Voici plus d’un mois que la Birmanie est secouée par une contestation populaire sans précédent. Des centaines de milliers de personnes protestent quasi quotidiennement contre le renversement du gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi par les militaires survenu début février.
Depuis, les nouvelles autorités ne font qu’attiser la colère de la rue : elles déclarent l’état d’urgence pour un an et annulent les résultats des élections législatives du novembre 2020 remportées par le parti de l’ex-dirigeante birmane. Afin de disperser la foule, l’armée recourt à la force. Bilan : au moins 67 morts, des centaines de blessés et plus de 1 700 arrestations.
Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité une résolution condamnant les violences. La majorité de la communauté internationale reconnaît l’issue de ce scrutin et s’oppose fermement à la prise de pouvoir par l’armée. La Chine, elle, estime que tout cela relève des affaires internes de la Birmanie. De son côté, l’Indonésie s’impose de plus en plus en tant que médiateur. Parmi d’autres pays qui pourraient peser dans la crise actuelle birmane figurent la Chine, l’Inde et la Russie. Tous les trois ont d’importants intérêts politiques et économiques dans ce pays et maintiennent de bonnes relations avec l’armée ainsi qu’avec le camp civil.
Comment le coup d’Etat en Birmanie peut-il affecter l’échiquier régional ? Pourquoi la médiation indonésienne n’a-t-elle rien donné ? Quels sont les premières mesures du nouveau gouvernement birman à l’international ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer interroge Olivier Guillard, chercheur au CERIAS et directeur de l’information chez GARDAWORLD.
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