Dans l’objectif de faire part de leurs priorités en vue du prochain budget fédéral, les représentantes et représentants des centrales syndicales québécoises, Daniel Boyer (FTQ), Caroline Senneville (CSN), Sonia Ethier (CSQ) et Luc Vachon (CSD) ont rencontré aujourd’hui à 12 h 30 la vice-première ministre et ministre des Finances du Canada, l’honorable Chrystia Freeland.
Une relance économique engagée et porteuse
À l’approche du prochain budget fédéral et à l’invitation de vice-première ministre Chrystia Freeland qui poursuit ses consultations prébudgétaires, les centrales ont porté d’une voix commune un vibrant plaidoyer en faveur d’une relance économique plus juste permettant d’engager le Canada dans la lutte contre les changements climatiques. « La crise de la pandémie a eu l’effet d’une loupe sur l’ensemble des inégalités sociales et économiques qui perduraient depuis longtemps dans notre société. Une réflexion de fond sur la société d’après-crise que nous voulons est non seulement porteuse, mais essentielle pour arriver à trouver des solutions constructives aux problèmes qui affectent nos secteurs en crise. Nous interpellons le gouvernement Trudeau pour que sa relance ait l’effet d’une pierre trois coups : une mobilisation engendrée par un dialogue social fort, une solidarité marquée envers les plus vulnérables ainsi qu’une lutte engagée contre les changements climatiques », expliquent les représentants des syndicats.
Miser sur les services à la population
Au regard de la crise de la pandémie qui s’est transformée en crise des services publics pour les plus vulnérables, les centrales syndicales soutiennent que l’heure est venue pour le gouvernement du Canada de s’engager à hausser significativement ses transferts fédéraux en santé ainsi qu’en matière de programmes sociaux. Pour ce même devoir de solidarité à l’endroit des personnes dans le besoin, les organisations font part de leur volonté de réformer l’assurance-emploi pour qu’elle réponde mieux aux besoins des travailleuses et des travailleurs. « La crise de la pandémie a démontré les effets pernicieux liés aux coupes dans les transferts fédéraux des dernières années. Les problèmes de financement structurels auxquels sont confrontés les provinces ainsi que le Québec sont autant de bâtons dans les roues des citoyens pour obtenir des services à la hauteur de leurs besoins. Tout autant, l’introduction de la Prestation canadienne d’urgence l’an dernier est une preuve concrète des limites actuelles du système d’assurance-emploi en matière de rigidité et d’admissibilité », mentionnent les représentantes et les représentants.
Pour un régime public d’assurance médicaments
La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD ont aussi porté à l’attention de la vice-première ministre Freeland les bénéfices d’un régime d’assurance médicaments public et universel. « Notamment à cause des coûts des médicaments parmi les plus élevés de l’OCDE, notre régime actuel hybride comporte de nombreuses lacunes ne permettant pas une pleine couverture pour tous. Un régime public pour les médicaments d’ordonnance permettrait non seulement de soutenir directement les personnes dans le besoin, mais également de contrôler les coûts engendrés par les pharmaceutiques. Les bénéfices d’un tel régime ne sont plus à démontrer. Il ne manque qu’une réponse politique forte dans le respect des champs de compétences des provinces », disent d’une même voix les centrales.
Une justice fiscale digne de ce nom
Les centrales syndicales québécoises ont finalement rappelé l’importance d’accroître l’équité du régime fiscal et réitèrent l’urgence de mener une lutte active contre les paradis fiscaux, l’évitement fiscal et l’évasion fiscale. « Devant la hausse importante des inégalités de revenus au cours des dernières décennies, le gouvernement Trudeau doit viser une fiscalité plus équitable, par exemple en révisant le traitement du gain en capital et en envisageant l’instauration d’une taxe sur le patrimoine des grandes fortunes. Concernant la lutte contre l’évasion et l’évitement fiscaux, le Canada doit jouer un rôle de leader dans les négociations actuelles à l’OCDE et déployer, dans sa propre cour, des mesures audacieuses comme la mise en place d’un registre public des bénéficiaires effectifs et le renforcement des règles anti-évitement. Il n’appartient qu’à nous de nous attaquer vigoureusement aux détournements fiscaux qui minent la confiance de la population envers le régime fiscal », concluent les représentantes et représentants des centrales.
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