Les relations russo-européennes se dégradent de jour en jour avec l’arrivée des démocrates à la Maison Blanche, puisqu’ils ont besoin de pousser les pays européens, soumis à l’UE, au divorce consommé avec la Russie, afin de maîtriser complètement le territoire et les ressources. Après l’échec pitoyable de la visite de Borrell à Moscou, la pression a été renforcée lors d’une vidéo-conférence entre les membres de l’équipe de Navalny, les États-Unis, le Canada, l’Ukraine et l’UE pour discuter des modalités de sanctions à adopter contre une trentaine de Russes, proches du président Poutine. L’UE traînant un peu trop sur ce dossier, il a fallu la secouer. Pendant ce temps, la Russie met au point, finalement, sa législation pour incriminer l’incitation de puissances étrangères à adopter des sanctions contre son pays et lance un mandat d’arrêt international contre Volkov, l’un organisateurs au nom de Navalny, de cette tentative de déstabilisation de l’ordre intérieur du pays. L’Europe ayant manifestement perdu le contrôle de la situation, autant que d’elle-même, jusqu’où ira-t-elle ?
La visite de Borrell en Russie du 4 au 6 février (voir notre interview ici) fut un désastre pour l’UE, mais indépendamment de la piètre prestation du messager, le message porté était impossible à délivrer. La Russie, comme il l’a regretté, n’est plus celle des années 90, la situation est plus compliquée … Et la virtuosité diplomatique a toujours déserté les couloirs de l’Union européenne.
Ainsi, le 8 février, une vidéo-conférence a été organisée entre les représentants des pays de l’UE, les représentants de l’UE, l’Ukraine (pour l’ambiance), les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada (pour la pression) et deux représentants de Navalny, Volkov et Achurkov, qui résident à l’étranger et « mènent le combat » depuis, notamment, les côtes anglaises. Lors de cet entretien, nos chers amis ont appelé les pays européens à adopter des sanctions contre différentes personnes en Russie, comme ils l’avaient déjà fait avec la nouvelle Administration américaine. Des banquiers, producteurs, journalistes, des hauts fonctionnaires, et même le responsable du Comité fédéral d’Enquête ou du FSB. Selon Achurkov :
« Ce sont ces gens qui sont le porte-feuille et les business men proche de Poutine et de son entourage. Ensuite, ce sont des gens, qui participent à la restriction des libertés. Enfin, ce sont des gens, qui ont directement participé à la poursuite de Navalny ».
Les partisans de Navalny appellent ainsi à taper là où, en général, ça fait mal, c’est-à-dire à adopter des sanctions concernant les actifs de ces personnes en Occident et en bloquant leurs déplacements.
La pression exercée par le monde global sur l’UE pour l’entraîner encore plus loin dans le combat global contre la Russie est mis ici en évidence, et par la liste des participants (l’on appréciera la présence de l’Ukraine, qui n’a rien à voir avec Navalny, mais est le symbole de la lutte contre la Russie) et par la date – puisque le 22 février, les ministres des Affaires étrangères des pays européens doivent se réunir, notamment pour discuter des sanctions à adopter contre la Russie. Pour l’instant, l’Europe traîne la patte, les sanctions lui coûtent déjà assez cher et les populations ont d’autres priorités – par exemple, sortir de la crise. Mais les États-Unis, qui se sont déjà engagés à réagir, veillent au bon grain et le Secrétaire d’État Antony Blinken a annoncé qu’ils coordonneraient le mouvement pour rendre le Kremlin responsable.
C’est étrange quand même cette manie des pseudo-leaders, mis en place par l’Occident et n’arrivant pas prendre le pouvoir, comme Tikhanovskaya ou Guaido, a appeler à prendre des mesures contre leur pays tout en appelant cela du patriotisme … Cet amour dévoyé pour leur pays est assez caractéristique.
Après quelques années d’hésitation, la Russie s’est finalement décidée à réactiver la discussion d’un projet de loi, qui avait été déposé en 2018 concernant la pénalisation des appels à des puissances étrangères d’adopter des sanctions contre les personnes physiques ou morales de son pays. Le 8 février, et cela n’a rien d’une coïncidence, le speaker de la Douma, Volodine, s’est prononcé en faveur de ce projet de loi, appelant à une responsabilité forte pour ces personnes. Les milieux libéraux russes condamnent, évidemment, ce projet de loi. Pourtant, lorsque l’on examine la liste des personnes qui ont recours à ce procédé, la tentative de déstabiliser l’ordre constitutionnel n’est pas loin. Les nouveaux temps appellent de nouveaux instruments.
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