Comme dans un mauvais film hollywoodien, les méchants (djihadistes, islamistes, militants pro-iraniens, au choix) ont encore envoyé quelques roquettes inoffensives sur une base américano-otanesque, poussant les États-Unis à frapper une base en Syrie et à prendre, avec l’OTAN, des mesures pour renforcer leur présence en Irak. C’est à croire que le Pentagone et l’OTAN ont les mêmes scénaristes que Hollywood.
Pour la énième fois, il leur a juste suffi de changer le nom du méchant pour nous servir une nouvelle histoire à dormir debout. Après Al-Qaïda et l’État islamique c’est un nouveau groupe qui entre en scène dans cette partie du monde. Pour nous refaire le coup de la « nébuleuse » Al-Qaïda, sorte de fourre-tout qui permet d’en parler de manière très large, voici maintenant les combattants « pro-iraniens », lanceurs de roquettes destinées à justifier le renforcement d’occupation.
À vrai dire, ce premier false flag permettant de relancer le programme des guerres sans fin interrompu durant la présidence de Trump était attendu depuis l’arrivée de Biden à la Maison Blanche. D’autres false flag suivront afin de maintenir le niveau de tension à son maximum dans la région ~ Avic
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par Strategika 51.
Selon des informations crédibles, l’attaque du 15 février 2021 contre une base logistique régionale conjointe de la CIA et du Mossad près de l’aéroport international d’Irbil dans le nord de l’Irak a été menée par un groupe armé dont les membres ont des liens avec des responsables du renseignement du pouvoir autonome kurde et donc directement affiliés au renseignement américain.
Cette attaque imputée par les médias à des groupes paramilitaires irakiens pro-iraniens et donc à l’Iran a été revendiquée par un groupe totalement inconnu à la dénomination fort bizarre dans un arabe qui semble incohérent et que certains spécialistes rapprochent de celui d’une traduction Google hâtive. De son côté, Téhéran a formellement démenti tout lien avec cette attaque.
Cette opération est qualifiée par nos sources comme une attaque sous faux drapeau s’inscrivant dans le sillage de la relance de la guerre au Levant, l’accroissement des pressions sur l’Iran et la relance des campagnes de dénigrement et de propagande anti-Syrie comme l’illustre le New York Times d’une manière totalement ridicule (« Al-Assad interdit les émissions culinaires pour faire oublier la misère »), ou encore la condamnation par un tribunal allemand d’un ex-policier syrien demandeur d’asile pour torture et crimes contre l’humanité après avoir été assimilé à un membre de la police politique syrienne en 2011 par d’autres demandeurs d’asile syriens à qui il devait de l’argent.
Cette attaque vise à relancer les affaires des bellicistes revenus aux affaires à Washington et à justifier des frappes US en Syrie en violation totale et flagrante du Droit international et de la souveraineté syrienne.
Cette mise en scène sert également à accentuer la pression sur l’Iran et réduire son influence en Irak. Le gouvernement de Baghdad a été forcé de solliciter en catimini mais de manière tout à fait officielle le déploiement de forces de l’OTAN dans l’ensemble du pays.
La duplicité irakienne est une constante des sables mouvants de la politique locale. Les médias irakiens sont extrêmement critiques de Washington mais la plupart reprend et défend sa stratégie en Irak. Côté gouvernemental, une posture anti-américaine est adoptée en trompe l’œil vis à vis d’une opinion interne très volatile et susceptible de verser dans la lutte armée à tout moment. En réalité, le gouvernement de Baghdad est plus inféodé à Washington que l’ont été les gouvernements mis en place à Tokyo ou à Berlin en 1946 au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La seule différence est que l’Iran y exerce une influence prépondérante via des leviers multiples. Une influence cependant limitée vu la corruption astronomique générée par Washington et dont profite largement la majorité des politiques irakiens, y compris ceux qui sont présentés comme des Chefs religieux radicaux qui ne cessent de menacer Washington en public tout en recevant de nombreux avantages auprès de certains services de la gigantesque Ambassade US dans la zone verte.
La Syrie a condamné avec une extrême vigueur les bombardements américains dans l’extrême-est de son territoire en les qualifiant d’agression lâche tout en appelant au retrait des forces spéciales US, israéliennes et turques de Syrie en référence directe et sans équivoque à la base fortifiée d’Al-Tanf près du triangle frontalier entre la Syrie, l’Irak et la Jordanie pour les forces US et israéliennes. Les forces turques demeurent essentiellement dans la province d’Idlib mais se permettent des incursions asses importantes dans le Nord de la Syrie (jusqu’au Kurdistan irakien où intervient également l’armée turque).
Quelques médias font mine de découvrir une certaine continuité belliqueuse dans l’administration Biden alors que c’est exclusivement une administration dédiée à la relance des guerres pour le profit des oligarchies de l’État profond et qu’elle ne doit sa désignation qu’à cet objectif précis et unique. Cette posture était fort prévisible et n’offre aucune surprise. La guerre est un business fort lucratif pour l’État profond et tous les moyens sont bons pour la justifier.
Au delà de ce mini remake de l’attaque du Golfe du Tonkin, il existe à l’heure actuelle deux volontés contraires et opposées au Moyen-Orient : la première vise à expulser les forces US et leurs alliés de la région ; la seconde s’efforce de déployer plus de forces et de changer la configuration politique de manière à ce qu’elle soit toujours favorable à cet objectif. Les pions sont positionnées pour un conflit durable et susceptible de se transformer à tout moment en une surprise stratégique décisive qui dépendra avant tout moins des systèmes d’armes utilisés que d’une réelle volonté d’aller jusqu’au bout.
source : https://strategika51.org/
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