Chronique de David Le Gallant
Ça démontre que les Acadiens n’étaient pas juste des victimes… ?
Il fallait réagir à la parution dans La Voix acadienne (le 27 janvier 2021, p.15) du très bon article de Marc Poirier (Francopresse) sur le nouvel ouvrage de l’historien Paul Delaney intitulé La liste de Winslow expliqué : éclairage sur la déportation des acadiens de Grand-Pré retraçant la vie bouleversée des Acadiens due au « Grand Dérangement ».
Eu égard au « parcours des Acadiens » que l’on trouve dans l’ouvrage de Paul Delaney, repris par Marc Poirier, et paru récemment dans la tribune libre de Vigile, je voudrais y ajouter mon grain de sel à l’endroit du professeur d’histoire Gregory Kennedy, directeur scientifique* de l’Institut d’études acadiennes (IEA) de l’Université de Moncton.
Quant à cette reconstitution du parcours des Acadiens, apparemment bien étoffée en soi, le directeur scientifique Gregory Kennedy renchérit avec « Ça redonne aux Acadiens une certaine capacité d’agir et ça démontre qu’ils ne sont pas juste des victimes ». Selon moi, un tel discours apologiste d’un représentant dudi institut de l’Université de Moncton en dit loin sur la mission de cet institut qui a été financé royalement à ses débuts, rappelons-le, par Patrimoine canadien.
On comprend qu’un « oui » c’est difficile (le génocide) mais le directeur scientifique y voit du positif… vraiment ! Les gens pouvaient décider où ils allaient durant la Déportation? Les apologistes des gestes posés par la monarchie britannique (en tête, les gestes du duc de Cumberland, 2e fils du George II) doivent être dénoncés. Leur slogan : on ne mord pas la main… qui nous finance.
Comment l’Université de Moncton, cette université francophone cosmopolite, peut-elle persister à porter le nom d’un criminel de guerre, le colonel Robert Monckton, celui qui a joué un rôle de premier plan dans la persécution et le nettoyage ethnique des Acadiens et, en passant, c’est lui qui avait recommandé de renommer le fort Beauséjour, le Fort Cumberland… Comment ladite université peut-elle se justifier devant sa jeunesse estudiantine acadienne dont les ancêtres furent ceux tant malmenés par Robert Monckton?
Au bas mot, on dirait un nouvel effort de la part de l’Institut d’études acadiennes (IEA) pour se disculper, pour justifier l’nnommable (nettoyage ethnique/génocide); ou encore pour se soulager d’une mauvaise conscience qui persiste à affleurer, comme un relent, comme un remords inavoué.
Plus à propos, par quelle justification l’Université de Moncton emboîte-t-elle la mission « scientifique » de l’Institut d’études acadiennes?
David Le Gallant (Î.-P.-É.), chroniqueur, Tribune libre de Vigile
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* Le professeur M. Gregory Kennedy serait-il le nouveau directeur scientique de cet institut depuis M. Maurice Basque ou peut-être qu’il y a toujours eu plusieurs « directeurs» pour mettre en ébullition une telle mission contre la vérité.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec