Un député caquiste veut honorer Camille Laurin, le père de la loi 101, en donnant son nom à la circonscription de Bourget… effaçant ainsi un géant bâtisseur du Québec, monseigneur Ignace Bourget. Un bel exemple de mémoire cannibale.
J’aime Camille Laurin. Normalement, je devrais applaudir une initiative qui vise à honorer son nom. Or, je suis plutôt démoralisé par cette pétition, lancée par le député Richard Campeau, qui va encore davantage effacer la mémoire de notre peuple déjà amnésique !
Camille Laurin, qui a longtemps représenté la population de la circonscription de Bourget, mérite de marquer la toponymie de son ancien fief… mais faut-il pour cela biffer le nom d’un géant plus imposant que lui encore ?
Vol de mémoire
J’ai publié il y a deux ans un livre intitulé La mémoire qu’on vous a volée pour décrire comment on efface et comment on dévalorise systématiquement tout ce qui précède 1960. J’ai bien peur d’être en train d’assister à un autre épisode de cette manie « autodestructrice » québécoise.
Après la défaite des Patriotes et le rapport Durham qui recommandait notre disparition, notre peuple aurait pu s’effondrer. Si nous sommes encore là, c’est, en partie, parce qu’un homme cultivé et rusé comme Ignace Bourget a su transformer l’Église d’ici en un « État dans l’État » où les Canadiens français disposaient des leviers du pouvoir… Exclus de l’armée, de l’économie et de la politique, nous contrôlions l’Église pour fonder le secours à l’indigence, les écoles, les collèges classiques, les universités, les hôpitaux, etc.
Esbroufe
Non seulement le Québec est-il, pour la millionième fois, en train de céder à son mauvais penchant amnésique, mais l’esbroufe du gouvernement de François Legault est évidente.
Ce gouvernement finance l’anglicisation de l’île de Montréal en gavant de centaines de millions le réseau collégial anglophone. Voilà ce qui s’appelle cracher sur la tombe de Camille Laurin autant que sur celle de Mgr Bourget !
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