par Jean-Dominique Michel
Enfin !!!
Il vient enfin de sortir un article de journalisme d’investigation au sujet de la « Task Force scientifique » helvétique. Les lectrices et lecteurs de ce blog connaissent l’évaluation que je porte sur la qualité, la pertinence et la légalité de son travail depuis des mois tant cette instance s’est montrée dramatiquement à côté de la plaque. Alors qu’elle est censée incarner la science et dispenser des analyses et recommandations fiables et honnêtes, elle a multiplié à l’inverse les recommandations dommageables et absurdes, totalement découplées de la réalité et des éclairages portés par la vraie science au sujet de l’épidémie due au Sars-CoV-2.
Comment un cercle composé d’experts issus des universités les plus réputées de notre pays peut-il en venir à produire une montagne de rapports faux et délirants, voilà qui devrait quand même un jour questionner quelques parlementaires et responsables politiques, journalistes et penseurs. Sans même parler de l’indignation qu’on aimerait bien entendre de la part des milieux académiques et scientifiques, qui semblent s’être transformés en statues de sel ou en Grande Muette…
Il y aura une importante étape intermédiaire à franchir pour en arriver là : que la population et les autorités puissent « simplement » se rendre compte de la « fake science » produite au long des mois par ce cénacle ! La narration délirante qu’il produit à la chaîne continue hélas de rejoindre la crédulité publique. Il n’est donc que trop utile qu’une enquête rigoureuse, menée par deux journalistes renommées et expertes en la matière, soulève le coin du voile sur une réalité sans doute inimaginable pour les non-initiés.
Cela fait des mois que j’alerte pour ma part sur la scandaleuse dérive de ce groupuscule, qui produit de manière dramatique des analyses et recommandations qui sont des insultes à l’intelligence et à la science. Repris ensuite avec un sens critique à peu près inexistant par les zautorités et les « médias ».
Catherine Riva et Serena Tinari déroulent leur enquête avec maestria et soulèvent les innombrables aberrations de cette Task Force devenue au cours du temps un véritable danger public. Passons donc en revue les problèmes posés.
Tout d’abord, les auteures soulignent que » la Task Force est donc aujourd’hui l’un des organismes les plus influents du pays et à ce titre, sa légitimité et la qualité de son travail méritent un examen. » Le fait qu’elles se lancent aujourd’hui souligne par contraste l’extraordinaire servilité des médias mainstream, qui se sont contentés au cours des mois de répercuter les productions de la TF comme s’il s’agissait de paroles d’Évangile, sans jamais les questionner ni enquêter sur la validité scientifique, les conflits d’intérêts ou l’inscription systémique de cet organe.
Absence de légitimité démocratique
Le premier point que rappellent les auteures est que :
« La Task Force est un organisme non élu et non représentatif, qui ne rend de comptes ni au peuple, ni au Parlement. Elle s’est auto-constituée à l’initiative de certains de ses membres. Les documents que nous avons obtenus au terme d’une demande LTrans, indiquent que Martin Ackermann, actuel président de la Task Force, a adressé le 24 mars 2020 un fichier Word en trois langues à Lukas Bruhin, responsable de l’État-major du Conseil fédéral chargé de gérer la crise du coronavirus. Ce document présentait un concept « clé en mains » pour une task force scientifique ad hoc. La comparaison de ce fichier et du document, par le biais duquel l’OFSP et le SEFRI ont confié le mandat de mettre sur pied une «Swiss National COVID-19 Task Force» au Fonds national Suisse (FNS), au Conseil des EPF (Ecoles polytechniques fédérales), à Swissuniversities et aux Académies suisses des sciences, montre que les responsables de l’État-Major de crise, de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) ont avalisé ce concept pratiquement sans le modifier. L’entrée en fonction de la Task Force a alors été réglée en quelques e-mails, quelques coups de fil et une présentation Power Point. La question de la durée de son mandat n’a pas été abordée.
A cette absence de légitimité démocratique s’ajoute un fonctionnement pour le moins opaque. Ses membres sont cooptés. Les nominations doivent simplement être approuvées par les mandataires de la Task Force, qui sont aujourd’hui le Département fédéral de l’intérieur (DFI) et l’OFSP. Il n’existe aucun règlement qui fixe les critères de désignation, les modalités d’élection ni de tournus. Pietro Vernazza, médecin-chef du service d’infectiologie de l’hôpital cantonal de Saint-Gall, (une des rares voix intelligemment critiques dans notre pays, NdA) par exemple, avait été invité en mars 2020 à rejoindre le comité d’experts. Avant d’être désinvité sans explication. »
Comprenons bien : la TF s’est auto-constituée, a été entérinée docilement par le Conseil fédéral et travaille hors de toute transparence. Ce qui n’est pas sans évoquer le Conseil scientifique français qui lui aussi a violé son devoir de transparence et de traçabilité de ses décisions. Comme nous l’avons abondamment souligné, les règles et usages, les bonnes pratiques et même les lois sont tenues pour quantité négligeable depuis l’avènement de la dictature sanitaires…
La transparence concernant les conflits d’intérêts est pareillement lacunaire. Il ne surprendra que les naïfs de savoir que le point commun de tous ces co-optés est… de travailler dans des instructions largement subventionnées par la Fondation Bill & Melinda Gates. Ce dont les gauchistes et les socialistes se réjouissent à peu près autant que les défenseurs les plus cyniques des lobbies mais devrait quand même soulever quelques questions. A moins qu’il soit acquis que l’adéquation de la Task Force à une sorte de « Dream Team de Bill Gates » soit tenu pour indiquée. On peut aussi tant qu’à faire confier l’Office fédéral de l’environnement au lobby pétrolier ou des producteurs de pesticides…
Non-respect des règles et confusion des rôles
Catherine Riva et Serena Tinari relèvent ensuite la confusion des rôles régnant depuis des mois : « les déclarations des membres de la Task Force font les gros titres. Aussitôt reprises par d’autres médias, elles deviennent des « faits » qui attisent l’inquiétude et la tension, et finissent par influencer les exécutifs. On ignore cependant les tenants et aboutissants des discussions entre les exécutifs et la Task Force. »
Ceci alors que la TF intervient le plus souvent « pour brosser un tableau menaçant de la situation, critiquer les mesures décrétées par les autorités et en réclamer de plus strictes. Et même quand le Conseil fédéral décide dans un premier temps de ne pas suivre ses recommandations, la Task Force finit presque toujours par obtenir ce qu’elle préconise : par exemple le port du masque obligatoire dans les transports publics, ou encore la fermeture des restaurants, des bars et des boîtes de nuit. »
Scénarios apocalyptiques
Or les scénarios, les analyses et les modèles produits par ces chercheurs se sont systématiquement avérés faux. En réalité, l’ensemble de la production de la TF est d’une indigence tenant à sa très faible validité scientifique. Pour un ensemble de raisons tenant notamment au fait que ni la médecine ni l’épidémiologie ne sont des sciences ! La médecine est un art s’appuyant en partie sur certaines sciences alors que l’épidémiologie repose sur des modélisations tellement parcellaires et arbitraires qu’elles sont totalement insuffisantes à produire des prédictions fiables.
D’ailleurs, les modélisations de la TF (comme celles de Neil Ferguson à l’Imperial College ou du Conseil scientifique en France) se sont toutes avérées erronées. Si l’aéronautique avait été développée sur des bases scientifiques comparables, aucun avion n’aurait jamais décollé et si par le plus grand des hasards cela avait été une fois le cas, l’avion se serait aussitôt crashé dans la foulée.
Or voici les « experts » à qui nous confions l’analyse de la situation (inévitablement fausse puisque les indicateurs sont inadéquats) et l’énoncé de recommandations qui le sont tout autant !
J’ai souligné dans mon dernier article à quel point ce travail est aussi anti-scientifique qu’il est possible, grevé de surcroît de manipulations et même de falsifications. Certes, comprendre cela demande un sacré stretching par rapport au narratif officiel, mais sauf à commencer à le voir, nous ne pouvons que mariner dans les insanités.
Relevons encore à ce sujet que les dogmes de la TF (professés en boucle sur les plateaux télé) ont été complètement démentis et invalidés par les travaux des meilleurs experts au monde : le Pr Ioannidis de Stanford, le Center for Evidence-Based Medicine d’Oxford ou même l’OMS, ayant tous établi que les mesures strictes (confinement et fermetures) n’apportaient pas d’avantage tout en produisant des conséquences terribles, et devaient donc être évitées.
De tout cela, la TF n’a cure. Dans une sidérante interview à l’Impertinent, sa vice-présidente, Samia Hurst, ose prétendre que « laisser faire la pandémie aurait eu pour conséquence un très, très grand nombre de morts », ce que démentent la science mais aussi plus simplement les faits -comme le montrent par exemple ces diagrammes comparatifs entre le Dakota du Sud et le Dakota du Nord (l’un ayant imposé le confinement et le port du masque l’autre nom) ou la France et la Suède (idem) parmi d’innombrables exemples probants.
Il faut quand même mesurer la gravité et la violence de cette dérive : ni les productions des meilleurs centres d’excellence scientifique au monde, ni les données observables se parviennent à ébranler les certitudes délirantes de la TF. Face à autant de déni et d’entêtement, on a vraiment l’impression d’être face à un groupe en pleine dérive sectaire… perché dans sa tour d’ivoire et s’étant affranchi du réel.
Parcourons avec les auteures quelques-unes des absurdités ou désinformations produites par la TF :
« Évolution de l’épidémie au cours de l’été 2020 : en avril 2020, une étude supervisée par Jacques Fellay, professeur associé à l’EPFL et au CHUV et membre de la Task Force, annonçait que le «relâchement progressif des mesures anti-coronavirus en Suisse pourrait augmenter le nombre d’infections et provoquer un rebond durant l’été», avec «à la clé 5000 à 15 000 morts, voire plus de 20 000». Jacques Fellay était formel : « tous les groupes qui font de la modélisation de l’épidémie en Suisse arrivent à des conclusions très proches les unes des autres. La grande inconnue, c’est l’effet du relâchement progressif des mesures actuellement en place. Ce n’est pas en interdisant quelques festivals durant l’été qu’on arrivera à maintenir ce R0 sous la barre de 1,2 ». A la mi-juin 2020, la Task Force revenait à la charge : elle faisait savoir par son président qu’elle redoutait la survenue d’une deuxième vague à l’été et critiquait les mesures du Conseil fédéral comme insuffisantes. En réalité, entre le 1er mai et le 1er octobre 2020, sans lockdown, il n’y a jamais eu plus de 0,29 hospitalisation pour 100 000 habitants par jour avec un pic maximal de 29 hospitalisations en un jour, et jamais plus de 0,08 décès pour 100 000 habitants attribués au COVID-19 par jour avec un pic maximal de 7 décès en un jour. Ces chiffres sont très éloignés des prévisions qui avaient été avancées par les experts. Lesquels, à notre connaissance, ne se sont ni rétractés, ni corrigés, ni excusés.
Saturation des capacités hospitalières à l’automne 2020 : pendant les mois d’octobre, de novembre et de décembre 2020, la Task Force n’a cessé de critiquer les mesures prises comme insuffisantes. A aucun moment, pourtant, les hôpitaux suisses et leurs services de soins intensifs n’ont été saturés ! Cela n’a pas empêché les grands médias d’entretenir durant des mois une atmosphère de panique par graphiques et lignes rouges interposés, sans contextualisation ni mise en perspective des données. »
Le fait est que la majorité de la population, des politiciens et des journalistes croit encore que nous avons fait face à une situation exceptionnelle l’automne dernier alors que dans un précédent article, lui aussi remarquable et aucunement repris dans le presse mainstream, Mme Riva et Tinari montraient que les chiffres d’occupation des unités de soins intensifs et intermédiairs étaient habituels pour cette saison !
« Évolution de l’épidémie entre mi-décembre 2020 et mi-janvier 2021 : à la mi-décembre 2020, la Task Force annonçait que les mesures ne suffisaient pas et qu’un lockdown était nécessaire. Elle craignait le pire pour les fêtes. En réalité, depuis mi-décembre, le nombre d’hospitalisations et de décès attribués au COVID-19 est en recul constant. En dépit du fait que les Suisses ont été nombreux à fréquenter les stations de ski et à se sustenter dans les restaurants sur les pistes dans les cantons où ces derniers étaient ouverts (un comportement qui faisait craindre le pire. Là encore, aucune des prévisions sombres ne s’est réalisée. »
Non contente donc de faire à peu près systématiquement faux en tout, la TF s’est enorgueilli d’avoir produit une septantaine de résumés. Problème : ils sont eux aussi faux, médiocres et in fine malhonnêtes, avec la particularité dramatique d’avoir inspiré les trains de mesure inutiles et destructeurs qui nous ont été infligés…
Deux exemples criants sont l’imposition du port du masque (ne reposant sur aucune donnée scientifique solide, le rappellerons-nous assez !) et la recommandation insensée du large usage de tests PCR. Celui-ci constitue le socle de tout le scandale puisque cet outil qui n’a jamais servi à cela parce qu’il ne peut pas servir à cela a été employé à large échelle, produisant une épidémie de faux positifs et une panique basée sur un indicateur fallacieux !
Il n’est peut-être pas anodin de relever que le laboratoire du Pr Laurent Kaiser aux HUG (récemment félicité en grande pompe par Alain Berset) a participé activement à cette vaste escroquerie intellectuelle, là aussi reconnue et dénoncée par l’OMS. Les enquêtes qui viendront forcément quand le moment sera venu d’établir les responsabilités dans la catastrophe socio-économique en cours risque d’être moins confortable pour les concernés. Alors qu’imposer des confinements à répétition qui auront passé la corde au cou d’innombrables entrepreneurs, indépendants, commerçants et restaurateurs n’aura bien sûr eu aucun impact sur leurs salaires mirobolants – rappelons cet épisode étrange qui a vu il y a quelques mois le Pr Philippe Morel exhiber sa fiche de salaire des HUG pour montrer que ses CHF 600’000.- annuels étaient au fond bien modiques…
Nous passerons encore pudiquement sur les interactions entre les auteures et certains experts, comme le virologue Didier Trono, réagissant avec morgue et dédain aux questions posées. L’arrogance, la toute-puissance et l’inaptitude à reconnaître la moindre erreur est hélas aussi caractéristique de ce monde de mandarins, hyper-pyramidal et à vrai dire anachronique. Cette réalité, coexistant avec l’abnégation de nombre de soignants et la confiance légitime que chaque Suisse accorde à son médecin, ne surprendra par les connaisseurs du domaine ayant quelque culture psychanalytique…
L’inconfortable vérité est que nous sommes face à des gens qui prétendent être les hérauts de la science mais s’en exonèrent à volonté puisqu’ils sont persuadés de l’incarner. Là où nous devons quant à nous plutôt nous poser la question de savoir s’ils n’incarneraient pas cette corruption systémique qui est précisément l’antithèse de la science…
A ce propos, la TF n’a absolument pas « recommandé le lancement d’études en Suisse qui auraient permis d’établir si les mesures non pharmaceutiques (port du masque, distanciation sociale, confinement, restriction du nombre de rencontres autorisées, fermeture des infrastructures) qu’elle préconisait présentaient un bon rapport bénéfice/risque. » ce qui aurait constitué une approche précisément scientifique des questions qui se posaient.
« Où sont les études ? Pourtant, en avril 2020, elle admettait que les connaissances sur lesquelles elle appuyait ses recommandations étaient insuffisantes Et elle souligne sur son site que dans le cadre de sa mission, elle «détermine les champs et possibilités de la recherche suisse qui pourraient contribuer rapidement et considérablement à mieux comprendre et à endiguer l’épidémie de COVID-19». L’urgence de mener de tels travaux sur les interventions non pharmaceutiques a été soulignée en septembre 2020 par le Deutsches Netzwerk Evidenzbasierte Medizin en Allemagne. Et en novembre 2020, une analyse parue dans la revue médicale BMJ a rappelé la nécessité de se pencher sur les dégâts potentiels de telles mesures.
En dix mois, des membres de la Task Force auraient eu le temps, par exemple, de concevoir et de lancer en Suisse des études de cluster sur le rapport bénéfice du port du masque, du non-accès à certaines structures, des fermetures et des confinements. »
Au lieu donc de questionnements intelligents et ouverts, de recherche probe et de science digne de ce nom, nous n’aurons eu droit qu’à un corpus de dogmes énoncés avec autoritarisme, avec des froncements de sourcils faussement bienveillants envers celles et ceux osant questionner ces inepties ! La TF allant jusqu’à produire une recommandation portant sur « comment parler à des malheureux égarés au point de douter de la Science sublime de la Task-Force », d’un paternalisme qui ferait rigoler s’il ne relevait intégralement du premier degré…
C’est peu dire que l’article de Catherine Riva et Serena Tinari tombe comme une douce pluie sur une plaine cramée pendant onze mois par un soleil de plomb. De là à imaginer qu’il soulèvera une réaction de responsabilité politique et scientifique, il y a loin de la coupe aux lèvres hélas. Les milieux concernés sont trop intellectuellement et éthiquement comateux pour l’espérer, comme le résume de manière hélas pertinente Slobodan Despot dans l’Anti-presse :
« Les deux enquêtrices « santé » chevronnées de Re-Check, Catherine Riva et Serena Tinari, ont publié cette semaine une analyse-commentaire qui fera date sur la « scientificité » du corps d’experts qui justifie ou détermine les décisions du Conseil fédéral suisse en matière de Covid-19. Il est hautement probable que les médias de grand chemin la passeront sous silence comme ils écartent tout ce qui contrevient à la narration « gore » adoptée une fois pour toutes. Mais on verra sans doute, d’ici une génération ou deux, lorsque les protagonistes actuels seront trop vieux ou trop décédés pour risquer la taule, se créer une sorte de Commission Bergier 2.0 pour « essayer de comprendre » comment les autorités suisses de 2020-2021 ont pu « collaborer » avec une dictature sanitaire ayant conduit à la destruction de sociétés entières sous couvert de « pandémie ». Ce jour-là, l’enquête de Riva et Tinari intitulée « Science en mode pandémique : l’étrange cas de la Swiss National COVID-19 Science Task Force» figurera en bonne place dans le dossier à cause des faits accablants qu’elle met en lumière. On y découvre le statut et le mode opératoire plus qu’étranges de cette commission dont les délibérations ont un impact colossal sur le destin de la Suisse et de ses habitants.»
Il serait pourtant urgent d’agir et de mettre hors d’état de nuire ce cénacle qui a déjà causé tant de dégâts… Je laisse aux auteures la conclusion de ce petit compte-rendu en reproduisant la leur :
« Voulons-nous continuer ainsi ?
Ce tour d’horizon suggère que la Task Force n’agit guère comme un comité scientifique consultatif, conscient des limites de son mandat, soucieux de la complexité des enjeux de santé publique (où même les mesures les mieux intentionnées peuvent s’avérer délétères), et désireux de faire preuve de la plus grande rigueur méthodologique possible, en se montant transparent aussi bien sur les sources qu’il convoque que sur les inconnues dont s’accompagnent encore les connaissances actuelles.
Il est aussi quelque peu troublant de constater que ces présumés experts en politique de santé publique n’accordent apparemment guère de poids au souci d’éviter les déclarations incendiaires, qui achèvent de perturber et d’effrayer la population. Alors que celle-ci est plongée depuis plus d’un an dans un état permanent d’inquiétude et doit affronter chaque jour à la fois la couverture alarmiste des médias et le poids incontestable de restrictions de grande portée, dont l’impact sur le quotidien privé et professionnel est considérable.
Le comportement de la Task Force, avec ses interventions publiques, s’apparente plutôt à celui d’un groupe de pression, dont le but semble être de promouvoir une stratégie donnée, quitte à l’imposer par une lecture sélective de « la science », et qui ne semble avoir aucune intention ni de reconnaître ses erreurs d’appréciation passées, ni d’en tirer les leçons.
La Task Force a eu plus de dix mois pour montrer de quoi elle était capable. Le moment semble venu pour le législatif – dont le silence a été assourdissant depuis le début de cette crise – et le souverain de se demander s’ils souhaitent voir ce groupe d’experts continuer à exister et à œuvrer comme il l’a fait jusqu’ici. »
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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