Par Moon of Alabama – Le 12 février 2021
La semaine dernière, lors d’une visite du chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en a profité pour dénoncer l’ingérence moralisatrice de l’UE dans la politique intérieure de la Russie.
De retour à Bruxelles, Josep Borrell, qui a été critiqué par certains partisans de la ligne dure de l’UE pour ne pas avoir directement réfuté les propos de Lavrov, s’est mis à écrire un billet de blog dans lequel il attaque à nouveau la Russie à propos de l’intox Navalny :
Je viens de rentrer d'une visite très compliquée à Moscou, au cours de laquelle j'envisageais de discuter du mauvais état des relations entre l’UE et la Russie. Elles sont mauvaises depuis plusieurs années, et se sont encore détériorées après les récents événements liés à l'empoisonnement, l'arrestation et la condamnation d'Alexei Navalny, ainsi qu'aux arrestations massives de milliers de manifestants qui en ont découlé. L'objectif de cette mission était d'exprimer directement la ferme condamnation de ces événements par l'UE et d'aborder, par le biais d'une diplomatie de principe, le processus de détérioration rapide de nos relations avec la Russie, et de contribuer à la préparation des discussions du prochain Conseil européen sur les relations UE-Russie.
Borrell se fait des illusions. Presque personne en Russie ne croit à cette absurde histoire d’empoisonnement pour laquelle l’« Occident » ne pourrait fournir aucune preuve :
Brett Harris @BrettHar123 - 18:41 UTC - 7 février 2021 Seuls 15% des Russes pensent que l'empoisonnement de Navalny était une tentative du gouvernement d'éliminer un adversaire, et ces 15% ont fondé leur opinion en surfant sur Telegram et Internet et étaient pour la plupart âgés de 18 à 24 ans. Les autres pensent que c'était une mise en scène, un faux drapeau occidental, par lui personnellement ou par l’opposition : https://levada.ru/2020/12/24/...
L’empoisonnement de Navalny était manifestement une opération des services secrets montée pour frapper la Russie. Son séjour somptueux dans un luxueux appartement de 5 chambres en Allemagne après sa sortie de l’hôpital a été payé par l’oligarque libertaire Evgeny Chichvarkin. Chichvarkin, qui vit à Londres, est probablement un membre du MI6. On ne sait toujours pas qui a payé les coûts de production, de plusieurs millions de dollars, pour la fausse vidéo sur le « Palais de Poutine ». La location du studio pour la vidéo a été demandée par une société de Los Angeles. Une certaine participation américaine est donc assurée.
La Pologne et d’autres pays de l’OTAN font maintenant ouvertement pression sur Navalny et d’autres traîtres comme lui pour qu’ils poursuivent leurs tentatives de changement de régime :
La Pologne dans l'UE @PLPermRepEU - 12:26 UTC – 8 Fev. 2021 Les récents développements dans les relations 🇪🇺 - 🇷🇺 exigent une action de la part des États membres de l'UE. C'est pourquoi 🇵🇱 accueille une réunion virtuelle avec les plus proches collaborateurs de A.@Navalny @LeonidVolkov & @VAshurkov. Les PermReps de l'UE27 aux côtés des ambassadeurs 🇺🇸 🇬🇧 🇨🇦 🇺🇦 discutent actuellement des prochaines étapes.
Ashurkov est le type qui, dans cette vidéo de 2012, peut être vu en train de rencontrer un agent britannique et de lui demander de l’argent et des rumeurs politiques venant de l’étranger pour diffamer des hommes d’affaires et des politiciens russes.
Volkov est un autre dingue. Il déclare maintenant être le ministre des affaires étrangères du gouvernement russe en exil (traduction automatique) :
Le coordinateur du quartier général de Navalny, Volkov, a déclaré de l'étranger qu'il organisait un gouvernement russe en exil et qu'il s'était déjà nommé ministre des affaires étrangères par intérim. Et pour faire sortir Navalny de prison, selon lui, il utilisera surtout des méthodes de politique étrangère, c'est-à-dire des sanctions. L'histoire a été diffusée à l'antenne de l'émission "60 minutes".
Travailler pour les services secrets étrangers semble rémunérateur.
Elena Evdokimova @elenaevdokimov7 - 21:59 UTC – 9 Fev. 2021 Une maison dans la ville de Mamer, au Luxembourg, qui appartient au chef du FBK de Navalny, Leonid Volkov. Achetée en 2014 pour 720 000 euros. Cela montre que le FBK, qui accuse les gens du gouvernement russe d'avoir des villas et des propriétés à l'étranger, a lui-même des villas et des propriétés à l'étranger. https://www.youtube.com/watch?v=a6KEhZk1nwQ
Navalny, Ashurkov et Volkov sont des traîtres et doivent être traités comme tels.
En plus de s’en prendre une nouvelle fois à la Russie sur des questions qui ne concernent pas l’UE, Borrell a également lancé une nouvelle menace :
Nous sommes à la croisée des chemins. Les choix stratégiques que nous faisons aujourd'hui détermineront la dynamique des puissances internationales au XXIe siècle, et notamment si nous avancerons vers des modèles plus coopératifs ou plus polarisés, fondés sur des sociétés fermées ou plus libres. L'Union européenne peut influencer ces évolutions, ce qui nécessite une vision et des objectifs clairs, accompagnés d'un engagement diplomatique intense, soutenu par nos nombreux moyens d'action extérieure et de projection d'influence. Nous discuterons de ces questions avec mes collègues ministres des affaires étrangères de l'Union européenne. Comme toujours, il appartiendra aux États membres de décider des prochaines étapes, et oui, celles-ci pourraient inclure des sanctions. Et nous disposons également d'un autre outil à cet égard, grâce au régime de sanctions de l'UE en matière de droits de l'homme, récemment approuvé.
Cet idiot pense-t-il vraiment pouvoir impressionner la Russie avec de telles discours à propos de sanctions ?
Aujourd’hui, au cours d’une interview avec une chaîne de télévision russe, Lavrov a donné sa réponse (traduction automatique). La manchette est à sensation : Lavrov a déclaré que la Russie est prête à rompre ses relations avec l’UE.
La Russie est prête à rompre ses relations avec l'Union européenne, mais ne voudrait pas s'isoler de la vie mondiale. C'est ce qu'a déclaré le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à l'occasion de l'émission "Soloviev Live". A la question de Vladimir Solovyov de savoir si Moscou se dirige vers une rupture avec Bruxelles, M. Lavrov a répondu : "La Russie est prête à rompre avec l'Union européenne, mais ne veut pas s'isoler de la vie mondiale" : "Nous partons du fait que nous sommes prêts." Le ministre a souligné que les sanctions créent des risques pour notre économie, y compris dans les domaines les plus sensibles. "Nous ne voulons pas nous isoler de la vie mondiale, mais nous devons être prêts pour cela", a déclaré le ministre.
Le Kremlin a déclaré plus tard que certains médias ont déformé les propos de M. Lavrov mais a essentiellement confirmé sa position :
La Russie doit être prête face aux actes hostiles de l'Union européenne mais ne voudrait pas couper les liens avec Bruxelles, a déclaré vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, aux journalistes, commentant les propos du ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a déclaré que Moscou est prête à couper les liens avec l'UE si Bruxelles choisit d'imposer des sanctions qui mettent en danger des secteurs sensibles de l'économie russe. ... "Le fait est que nous ne voulons pas que cela [coupe nos liens avec l'UE] car nous cherchons à développer nos relations avec l'Union européenne. Cependant, si l'UE choisit de s'engager sur cette voie [d'imposer des sanctions qui comportent un risque pour l'économie russe], alors oui, nous serons prêts parce que vous devez être prêts au pire", a-t-il expliqué. ... Selon Peskov, les commentaires de Lavrov ne nécessitent "aucune confirmation". "Bien sûr, si nous sommes confrontés à la politique la plus destructrice qui cause des dommages à nos infrastructures et à nos intérêts, alors la Russie doit être prête pour contrer ces mesures hostiles", a souligné M. Peskov.
Borrell et les autres membres de l’UE ne comprennent pas que la Russie a renoncé à son idée de « grande Europe ». Elle ne se préoccupe plus de ce que pense l’UE :
L'erreur de l'Occident avec la Russie était de s'attendre à ce qu'elle s'occidentalise sans aucune perspective d'intégration dans les institutions occidentales. L'OTAN et l'UE voulaient avoir leur mot à dire dans les affaires de Moscou tout en lui refusant une voix dans les questions européennes plus larges. C'était à la fois faux et insoutenable et nous avons maintenant atteint une situation où, après 300 ans, la Russie a mis fin à sa politique étrangère centrée sur l'Occident. L'UE n'a pas encore pris conscience du changement véritablement historique qui se produit. Au début du XVIIIe siècle, Pierre le Grand a cherché à faire revenir la Russie en Europe. Mais aujourd'hui, après une brève renaissance dans les années 1990 et 2000, le rêve d'une Grande Europe a été reconnu comme n’étant justement que cela, un rêve. Le soutien occidental au coup d'État du Maïdan en Ukraine, en 2014, a enfoncé le dernier clou dans le cercueil. Mais à Bruxelles et à Washington, ils vivent toujours dans l'illusion et n'ont pas reconnu avec quelle force Moscou a ressenti ce qui s'est passé.
La Russie s’est tournée vers la grande Eurasie, dont l’Europe occidentale n’est qu’une minuscule péninsule. Un mandataire des États-Unis qui n’a aucune indépendance et qui ne peut plus être pris au sérieux. Elle sera désormais ignorée.
Aujourd’hui, Navalny est de retour au tribunal pour avoir insulté publiquement un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale. L’UE ne manquera pas de faire des remarques à ce sujet. Mais il y a quelques jours seulement, la police écossaise a arrêté quelqu’un parce qu’il avait posté un tweet insultant envers un ancien combattant britannique de cette guerre. Bruxelles n’aura certainement rien à dire à ce sujet.
Et c’est là le cœur de toute la question. Bruxelles a pris l’habitude de dire aux autres : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
Cela ne fonctionne plus. En tous cas pas avec la Russie.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Jj pour le Saker Francophone
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