par Pierre Chazal.
« S’il te plait, papa, dessine-moi un complot ». Quand ma petite princesse m’a demandé ça, un soir, en me regardant droit dans les yeux, un stylo et une feuille dans chaque main, j’ai compris qu’à l’école on avait à nouveau évoqué la chose. Les gestes barrières, les masques, le gel, les variants, les cas contact, les enfants hypercontagieux transformés en poupées Chucky possédées par l’esprit d’une tueuse en série nommée Covid-19 et liquidant un par un leurs professeurs, leurs oncles, leurs tantes et leurs grands-parents à coup de câlins diaboliques. Fait inédit jusqu’alors, on avait rajouté au menu de la classe de réinformation ces vilains conspirationnistes qui racontent des bêtises pour faire croire, donc, à un complot mondial destiné à asservir les peuples. Alors j’ai pris la feuille et le stylo et j’ai commencé à lui expliquer, à elle autant qu’à moi-même, ce que j’avais compris de l’affaire.
Terreau fertile
« Omnibus ora certa est et tempus suum cuilibet caepto sub caelis », trouve-ton écrit dans la version latine de « L’Ecclésiaste ». Dans la vulgate d’aujourd’hui, laïcisée pour la multitude : tout vient à point pour qui sait attendre.
Depuis vingt ans, trente ans peut-être, le monde occidental glisse dans la léthargie, la vacuité, le conformisme. Poussé au repli sur soi par un mélange de découragement, de névrose narcissiste et de paresse au monde, l’homme fatigué d’Alain Ehrenberg se contente d’alterner travail, repos et divertissement sans penser au passé – qui ne le concerne plus – ni tellement à l’avenir, qu’on lui annonce lugubre. À mesure que le monde s’ouvre et abolit ses frontières, il se referme en lui-même et construit sa vie comme on construit un tunnel, étanche à l’imprévu, à l’inutile, à autrui. Dans une société qui a cessé de faire corps, le moi décomplexé s’est émancipé des anciennes allégeances : religion, terroir, famille, classe sociale, obédience politique. L’autre est en trop s’il n’est pas strictement nécessaire, et le réel de substitution offert par Internet, Netflix et la télévision s’est imposé aux nouvelles générations comme l’écosystème de référence, le refuge idéal des aventuriers du nouveau monde. Atomisation. Individualisme. Dédain du monde et mise à distance du réel. Tout cela sera bien utile quand il s’agira de bâillonner les populations et de les astreindre à résidence sous couvert d’altruisme. « Tant d’hommes fatigués, écrit Ehrenberg en 1998, ne peuvent qu’imaginer des problèmes futurs auxquels ils n’auront pas le force de réagir ».
Depuis les années 1960, le monde occidental avait déjà basculé dans ce que Guy Debord avait nommé la société du spectacle. L’homme dit civilisé, délivré des guerres, de l’ignorance et du malheur, se fait peur au cinéma, frissonne sur son canapé, s’indigne devant le JT, se divertit à toute heure du jour et de la nuit et socialise à distance avec une humanité de remplacement plus fréquentable et divertissante que ses voisins de palier qu’il ne cherche même plus à connaître. « L’unification [qu’opèrent les écrans et la télévision] n’est rien d’autre que le langage officiel de la séparation généralisée », écrira Guy Debord en 1967. Et de fait, l’aliénation aux écrans et à la réalité renversée offerte par les médias, les films et la publicité prépare l’adhésion hypnotique au discours dominant en enfermant chacun dans sa bulle de bien-être. Dans ce monde renversé, « le vrai est un moment du faux » ; les mensonges, les raccourcis et les exagérations médiatiques, relais de la doxa et des intérêts oligarchiques du moment, colonisent l’espace mental et habituent l’ancien acteur du monde, devenu simple spectateur, à souscrire à une réalité lointaine et invérifiable : « Là où le monde réel se change en simples images, les simples images deviennent des êtres réels et les motivations efficientes d’un comportement hypnotique ». L’individu éveillé et émancipé que croît être le nouvel homme occidental n’est qu’un somnambule qui s’ignore, à la merci des faiseurs de rêves et de cauchemars qui détiennent ce que Guy Debord appelle le monopole de l’apparence :
« À mesure que la nécessité se trouve socialement rêvée, le rêve devient nécessaire. Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n’exprime finalement que son désir de dormir. Le spectacle est le gardien de ce sommeil ».
L’homme nouveau dort peut-être du sommeil du juste, mais certainement pas du sommeil du brave. Il n’a pas moins peur de vieillir et mourir que ses lointains ancêtres. Plutôt davantage, si l’on en croit plusieurs indices. Depuis qu’au droit de vote et de libre disposition de son être inaltérable se sont surajoutés au millefeuille sociétal le droit au travail, le droit au logement, le droit à la différence, le droit au bonheur et le droit à la santé, tout accident de parcours est imputable à la société. Le vieillissement des populations et le plafonnement de l’espérance de vie, en Europe et en Amérique, s’accompagnent paradoxalement d’un refoulement de la mort que l’on n’hésite même plus à déclarer hors-la-loi quand la médecine échoue à trouver un remède miracle ou laisse mourir un vieillard d’une infection nosocomiale. Les baby-boomers nés durant les Trente Glorieuses n’ont aucune intention de partir le sourire aux lèvres, la Bible ou les Pensées de Marc Aurèle posées sur leur table de nuit. La médecine recense probablement à l’heure actuelle plus de pathologies qu’il n’en existe vraiment, mais ce n’est pas encore assez pour les trente millions de Français de plus de soixante ans à l’affut du moindre symptôme pour foncer en consultation.
Un marché copieux et captif, comme on s’en doute, pour l’industrie du bonbec blanc qui a réalisé mille milliards d’euros de profils cumulés en l’espace de vingt ans. D’autant qu’en France, pour citer l’un des champions mondiaux de la consommation de médicaments, l’illusion de la gratuité – par le biais du déficit savamment entretenu de la sécurité sociale – offre un véritable boulevard aux prescripteurs de soulagement moléculaire.
La désolation de Smaug
Le hic, dans tout ça, c’est que l’intendance ne suit pas. Les capacités hospitalières plongent allègrement depuis les années 1980 dans l’ensemble du monde occidental, et particulièrement en Europe de l’ouest, sans qu’on s’en inquiète plus que de mesure, surtout quand c’est l’Union européenne elle-même qui, dans ses directives, pousse les États à faire des économies comme en atteste un rapport de la revue Humanitaire datant de 2014. Moins de places dans les hôpitaux, moins de médecine de ville, des conditions de travail dégradées pour le personnel hospitalier, mais pas moins de passe-droits, loin s’en faut, pour les laboratoires pharmaceutiques qui consacrent chaque année entre 14 et 16 millions d’euros à faire du lobbying agressif auprès de l’UE. Dans un article du Point datant de mai 2019, à une époque où les grands labos n’étaient pas encore adoubés divins sauveurs de l’humanité, on regrette que « les dix industriels les plus dépensiers disposent de 60 laissez-passer pour le Parlement européen et [aient] organisé 112 réunions avec des membres haut placés de la Commission européenne ». Le budget annuel de lobbying de la seule Fédération européenne des Industries et Associations pharmaceutiques (EFPIA) atteint à lui seul 5,5 millions d’euros.
Selon un article de Mediapart datant de 2015, la France serait, à titre individuel, « parmi les pays européens les plus perméables au lobbying, et la santé serait le secteur où cette influence est la plus fructueuse ». La combine : organiser et financer des « rencontres parlementaires » à l’initiative des industriels du médicament pour impulser en toute bonne foi les politiques publiques et vanter les bienfaits de tel ou tel produit, de telle ou telle stratégie de santé. Parfois, les choses se passent de façon beaucoup plus directe. À l’occasion de la rédaction de la loi Bertrand (2011), censée éviter « un nouveau Mediator », le docteur Foucras, alors président du Formindep, témoignera, dépité : « Le plus choquant a été d’être le témoin de l’attitude de fonctionnaires de la République française, soumis et écrivant quasi sous la dictée de l’industrie les lois de la République (…) J’ai vu à l’œuvre la réalité de ce qu’on appelle la capture de l’Etat par des intérêts privés, comme des maîtres décernant avec condescendance un satisfecit à leur personnel ». L’article de Mediapart se termine sur ce constat sombre :
« Le décret organisant la transparence des liens d’intérêts des experts choisit d’exclure la déclaration des montants des contrats signés entre les firmes et les médecins qui en assurent la promotion. Pire, le décret instituant la charte de l’expertise permit aux agences sanitaires de définir elles-mêmes ce qui constitue un conflit d’intérêts, méconnaissant les dysfonctionnements passés ayant permis les scandales sanitaires ».
Dix ans plus tard, au moment de la signature des contrats ultra-confidentiels entre l’UE et les laboratoires pharmaceutiques à propos de l’acquisition des vaccins contre la Covid-19, on se demanderait si les choses n’ont pas encore empiré. Le site d’information El Confidential est l’un des seuls à rapporter les conditions hallucinantes dans lesquelles certains eurodéputés ont été autorisés, délestés de leur téléphone et pour une durée de cinquante minutes, à examiner dans une chambre forte une version caviardée du contrat passé avec le laboratoire CureVac, le seul fournisseur de vaccin à autoriser pour l’heure la lecture de ses documents. Des vaccins dont on ne sait rien – ou du moins pas grand-chose – mais qui ont le mérite, dans l’idée, de court-circuiter l’hôpital et la médecine de ville dans la liaison patient-maladie et de reporter aux calendes grecques la remise à flot du système de soin.
L’abandon de l’hôpital public, en France comme ailleurs, s’accompagne depuis longtemps d’une grogne hospitalière et de crises récurrentes d’engorgement des établissements de santé (épisodes grippaux de 2015 et 2017) dont les gouvernements, les médias et la population s’accommodent sans trop de mauvaise conscience. Le Titanic fonce droit sur l’iceberg, mais le commandant de bord et ses sous-fifres ont d’autres chats à fouetter. La santé peut toujours attendre jusqu’à ce que la mort frappe à la porte ; et puis, après tout, n’y a-t-il pas dans l’antichambre des gouvernements des visionnaires compétents et intègres, choisis en vertu de leur seule excellence, vers qui l’on pourra se tourner en cas de pépin inopiné ?
Les hommes de main du système
Tout le monde, en France, a appris en 2020 à savourer au mois le mois les délicieuses qualités éthiques et compassionnelles des Jérôme Salomon, Olivier Véran, Karine Lacombe, Jean-François Delfraissy et autres Martin Hirsch. Certains afficionados de la saga Covid-19 connaissent peut-être également de nom l’américain Anthony Fauci, les anglais Matt Hancock et Patrick Vallance, le québécois Horacio Arruda, les allemands Jens Spahn et Christian Drosten ou encore le belge Marc Van Ranst. Tout ce beau monde ne vient pas de nulle part et connaît parfaitement la musique. La santé publique, c’est une chose ; le business médical, c’en est une autre. Parfois les deux coïncident, mais on aurait tort d’en faire une obsession de chaque instant.
Anthony Fauci, le directeur de la Task force contre le coronavirus, annonce très tôt 55 millions de morts aux États-Unis si rien n’est fait pour endiguer l’épidémie et se fait le thuriféraire, aux côtés de Bill Gates, de la vaccination mondiale. Il rejoue, trente ans plus tard, le scénario apocalyptique du VIH dans lequel il s’était illustré en recommandant l’utilisation à titre expérimental de l’AZT, une molécule toxique pour le système immunitaire qui fera tomber comme des mouches des milliers de séropositifs. L’activiste Larry Kramer, militant pour les droits des homosexuels, fera paraître le 26 juin 1988 dans le San Francisco Examiner une lettre ouverte pleine d’amertume et de colère aujourd’hui tombée dans l’oubli :
« Anthony Fauci, vous êtes un meurtrier parce que vous supervisez des essais cliniques parrainés par le gouvernement qui testent et retestent des combinaisons de thérapies immunosuppressives et toxiques qui tuent les personnes atteintes du VIH. La majorité des essais cliniques américains portent sur des antiviraux sans valeur comme l’AZT combiné à un autre médicament (généralement un autre antiviral toxique). Ce que ces tests ont prouvé, c’est que vous êtes capable de gaspiller des milliards de dollars en testant des composés dangereux qui NE servent PAS à améliorer la qualité de vie, à stopper des infections opportunistes ou à prolonger la survie des personnes atteintes du VIH. L’AZT, le 3TC, le ddI, le ddC, le d4T et la récolte actuelle d’inhibiteurs de protéase ne sont rien d’autre que du poison. Dix ans de peste nous ont montré qu’essayer de tuer le virus tue les personnes atteintes du sida, et vous, Dr Fauci, le savez. Combien de temps vous faudra-t-il pour commencer à vous concentrer sur le système immunitaire, sur la manière de le renforcer et de prévenir les infections opportunistes qui tuent les personnes atteintes du sida ? »
Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique réuni par Emmanuel Macron et ancien directeur de l’ANRS, n’est pas épargné par les soupçons et la curiosité de certains journalistes quand l’on apprend par deux fouines de Mediapart qu’en 2014, un nouveau traitement contre l’hépatite C a coûté la somme record de 650 millions d’euros. « En dépit des enjeux financiers colossaux, lit-on dans l’article, la question des conflits d’intérêts a été ignorée. Or des experts ayant travaillé au rapport commandé par le Ministère de la Santé étaient en même temps rémunérés par le laboratoire américain qui commercialise le médicament ». On parle ici de Gilead, dont le vrai faux médicament Remdesivir bénéficiera d’une autorisation temporaire d’utilisation par l’ANSM en juillet 2020 alors qu’il ne soigne rien d’autre que les comptes en banque de ses actionnaires. Gilead, que l’on retrouve d’ailleurs en bonne compagnie (Roche, Merck, Jonhnson & Johnson, Novartis, Abbvie, GSK…) dans la liste des firmes pharmaceutiques ayant arrosé généreusement depuis de nombreuses années la quasi-totalité des membres du Conseil scientifique…
Le champion hors catégorie, en la matière, est le clinicien et pharmacologue britannique Patrick Vallance, conseiller scientifique en chef du gouvernement de sa Majesté, et qui détient une participation de 600 000 livres sterling chez GSK, une multinationale très portée sur la vaccination. Ça tombe bien, nous direz-vous, car Doc Vallance se verrait bien vacciner la population « une ou deux fois par an, sur quelques années » contre la Covid-19 avant de laisser les Anglais reprendre un semblant de vie normale.
Son copain Matt Hancock, ministre de la Santé, a un profil un peu différent mais un désintérêt probablement aussi marqué pour la NHS (National Health Service), lui qui a reçu de 2010 à 2018 environ 32 000 livres sterling de dons de Neil Record, président d’un Think tank militant pour le démantèlement et la privatisation pure et simple du système de santé britannique. Matt Hancock, avocat invétéré de Skype et de la téléconsultation, est également un grand fan de technologie numérique et d’applications de partage de données de santé, comme il l’a prouvé en faisant ouvertement en 2018 la promotion de Babylon Healthcare, une application mobile allant jusqu’à établir des diagnostics cliniques sans médecin par le biais d’un programme d’intelligence artificielle. Quand viendra l’heure, en mars 2020, du #stayathome puis des tracing apps contre le coronavirus (téléchargeables comme il se doit sur Apple Store et Google Play), on imagine le sir Hancock ravi d’avoir eu le nez si creux.
Son homologue allemand, le ministre fédéral Jens Spahn, a mis selon un article du journal Die Junge Welt daté du 19 août 2020, « environ 73 millions d’enregistrements de données d’assurance à la disposition du secteur de la santé, ignorant ainsi les droits personnels de toutes ces personnes ». Dans la droite ligne, là encore, de cette curieuse et nouvelle obsession des autorités de santé de compiler et tracer des informations qui ne regardent normalement, en vérité, que les patients et leurs médecins. Mais ce qui a fait bondir Jens Spahn, c’est que Die Junge Welt en a également profité pour signaler au grand public que le ministre de la Santé et ancien membre du conseil d’administration de la Sparkasse (de 2009 à 2015) s’était acheté une villa somptueuse dans un quartier cossu de Berlin avec, officiellement, un simple salaire de… ministre de la Santé. « D’où vient l’argent ? », demandent les journalistes. Le tribunal du district de Hambourg a déjà rendu son verdict : « Les détails de sa vie privée n’ont pas à être rendus publics ».
Le tsunami du printemps
Cette galerie d’incorruptibles, amis des bêtes, des vaccins et des colliers numériques, ne manque pas de pittoresque, mais c’est néanmoins du côté d’Arruda et surtout de Van Ranst qu’il est plus instructif de se tourner pour comprendre comment peut s’allumer, médiatiquement, une pandémie virale.
Horacio Arruda, directeur de la Santé publique au Québec, a l’apparence bonhomme du bon chum qui ne pense probablement pas à mal. Ça ne l’empêche pas d’être un malin, lui qui déclarait sans malice aucune à la presse le 2 décembre dernier : « Ma principale préoccupation, c’est que la population soit au rendez-vous [de la vaccination]. Une semaine avant la vaccination pour H1N1, on avait fait des sondages, et à peine 15% de la population voulait se faire vacciner. Puis, il y a eu le décès d’un jeune à Ottawa et tout d’un coup, tout le monde le voulait, ce vaccin. Vous vous souvenez des files… » Marc Van Ranst, homme fort du groupe d’experts conseillant les autorités belges, est déjà plus proactif. Lors d’une conférence entre initiés de janvier 2019, celui qui avait déjà conseillé à son gouvernement d’acheter dix ans plus tôt des millions de doses de vaccins contre le H1N1 (vaccin produit par GSK, qui le rémunérait alors directement) indiquait clairement la marche à suivre pour attirer l’attention des médias : « Vous devez être omniprésent les premiers jours pour atteindre une couverture maximale. Si vous leur garantissez de fournir les informations et de répondre quand ils vous appellent, [les médias] ne vont pas chercher de voix alternative. Parler des décès est très important. Vous devez dire, “on va avoir des décès au H1N1”, ce qui est vrai chaque année pour la grippe ».
Nul ne pourra jamais établir, au-delà d’une évidente et malsaine convergence d’intérêt, si l’obscène orage médiatique qui a accompagné – et sans doute amplifié – la flambée de l’épidémie a été orchestré par des Van Ranst et autres experts douteux payés par Big Pharma. De nombreux hôpitaux, en Europe et en Amérique, ont été, de fait, rapidement saturés de malades et plongés dans l’urgence comme jamais, probablement, depuis la grippe de Hong Kong (1968). De là à transformer la chose en superproduction mondiale clouant hommes, femmes et enfants pendant deux mois sur leur canapé, il y a un sacré fossé que les voraces de l’info en continu ont comblé avec un appétit confinant au sadisme. Mais rien ne permet d’affirmer que les médias, à ce moment-là de l’histoire, étaient en service commandé.
Quant aux politiques, difficile, en vérité, de croire à un complot sordide planifié de A à Z. Le petit père Macron, qui n’a alors en tête que la meilleure façon d’achever de transformer la France en succursale de l’UE avant la fin de son mandat, poste le 11 mars sur son compte Tweeter un message printanier aux accents rimbaldiens : « Nous ne renoncerons à rien. Surtout pas à rire, à chanter, à penser, à aimer. Surtout pas aux terrasses, aux salles de concert, aux fêtes de soir d’été. Surtout pas à la liberté ». Le gros Boris Johnson, qui cherche l’exact opposé (s’évader de l’UE le vite possible), déclare à ses concitoyens le 12 mars qu’ils doivent stoïquement « se préparer à perdre certains de leurs proches » sans imaginer l’ampleur du tsunami à venir. Trump et Bolsonaro, de leur côté, s’emmêlent les pinceaux et bafouillent leurs messages. Faute d’avoir confondu le politique et le sanitaire, ils tombent dans le piège qu’ils se sont eux-mêmes tendus en assimilant le virus à une grippe mondialiste montée en épingle par le camp d’en face. Tous ces gens-là, on le comprend vite, n’ont pas l’étoffe ni le pedigree pour anticiper quoique ce soit. Comme les populations, ils sont pris à la gorge par l’emballement ultra-médiatisé – et surveillé de près par Big Pharma – de la dynamique virale.
Là où ça coince, en revanche, c’est que dès la mi-mars « la guerre des vaccins est déclarée » ainsi que l’annonce le 18/03/2020 Philippe Escande, éditorialiste au Monde. Moderna est le premier sur les rangs, les autres suivront sans tarder et surtout sans se poser de questions. Une course au vaccin, si tôt, vraiment ? Pour une maladie nouvelle dont on ne connaît à l’époque ni la létalité, ni la cinétique épidémiologique, ni l’efficacité des traitements curatifs que certains médecins ont commencé à expérimenter avec un certain bonheur ? Il faut être lunaire pour voir en Macron autre chose qu’une marionnette de l’État profond ; il faut l’être encore davantage si l’on croit que Big Pharma n’a pas le bras assez long pour naviguer en eaux troubles et faire avancer son agenda à grands renforts de réseaux d’influence.
Philippe Escande est presque touchant quand il écrit candidement dans sa chronique : « Les vaccins ne sont pas une très bonne affaire. Ils coûtent cher à développer, on parle de 2 milliards de dollars pour le coronavirus, et rapportent peu puisqu’une ou deux injections suffisent à protéger ». À croire que Bill Gates, qui arrose depuis des années le quotidien français (et bien d’autres de par le monde) de généreuses donations, l’a mal renseigné niveau arithmétique. En 2021 c’est 15 milliards de dollars que va générer le vaccin anti-Covid de Pfizer selon les propres prévisions du géant pharmaceutique, avec une marge avant impôt de 25% à 30% et une augmentation de chiffre d’affaires d’environ 45%. Un joli blockbuster en vérité que ce Covid-19, mais qui ne pourra le devenir qu’à trois conditions fermes et non négociables :
- Que la pandémie ne s’arrête pas trop tôt pour qu’on ait le temps de produire un vaccin à peu près présentable pour les médias et les agences de santé (phase 3 et phase 4 mélangées, on pique et on s’arrange plus tard) ;
- Que les gens flippent un maximum ou, à défaut, finissent à force de confinements, de couvre-feux et de brimades, à considérer la vaccination comme seule et unique porte de sortie pour retourner jouer au bowling ;
- Que les traitements curatifs soient jetés dans la benne à ordure comme inutiles, peu fiables ou tout bonnement dangereux.
Dans une interview donnée à Thinkerview en date du 29 janvier 2021, le biologiste Renaud Piarroux surprend agréablement son monde lorsqu’à la fin d’un échange plutôt lisse avec le journaliste, il lâche du même ton calme et posé qu’il n’y a pas besoin de regarder « Hold-up » pour se repaître de complots obscurs. Il suffit, comme lui, d’avoir travaillé comme consultant de santé à Haïti dans le cadre de la lutte contre une épidémie de choléra, en 2014. Membre de la task force financée par Bill Gates (premier investisseur, on le rappelle, de GAVI), il fait le boulot avec son équipe (assainissement des eaux, mesures d’hygiène…) et l’épidémie vient à décliner. Sauf que deux ans après, alors que le problème est en passe d’être réglé, Bill Gates met dix milliards sur la table pour lancer une large campagne de vaccination et affirmer, via une étude montée de toutes pièces parue dans The Lancet, qu’elle a permis d’éradiquer une maladie qui avait déjà disparu.
Via un fonds d’investissement avec JPMorgan Chase, Bill Gates avait investi en Corée dans une usine de vaccin. Apprenant cela, le journaliste demande au biologiste : « Alors, tout ce qu’il voulait, au fond, c’est refourguer ses vaccins ? » Réponse du biologiste : « Non, ce qu’il veut, c’est créer un marché du vaccin ».
La course contre-la-montre
Bill Gates est très certainement un type formidable, qui fait régulièrement la tournée des copains et des moins copains pour s’assurer que tout le monde est aussi formidable que lui quand il s’agit de l’impératif de sauver l’homme de ses démons. Angela Merkel (2014), Emmanuel Macron (2017), Donald Trump (2018), Pedro Sanchez (2018), Justin Trudeau (2020), Boris Jonhson (2020). Autant de visites qui n’ont rien à voir avec un quelconque lobbying, bien sûr. On y parle d’Afrique, de vaccins, de réchauffement climatique et plus récemment de Covid-19, mais tout cela n’engage à rien de la part des parties concernées. Il n’empêche que très tôt, chez les politiques comme dans la presse, l’idée fait son chemin qu’on ne réussira à éradiquer la vermine que par injection sous-cutanée d’un élixir de jouvence – les fameux vaccins à ARN messager – en cours de développement accéléré chez Pfizer, Moderna et AstraZenaca. Par un heureux hasard du calendrier, il se trouve qu’en mars 2019, la fondation Bill & Melinda Gates avait versé à Moderna 1 501 128 dollars dans un but très précis : « pour évaluer la faisabilité de la technologie de l’ARNm pour délivrer des combinaisons d’anticorps chez des nouveau-nés sélectionnés dans des environnements à faibles ressources afin de réduire l’impact de la septicémie néonatale dans cette population vulnérable ».
Vacciner, c’est très bien, mais tout dépend qui et contre quoi. Pour la variole, ça s’impose : ultra-contagiosité, 30% de létalité. Pour la poliomyélite, ça ne discute pas : personne ne se réjouit que des milliers d’enfants s’exposent à des paralysies et des problèmes respiratoires que seule la vaccination a jusque là permis d’endiguer. Et pour la Covid-19 ? Un taux de létalité autour de 0,5%, concernant essentiellement des sujets âgés ou souffrant de comorbidités, tout en sachant qu’un grand nombre d’entre eux, en Europe et en Amérique notamment, ont atterri directement dans un état grave aux urgences sans passer par la case docteur ? Dans un monde sain de corps et d’esprit, l’équation bénéfice risque mériterait d’être posée sereinement et à tête reposée. Au royaume du tout ou rien des médias et de Big Pharma, on la raye d’un grand trait rouge et on sort la calculatrice. Combien faudra-t-il vacciner de têtes de bétail pour acquérir l’immunité du troupeau ? Combien de doses faudra-t-il commander pour accomplir le travail ? De combien de temps dispose-t-on avant que certains se rebellent et se mettent à poser des questions embarrassantes ? À dix euros la piqûre, renouvelable sans ordonnance, combien d’argent tout cela va-t-il rapporter à l’industrie pharmaceutique ?
Le narratif médiatique, depuis le début, s’évertue à glisser sous le tapis tous les grains de poussière complotistes susceptibles d’enrayer la machine. De mars à juin, en France, c’est sur Didier Raoult et l’IHU de Marseille que tombent les premiers projectiles. Il réagit vite. Il dépiste. Il soigne. Il rassure. Il s’adresse directement aux Français comme un certain général en son temps. Il n’a surtout aucun lien d’intérêt avec l’industrie médicamenteuse et a claqué la porte du Conseil scientifique dès qu’il a senti l’odeur de la popote entre amis. Sa gestion pragmatique et évolutive de l’épidémie contraste avec le script apocalyptique que le président Macron a présenté aux Français le 16 mars et que tous les médias et médecins de plateau ont cosigné en fermant les yeux.
Alors on sort le bazooka et on critique à tout va : ses prises de parole, ses essais thérapeutiques, ses résultats, sa barbe, ses cheveux longs et surtout son traitement à trois francs six sous qui finit par être, croit-on sur le moment, définitivement disqualifié par une étude bidonnée parue en mai dans la revue The Lancet, sans quasiment qu’un seul média ni un seul médecin – sans parler du sinistre Olivier Véran – ne s’émeuve rétrospectivement de la supercherie. L’un des premiers à lui tomber dessus est le docteur Robert Cohen, un grand habitué des plateaux télé. Entre 2012 et 2018, le Dr Cohen a reçu pour 57 730 euros d’avantages et de rémunérations des laboratoires Pfizer, MSD, GSK et Sanofi, sans jamais déclarer ses liens d’intérêt lors de ses nombreuses interventions médiatiques, et notamment en 2017 à l’occasion des débats auxquels il était invité au sujet de l’extension de l’obligation vaccinale (France Info, RTL). Il s’assoit allègrement sur la loi qui l’y oblige (articles L. 4113-13 et R 4113-110 du Code de Santé publique) et les journalistes lui tendent le fauteuil avec une bienveillance complice.
Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de l’étrange alliance qui s’est nouée, au fil du temps, entre les apôtres du confinement et de la mise au placard de tous les traitements possibles et les experts en information anxiogène qui font leur possible pour maintenir les populations sous tension tout en chantant en continu les louanges de la vaccination à venir. Le monde est petit, vous me direz. Un monde où par exemple le PDG de l’agence de presse Reuters, James Smith, siège en toute transparence au conseil d’administration de l’entreprise Pfizer (https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/aux-sources-du-nil-les-nouvelles-229832). Un monde, surtout, où il ne fait pas bon proférer des fake news qui ne correspondent pas au real agenda de l’industrie pharmaceutique.
Depuis que Bill Gates, Google, Facebook et d’autres s’intéressent de très près à la vie politique, il suffit qu’ils aient quelqu’un dans le nez ou un objectif dans le viseur pour que la guillotine tombe au moindre écart de langage. C’est d’ailleurs Google, pour la petite histoire, qui a contribué à lancer en 2017 le Décodex du Monde censé purifier la toile des vilains désinformateurs. Et pour le grand malheur de Didier Raoult, des médecins honnêtes pris dans l’étau et des milliers malades d’Europe et d’Amérique du Nord qui, au printemps dernier, restent encore à soigner, il aura fallu que ce soient Trump et Bolsonaro qui se fassent les avocats de la potion certainement pas magique, mais vraisemblablement bénéfique et surtout sans danger, du bon Panoramix…
Durant l’accalmie de l’été, la pression de descend pas, bien au contraire. Raoult part en vacances, Trump part en croisade contre Joe Biden, Black Lives Matter et CNN. Macron, lui, se voit déjà chevauchant son jet-ski au large du fort de Brégançon. Mais dans les médias, les experts en santé publique et les leaders d’opinion continuent à veiller au grain pour ne pas laisser retomber la vague. Véran, Drosten (Monsieur test PCR, de l’institut de virologie de l’hôpital de la Charité à Berlin), Arruda et les autres conditionnent le public à se soumettre à une gigantesque campagne de tests diagnostic complètement inutile, mais joliment lucrative pour les labos en charge de fournir les réactifs. Ils sont nombreux, beaucoup plus nombreux que pour le vaccin, à se partager le marché (Clonit en Italie, TIM MOLBIOL en Allemagne, GENOMICA en Espagne, Abbott aux États-Unis…), mais à quarante euros la facturation du test et des centaines de milliers de candidats par jour – pour 85% d’asymptomatiques – on arrive très vite à des hauteurs jamais connues depuis l’apparition du SIDA.
Sauf que le test du VIH diagnostiquait la présence d’un virus destiné tôt ou tard, sauf heureux développement, à évoluer en maladie grave, tandis que les tests Covid sur-amplifiés à 45 cycles et distribués comme des bonbons à tous les grands enfants de seize à quatre-vingt dix ans ne servent qu’à maintenir, au final, une épidémie de peur sans aucune incidence sur les services hospitaliers. La fable qu’on nous raconte est tellement grotesque qu’on arrive à la croire : si on ne respecte pas « les gestes barrière » et qu’on ne met pas notre masque chez Picard Surgelés, le virus va passer d’homme à femme et d’enfants à parents sur juin, juillet, août et septembre comme un ballon de beach volley qu’on se passerait de main en main avant de provoquer une inévitable « explosion des cas » à la rentrée. Sur toutes les radios et toutes les télés, on ne cesse de parler de seconde vague comme d’un châtiment inéluctable, que le politique se refuse à regarder droit dans les yeux. Il est vrai, cela dit, que l’hôpital public n’est pas en meilleur état qu’un an plus tôt et qu’on continue partout à fermer des lits tout en effrayant les populations.
Mais le plus important, au fond, pour nos chers VRP de l’industrie en blouse blanche – et quelques niais qui ne comprennent rien à rien, c’est de jouer la montre et de paramétrer l’avenir, non en fonction de l’évolution incertaine de la maladie, mais du temps nécessaire à finaliser les essais cliniques de phase 2 et 3 pour la vaccination. Dès le 14 avril, la première ministre belge Sophie Wilmès a reçu sur son bureau un rapport du GEES (groupe d’experts chargé de l’exit strategy, où l’on retrouve… Marc Van Ranst) qui annonce doctement : « La crise ne sera sous contrôle que quand une vaste majorité de la population sera immunisée par une campagne de vaccination à grande échelle ». Une deuxième et une troisième vague sont déjà, mystérieusement, dans les cartons. Il faut dire que Neil Ferguson, de l’Imperial College, en avait modélisées une petite dizaine dès le mois de mars 2020 dans l’attente du super vaccin, et que ce n’est pas Bill Gates – qui arrose régulièrement le vénérable institut à coup de millions de dollars – qui se serait amusé à lui porter la contradiction.
La suite, malheureusement, va donner raison – en apparence et pour le grand public hypnotisé par les médias – à tous ces diseurs de mauvaise aventure. Quand le professeur Raoult rentre de vacances à la fin juillet, il constate effectivement une reprise épidémique qu’il ne s’explique d’abord pas, avant de procéder à une analyse poussée des génomes. Deux nouveaux variants ont été importés de l’étranger. Les clowns aux manettes, qui s’amusaient entretemps à généraliser le masque en intérieur puis en extérieur pour contenter les experts, protéger leurs fesses des procès et surtout pour qu’on leur foute la paix, ont réouvert la vanne à touristes sans aucune précaution. Le second variant, peut-être le produit d’une résistance au Remdesivir – un médicament fortement mutagène – ou d’une zoonose fulgurante dans une colonie de visons (Danemark, Pays-Bas, Angleterre…), déclenchera une deuxième épidémie qu’on aurait pu éviter, mais qui permettra aux sachants de crier à la cantonade : « On vous l’avait bien dit ».
Requiem pour un vaccin
La suite, ma petite princesse, est dégueulasse à écrire tellement elle a été dégueulasse à vivre. Toi qui adores te déguiser, tu as dû t’amuser de ce défilé continu de masques en pleine rue, imperméable, du haut de tes six ans, aux remontrances muettes du peuple des trottoirs… Mais pour nous qui nous faisions une autre idée de l’homme, une autre idée de la vie, une autre idée de la loi, certains coups ont été un peu durs à encaisser.
De novembre à janvier, la reprise épidémique s’est mélangée comme il se doit à toutes les pathologies automnales et hivernales qui envoient chaque année des milliers de gens chez le docteur et parfois à l’hôpital. L’évolution des courbes est scrutée à la loupe. Médias, experts, politiques de tout bord réunis dans le même sac appellent désormais à durcir le ton, à appeler un chien un loup et à se préparer sans délai à une vaccination de masse – voire un passeport vaccinal, condition sine qua non à une sortie de crise proportionnée au taux d’injection dans les populations. Invité du 20 heures de TF1 le 21 janvier, le ministre Véran déploie le calendrier comme on déroule un tapis : « Je m’attends à ce que 1,3 à 1,4 million de personnes soient vaccinées fin janvier. Le nombre de vaccinés monterait à 4 millions fin février, 9 millions au mois de mars, 20 millions à la fin d’avril, 30 millions à la fin mai, 43 millions à la fin du mois de juin, 57 millions à la fin du mois de juillet et 70 millions, c’est-à-dire la totalité de la population française, d’ici à la fin août ». À peine un mois plus tôt, son supérieur le président Macron avait assuré qu’il « ne rendrait pas la vaccination obligatoire ». À bon entendeur, salut. À l’époque de la politique spectacle, la rhétorique bananière a remplacé depuis longtemps la transparence et le franc-parler.
Inutile de te dire, ma princesse, que pendant tout ce temps les gueux continuent à prier Dieu pour qu’il les sauve, puisque l’État a basculé définitivement dans le camp des laborantins inféodés à la vraie science. Par un témoignage d’un ancien journaliste de TF1 expatrié au Portugal, rapporté le 9 février sur CNews, voilà qu’on apprend :
« Le Portugal est débordé par le Covid parce que le gouvernement socialiste d’Antonio Costa a instauré un confinement total. La plus grosse partie des contaminations se fait en famille le week-end. C’est un tabou de le dire parce qu’au Portugal, la famille est sacrée. Les hôpitaux sont saturés parce qu’ils renvoient les malades testés positifs chez eux avec un doliprane. La DGS rappelle dix jours après pour prendre des nouvelles et se rend compte que les plus faibles sont foudroyés par un orage cytokinique. Il faut alors leur trouver une place en réanimation dans les hôpitaux saturés. Les médecins des dispensaires de ville ont interdiction par la DGS de recevoir les malades du Covid. Tout se passe bien en revanche pour ceux qui ont la chance d’avoir un médecin traitant, de confiance, qui les soigne précocement. Il faut payer environ 100 euros de consultation mais on est sûr d’être tiré d’affaire rapidement. Contrairement à la DGS, l’ordre des médecins encourage ces praticiens à essayer des traitements qui ont fait leurs preuves ».
En France, la chanson est connue depuis le printemps dernier mais on est fier qu’elle ait enfin été traduite en lusitanien, preuve que quand elle le veut bien, l’Europe sait avancer en rangs serrés. Ici en France comme partout ou Big Pharma a placé ses billes, c’est désormais l’ivermectine – autre médicament anodin et génériqué auquel subitement le laboratoire Merck a tourné le dos dans un communiqué de presse – qu’on considère d’un œil suspect, comme avant lui le plaquenil, l’azithromycine, le zinc et la vitamine D.
De vieux infirmiers et de jeunes infirmières qui aiment les gens et leur métier continuent de prescrire, malgré les pressions, des traitements sous le manteau qui remettent leurs patients sur pied. S’ils refusent de vacciner en leur âme et conscience, par contre, voilà le genre de billet rose qu’ils s’exposent à recevoir de leur hiérarchie :
« Bonjour, La vaccination est une prescription médicale avec l’accord du patient. Les convictions personnelles ne doivent pas contrecarrer les soins, c’est une faute professionnelle. La direction des soins devra se positionner par rapport à votre refus » .(témoignage du 11 février d’une infirmière de France Comté)
Le « déferlement totalitaire » qu’évoque très souvent dans ses interviews le réanimateur historien et humaniste Louis Fouché se déchaîne en parallèle sur la toile, où Big Tech fait une chasse impitoyable aux discours libertaires et vaccinosceptiques. Le train est lancé à pleine vitesse ; il faut déblayer la voie des Henrion-Caude, Maître Brusa et autres Vernon Coleman dont la rhétorique négationniste, complotiste voire antisémite risquerait de faire basculer une trop grande proportion des fidèles dans le péché. Le prêtre de la paroisse Saint-Médard, à Paris, a quant-à-lui eu la sagesse de choisir le camp du Bien. Dans un mail envoyé aux parents inquiets de la reprise des séances d’Éveil à la foi le dimanche 7 mars de cette année, il donne sa bénédiction au « protocole sanitaire » venu d’En-Haut avec un sens du détail digne d’une directive ministérielle :
« Nous nous attendons dans l’entrée, puis nous allons jusqu’à l’autel avec les prêtres. On ne s’assied pas comme d’habitude sur les marches, mais tout de suite nous nous dirigeons en deux files (parents et enfants ensemble) de part de d’autre du chœur vers la salle Cana (masques et gel en réserve). Dans la salle il y aura des marquages au sol, un marquage par enfant avec distanciation, afin d’éviter qu’ils ne se sautent les uns sur les autres, et les parents devront veiller à l’espacement. On évitera tout contact physique en particulier pour notre chant d’entrée gestué. Les ateliers auront lieu sur des tables réparties tout autour de la salle (elle est grande !) à deux enfants par table. Temps commun final : on retrouve nos marquages individuels au sol. Retour à l’église : on se dirigera en deux colonnes de part et d’autre du chœur (parents et enfants ensemble) vers l’entrée de l’église, et l’on refera une procession dans l’allée centrale vers le chœur. Puis on se dispersera (parents et enfants) sur les côtés ».
Les chrétiens devenus bourgeois – ou peut-être les bourgeois devenus chrétiens – seront très probablement nombreux au rendez-vous. Mais pas toi et moi, ma princesse, car nous aurons ensemble un bout de lecture à faire. Matthieu, 19,14 : « Et Jésus leur dit : laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez point ; car le Royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent ». Et puis on pourra peut-être se remettre à nos petits dessins. Le dessin du complot, tu te souviens ? Le complot qui visait à sauver la moitié de l’humanité du déluge covidiste. Tu m’as demandé d’ailleurs si c’en était vraiment un, de complot, et je me rends compte que peut-être je n’ai pas su te répondre. Mais tu sais, ma princesse, quand on voit dessiné sur une feuille blanche, même par une main maladroite, un animal à laine, à quatre pattes et qui broute de l’herbe en faisant « Bêê », il y a peu de chance, en vérité, qu’il s’agisse d’un dauphin.
source : https://www.agoravox.fr/tribune-libre
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