Le retour des démocrates au pouvoir avec l’élection de Joe Biden restaure la politique d’infantilisation d’un monde, qui doit non seulement suivre docilement les États-Unis, dont la mission est de le mener, mais qui est sommé de dire merci, d’obéir et de se taire – sauf pour applaudir ou siffler le moment venu. Mais c’est aussi l’avènement du monde global et la réaffirmation de ses piliers idéologiques : le culte LGBT, climatique, migratoire et maintenant pandémique aussi. Évidemment, dans ce monde, la Russie est un ennemi privilégié, avec lequel la confrontation n’est rien moins que promise. La course vers la globalisation s’accélère, détruisant tout sur son passage, déjà incontrôlée, car irrationnelle.
Joe Biden s’est prononcé devant le Département d’État américain pour dresser les grandes lignes de sa politique et marqué ainsi la prédominance de l’approche internationale. Alors qu’il était reproché à Trump de ne pas suffisamment porter une attention unique à la crise covidienne, des institutions ayant difficilement survécu au néolibéralisme, Biden annonce que, dans les prochains mois, la priorité sera donnée à l’international. Mais, ici, aucune critique. Il est vrai que l’intérêt présenté par le Covid se déplace – la crise est bien présentée comme un enjeu global. Le président américain annonce ainsi le retour des États-Unis comme leader du monde global. Quelques lignes annoncées : fin du soutien à l’action des Saoudiens au Yémen, affronter la Chine et la Russie et interruption du retrait des forces militaires américaines d’Allemagne. Autrement dit, déterminer l’ennemi et occuper le territoire conquis. Sur le plan des transformations idéologiques, l’on a déjà vu ses premières décisions très « tolérantes », il confirme l’allégeance au climat, aux LGBT et à la pandémie ainsi que l’extension de la politique migratoire – les piliers du monde global sont restaurés dans toute leur plénitude. Le tout, évidemment, au nom de la restauration de la démocratie dans le monde, sous l’égide des États-Unis. Amen.
Et la place des États-Unis est celle du leader non seulement incontesté, mais unique.
M. Biden a déclaré qu’il avait l’intention « d’envoyer un message clair au monde : L’Amérique est de retour ». « Nous allons reconstruire nos alliances », a déclaré M. Biden. « Nous allons réengager le monde ».
Dans ce monde merveilleux global, les pays dissidents sont visés : politiquement – la Russie, économiquement – la Chine. Biden déclara avoir changé de ton dans son entretien avec Poutine, pour lui signifier que le temps, où les États-Unis s’abaisser devant le comportement agressif de la Russie était terminé et que le coût allait monter pour Navalny :
Le président a adopté un ton ferme à l’égard de Moscou, promettant de s’opposer aux efforts russes visant à perturber la démocratie américaine et déclarant qu’il avait clairement indiqué, lors d’un récent entretien avec le président russe Vladimir V. Poutine, « d’une manière très différente de celle de mon prédécesseur, que l’époque où les États-Unis se repliaient face aux actions agressives de la Russie » était révolue. Il a demandé à Moscou de libérer le dissident Alexei A. Navalny, emprisonné, ajoutant « Nous n’hésiterons pas à augmenter le coût pour la Russie ».
Le nouveau Secrétaire d’État a enfoncé le clou, au cas où la répartition des rôles ne serait pas claire dans ce monde idyllique :
« À l’époque de défis globaux sans précédents, il est plus important que jamais que les États-Unis entraînent le monde derrière eux une fois de plus, puisqu’il ne va pas s’organiser tout seul et ne réglera pas les problèmes importants ».
Ainsi, les États-Unis décident pour le monde, c’est-à-dire pour les autres pays, qui, infantiles, sont incapables de s’assumer et d’assumer ce monde. La facilité avec laquelle les pays occidentaux se plient semble, en effet, confirmer cet état de fait. Le combat géopolitique entre dans une phase décisive.
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