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Source : opex360.com – Laurent Lagneau – 5 février 2021
Étant donné que, avec des essais d’armes anti-satellites ou l’usage d’engins manoeuvrants en orbite, on assiste, ces dernières années, à une arsenalisation de l’espace [la « militarisation » avait commencé dès le début de la conquête spatiales, ndlr], plusieurs pays ont adopté des stratégies pour prendre la mesure de ce phénomène et y apporter des réponses.
Aux États-Unis, l’ex-président Trump obtint la création d’une force spatiale, alors qu’une telle idée ne manqua pas de susciter, non sans raisons d’ailleurs, des réserves. Visiblement, son successeur, Joe Biden, n’a pas cru bon rouvrir le débat alors qu’il lui en avait été prêté l’intention. C’est, en tout cas, ce qu’a indiqué la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, le 3 février.
La France nourrit quelques ambitions dans le domaine, via la stratégie qu’elle a dévoilée en 2019. Pour rappel, ce document l’accent sur la « défense active » des satellites, la surveillance, la coopération et les aspects juridiques. Ce qui, depuis, a donné lieu à la création du « Commandement de l’Espace » [CDE], installé à Toulouse, ainsi qu’au changement d’appellation de l’armée de l’Air, à qui revient la conduite des opérations spatiales.
Dans le même temps, l’Otan a fait de l’espace un domaine opérationnel à part entière. « Notre approche restera défensive et pleinement conforme au droit international. L’Otan n’a pas l’intention de placer des armes dans l’espace. Mais nous devons nous assurer que nos missions et opérations bénéficient du soutien approprié », avait ainsi expliqué Jens Stoltenberg, son secrétaire général, en novembre 2019.
Aussi, l’organisation, qui ne disposera pas de ses propres moyens spatiaux mais qui s’appuiera sur ceux de ses membres, va se doter d’un commandement dédié, qui sera installé sur la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. Dans un premier temps, cette nouvelle structure permettra de partager des informations relatives aux menaces potentielles visant les satellites des pays membres. Puis elle sera ensuite chargée de la mise en œuvre de « mesures défensives ».
Outre ce centre de commandement, il était aussi question de créer un « centre d’excellence » dédié à l’espace. Et, en février 2020, la France fit acte de candidature pour l’accueillir. Et, fin janvier, l’Otan a choisi Toulouse pour installer cette nouvelle structure. L’annonce en a été faite ce 5 février par le ministère des Armées.
« Ouvert à nos alliés et partenaires, ce centre sera situé au cœur du plus grand écosystème spatial en Europe, entouré du commandement de l’espace de l’armée de l’Air et de l’Espace, du Space Lab, d’industries spatiales internationales de premier plan, d’acteurs du ‘New Space’, de laboratoires innovants, d’universités et de centres de recherches. Il bénéficiera d’une expertise unique, à la fois privée et publique, militaire et civile, industrielle et académique », souligne le ministère des Armées.
Concrètement, ce centre d’excellence dédié à l’espace prendra ses quartiers dans la Ville Rose durant l’été 2021. Son rôle consistera à élaborer des doctrines, à produire des analyses, à valider des concepts par l’expérimentation, à réaliser des formations et des exercices ainsi que des travaux de prospectives. Et cela, de « manière autonome ou avec le Commandement de l’Espace puisqu’ils seront co-localisés. »
« À travers le centre d’excellence espace de Toulouse, la France s’engage pour le renforcement des compétences spatiales en Europe », a fait valoir le ministère des Armées.
Pour rappel, l’Otan compte une vingtaine de centres d’excellence, spécialisés dans divers domaines.
Source: Lire l'article complet de Strategika