Nouvelle mode du mondialisme – Le retour des biens volés aux colonies

Nouvelle mode du mondialisme – Le retour des biens volés aux colonies

par Alexandre Lemoine

Amsterdam a fait part de son intention de restituer aux anciennes colonies des Pays-Bas des objets culturels et d’art exportés à l’époque du colonialisme néerlandais et se trouvant dans les musées aux Pays-Bas.

« [Les autorités néerlandaises] ont commis une injustice envers la population autochtone des territoires coloniaux – l’exportation forcée des objets constituant une partie de leur patrimoine culturel… Au vu d’un déséquilibre des forces [au profit des Pays-Bas] les objets culturels étaient souvent simplement confisqués. Le gouvernement a l’intention de réparer cette injustice historique en restituant les valeurs culturelles aux pays d’origine et en renforçant les fondements de la coopération internationale en la matière », stipule un communiqué des autorités néerlandaises.

On ignore le nombre exact des biens culturels qui seront restituées aux anciens propriétaires, mais il est question de centaines de milliers d’objets pris par les colonisateurs. Par exemple, près de 40% des 450.000 objets exposés au Musée national des cultures mondiales (The Dutch National Museum of World Cultures) ont fait leur apparition dans ce musée en tant que butin colonial.

« Les objets de patrimoine culturel volés n’ont pas leur place dans les musées nationaux néerlandais. Nous les restituerons aux pays qui le voudront », a expliqué Ingrid van Engelshoven, ministre néerlandaise de l’Education, de la Culture et de la Science.

Ce geste n’est pas du tout dicté par la volonté d’enrichir la culture des anciennes colonies (le Suriname, l’Indonésie, le Sri Lanka, des îles dans les Caraïbes) et d’expier les cruautés commises par les colonisateurs. C’est la toute nouvelle mode de l’époque mondialiste.

La France, l’Allemagne et la Belgique ont également annoncé récemment vouloir rendre les biens pillés en Afrique et en Asie aux XVIII-XX siècles. Les anciens colonisateurs font la course à l’influence sur les anciennes colonies riches en ressources. C’est ainsi que fait son apparition l’image collective du « colonialiste repenti ». Le slogan « Black Lives Matter » a déjà migré des Etats-Unis en Europe.

En 2019, la direction du Musée d’Amsterdam a proposé de renoncer au terme de l’âge d’or par rapport à l’époque de l’essor culturel des Pays-Bas au XVIIe siècle, car cet essor a été assuré par l’exploitation d’esclaves et le pillage des colonies. Cependant, le premier ministre Mark Rutte a déclaré que c’était absurde et qu’il ne renoncerait pas à ce terme. Les Pays-Bas n’ont donc pas l’intention de se repentir pour les crimes commis par leurs ancêtres colonisateurs.

Une autre raison de la réticence des Pays-Bas à rendre ce qui ne leur appartient pas, c’est les revenus générés par les musées. Rien que le Rijksmuseum d’Amsterdam rapporte 235 millions d’euros de recettes par an, dont 80% grâce aux expositions notamment de biens volés dans les colonies S’y trouvent 500 statues uniques de Bouddha et d’autres artefacts rares d’Asie, d’Amérique et d’Afrique. Parmi eux, un diamant de 70 carats appartenant au sultan indonésien de Banjarmasin.

Amsterdam abrite 50 musées, alors que tout le pays en compte 1.400. Les musées attirent des millions de touristes, contribuant au développement des transports routiers, aériens et maritimes, ainsi que des entreprises de restauration et d’hôtellerie. Mais il convient de rappeler que la petite Hollande confortable créait son confort grâce au pillage et continue de s’enrichir sur les biens volés.

Le philosophe français Jean Baudrillard dans son œuvre La société de consommation a décrit le mécanisme de ségrégation matérielle des gens dans une société capitaliste à travers la hausse contrôlée du pouvoir d’achat de la classe moyenne. La classe moyenne reçoit ce qui n’est plus prisé par l’élite (voitures, appartements, voyages touristiques). Et inversement: la classe moyenne perd ce qui est désiré par la classe supérieure. Le même principe fonctionne dans le cas du retour volontaire par les Européens des valeurs culturelles volées: ils rendent ce dont ils ont déjà tiré un profit exorbitant, alors qu’aujourd’hui cette possession joue contre eux.

source:https://www.observateurcontinental.fr/

 

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