sociale du mensonge de la loi de la valeur telle qu’elle a trouvé sa concrétisation totale dans une manipulation sanitaire totale et permanente de la réalité historique, dé-voile que l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises n’est plus simplement en heurtement avec la façon dont il s’objective en tant que monnaie de la domination réelle supérieure, c’est-à-dire en tant qu’instrument de paiement des usages de l’exploitation, mais qu’il ne parvient plus à pouvoir trouver d’issue pour envisager un au-delà à la réalité de la crise supérieure de la domination.
C’est cette incompatibilité historique majeure par laquelle la représentation fétichiste de l’équivalence centrale garantit l’auto-présupposition de la production de l’abondance marchande de la domination réelle qui aujourd’hui se manifeste publiquement puisque l’histoire dément à tout instant qu’il soit désormais possible que la loi de la valeur puisse continuer à se valoriser en tant que telle. Dorénavant, la totalité des usages du spectacle de la marchandise intégrale qui s’est échangée contre la totalité de la représentation abstraite de l’équivalent général est devenue l’usine globale du fétichisme mondial mais la victoire de sa pleine réalisation est en train de réaliser l’impraticable globalisation de son devenir. Jadis, les crises et plus particulièrement celles de la domination réelle non encore entièrement exclusive signifiaient que la monnaie comme instrument de paiement de l’exploitation alors en vigueur en un lieu et à une époque donnée cessait de pouvoir s’identifier au rapport de production de sa propre temporalité et dès lors l’histoire des forces productives de l’aliénation passait à une étape supérieure… Mais aujourd’hui, ce qui est en jeu, c’est bien autre chose, nous ne sommes plus face à une simple crise de l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises à un niveau donné de contradiction entre le travail mort machinique coagulé et le travail vivant humain exploité, nous sommes rendus à une crise historique intégraliste de la représentation fétichiste de l’équivalence centrale en tant que telle puisque le seuil de coagulation rencontré prononce la déchéance de la persistance de l’exploitation.
À l’heure présente, les déterminations dialectiques qui positionnent la composition organique mondiale du rapport de production de la division des tâches spectaculaires de l’échange signalent que le rapport entre le capital constant de la matérialité technologique et le capital variable salarial investi dans le circuit fétichiste de l’exploitation capitaliste ( C/V ) ne cesse de se sur-élever, ceci conformément à la loi générale qui rend compte de l’auto-présupposition substantielle de l’histoire de la marchandise. Il en résulte que le mouvement du taux de plus-value ( PL/V ) en tant qu’indice de la réalité de l’exploitation et qui est là toujours davantage conditionné par celui du taux de profit ( PL/C+V ) à mesure que se réalise la domination complète de la loi de la valeur, vient clairement dire que le spectacle du fétichisme de la marchandise comme autre nom de l’exploitation ne peut plus assumer son obligation cardinale qui est celle de l’auto-reproduction de l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises. En effet, au terme de l’apparition des taux négatifs en 2018 tels qu’ils ont vu se lever les Gilets Jaunes ( comme marqueur de la lutte de classe radicale à venir !) puis du grand camouflage mondial sanitaire voué à dérober et déguiser la grande débâcle de la sur-production planétaire, il va de soi que la représentation de l’équivalence centrale fétichiste ne parvient plus à centralement s’équivaloir, autrement dit qu’elle ne peut plus se reproduire comme équivalence générale à ce que l’ensemble de la société du fétiche marchand doit faire pour que le fonctionnement global du système puisse valoriser sa première matière première : la plus-value prolétaire.
De la sorte, la monnaie comme unité historique de l’exploitation en mouvement cesse de pouvoir remplir les trois fonctions principales de son déploiement triadique tandis que la forme-marchandise va vers la réalisation absolue de sa logique qui n’est rien d’autre que sa totale dé-réalisation. En effet, la dialectique de l’artificiel illimité qui est le propre de la domination réalisée du pouvoir totalitaire de la civilisation illusoire du travail-marchandise est en train d’avouer que le mensonge généralisé est bien la généralisation du mensonge qui en se disant explicitement se rend progressivement inapte à toute propagation continuée.
Le facteur principal du cours des choses est donc que le spectacle comme devenir de l’argent faisable vers l’argent in-faisable en tant qu’équivalent général abstrait de toutes les marchandises de l’exploitation possible vers l’exploitation im-possible est en train de ne plus pouvoir être la source et le résultat central de la falsification générale de la société puisque la monnaie comme référence-clef du territoire marchand est en train d’invalider la logique de son identité à mesure que son identité invalide sa logique puisque la représentation fétichiste de l’équivalence centrale ne parvient plus à :
– être véritable intermédiaire pour des échanges effectifs
– être véritable réserve de valeur effective
– être véritable unité de compte pour le calcul effectif des échangeabilités nécessaires.
En fait, tout est devenu là simulacre de l’échange en l’échange du simulacre. Et c’est pour cela que le Capital est ainsi entré en sa phase finale parce que le prolétariat qui est classe de la société du fétichisme marchand – par le fait qu’il est producteur de plus-value devenant capital additionnel – est contradictoire au spectacle de la reproduction de la marchandise jusqu’à ce stade en train de se concrétiser où la production du capital additionnel cesse de pouvoir aujourd’hui justement se mettre en mouvement. Le prolétariat qui est historiquement astreint à devoir toujours s’ancrer davantage dans la capitalisation additionnelle trouve là à la fois le devenir de son propre procès de reproduction et celui de son abrogation et c’est d’ailleurs là que réside la particularité sociale contradictoire de sa caractérisation. La domination fétichiste du travail sous le Capital en la formalisation de la production de plus-value est le mode d’être historique du prolétariat comme classe sociale contrainte à n’être que l’émanation de l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises. L’implication réciproque entre le prolétariat et le Capital n’est pas une contradiction qui marquerait simplement qu’il existe une séparation entre le prolétaire et ses conditions de travail exploité. Ne voir que cela serait commettre une bévue en réduisant la détermination de cette contradiction à l’opposition entre la plus-value extorquée et son appropriation par le procès de contrôle et de confiscation qui s’objective dans l’activité de réification capitaliste. Cette contradiction elle-même pour être correctement expliquée doit être saisie dialectiquement comme directement posée par le mouvement objectif du travail salarié lui-même, en ce que ce dernier est en même temps la médiation qui réunit et reproduit inséparablement les deux termes tant pour leur cycle de vie que pour leur cycle de mort. Pour avoir une compréhension globale de l’exploitation comme contradiction, il faut appréhender la logique historique du mouvement qu’est la représentation fétichiste de l’équivalence centrale comme une contradiction pour les rapports sociaux de production ( prolétariat <=> Capital), dont elle est le mouvement de tous les mouvements. Il s’ensuit que l’extraction du sur-travail se pose d’emblée en contradiction avec la reproduction même du prolétariat sur le terrain des incompatibilités internes de l’équivalence générale. Et c’est pour cela également que cette relation du prolétariat à lui-même porte son dépassement. En conséquence, il faut là correctement dé-couvrir pourquoi et comment la contradiction du procès d’accumulation va jusqu’au bout d’elle-même en ce qu’elle représente la baisse tendancielle du taux de profit qui mène à l’auto-négation dudit procès.
Ainsi, c’est le mode même de la détermination dialectique selon lequel le travail existe socialement en fonction du déterminisme de l’équivalent général abstrait, la valorisation, qui organise historiquement la contradiction entre prolétariat et Capital. Spécifié par le devenir de l’exploitation, le prolétariat est donc en contradiction avec l’existence sociale nécessaire de son travail en tant justement que forme-capital, c’est-à-dire valeur autonomisée face à lui ( et contre la vie humaine toute entière ! )et ne le demeurant qu’en se valorisant en tant qu’in-humanité vivante. Ce n’est donc bien que comme mouvement dialectique de l’auto-présupposition de l’accumulation qu’existe, se développe et se résout la contradiction mondiale entre le prolétariat et le Capital. Cette contradiction entre le prolétariat et le Capital qu’est l’exploitation est la situation générale et objective de l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises se réalisant concrètement dans le développement du Capital. Le dépassement de la contradiction du mode de production capitaliste comme représentation fétichiste de l’équivalence centrale est ici identique à son procès, parce que son procès c’est la lutte de classe réformiste qui s’auto-dépasse en lutte révolutionnaire pour l’abolition de toutes les classes, et c’est par là que le mode de production capitaliste existe dans le procès de sa présence qui est, du même pas, le procès de son auto-abolition.
Il n’est pas concevable de considérer la reproduction du Capital comme pouvant masquer la contradiction à la fois complice et hostile qui l’oppose au prolétariat en tous les poser du spectacle de l’accumulation puisque la dialectique qui élabore historiquement la prolétarisation du monde est bien entendu la même que celle qui historicise le monde élaboré de la capitalisation. Il n’y a pas de séparation entre l’essence révolutionnaire du prolétariat d’un côté et de l’autre, les conditions objectives du devenir du mode de production capitaliste puisque c’est le devenir de l’objectivité de la valeur d’échange qui permet de comprendre la réussite à venir du communisme et tous les échecs passés des tentatives de réalisation de cette essence, inévitables tant que la crise historique totale de la représentation fétichiste mondiale de l’équivalence centrale n’est pas sur-venue… On assiste donc là à un procès contradictoire qui est le développement fondamental du Capital parce que ce dernier est développement du prolétariat et par là-même développement de lui-même en tant que mouvement historique de la lutte de classes. L’accumulation en tant qu’elle est définitoire de l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises est ce qui détermine le prolétariat car elle fixe le cadre objectif de la contradiction qui le définit par rapport à lui-même en son devenir par rapport à la réification qui le contraint à sur-vivre dans une intimité délétère avec la marchandise.
Comprendre l’exploitation comme représentation de l’équivalence centrale de tous les fétiches de l’usine globale, c’est appréhender la contradiction entre le prolétariat et le Capital comme un auto-dépassement de la schizophrénie mégapolitaine de la domination réalisée de la valeur. Autrement dit, cela consiste à appréhender la lutte de classes comme le mouvement d’une contradiction à la fois invariante quant au fond et variante quant aux formes, constamment re-façonnée par la dialectique de l’accumulation du Capital qui finalement lui est à la fois étrangère et inhérente, intime et extérieure dans cette détermination historique de l’agissement de tous les cumuls dialectiques qui font condition de l’implication réciproque Capital <=> prolétariat. Tout le problème de l’intelligence radicale revient donc à définir pourquoi et comment ce rapport historique contradictoire, de contre-révolutionnaire devient précisément révolutionnaire lorsque le procès de caducité de la valeur surgit comme valeur contre-dite par le propre renversement de son sens quand la représentation de l’équivalence centrale fétichiste, cesse définitivement de pouvoir assumer le caractère échangeable des usages multiples.
L’identité dialectique de ce qui fait du prolétariat une classe du mode de production capitaliste est ce qui en fait simultanément la seule classe susceptible de faire jaillir la dynamique communiste. Le prolétariat est ainsi la classe révolutionnaire qui détermine l’existence des cycles de luttes réformistes tant que ces dernières ne peuvent s’auto-abolir aussi longtemps que le mouvement de l’auto-présupposition du spectacle de l’argent demeure l’équivalence générale insurpassable de ce que l’histoire aliénée fait de son histoire. Le mouvement des luttes de classe qui s’enracine dans le fait d’inclure toute lutte du prolétariat même la plus étroite, la plus modeste et la moins subversive dans un rapport mondial et universel entre prolétariat et Capital vers ce qui amène plus tard la crise totale et définitive de l’implication réciproque Capital <=> prolétariat, pose et com-pose cette contradiction cardinale qui produit la reproduction de l’exploitation dans tout son devenir historique… Et c’est l’histoire du devenir de l’exploitation qui fait de l’histoire du Capital l’histoire réformiste en mouvement d’auto-anéantissement de ses limites constitutives pour une lutte de classe illimitée au moment où le niveau historique atteint de la marchandise se contemple lui-même dans un monde qu’il a créé en devant avouer que cette dernière ne pourra plus jamais pourtant mondialiser cette création.
Et c’est de par cette nécessité qui fait la nature même de la contradiction Capital <=> prolétariat que la synthèse du bonheur mercantile totalitaire du temps présent produit l’échelle mondiale du développement de sa vie devenant sa mort. Le système universel du fétichisme de la marchandise qui localise le Capital comme contradiction entre le mouvement de la prolétarisation et celui de la capitalisation est ce qui détermine la longue histoire du monde depuis la révolution marchande qui a surgi de la décomposition féodale en faisant ainsi se révéler les diverses périodes du mode de production capitaliste dont le mode d’être concret est justement l’abstraction générale.
Un cycle de luttes comme le mouvement des Gilets Jaunes n’est pas simplement le résumé de ces phénomènes particuliers et divers que l’on appelle communément les luttes telles qu’elles apparaissent hic et nunc… D’un point de vue phénoménologique, la lutte des classes, c’est – au-delà de l’empirie première – le rapport déterministe du tréfonds qui fonde le devenir étendu de l’exploitation et ce que l’on désigne expressément sous cette dénomination de luttes n’est – somme toute – que la démonstration visible des manifestations les plus exaspérées de cette contradiction historique fondamentale telle qu’elle survient, s’efface, s’affaiblit, se renforce et revient en posant toujours la nécessité du dépassement ou de la résolution de la contradiction dont elles sont l’émergence et qui pousse à la décision d’une restructuration supérieure du Capital en cas de défaite prolétaire ou du procès de caducité de la marchandise en cas de victoire communiste vers l’auto-abolition du prolétariat…
Ce qu’est la dialectique de la révolution communiste se produit historiquement à travers la détermination des cycles de lutte qui rythment le développement de la contradiction Capital <=> prolétariat et dont l’implication réciproque des deux termes se transforme en leur auto-négation mutuelle lorsque la crise terminale de l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises achève de s’achever. La révolution communiste est une relation historique établie dès l’origine de la valeur d’échange, et comprise comme telle une bonne fois pour toutes de son début à sa fin en passant par toutes les matérialisations nécessaires à son essor, et vers quoi tend le mouvement historique du déterminisme historique de la marchandise comme illusion effectivement réelle devenant réalité effectivement illusoire.
La révolution communiste est le devenir de l’auto-négation du prolétariat qui cesse d’être alors incarcéré dans la défense de la condition prolétarienne en entendant se limiter à vouloir mieux reproduire la contradiction prolétariat <=> Capital dans la fabrication ininterrompue du développement du règne du quantitatif. Tout au long de la domination formelle, c’est-à-dire jusqu’au carnage de 1914 et aussi pendant le premier cycle de luttes de la domination réelle qui se ferme dans la conjonction dialectique de la grève sauvage prolétaire de 1968 et la crise monétaire de 1971 lorsque les déterminations monétaires de Bretton Woods se sont auto-invalidées, les impostures progressistes de toutes les gauches du Capital étaient encore imposantes et tenaces quoiqu’au fil du temps et de façon fort évidente, elles ont fini par s’épuiser jusqu’à ce moment contemporain où toutes les religions syndicales et politiques ont été digérées, abolies et reconverties dans la religion monolithique insipide du temps-marchandise clairement autocratique.
C’est une même identité dialectique fondamentale qui relie, d’une part, le prolétariat comme classe du mode de production capitaliste et comme, d’autre part, la seule classe révolutionnaire anti-capitaliste et cela entraîne que le cours quotidien de la lutte de classes compris comme développement de la contradiction Capital <=> prolétariat en tant qu’unité de la marchandise produisant son abolissement, stipule que le Capital et la révolution communiste ne peuvent constituer dans chaque cycle de luttes deux mondes différents l’un à l’autre puisqu’ils sont tous deux, toujours et partout liés l’un à l’autre et l’un dans l’autre en tant qu’implication réciproque de la crise inexorable de la dialectique de leur réciproque implication.
Contre la falsification générale de la vie humaine, la révolution communiste est l’unification de la puissance historique de l’existence consciente qui définit le terrain de l’anti-domination comme trans-croissance de la physionomie revendicative des luttes immédiates qui cessent de pouvoir simplement durer comme telles lorsque la dynamique de l’auto-abolition prolétarienne contre la marchandise, le salariat et l’État s’affirme comme la seule affirmation possible de l’histoire… Alors, la classe prolétaire cesse de faire de la défense de la condition prolétarienne l’horizon obligé de son mouvement car la loi de la valeur qui brise alors là la valeur de sa loi ne peut plus être la direction absolue de la société.
Dans le nouveau cycle de luttes qui va surgir comme retour/dé-passement du mouvement des Gilets Jaunes allant plus loin que leur trajectoire première, il ne sera pas simplement question de concourir au dépassement radical du cadenassage revendicatif de l’affrontement de classe propre à tous les gauchismes sociétaux de la marchandise, il conviendra que le processus révolutionnaire en gestation s’articule au niveau de la récusation centrale de toutes les mythologies contre-révolutionnaires ( écolo-boboïsme, sans-papiérisme, anti-racisme, LGBTisme… ) à partir desquelles le centre de la mégapole mondialiste tente systématiquement de noyer la lutte des prolétaires repoussés à la périphérie des urbanités privilégiées…L’auto-organisation radicale du prolétariat contre tous les mensonges de la maintenance capitaliste, de l’avant-gardisme le plus rigide aux auto-gestionnismes les plus mous, situera ainsi directement le processus de la révolution comme celui qui amène ouvertement l’emplacement réformiste de la classe en soi à devenir – par son auto-négation consciente – l’emplacement révolutionnaire de la classe pour soi.
Et pour finir, c’est cette dialectique qui en posant la nécessité du devenir autre peut seule briser historiquement les fils barbelés légendaires de la défense salariale de la condition prolétarienne en permettant de discerner – dans cette dernière – la véritable limite objective à justement absolument dépasser. Ce que seul l’auto-mouvement pleinement réfractaire du prolétariat est susceptible d’assumer au travers du procès de retournement du mouvement de la contre-révolution pendant que la représentation fétichiste de l’équivalence centrale entre en crise terminale et que la valeur d’échange spectaculaire est niée à son tour par le spectacle échangiste de la valeur.
Cela énoncé, il s’agit de dire que les luttes du prolétariat ne peuvent pas devenir révolutionnaires tant qu’aucune trans-croissance dialectique vers l’auto-réfutation ne peut sortir d’elles-mêmes parce que la période de transformation sociale qui va donc là vers une nouvelle restructuration capitaliste supérieure ne laisse rien espérer pour se situer hors du champ de la valeur d’échange. C’est donc par ce qui fait qu’elles ne peuvent pas être révolutionnaires en un temps où l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises peut encore se recomposer que les luttes se trouvent hors du champ communiste, et c’est donc par ce qui fait qu’elles doivent se faire révolutionnaires en un temps où l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises ne peut plus que se dé-composer que les luttes se trouvent en le champ communiste… C’est uniquement là où les luttes sociales se saisissent d’elles-mêmes en abolissant le contenu de leur en soi qui bute sur lui-même et qui produit dès lors le pour soi de son propre contenu conscient: la défense de l’abolition de la condition prolétarienne. Le déterminisme des luttes de classe, c’est d’être en elles-mêmes le processus dialectique d’une contradiction dans laquelle un autre horizon se profile à mesure que se produit la crise mortelle de la représentation mondiale de l’équivalence centrale fétichiste. Il s’agit là d’une fermentation originelle multiséculaire qui se déplie comme totalité historique mûrie; l’aspiration générique à la communauté émancipée, que toute lutte prolétaire même rudimentaire contient toujours en inconscience et en refoulé mais qu’elle ne cesse en même temps d’appeler afin que le contenu partiel, ambivalent puisse finalement donner lieu à ce bouleversement/dépassement ultime qu’est la révolution communiste ad-venue… Laquelle émerge quand les luttes de l’en soi réformiste dissolvent leurs propres limites, et ce de par la façon dont elles se déroulent comme conséquence de la crise terminale de la valeur, et qui sans cesse mettent au clair la crise cataclysmique de l’implication réciproque Capital <=> prolétariat qui rendant toute velléité de modernisation marchande impossible et donc immanquable le pour soi de la Commune insurrectionnelle contre l’argent et l’État.
Sur le territoire dialectique du déterminisme historique, il n’existe pas de rupture de continuité entre la lutte de classe telle qu’elle est le développement réformiste encore possible du Capital et la révolution communiste telle qu’elle est la production nécessaire de l’abolition de l’échange et de l’argent en tant que plus aucune réformation ne peut plus être là proposée. Il ne s’agit là que d’une transformation du rapport objectif entre les classes lorsque la totalité de la représentation abstraite du fétichisme de la marchandise constate que l’exploitation du travail ne peut plus renouveler le travail de l’exploitation. Ainsi, la révolution communiste se présente bien comme une action maximaliste déclenchée par un mode de production capitaliste parvenu au terme de sa terminaison en tant que pratique révolutionnaire réalisée de l’au-delà du Capital. Ceci vient avertir que lorsque la réalisation pleine et entière de la modalité substantielle de l’être du prolétariat qui contient l’au-delà historique des classes du sein même de leur histoire, fait irruption, elle s’étend en tant que véritable aboutissement du rapport contradictoire entre les classes dans le mode de production capitaliste parvenu à l’aboutissement de sa crise terminale.
Le spectacle de l’exploitation est l’autre versant de l’argent spectacliste dans l’équivalence générale abstraite de toutes les marchandises de la vie domestiquée et la contradiction de classe qui oppose là le prolétariat au Capital détermine le développement de la domination réelle de la valeur qui tout en étant le procès de détermination de la biologie échangiste est d’abord la réalisation en devenir de la révolution communiste en tant que détermination du procès de la nécrologie de l’échange en tant que telle. Et l’histoire réelle du Capital qui meurt et celle du communisme qui fait naissance ne revêtent point des phénoménologies différentes parce que la communisation émancipatrice n’est rien d’autre que cette autre forme de la dynamique de caducité de la totalité du monde marchand qui fait transformation du monde ; du bonheur marchand en l’Avoir à la joie générique en l’Être…
La révolution communiste est entièrement suspendue à la dialectique de cette nécessité qui fait que pour la première fois, dans l’histoire de son histoire, l’argent ne parvient plus à dominer la société en tant que représentation fétichiste de l’équivalence centrale puisqu’il a cessé de pouvoir assumer les déterminations du caractère précisément échangeable des productions multiples dont l’usage mondial lui est pourtant indispensable… Le seul usage de la valeur d’échange qui s’exprime encore ici en 2021 est l’usage fondamental d’une valeur qui a commencé de ne plus parvenir à s’échanger…
Dans sa lettre à Weydemeyer du 5 mars 1852, Marx démontre que l’existence des classes n’est liée qu’à des phases historiques déterminées du développement de la production et qu’en fonction du déterminisme historique général, l’abolition de toutes les classes est le devenir de nécessité qui mène vers un monde sans classes. Les Manuscrits de 1857-1858 nous enseignent, eux, que du point de vue historique, la loi de la baisse du taux de profit est la loi la plus importante du spectacle du développement de l’économie politique de l’aliénation… En synthèse dialectique, il va de soi que la baisse du taux de profit comme représentation hiéroglyphique du fétichisme de la marchandise (Le Capital – Livre premier, Première section) constitue bien le devenir général, le facteur principal et le résultat central de la falsification générale de la société.
La domination réelle totale du Capital est le rapport social de la valeur d’échange parvenue à l’autonomie totalitaire en tant que cybernétique irresponsable mondiale de la loi de la valeur. La bourgeoisie propriétaire et décisionnelle de jadis a aujourd’hui disparu, complètement absorbée et transmutée par les conseils d’administration de la classe capitaliste cosmopolite du mouvement de la valorisation anonyme contemporaine. La valeur en procès despotique infini du temps actuel est donc le Capital en procès universel qui s’autonomise de tout puisqu’il n’est plus lié à rien d’autre qu’à son propre solipsisme devenu lui-même le Tout du monde. Toutefois, il faut bien comprendre que cette autonomisation, pour être effective, n’est évidemment pas un hors sol indéterminé puisque la valeur d’échange qui est la matérialité dialectique de son auto-matérialisation déployée dépend toujours profondément des incontournables déterminations du procès de production de la valeur d’échange. Avec le développement de la domination réelle du capital sous la forme supérieure du crédit chimérique intensif, le Capital tend certes à s’autonomiser phénoménalement de plus en plus par rapport au procès de production mais les contradictions qui surgissent ne peuvent empêcher que la phénoménologie du taux de profit continue – en dernière instance – à toujours déterminer le taux de l’intérêt des circulations financières. Les parcours par lesquels le capital financier s’autonomise du capital industriel bien loin d’aboutir à une autonomisation accomplie d’avec la loi de la valeur rappellent constamment que cette dernière ne peut jamais s’émanciper d’elle-même et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle la saturation généralisée du marché mondial a conduit à l’actuelle mise en jachère planétaire sous contrôle étatique des mystifications du diktat totalitaire sanitaire. Pour parvenir à imposer la domination réelle totale de la valeur, le devenir du Capital a dû, à compter de la fin du siècle passé, s’emparer de la totalité de la production de la vie humaine aliénée – en réalisant ainsi sa pleine hégémonie historique et en se faisant alors mode de production-circulation de son propre procès global sur la globalité du vivant, ce qui a permis au fétichisme de l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises d’accéder au pouvoir total sur le monde par suite de la substitution des anciennes auto-présuppositions pré-capitalistes de son antériorité par celles de l’éternel présent capitalisant de la dictature du quantitatif. Désormais, le mode de production capitaliste n’est plus contraint, pour être l’être de son devenir, de se rattacher immédiatement à la stricte sphère de la production comme avant 1914. En effet, il le fait médiatement puisque le devenir de l’être de son être a depuis été projeté dans le champ du VI° Chapitre inédit du Capital là où désormais s’exerce la prépotence qualitative de la plus-value relative machinique sur la plus-value absolue prolétaire à mesure que le taux de plus-value (PL/V) s’est vu historiquement ordonné par le taux de profit ( PL/C+V) et que la dématérialisation monétaire est venue sanctionner l’in-version dialectique qui a résulté du premier charnier impérialiste mondial et de la financiarisation mondialiste de l’industrie :
Domination formelle => Valorisation > Dé-Valorisation
Domination réelle inférieure (1914 – 1968-71) :
=> Valorisation < Dé- Valorisation
Domination réelle supérieure (1968 – 71…….) :
Procès consommé de la phagocytose
de la
Valorisation par la Dé-Valorisation…
Ainsi l’histoire du Capital dans son passage de la domination formelle à la domination réelle de la domestication marchande, n’a pas pu échapper aux contraintes de la dialectique du procès de production global de la représentation fétichiste de l’équivalence centrale, c’est-à-dire du caractère échangeable des objets multiples dont l’usage devient finalement impossible en domination totalement réalisée de la valeur devenue donc – par là même – in-valorisable… Cela d’ailleurs exprime la pleine confirmation de ce que Marx avait précisément envisagé en dé-couvrant les déterminations objectives de la loi de la baisse historique du taux de profit. Lorsque la théorie communiste nous apprend que toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de la domination réalisée de la valeur s’annonce comme une immense accumulation indistinctive de fétichisations spectaculaires, elle indique bien que tout ce qui était directement vécu en production concrète s’est éloigné dans une représentation spéculative et fabuleuse. Mais si la fable des spéculations représentatives constitue une fuite en avant du Capital pour tenter d’esquiver son destin, cette représentation ne résout rien et bien loin d’aider à éviter les barrières matérielles concrètes des contradictions du procès de production, elle les reproduit de façon mille fois plus insidieuse et dévastatrice.
La financiarisation cybernétique des images du monde de la valeur se retrouve, totalement accomplie, dans le monde de la domination réalisée de l’image de la valeur d’échange autonomisée, là où la mystification se mystifie elle-même. Ainsi, le spectacle du fétichisme de la marchandise, comme inversion concrète de la vie et pollution infinie d’Éros, se pose bien en ce siècle de souveraineté autocratique absolue de l’argent comme le mouvement autonome de Thanatos en tant que diffusion effrénée du non-vivant. Et cette diffusion du devenir- représentation fétichiste est l’espace-temps de la perception égarée et de la conscience falsifiée comme vision du monde qui s’est objectivée dans le travail mort débordant de la machinerie de la valeur insatiable… La dictature du spectacle des images-objets qui fonde la production de la crise de la société actuelle produit une unification aliénatoire spécifique qui en s’accomplissant n’est rien d’autre finalement que le dénouement historique par lequel le langage officiel de la séparation généralisée avoue qu’il ne parvient plus dorénavant à escamoter le mensonge et les simulations par lesquels la valeur d’échange ne pouvait se reproduire qu’en tant que commissionnaire autiste de la valeur d’usage … De la sorte, la marchandise est bien cet illusionnisme pathologique toujours et partout effectivement réel pendant que le spectacle de la domination réalisée de la valeur est bien la manifestation générale du fait que la production capitaliste tend sans cesse à ambitionner de dépasser les limites matérielles qui lui sont immanentes alors même qu’elle n’y parvient qu’en employant des moyens qui, de nouveau et à une échelle plus imposante, dressent devant elle les mêmes barrières, encore plus lourdes, de matérialité in-surpassable. Malgré tous ses efforts, la production du procès de l’équivalent général abstrait ne peut évidemment éviter le procès de production de l’abstraction de sa généralité équivalente; elle a beau imaginer qu’elle n’a plus besoin de se rapporter à sa propre matérialité pour acquérir une réalité, la réalité de sa matérialité a pour propre besoin d’avoir toujours évidemment une matérialité indispensable; celle du développement efficient de son sur-développement. Grâce à la représentation de l’anticipation, toute anticipation de plus-value peut élaborer l’hallucination de sa représentation mais même la folie a sa raison qui renvoie d’ailleurs en négatif à la rationalité historique de l’inévitable mouvement réel. Et cette histoire de la rationalité finit toujours – à partir du négatif – par faire tituber la fausseté pendant que celle-ci se heurte au mur de la vie véritable…
Le Capital rêve de parvenir à la capitalisation parfaite de tous les êtres humains afin d’échapper aux conséquences dévastatrices de la loi de la valeur. Mais cette divagation capitaliste quant à un échappement hors des lois de l’histoire qui voudrait bloquer le temps et s’exempter précisément de la domination réelle parachevée de la valeur sur la planète, néglige cette réalité essentielle que si la capitalisation a pu dissoudre l’exhaustivité historique de toutes ses antécédences, elle ne peut s’affranchir des antinomies de sa temporalité. La société féodale n’a pu que disparaître à partir du moment où s’étaient développées toutes les forces productives que la représentation espace-temps de sa matérialité était assez large pour contenir. La société de l’équivalence centrale fétichiste ne pourra que disparaître à partir du moment où se seront développées toutes les forces productives que la matérialité de sa représentation temps-espace est assez large pour contenir, c’est-à-dire au moment où son entreprise de réalisation d’un despotisme généralisé voulu comme définitif sur tous les êtres humains, démontrera que la représentation-réalité du Capital qui se voulait la seule et unique, n’a en fait plus de réalité-représentation. La loi de la valeur peut s’autonomiser de toute réalité sauf de la sienne car il ne faut jamais oublier que la valeur est un produit de la longue histoire des matérialités humaines et que toute représentation de l’autonomisation du capital est d’abord une matérialité symbolique inséparable de la corporalité matérielle qui l’a historiquement produit comme telle.
Lorsque la loi de la valeur tend à l’autonomisation, cela ne signifie pas qu’elle s’éthérise et passe à l’état de sur-naturalié intouchable. Cela signifie que les activités industrielles de la domination formelle et de la domination réelle inférieure qui ont été ingérées par la domination réelle supérieure sortie des années 1968-1971 deviennent – non point secondaires ou accessoires– mais simplement périphérisées par la centralité financière de la valeur d’échange absolument arbitraire laquelle n’est point là un nuage insubstantiel de démence suprasensible mais la réalité manifeste bien sensible de la mise en scène de l’autisme généralisé du capitalisme impossible comme certitude de substance substantiellement certaine. La marchandise est l’unité dialectique de la valeur d’usage et de la valeur d’échange et cette unité est contradictoire dans le devenir historique de l’équivalent général abstrait. Et il existe là, par essence, un mouvement d’autonomisation, dont les trois fonctions du mouvement triadique de la monnaie ;
– inter-médiation dans les échanges de l’aliénation-capitalisation
– réserve de valeur pour le devenir de l’aliénation-capitalisation
– unité de comptabilité de la valeur des échanges de l’aliénation-capitalisation
………… en s’opposant entre elles, sont l’une des manifestations historiques les plus visibles.
Certes, la valeur d’échange domine toujours plus la valeur d’usage, qui ne peut manifester sa force qu’en négatif par des crises de plus en plus accablantes mais ce qui fait le fond de l’histoire de l’histoire, c’est que plus se renforce le poids de la valeur d’échange plus son intensité s’affaiblit et doit se compenser par l’économie financière du crédit à outrance laquelle n’est point là un au-delà de l’économie réelle mais bien au contraire le cœur crisique de la réalité économique elle-même dont le trompe-l’œil de la dette tente désespérément d’écarter la crise totale du spectacle de la mainmise de la valeur sur la valeur. Mais la dette du trompe-l’œil est condamnée à coup sûr à se retourner contre elle-même puisque la valeur d’échange n’a pu se former qu’en tant que matérialité symbolique redondante de la matérialité initiale de la valeur d’usage et que sa consécration par la domination réalisée de la loi de la valeur en créant les conditions supérieures de sa domination autonome a simultanément rappelé que cette autonomie dominante qui est aussi et d’abord une matérialité historique ne parvient plus à régenter les usages. La dialectique de l’échange s’est assimilée à tous les possibles de l’usage réalisable et a subjugué ce dernier mais la valeur d’échange comme matérialité contradictoire à sa propre matérialité et donc en tant que vénalité de la valeur d’usage qui avait fini par ne plus songer qu’au seul avantage de sa propre rémunération avait omis de se souvenir qu’elle n’a pas de scénario historique auto-suffisant…La valeur d’usage a permis à la valeur d’échange de croire qu’elle pourrait vivre seule dans la réalité totalement inversée de la domination réelle mais justement parce que la réalité effective de l’échangisme est aujourd’hui consumée par la marchandise surdéveloppée, la surproduction de masse des usages tangibles vient violemment jeter à bas les mirements et mirages de la valeur par lesquels cette dernière tentait de s’évader fantasmagoriquement pour fuir le mouvement réel de son histoire.
Autrement dit, la domination réelle supérieure qui a surgi en ce XXIesiècle, en marquant la prépondérance raffermie de la plus-value relative sur la plus-value absolue au regard d’une hausse considérable de la composition organique ( C/V ) a fait connaître l’entière assimilation du taux de plus-value ( PL/V ) par le taux de profit ( PL/C+V ) en signifiant que l’industrie de la finance avait bien digéré la finance de l’industrie dans la fuite en avant des anticipations de plus-value englouties dans le fameux crédit hallucinatoire. Cela bien loin de dire que le Capital se dissipe, se vaporise ou se volatilise vient démontrer qu’il se condense, se concrétise dans la sur-matérialisation de ses contradictions. L’autonomisation accélérée de la valeur d’échange n’est point un nuage littéraire, une brume poétique ou une nuée physico-chimique… En tant que production matérielle de l’historicité de la crise du mode de production capitaliste, c’est une matérialité de production de la crise historique du mode capitaliste de production… Bref, ce n’est point un objet inouï ou insolite, mais une relation sociale qui a sa dialectique, autrement dit, sa naissance, sa croissance puis sa mort… Ainsi, cette folie sociale dont parle Marx lorsqu’il fait, notamment dans le livre III du Capital, la critique radicale de la dématérialisation monétaire du capital porteur d’intérêt est strictement déterminée par le devenir fétichiste de l’équivalence générale à ce que la domination réelle de la valeur doit être et faire. Le Capital s’auto-réalisant en devenant ainsi l’anti-naturalisme achevé de l’humain réifié n’a pas disparu de lui-même et de la vie historique réelle pour faire surgir une étrange extravagance invulnérable et immortelle. En liquidant toutes les formations sociales de la réalité d’autrefois, le spectacle de la marchandise a enfin fait pleinement transmutation-accouchement de lui-même par le saut qualitatif historique qui a vu la domination formelle donner naissance à la domination réelle.
La consécration de l’économie du fétiche autonome doit être comprise comme étant en même temps son auto-anéantissement définitif. Au moment où la valeur d’usage découvre qu’elle dépend totalement de la valeur d’échange, la valeur d’échange, elle, confesse qu’en fait, elle est totalement dépendante des matérialités historiques de la valeur d’usage. Dans la crise actuelle de la baisse généralisée du taux de profit et sur le terrain d’une monumentale saturation des marchés, cette puissance de l’autonomisation de la valeur d’échange qui n’a cessé de croître jusqu’à paraître souverainement indestructible, nous montre surtout qu’elle est aussi en train de perdre sa puissance et qu’elle n’est donc pas impérissable puisque comme tout produit historique, c’est bien un procès dialectique de vie et de mort. La tendance historique à l’échappement de la forme-Capital propre à la cybernétique de la domination réalisée de la valeur signifie certes que la totalité de l’usage qui s’est universellement échangée contre la totalité de la représentation fétichiste abstraite a bien tenté d’ambitionner la vie éternelle mais comme l’histoire est l’histoire ; l’implication réciproque valeur d’usage <=> valeur d’échange ne peut se sortir de l’inéluctabilité de sa mortalité historique même si son obsession à subsister lui fait croire le contraire…Le second terme de cette implication présuppose le premier et l’évolution historique de la valeur produit l’auto-invalidation du second quand justement il est au bout de son travail d’autonomisation du premier. En effet, auto-présupposition de la valeur d’usage et auto-présupposition de la valeur d’échange composent l’unité dialectique des matérialités historiques indissociables de la marchandise, ce qui veut dire que l’histoire des matérialités dialectiques de cette unité doit à la fois satisfaire l’une et l’autre afin de pouvoir faire circuler in vivo la matière-fétiche du marché. La loi de la baisse du taux de profit qui fonde la loi échangiste de la valeur n’est point le résultat intellectualiste d’une équation quantitative de laboratoire qui pourrait être effacée sur le tableau noir des écritures académiques de la simple recherche doctrinale des méditations fumeuses sur le cognoscible et l’impénétrable, c’est le mouvement même de la dialectique des forces productives du déterminisme de l’histoire qui fait que l’économie politique s’est justement renversée en critique de l’économie politique.
À mesure que la valeur se réalise en domination réelle, elle devient de plus en plus formellement extérieure à l’acte productif qui d’une certaine façon lui échappe mais en réalité elle se fait de plus en plus réellement intériorité de l’acte productif tout entier tel qu’il est – lui-même – consommé par le devenir de la féerie financière des débouchés solvables engorgés. Parce que le Capital passe par les différentes instances du déterminisme de sa phénoménologie : capital-argent => capital-production => capital-marchandise, la valeur d’échange, dans le champ dialectique de l’hégémonie financière de la domination réelle peut atteindre un certain degré d’autonomie mais ce dernier est toujours l’expression de ce qui renvoie au réalisme bien tangible du niveau alors atteint par la contradiction plus-value relative <=> plus-value absolue qui renvoie à la contradiction travail mort <=> travail vivant qui répercute, elle-même, le seuil historique de la composition organique mondiale ( C/V ) telle qu’elle extériorise le niveau d’assimilation du taux de plus-value ( PL/V ) par le taux de profit ( PL/C+V ).
L’analyse critique du spectacle de la marchandise mondiale doit donc précisément satisfaire une double exigence. D’un côté, elle doit reconnaître toute l’importance des déterminations dialectiques de la valeur et positionner clairement le devenir du Capital par rapport à elle. Mais d’un autre côté, la compréhension radicale du mouvement réel ne se laisse pas non plus prendre au piège des discours que la valorisation tient sur elle-même quand elle dresse l’apologie de la sempiternelle autonomisation de la valeur en s’empressant d’oublier que la valeur autonomisable n’est possible précisément que par l’usage de plus en plus crisique de la valeur d’usage, c’est-à-dire des forces productives de l’aliénation, à commencer par le pouvoir productif le plus productif qui soit, celui des forces de travail exploitées du prolétariat. Bref, la valeur d’échange n’a pas d’autre histoire que celle des contradictions de la valeur d’usage telle que cette dernière, par la temporalité de ses contradictions, lui permet de situer les contradictions de sa propre temporalité.
Finalement, oublier la puissance de l’auto-présupposition historique de la valeur d’usage et ne pas correctement appréhender le renversement des déterminations qu’opère le passage à la domination réelle du Capital, c’est encore une autre manière de demeurer prisonnier de toutes les mystifications spectaculaires du fétichisme de l’échange. La théorie communiste ne peut dégager la perspective révolutionnaire de la crise terminale de l’équivalent général abstrait qu’à condition de mettre à jour les rapports dialectiques intimes unissant la logique de la valeur d’usage et celle de la valeur d’échange, la transformation qu’elles subissent en 1914, en 1968 et en 2018 et donc la contradiction historique majeure que cela provoque entre mouvement de valorisation et mouvement de dé-valorisation et à laquelle le communisme – comme Gemeinwesen du naturalisme achevé – vient mettre fin. C’est très justement en tant que représentation fétichiste de l’équivalence centrale que l’opposition dialectique de la valeur d’usage à la valeur d’échange se manifeste triadiquement par la crise finale de la domination réelle :
– comme en soi nécessaire d’une reproduction élargie toujours plus intensive
– comme pour soi nécessaire négatif de la crise dernière de la démesure
– enfin comme pour soi revenu à soi nécessaire de la positivité de la révolution communiste
En 1881, dans ses Notes critiques sur Wagner, l’un de ses derniers textes, Marx précise que « la valeur d’usage remplit ( chez lui ) une fonction bien autrement importante que dans l’économie traditionnelle ». Ce n’est pas là un hasard… Comme les Grundrisse le soulignent avec force ; la valeur en tant que mouvement d’elle-même est toujours une conséquence et jamais une cause. Dit autrement, il convient de remarquer que si l’échange totalitaire a bien conquis la totalité de la production depuis que la domination réelle de la valeur s’est faite équivalence générale fétichiste à l’ensemble des usages de la société, cela bien loin de renvoyer la valeur d’usage au rang de simple support marginal de la valorisation, lui a attribué une importance décisive. Ce que la gigantesque crise contemporaine du taux de profit nous remémore avec brio par l’entremise de la valeur d’usage qui vient là rappeler à l’ordre toutes les pulsions hystériques de la valeur d’échange qui précisément croyait pouvoir s’échapper hors du réel dans un monde automatique non-historique où justement l’histoire du négatif serait abolie … En vérité, avec la crise, la valeur d’usage remet à sa place la valeur d’échange en nous informant que l’histoire du Capital n’est pas un film de science fiction prestidigitationniste qui se conclurait par cette sanctification indélébile du spectacle marchand qui est devenue le totem et le tabou à la fois des clowns économistes de l’université officielle de l’argent et des derniers épiciers séniles de la décomposition gauchiste dépressive… Avec le déroulement du temps présent, la valeur d’usage a pris là un rôle absolument central et qualitativement différent depuis l’entrée en domination réelle supérieure puisqu’elle se montre désormais et partout comme le lieu essentiel qui, en dernière instance prouve que le monde de la marchandise ne peut absolument plus surmonter la contradiction fondamentale de la marchandisation du monde car l’échange de la valeur d’usage tend sans conteste à faire exploser l’usage de la valeur d’échange. Le Capital a beaucoup déliré ces dernières années sur sa capacité à s’échapper de lui-même mais derrière la crise du taux de profit et la saturation des marchés, ce qui travaille si mal caché par le mauvais spectacle de la tyrannie sanitaire de la mise en friches mondiale, c’est la crise de l’équivalent général abstrait en tant que tel qui nous déclare avec force que l’autonomisation de la valeur d’échange ne peut plus fondamentalement s’autonomiser de l’échangisme de la valeur…
Comme l’ont fort bien exprimé l’Idéologie allemande et le Manifeste Communiste tels qu’issus de la lutte de classe pratique du prolétariat lui-même ; les conceptions théoriques des communistes ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel réformateur du monde puisqu’elles ne sont que l’expression générale des conditions réelles d’une lutte de classes existante, d’un mouvement historique qui s’opère sous nos yeux. En effet, le communisme n’est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel. Les conditions de ce mouvement résultent des prémisses actuellement existantes.
La théorie communiste n’est donc pas une œuvre intellectuelle personnelle de Charles Marx ou de Friedrich Engels… Ce n’est point un énorme chantier désordonné et incomplet de questionnements scolastiques bourré d’énigmes, de craintes énervées, de piétinements fantasques et de contrariétés interrogatives qui viendraient s’alimenter à l’angoisse errante du sujet pensant déboussolé qui tourne constamment autour de son triste nombril autocentré. C’est un territoire gigantesque de questionnements cohérents où l’esprit de l’homme critique cherche pour trouver, en finissant toujours par atteindre l’objet de sa quête parce que son ambition est méthode et qu’elle part du mouvement réel de l’histoire réelle universelle et non point des supputations individualistes du moi étriqué et affligé qui se cherche des compensations thérapeutiques qu’il ne dénichera d’ailleurs jamais… Contre tous les catalogues socio-démocrates et bolchéviques de réponses capitalistes et policières toutes prêtes à l’emploi étatique, c’est l’auto-mouvement conscient d’une radicalité totale qui affirme la jouissance générique rieuse et qui vise à la liquidation jubilatoire de l’argent, du salariat et de l’État. Ce n’est évidemment pas à l’inverse mais sur le même territoire aliéné de crétinisme subjectiviste, une longue lamentation d’incertitudes dogmatiques qui se perdraient dans le patauger verbeux de la mystique du relativisme et de l’exiguïté empirique bégayant sans fin…Comprendre le surgissement anonyme et impersonnel du Manifeste Communiste en 1848, c’est saisir la dialectique réelle des luttes de classes qui l’a fait naître et que Marx et Engels ont simplement formalisée à l’écrit… Être fidèle ainsi à la radicalité de classe maximaliste, c’est comprendre la joie impassible et énergique du logos récalcitrant de l’œuvre dialectique du groupe Marx-Engels en tant que le doute méthodologique objectif qui la traverse finit toujours par déboucher sur le savoir vérifié et re-vérifié et que ce dernier se situe bien sûr aux antipodes du doute pathologique nombriliste qui jamais ne trouve autre chose que la grotesque incontinence de sa logorrhée pleurnicharde et velléitaire..
La théorie communiste se pose à l’inverse de tous les bricolages hétéroclites où l’on mélange en un brouet filandreux et cocasse, à côté de Marx, Engels, Varlin, Lefrançais, Luxemburg, Liebknecht, Pannekoek ou Bordiga, deux ou trois notabilités grises de l’université capitaliste dissidente pour permettre aux besogneux tristes qui s’enquiquinent sans relâche, de pondre des synthèses ouvertes d’insipidité distractive, des bibliothèques inoffensives, des renoncements affligés et d’obscènes capitulations mal camouflées…
Comme manifestation déterministe des luttes de classe réellement existantes du prolétariat vers son auto-abolition, l’œuvre du groupe Marx-Engels, comme point de substantialisation dynamique de la ligue des communistes, définit une conception révolutionnaire du monde qui combat toujours pour ouvrir des chemins de connaissances nouvelles et qui ne déteste rien autant que la pétrification dans des formes rigides, narcissico-sectaires et stérilement récitatives. À ce titre, la pensée révolutionnaire a su apprendre qu’elle ne pouvait récuser la domestication sous des formes domesticatoires qui conservent, prolongent et modernisent l’enfermement dans la conscience fausse arrogante et soumise . Toutefois, cette lutte de longue durée et de difficile effort dialectique permanent perdrait sa liaison d’intelligence avec la future reprise des luttes de classe prolétarienne si, au lieu d’en poursuivre l’enseignement d’invariance des acquis méthodologiques de la compréhension de la crise finale du Capital porteuse de l’auto-négation prolétarienne, on acceptait l’idée banale, facile et à la mode que le savoir doit être en continuelle élaboration historique, ouverte aux quatre vents de toutes les insipidités et ignardises contemporaines de la marchandise et qu’il se modifierait ainsi avec le cours et la leçon des événements mensongers les plus récents. C’est là, la justification invariable de toutes les déloyautés, perfidies, désertions et scélératesses dont les expériences contre-révolutionnaires se sont accumulées ainsi donc que de toutes les défaites de la révolution dont elles étaient le minable écho. La théorie communiste elle-même ne peut être un mouvement de savoir que l’on s’amuse à reformer et déformer quotidiennement par le biais de la névrose des apports nouveaux ; pauvres, misérables et incultivés rapiècements, traficotages, raccommodages et amendements. Le principe de l’invariance historique de la théorie qui rend compte de la tâche incontournable du prolétariat révolutionnaire depuis ses formulations les plus originelles ( la constante perspective de l’abolition de l’argent et de l’Etat à partir de la crise historique de la valeur ) s’applique évidemment à toutes les grandes périodes historiques, en contradiction avec cette idée creuse et vaniteuse suivant laquelle chaque génération, à chaque saison de la mode intellectuelle du rafraîchir maladif, serait meilleure que la précédente, de même qu’au minable et stupide cliché obligatoire de la marche incessante du progrès de la marchandise ou de son éventuelle immortalité et autres lubies publicitaires dont bien peu parmi ceux qui se décorent du titre d’héritiers de Marx sont vraiment indemnes. C’est d’autre part une absurdité extravagante que cette occupation de l’enrichir creux soit proposée par des atomes déphasés, groupuscules aux effectifs dérisoires et à l’éclectisme miteux et pire encore, accomplie au moyen d’une libre discussion infestée de péri et de para-universitarisme singeant à l’échelle lilliputienne le parlementarisme du Capital et la fameuse confrontation des opinions individuelles déplorables, ce qui n’est pas une recette bien nouvelle mais une vieille stupidité traditionnelle de la contre-révolution.
La théorie révolutionnaire est ennemie de toute idéologie qui nie la crise terminale du spectacle de la marchandise et elle sait qu’elle l’est parce que cette idéologie d’où qu’elle parte et où qu’elle aille, est essentiellement un lieu d’aliénation misérable qui reproduit simplement la misère de l’aliénation générale.
L’histoire a parfois donné tort aux prévisions du groupe Marx-Engels. Elle a montré clairement que l’état du développement économique mondial était alors à leur époque bien loin encore d’être suffisamment mûr pour le déclenchement d’une révolution communiste qu’ils ont pourtant estimé à diverses reprises déjà en situation de pouvoir surgir. C’est dire que la ligne de démarcation qui traverse leur œuvre doit être clairement tracée en fonction des strictes positions du déterminisme historique qui pose la loi dialectique selon laquelle la révolution communiste est un devenir possible uniquement lorsqu’il se fait nécessité vivante du mouvement de l’être des forces productives. Dès lors pour qu’il y ait auto-mouvement communiste du prolétariat contre la loi de la valeur, il convient que la domination réalisée du spectacle de l’échange soit parvenue au niveau de la crise catastrophique de la représentation fétichiste de l’équivalence centrale. Tant que ce moment historique n’est point atteint, l’histoire ne saurait être autre chose que le long et douloureux parcours aliénatoire par lequel, de restructurations en restructurations supérieures, l’économie marchande se sur-développe jusqu’à son point ultime. Certes, si le groupe Marx-Engels avait fort bien compris cet incontournable qui traverse d’ailleurs tout son cheminement théorique, ils se trouvait simultanément tributaire de la géo-politique de son temps traversé par toutes les impatiences narcissiques propres au romantisme politique et redevable des mythologies de la révolution bourgeoise.
La caractéristique la plus fondamentale du groupe Marx-Engels a été de théoriser la révolution communiste (encore impossible) au moment des révolutions capitalistes (alors pleinement impérieuses)… Ainsi se comprend le Manifeste dans sa formulation initiale de février 1848 qui prend acte de l’importance inévitable de la révolution bourgeoise et la préface à son édition allemande de 1872 qui venant, elle, après le grand moment communard parisien, insiste sur la nécessité de liquider le pouvoir politique. Dès lors, pour le présent comme pour l’avenir, les choses sont claires… Une pensée n’est radicale, puissante et véritablement communiste dans son résultat que pour autant, qu’elle le soit dans son élaboration qui ne peut être que communeuse… Ce qui veut dire que tout ce qui sort du cerveau individuel égotiste atterré ou de ce qui se produit en addition nombriliste pluri-individuelle est de nul intérêt pour la révolution communiste puisque contre les voies de garage infécondes, louches, incertaines, nébuleuses et constamment hésitantes du moi désorienté dans lesquelles le Capital désire piéger les errants malheureux, la conscience historique radicale est toujours une œuvre de groupe qui, contre la fausse vie du cogito singulier, sait qu’il n’est point possible d’aller à l’encontre de la misère de l’aliénation sous des formes misérablement aliénatoires…
De toutes les réalités de production historique, la plus grande puissance de production réelle, c’est le prolétariat comme classe révolutionnaire lui-même et la seule question essentielle est celle de savoir à quel moment historique ce dernier produira précisément la puissance de production communisatrice… L’époque contemporaine est le règne de la valeur d’échange dans la totalité de la valeur d’usage elle-même mais comme la valeur d’échange n’a pu se former qu’en tant qu’émanation aliénatoire de la valeur d’usage, sa victoire par la domination réelle de la valeur totalement réalisée sur le cycle 1968-2018 – a certes élaboré les conditions du spectacle de sa domination autonome mais en même temps cette autonomisation voit maintenant revenir l’usage au moment où la réalité inversée s’inverse elle-même et que la crise finale du fétichisme de la marchandise vient dire que toute l’étendue de son extension est sa mort.
Oui, le Capital va périr et il nous le dit lui-même dans l’actuelle configuration dialectique où la crise de la domination réelle de la marchandise est devenue l’histoire d’une réalité effectivement illusoire qui ne parvient plus à reproduire le spectacle de sa manifestation générale comme illusion effectivement réalisable. La décadence de l’Empire romain d’Occident fut lente car elle exprimait la dégénérescence d’un mode de production dont la reproduction s’élargissait extensivement sur le mode du temps lent… Celle de la féodalité fut elle plus rapide dès lors que le travail de la valeur d’échange se mit à miner la société d’ordres pour lui substituer la société de classes. La décadence du spectacle capitaliste qui résulte du passage de l’hétéro-destruction propre à la domination formelle de la valeur à l’auto-destruction caractéristique de sa domination réelle indique le déclin d’un mode de production dont la reproduction s’élargit intensivement sur le mode du temps précipité… Dès lors et du point de vue de la logique qui établit le fil du temps dialectique, l’effondrement du mode de production capitaliste va, au regard de l’arc historique universel, s’extérioriser à allure rapide… Cela ne veut évidemment pas dire que c’est tout de suite …Il convient là de donner du temps au mouvement contradictoire du temps…La décadence du Capital n’est point l’histoire d’un corps minéral qui tombe soudainement ou d’un engin mécanique qui se casse brutalement, c’est celle d’un organisme historique vivant qui s’auto-invalide par degré sur un temps ample dialectiquement donné lorsque l’ensemble de ses fonctions de vie cessent de pouvoir résister à la mort que les dites fonctions ont elles-mêmes fait paraître… Les démences étatiques du Coronavirus qui camouflent si mal la mise en jachère mondiale de la sur-production capitaliste, témoignent clairement que la crise terminale de la loi de la valeur a là bien commencé… Ce n’est certes qu’un premier début mais le combat radical de la lutte communiste va là assurément et profondément se mettre en train…
Oui, le Capital va nécessairement mourir puisque la vitalité de la dictature de l’équivalent général abstrait de toutes les marchandises n’a plus d’autre assurance de destination que celle que lui offre dorénavant l’auto-abolition de l’ensemble des forces historiques lui permettant justement de contrecarrer son extinction… Ainsi, l’activité de la marchandise qui n’est rien d’autre que la totalité des dynamiques sociales qui refusent de faire route vers l’auto-abrogation de la représentation fétichiste de l’équivalence centrale, témoigne désormais que tout ce qui arrive fait volte-face et s’en va aux antipodes, vers ce moment déterminé où la société de la valeur toujours plus étendue terrasse l’étendue toujours plus socialisée de la valeur…La totale validation du fétichisme de la marchandise réalisée se doit de provoquer son seul épilogue concevable ; la fatale perdition de cette validation puisqu’elle se dirige vers cette temporalité in-vraisemblable où l’abstraction de l’objectivité de l’équivalence centrale mondiale ne peut plus être que négation mondiale de l’objectivation de cette abstraction centrale. Comme le rappelle Marx dans Le Capital, dans une trajectoire radicale qui passe notamment par Aristote dépassé et qui va jusqu’à Hegel outre-passé vers la Commune éternelle qui toujours vient et revient, de Paris 1871 à Kronstadt 1921… ; l’échange ne peut avoir lieu sans l’égalité aliénatoire, ni l’égalité sans l’aliénation de la commensurabilité mais qui pourtant et précisément se bloque présentement sur l’in- commensurabilité de l’échange infini qui s’auto-détruit précisément à partir de son propre in-fini… Sachons donc simplement écouter le cœur historique du monde tel qu’il bat…Il nous annonce ouvertement ce qui est en train d’advenir en ce siècle surprenant et sans égal !
À bas la tyrannie sanitaire des mensonges du spectacle étatique de la crise finale du Capital !
Vive la Guerre de Classe mondiale du Prolétariat contre tous les États de la planète-marchandise et pour un monde sans exploitation ni aliénation !
VIVE LA COMMUNE UNIVERSELLE POUR UN MONDE SANS ARGENT NI ÉTAT !
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