Lai Xiaomin avait été condamné à mort début janvier, une sentence inhabituelle en Chine à l’encontre d’un haut dirigeant économique. La cour l’avait aussi reconnu coupable de « polygamie ».
La justice lui reprochait d’avoir obtenu 215 millions d’euros de pots-de-vin et tenté d’en obtenir 13 millions supplémentaires. Elle lui attribuait en outre des détournements de fonds publics de 3,1 millions d’euros.
Les montants étaient « extrêmement importants, les circonstances particulièrement graves et les intentions extrêmement malveillantes », avait indiqué dans son jugement un tribunal de Tianjin (nord).
Le patron du groupe China Huarong, dont le mode d’exécution n’a pas été précisé, avait également été reconnu coupable d’avoir « vécu longtemps avec d’autres femmes », en dehors de son mariage, dont il a eu des « enfants illégitimes ».
En janvier 2020, il avait fait des aveux diffusés par la télévision publique CCTV.
Des images d’un appartement de Pékin, censé lui appartenir, avec coffres-forts et armoires remplies de liasses d’argent liquide, avaient alors été diffusées.
« Je n’ai pas osé dépenser »
Lai Xiaomin, qui avait auparavant travaillé à la banque centrale et pour le gendarme des banques, assurait ne pas avoir « dépensé un seul centime ».
« Je n’ai pas osé dépenser l’argent », affirmait-il.
Des images avaient également montré des voitures de luxe et des lingots d’or que l’accusé aurait acceptés comme pots-de-vin.
China Huarong Asset Management est l’un des plus grands gestionnaires en Chine de créances douteuses (c’est-à-dire présentant une grande probabilité de non remboursement).
La Chine a lancé une vaste campagne anti-corruption en 2012, après l’arrivée du président Xi Jinping à la tête du Parti communiste chinois (PCC). Depuis, plus d’un million et demi de cadres du PCC ont été sanctionnés.
Cette opération, populaire auprès de l’opinion, est également soupçonnée de servir à écarter les personnalités opposées à la ligne du président.
La Chine garde le plus grand secret sur les exécutions des condamnés à la peine capitale. L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty international estime que des milliers de prisonniers de droit commun sont exécutés chaque année dans le pays.
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