A l’aube de ce vendredi 26 février, un raid américain a visé une position en Syrie aux confins avec la frontière avec l’Irak, avec l’autorisation de Joe Biden.
« Sur ordre du Président Joe Biden, l’armée américaine a mené des frappes aériennes contre une structure utilisée par des milices soutenues par l’Iran dans l’est de la Syrie », a déclaré le porte-parole du Pentagone, John Kirby, dans un communiqué.
Selon lui, ces frappes ont été effectuées « en réponse à plusieurs attaques » menées contre des cibles américaines en Irak et plusieurs bâtiments ont été détruits.
La télévision d’informations libanaise al-Mayadeen Tv a fait état d’un martyr dans les rangs des brigades Hezbollah d’Irak et d’un certain nombre de blessés.
Ces frappes ont été décidées pour indiquer que les États-Unis souhaitent punir les milices sans pour autant voir la situation évoluer en conflit, a expliqué un représentant officiel américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat, rapporte l’agence russe Sputnik.
Pour sa part, la Russie a condamné fermement ces frappes aériennes américaines, assurant n’avoir été informé de l’attaque que 5 minutes avant son exécution.
«Les Etats-Unis ont informé l’armée russe 4-5 minutes avant les frappes contre la Syrie , pour éviter les frictions, mais cela ne sert à rien », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov. Il a révélé détenir des informations selon lesquelles «les Etats-Unis ne comptent pas quitter la Syrie et voudraient détruire ce pays ».
Il a poursuivi : « Ceci est certes lié à l’aspect militaire de la question. Mais cela ne doit en aucun cas être considéré indépendamment du fait que les États-Unis se trouvent illégalement en Syrie, en violation de toutes les normes du droit international, y compris les résolutions du Conseil de sécurité sur le règlement en République arabe syrienne ».
Selon Lavrov, « sur le plan diplomatique et politique, il faudrait rependre les contacts et nous espérons que la nouvelle administration formera bientôt ses équipes ».
« Nous appelons au respect inconditionnel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie. Nous réaffirmons notre rejet de toute tentative de transformer le territoire syrien en une arène de règlement de comptes géopolitiques », a pour sa part déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.
Le porte-parole de Vladimir Poutine a quant a lui indiqué que Moscou suivait de près la situation causée par les frappes tout en restant en contact permanent avec Damas.
Selon le président de la Commission des Affaires étrangères de la Douma, Leonid Sloutski , les attaques de missiles contre la Syrie sont le signe que l’administration Biden va poursuivre la politique de Barack Obama, ce qui va affecter négativement la stabilité en Syrie.
« Biden s’inscrit dans la continuité d’Obama qui a allumé la flamme de guerre en Syrie pour changer le pouvoir que Washington récuse. Il est clair que la paix sur le sol syrien et la lutte cotre le terrorisme ne font pas partie des priorités de la nouvelle administration américaine », a-t-il souligné.
Selon lui, dans le raid aérien, des combattants des formations pro iraniennes ont été tués alors qu’ils combattaient au côté des forces gouvernementales syriennes.
Auparavant, le président de la Commission internationale du Conseil fédéral russe Constantin Kosachev avait indiqué que les comportements américains en Syrie pourraient aggraver la situation dans la région et compromettre l’accord nucléaire.
En Irak, le député membre de la Commission de Défense et de Sécurité dans le Parlement, Katea al-Rokabi a assuré que le raid américain à l’est de la Syrie n’a pas occasionné des pertes, le qualifiant d’acte inadmissible.
Aux Etats-Unis, le député Ran Paul a violemment critiqué le raid américain le qualifiant sur Twitter « d’aventure militaire stupide » , estimant que le fait «d’entrainer les Etats-Unis dans la guerre civile en Syrie de grosse erreur ».
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