Les Méfaits des intellectuels

Les Méfaits des intellectuels

Édouard Berth (1875-1939), théoricien du syndicalisme révolutionnaire, fut le principal disciple de Georges Sorel dont il diffusa les idées à partir de 1911 dans les Cahiers du Cercle Proudhon, Cercle Proudhon qu’il fonda avec Georges Valois et qui rassembla syndicalistes révolutionnaires et monarchistes dans une commune aversion pour la démocratie parlementaire bourgeoise.

À la campagne qui est le lieu de la production – du paysan, petit propriétaire pour qui la société signifie toujours une limitation de son indépendance, et qui est donc anarchiste par nature –, Berth oppose la ville qui est le lieu de l’échange, celui du marché et de la foire, mais aussi celui des journaux, de l’élaboration des idées abstraites ; elle est le « lieu de concentration des marchands, des intellectuels et des politiciens », trilogie dont Berth, tout au long de son ouvrage fait ressortir la parenté profonde. Cette trilogie fait écho à une autre : l’échange, le concept et l’État, « création de la bourgeoisie marchande et intellectuelle ». Car les intellectuels sont fondamentalement pareils aux marchands, « boursicotiers sur la foire aux Idées » lorsque les autres sont « boursicotiers de la Bourse », rusés, sans honneur, préférant toujours « les voies obliques et les moyens détournés d’arriver à la puissance ». C’est qu’ils oublient que l’Intelligence, cette « courtisane-née […] a besoin pour être forte de s’appuyer, telle la femme au bras de l’homme, sur un pouvoir viril, pour tout dire, sur l’Épée ».

Mais pour ces intellectuels, il y a plus encore, plus que le mépris des valeurs viriles, il y a la haine de la liberté. De cette liberté, qui s’appuie sur le passé et se conquiert par la lutte, naît la diversité humaine qui ne peut entrer dans le cadre étroit des « dogmatistes sociaux », des intellectualistes « fanatiques d’unité » qui, professant la « Vérité une et universelle » de la Raison, ne peuvent concevoir une autre manière d’appréhender la réalité. On le voit aujourd’hui dans la laïcité comme religion qui se veut universelle, repoussant toutes les religions révélées dans l’obscurité de la sphère intime ; on le voit dans la démocratie comme unique forme acceptable de gouverner les hommes – peut-être parce qu’elle est celle qui justement permet de gouverner les hommes sans qu’ils en aient suffisamment conscience pour se révolter, et donc se libérer – ; on le voit dans la diabolisation systématique de toute forme de pensée allant à contre-courant du projet mondialiste, métisseur des cultures, des croyances et des races, et destructeur des patries qui sont, nous rappelle Berth citant la magnifique définition de Valois : « les formes diverses de l’expérience humaine ».

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« Association trans-courants gauche du travail et droite des valeurs, contre la gauche bobo-libertaire et la droite libérale. »Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007 par Alain Soral. Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

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