Thermidor : le Crépuscule de la République par David L’Epée

Thermidor : le Crépuscule de la République par David L’Epée

En ces temps pré-électoraux, il n’est pas inutile de se replonger dans une époque que certains considèrent comme une des plus sombres de la République française, à savoir la période allant du 27 juillet 1794 (date de la mort de Robespierre) au 26 octobre 1795 (date du coup d’Etat de brumaire et de l’institution du Directoire). Ces quelques mois ne sont pas sans rappeler, à certains égards, l’atmosphère de notre Vème République finissante : crise sociale, vénalité du personnel politique, perte de pouvoir de l’Etat sur l’économie, mesures d’austérité drastiques, creusement des inégalités, trahison des élites, recul de la démocratie, exaspération populaire.

Il est d’autant plus intéressant d’en parler que les éditions La Fabrique ont réédité il y a peu (en 2010) La Réaction Thermidorienne, le fameux ouvrage d’Albert Mathiez consacré à cette période, agrémenté d’une préface inédite de Yannick Bosc et Florence Gautier, connus pour leurs travaux sur la Révolution française. Rappelons que Mathiez, historien marxiste, avait fondé en 1907 la Société des Etudes Robespierristes, et que le livre dont nous parlons avait été fortement attaqué par les critiques soviétiques qui y voyaient l’expression d’un déviationnisme de droite et un acte d’hostilité à l’égard du matérialisme historique en vigueur en URSS. Contrairement à la doxa soviétique, Mathiez refuse de qualifier la Révolution française de bourgeoise : en dépit de la thèse marxiste en vigueur, il y voit l’amorce d’une vraie révolution prolétarienne, sous l’effet des politiques économiques particulièrement progressistes proposées par Robespierre. En marge de cette querelle d’historiens, Mathiez aggrave son cas en prenant la défense d’intellectuels russes persécutés par le régime, ce qui achève de le disqualifier aux yeux de Moscou.

Selon lui et comme l’illustre le titre de son livre, les politiques mises en place après le coup d’Etat de thermidor constituent bien une réaction. Une réaction à la Terreur, à l’autorité du Comité de Salut Public, au pouvoir de la Montagne dans la Convention et des Jacobins dans l’opinion, et surtout à la personne de Robespierre, à son programme et à ses mesures sociales les plus vigoureuses (comme les décrets de ventôse, qui prévoyaient de distribuer gratuitement aux nécessiteux les biens confisqués aux émigrés). S’ensuit une vague d’épuration et de procès politiques. Un exemple parmi d’autres : le peintre David, considéré comme trop proche de Robespierre, est exclu du Comité de sûreté générale. On supprime la commune de Paris, on réduit le nombre des comités révolutionnaires (d’un par section on passe à un par arrondissement), on sort Marat du Panthéon où on l’avait mis quelques mois auparavant, on rédige une nouvelle constitution d’où on tente de gommer toute référence à l’égalité et qui, annonçant le Directoire, appelle à la mise en place d’un corps de politiciens professionnels – « La solidarité parlementaire, chose jusque là inconnue, fit son apparition. L’intérêt privé et collectif des députés s’opposa scandaleusement à l’intérêt national. » (p.60) Dans le même temps, on restaure l’immunité parlementaire, on supprime le maximum des prix qui bloquait la spéculation, on rétablit la liberté de commerce, on rouvre la Bourse, on licencie des milliers de fonctionnaires. La crise est bien là, une « crise épouvantable que [les thermidoriens] ont provoquée par leurs fausses mesures toutes inspirées par l’esprit de classe le plus étroit » (p.271). L’Etat tente de réduire ses dépenses pour conjurer la faillite mais rien n’y fait : la production excessive d’assignats provoque une inflation incontrôlable, les prix augmentent, les ressources diminuent, et tout en sachant pertinemment que les biens des condamnés, des émigrés et de l’Eglise constituent le gage de l’assignat, le gouvernement suspend leur vente et indemnise même ceux qui reviennent au pays ou sortent de prison, grêlant encore davantage le budget national. Dans une tentative désespérée de redynamiser l’économie, on accorde une amnistie à ceux des émigrés qui exerçaient avant leur exil un travail manuel ou agricole, on leur explique que la France a besoin d’eux et on leur offre des indemnités conséquentes. « Ainsi la clémence thermidorienne a ceci de particulier qu’elle est unilatérale. Elle ne s’applique qu’à ceux qui, l’année précédente, combattaient la République, passaient pour défaitiste et qui, pour cette raison, avaient été considérés comme dangereux. Cette clémence s’accompagne en revanche d’une rigueur de plus en plus sévère contre ceux qui avaient défendu la République et la patrie. » (p.178) Des émeutes de la faim éclatent dans différentes régions du pays, et elles se font au cri de « Du pain et la Constitution de 1793 ! ».

Mathiez, toutefois, réfutant toute thèse conspirationniste, ne croit pas qu’il ait existé un plan prémédité des thermidoriens pour plonger la France dans le désordre et asseoir leur pouvoir, il y voit une plutôt une succession de circonstances et l’effet de nombreuses erreurs politiques s’additionnant les unes aux autres. « La réaction thermidorienne, à condition de la serrer de près, de la suivre pas à pas, presque au jour le jour, est pleine d’enseignements sur la décomposition du parlementarisme, comme sur l’envers des démocraties. Il n’est peut-être pas interdit aux moralistes de dégager de ces spectacles bourbeux de hautes et viriles leçons. » (p.61)

Mais qui sont au fait ceux qu’on appelle les thermidoriens, les artisans du coup d’Etat du 9 thermidor qui s’est soldé par l’exécution de Robespierre et de ses camarades ? Cette famille est loin d’être homogène : si elle se situe plutôt à la droite de ceux qu’elle a renversé, on y trouve à la fois des Girondins, des monarchistes et pas mal d’affairistes opportunistes, mais également des éléments proches de l’ultra-gauche. Ainsi des hébertistes qui font momentanément cause commune avec la réaction, ou de Gracchus Babeuf, partisan passionné de l’égalité, qui sera un temps la dupe des thermidoriens avant de se retourner contre eux. Emprisonné avant thermidor, il est ensuite libéré après le putsch et se met au service des nouveaux maîtres de la France qu’il croit sincères. Il fonde le Journal de la Liberté de la Presse et se fait surnommer l’Attila des robespierristes. D’abord sous la coupe d’un certain Fréron, il collabore avec le gouvernement car il pense comme lui que la France manque de libertés politiques ; c’est sur la question des libertés économiques qu’il rompt avec les thermidoriens, et notamment leur aile droite, dont les idées en la matière sont très libérales et s’opposent à son idéal égalitaire.

Ce Fréron, dont nous venons de parler, est un personnage central de ce drame. Neveu de l’abbé Royou connu pour ses pamphlets royalistes et ami de Camille Desmoulins, il plonge dans la Révolution et se prétend le continuateur de Marat après la mort de celui-ci. Mandaté par la Convention à Toulon et à Marseille pendant la Terreur, il s’illustre par des actes d’une extrême brutalité. Critiqué par Robespierre pour ses excès et sa vénalité, il se sent menacé et rejoint Tallien et les autres conjurés qui renverseront l’Incorruptible. Après thermidor il se rapproche des monarchistes et réunit autour de lui un mouvement de jeunes agitateurs muscadins (sobriquet donné par leurs ennemis à divers mouvements royalistes), volontiers violents, qu’on a appelé la Jeunesse Dorée de Fréron.

Ces jeunes gens de bonne famille, considérés abusivement par certains historiens de gauche comme les ancêtres des Camelots du Roy, comptent un certain nombre d’anciens fayettistes – et, le temps passant, de plus en plus de royalistes – et pratiquent volontiers le combat de rue et la ratonnade des ennemis politiques, armés de gourdins qu’ils appellent ironiquement leur “juge de paix” ou leur “pouvoir exécutif”. C’est eux qui organisent des émeutes contre le Club des Jacobin pour pousser à sa fermeture (ce club était devenu aux yeux du gouvernement un contre-pouvoir à abattre), allant jusqu’à briser les vitres du bâtiment et fouetter toutes les femmes qui tentaient d’entrer ou de sortir de la salle. C’est eux qui, lors de la fête du 21 janvier 1795 (commémoration de la mort de Louis XVI), écument la ville et détruisent tous les bustes de Marat et de Le Peletier qu’ils trouvent, en entonnant Le Réveil du Peuple, une nouvelle version de La Marseillaise réécrite à leur intention par le musicien Gaveaux. Ces jeunes voyous, savamment utilisés par le pouvoir pour installer une nouvelle terreur politique dans les rues, vont toutefois si loin dans l’excès qu’ils finissent par se brouiller avec leurs chefs : certains de ces derniers, notamment les députés, viennent à être considérés par les muscadins comme trop conciliants à l’égard des éléments les plus républicains de la Convention.

Les muscadins, en effet, à mesure qu’ils voient la Crête s’affaiblir (nom donné, par ironie, au dernier bastion de la Montagne, c’est-à-dire de la gauche parlementaire), cachent de moins en moins leurs opinions royalistes. Certains d’entre eux sont d’anciens prisonniers de la Terreur ; une fois libérés ils se lancent dans de vastes entreprises de vengeances politiques. Tentant de se faire passer pour des martyrs de la dictature du Comité de Salut Public auprès de l’opinion, ils animent des salons où se retrouve toute la haute société et se lient aux Incroyables et aux Merveilleuses, ces jeunes gens à la réputation sulfureuse, aux tenues extravagantes et aux sympathies clairement contre-révolutionnaires. Parmi cette jeunesse dorée et revancharde, des modes étonnantes et un peu morbides se créent et se répandent : on organise de grands Bals de Victimes pour célébrer sa joie d’être survivant et appeler la fin de la République ; on se salue “à la victime”, c’est-à-dire en courbant brusquement la nuque comme le font les guillotinés ; dans le même esprit, les hommes se coiffent “à la Titus”, les cheveux coupés très courts sur la nuque, là encore pour évoquer la pratique qui consistait à dégager cette partie du corps avant l’exécution pour permettre à la lame de trancher plus net. De nombreux députés fréquentent aussi ces salons et beaucoup d’entre eux épousent d’ailleurs de riches héritières, souvent veuves ou divorcées, qu’ils ont sorti de prison et qui, leur devant la liberté et le retour à une vie aisée et mondaine, se sont empressées d’accepter leurs demandes. Le couple formé par Tallien, ancien Montagnard passé dans le camp thermidorien, et Thérèse Cabarrus, fille d’un riche financier, en est l’exemple le plus connu. Mathiez accorde une grande importance à l’influence des femmes durant cette période : « Laissés à eux-mêmes, [les thermidoriens] se seraient contentés de faire fortune. Ils ne se seraient pas acharnés à détruire les institutions révolutionnaires qu’ils avaient pratiquées et même fondées. Ils n’auraient peut-être pas déchainé les vengeances individuelles. Mais leurs femmes, légitimes ou non, les poussèrent en avant. » (p.175)

Les rébellions dans l’Ouest (les Vendéens au sud de la Loire et les Chouans au nord) contribuent à affaiblir encore la Convention, et les exactions des troupes républicaines dans ces régions commencent à être révélées sur la place publique. Les fédéralistes nantais, accusés de mutinerie contre la République, sont jugés et acquittés. Forts de leur victoire, ils dénoncent les crimes de Carrier, un représentant en mission tristement célèbre par ses débordements sadiques et ses velléités exterminatrices, qui a fait noyer des multitudes d’insurgés dans la Loire. Carrier, dont les vices ne sont pas sans faire penser à ceux de Fréron mais qui ne bénéficie pas des mêmes protections, est condamné à mort. Ce procès est, en terme d’image, une grande victoire thermidorienne et une grande défaite robespierriste. « Le procès de Carrier, qui commence au moment même où les Jacobins disparaissent, va identifier, dans les esprits des masses et pour des années, le gouvernement révolutionnaire avec les excès sanglants, avec les scènes de honte et d’horreur. Tous les Jacobins, sans distinction, seront des Carrier. Ainsi se lève sur notre histoire le spectre rouge dont l’évocation arrêtera tant de fois la marche au progrès. […] Carrier jugé à la requête des Montagnards, ses crimes eussent été inoffensifs contre la République. Carrier jugé à la requête de la Jeunesse dorée, il devenait un symbole. Il faisait de la démocratie une tête de méduse.  » (p.144) C’est là en effet une des grandes erreurs tactiques de Robespierre : n’avoir pas puni assez vite les massacreurs de la Vendée, ne pas s’être désolidarisé assez rapidement de cette terreur qui n’était pas la sienne.

L’Ouest est en ébullition mais les rébellions prennent des formes ditinctes. Les Chouans agissent en maquisards, multipliant les attentats, alors que les Vendéens, plus forts, sont carrément maîtres chez eux. Suite au procès Carrier, de nombreux représentants en mission sont épurés au profit de représentants plus modérés, ce qui provoque une recrudescence de l’activisme contre-révolutionnaire. Des pourparlers sont ouverts avec les chefs chouans : la Convention leur accorde une amnistie qu’ils acceptent par ruse, dans l’attente du mois d’avril 1795 qui, à la faveur de la fin des grandes marées, devrait permettre un débarquement des troupes anglaises venues à leur rescousse. En Vendée même tactique, la « pacification par la douceur et par l’argent » (p.230) : en échange de l’amnistie, la Convention s’engage à oublier le passé, à offrir une aide financière pour la reconstruction de la région, à rendre les biens confisqués et à rétablir la liberté de culte. Par équité nationale, ces deux derniers points sont accordés à l’ensemble du pays: « Ce n’était pas au moment où on restituait aux rebelles vendéens leurs biens qui avaient été séquestrés et qu’on les indemnisait pour leurs biens déjà vendus, qu’on pouvait maintenir, dans le reste de la France, les lois révolutionnaires qui avaient confisqué les biens des condamnés révolutionnairement. […] Pouvait-on exclure les catholiques de l’intérieur des avantages qu’on accordait aux royalistes insurgés ? » (p.232 et 254)

Si, à leur arrivée au pouvoir, les thermidoriens renvoient dos à dos royalistes et “terroristes” (robespierristes et partisans de la Terreur) comme les deux visages d’une même subversion de l’Etat, c’est surtout la seconde catégorie qui subira les plus violentes persécutions. C’est le début de la Terreur blanche, « contrepartie de la Terreur rouge mais sans les mêmes excuses » (p.233) écrit Mathiez qui a parfois tendance à idéaliser la politique “terroriste” de 1793 au nom de son caractère légaliste. La Terreur blanche, que Mathiez appelle « la chouannerie du Midi » (p.315), est toutefois moins politique que la précédente ; sous couvert de réaction catholique et royaliste, elle a surtout été l’occasion d’un déchainement de vengeances personnelles. « La Terreur blanche appartient plus encore à la catégorie des guerres privées, telles qu’on les avait vues au Moyen-Âge, qu’à celle des guerres civiles. C’est une tuerie sans idéal. » (p.288) Elle commence à Lyon, dirigée par des sociétés secrètes, telles que la Compagnie de Jésus ou la Compagnie du Soleil, appelant au massacre des républicains, qui sont jetés dans le Rhône et dans la Saône, abattus dans la rue ou à leur domicile, tandis que le gouvernement détourne pudiquement les yeux et laisse faire. Comme en septembre 1792 mais en inversant les rôles, de nombreuses prisons sont prises d’assaut et les détenus politiques y sont sauvagement assassinés, sans aucune forme de procès.

De nombreux facteurs – sécession des régions de l’Ouest, troubles dans le Midi, menaces de l’Angleterre, progrès du royalisme parmi les élites – auraient pu amener la France, à ce moment-là, sur la voie de la restauration monarchique. Trois paramètres cruciaux ont pourtant joué contre cette option : la mort du Dauphin (le jeune Louis XVII, enfermé dans la prison du Temple et passablement maltraité par ses geôliers) qui a posé brusquement et de manière conflictuelle le problème de la succession, la division du camp royaliste et la loyauté républicaine de l’armée. Sur ce dernier point, Mathiez écrit : « Si mal nourrie qu’elle fût, l’armée restait la forteresse de l’ancien esprit jacobin. Ses officiers et ses généraux, sortis du rang, devaient tout à la République. Ils détestaient les nobles qu’ils avaient remplacés dans les grades. […] Leurs hommes, formés à leur école, les chérissaient parce qu’ils vivaient tous de la même vie, s’exposaient aux mêmes dangers dans la même fraternité sans-culotte. […] Alors que, les clubs fermés, l’esprit républicain s’était éteint à l’arrière, il était resté très vif et très susceptible à l’avant. Puis, le soldat combattant haïssait dans le muscadin l’embusqué qui avait quitté le rang pour se mettre à l’abri. L’armée fut le roc infrangible où s’appuya la République. » (p.352) Les deux autres paramètres sont liés entre eux : en effet, le décès du Dauphin a réveillé les prétentions au trône de certains émigrés de la famille royale qui, réfugiés à l’étranger, publient des proclamations très belliqueuses dans lesquelles ils s’engagent à un rétablissement intégral de la monarchie de droit divin et au châtiment sans pitié de l’ensemble des éléments engagés dans la Révolution. Aussi, les royalistes de l’intérieur, plus modérés, bourgeois pour la plupart, souvent anciens fayettistes ou anciens Girondins, partisans de la Constitution de 1791 et d’une monarchie constitutionnelle – « un roi nominal à l’anglaise, sous le nom duquel les classes riches gouverneront » (p.353) – craignent, à juste titre, de faire les frais d’une restauration de ce type et de tomber eux-mêmes sous les coups des aristocrates de retour au pouvoir. Aussi, prudemment, ils décident de ne pas encourager les menées des émigrés et de se ranger autour de la République, aussi dégradée fût-elle, pour la défendre.

Tactiquement, ils avaient vu juste. Le 27 juin 1795, la bataille de la presqu’île de Quiberon contre un débarquement de navires anglais transportant des émigrés se soldera par une victoire éclatante de la République. En août, une importante insurrection royaliste est matée, notamment grâce à Barras et Bonaparte ainsi qu’aux Patriotes de 89, un nouveau bataillon créé par des officiers de l’aile gauche de l’armée et dont le gouvernement aura à se méfier par la suite. Et la suite, justement, nous la connaissons : c’est l’institution du Directoire et, avec lui, la fin de cette première tentative d’instaurer en France une république.

Laissons Mathiez conclure, qui écrit ceci à la fin de son ouvrage : « L’impopularité profonde qui entoure la Convention à ses derniers instants, et qui pèsera sur le gouvernement suivant est une impopularité méritée. Depuis le 9 thermidor, les hommes qui ont renversé Robespierre ont identifié leurs personnes et leurs intérêts particuliers avec la République. Ils ont violé sans cesse les principes démocratiques. Ils ont dépassé en arbitraire le gouvernement qu’ils ont remplacé. Leur politique incohérente et contradictoire, tout inspirée par les besoins du moment, a successivement mécontenté tous les partis, les Jacobins qu’ils ont mis en prison et laissé massacrer, les royalistes constitutionnels auxquels ils ont finalement barré l’accès du pouvoir par leur décret des deux tiers. Les Français, dans leur grande majorité, méprisent ces hommes qui ont fait de la politique un métier et un objet de rapport. » (p.398-399)

David L’Epée

Référence : Albert Mathiez, La Réaction Thermidorienne, La Fabrique, Paris, 2010

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À propos de l'auteur Rébellion

Rébellion est un bimestriel de diffusion d’idées politiques et métapolitiques d’orientation socialiste révolutionnaire.Fondée en 2002, la revue Rébellion est la voix d’une alternative au système. Essentiellement axée sur les sujets de fond, la revue est un espace de débats et d’échanges pour les véritables opposants et dissidents. Elle ouvre ses colonnes à des personnalités marquantes du monde des idées comme Alain de Benoist, David L’Epée, Charles Robin, Pierre de Brague, Thibault Isabel, Lucien Cerise … Rébellion se veut également un espace « contre-culturel » au sens large (arts, littérature, musique, graphisme).

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