[…] Pour acquérir son principal concurrent Suez, Veolia avait prévu à l’été de lancer une guerre éclair. Sûr du soutien de l’Élysée, de ses syndicats, de ses actionnaires (notamment public, comme la Caisse des Dépôts), d’Engie, propriétaire d’un bloc de 30 % d’actions, Antoine Frérot, son PDG, avait ses éléments de langage : constituer « un champion français des services à l’environnement ».
Rien ne s’est passé comme prévu. La résistance acharnée de Suez devrait faire des heureux : banquiers, avocats d’affaires, cabinets de lobbying. Déjà, la cession pour 3 milliards d’euros du bloc détenu par Engie a fait pleuvoir près de 45 millions d’honoraires. De quoi ravir le principal banquier conseil de Veolia, Jean-Marie Messier, qui a sans doute encaissé la moitié de la galette. L’autre moitié a été partagée entre Alain Minc, David Azéma, Philippe Vilain et quelques autres. Reste à acquérir les 70 % restants, via une OPA.
L’opération, si elle va à son terme, devrait durer dix-huit mois. […] Les 10 milliards d’euros d’opérations financières induites devraient faire pleuvoir 100 à 150 millions d’euros d’honoraires sur les grandes banques.
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Lors du rachat d’Alstom par General Electric, en 2014, 240 millions d’euros d’honoraires avaient été versés, ce qui avait fait dire à Arnaud Montebourg que le « Tout-Paris avait été loué ». Six ans plus tard, la bataille Suez-Veolia devrait à son tour faire pleuvoir les millions.
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