L’impossible assimilation des musulmans
Déjà théorisée par Jérôme Fourquet dans son succès de librairie L’Archipel français, publié en 2019, la scission générationnelle ressurgit de plus belle avec le dernier sondage Ifop réalisé pour la Licra. Les chiffres les plus éloquents de l’enquête ? L’opposition massive des lycéens à la loi de 2004 sur le port des signes religieux ostentatoires à l’école.
Plus d’un lycéen sur deux (52 %) se déclare favorable à l’abrogation de cette loi, alors que la grande majorité de la population française s’y déclare attachée (75 %). On ne sera pas surpris d’apprendre que 88 % des jeunes musulmans soutiennent le port du voile islamique à l’école, et que 76 % d’entre eux seraient favorables à une autorisation du port du burkini dans les piscines…
Plus inquiétant encore, le droit au blasphème recule au pays des Lumières : 52 % des jeunes s’opposent farouchement à la critique de toute religion. La proportion culmine à 78 % chez les jeunes musulmans.
« C’est la victoire d’une vision anglo-saxonne ou même islamiste des choses. La religion n’est plus perçue comme un corpus de valeurs auxquelles on croit, mais comme consubstantielle de l’identité. Et la moquerie de l’identité étant perçue par certains comme intolérable, les réactions violentes ne sont plus incompréhensibles », estime François Kraus, auteur de l’enquête.
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