L’affaire prend corps le 24 juillet 2020, à Créteil (Val-de-Marne) à l’occasion d’une banale intervention de police. Ce jour-là, deux hommes sont arrêtés dans leur voiture, une Clio volée. Habillés de vêtements sombres, gantés, ils sont soupçonnés de préparer un cambriolage. Au pied du siège passager, dans un sac de sport, un pistolet Browning, une balle engagée dans le canon et un silencieux bricolé. La brigade criminelle de Paris hérite du dossier.
Deux « cambrioleurs » qui appartiennent à la DGSE
Placés en garde à vue, les deux « cambrioleurs » revendiquent aussitôt leur appartenance à la DGSE. Vérification faite, ils disent vrai : ces caporaux, Pierre B. et Carl E., sont bel et bien affectés à la surveillance de la base de Cercottes, dans le Loiret, le centre parachutiste d’entraînement spécialisé du service Action. Ils répondent aux pseudos d’Adelard et Dagomar. La suite est à peine croyable.
Si Adelard et Dagomar étaient en planque à Créteil ce matin-là, c’était de leur propre aveu pour… assassiner une femme, coach en entreprise, en raison des liens qu’elle entretient − selon eux − avec le Mossad, les services secrets israéliens. Une mission « homo » dans le jargon de l’espionnage, une opération en théorie prohibée sur le sol français. Ils ont songé à l’empoisonner, à la jeter d’un pont, à poser une bombe sous sa voiture ou encore à simuler un accident de la circulation. Pour organiser le guet-apens du 24 juillet, à proximité de son domicile, ils avaient pris soin de placer une balise sous la voiture de leur cible.
La cible : une cheffe d’entreprise qui appartiendrait au Mossad
La mystérieuse « espionne » qu’il doive à tout prix éliminer se nomme Marie-Hélène Dini. Elle a 54 ans, mène une vie paisible et ne se cache pas. Lorsque les policiers apprennent à cette cheffe d’entreprise qu’elle vient d’échapper à la mort, cette dernière tombe des nues. En septembre 2020, elle se confie à France Télévisions, évoquant le choc de cette annonce et les « semaines de terreur » qui ont suivi.
En fouillant dans la vie de la victime, les policiers ne découvrent pas la moindre connexion avec le monde de l’espionnage. En revanche, ils notent que cette cheffe d’entreprise a été la cible, le 24 octobre 2019, neuf mois avant la tentative de meurtre, d’une agression violente, un vol de sac à l’arraché d’une grande violence. Un avertissement ?
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Un « contrat » à 50 000 euros pour éliminer une concurrente ?
Le 21 janvier 2021, coup de théâtre : la compagne d’une des personnes incarcérées finit par livrer le nom d’un homme jamais apparu jusque-là dans les investigations. Et ce nouveau venu fait considérablement progresser le cours de l’affaire. D’où la série d’interpellations dans son cercle proche cette semaine.
Parmi les personnes arrêtées, un ancien commandant de la DGSI reconnaît être intervenu dans le « contrat » visant à éliminer Marie-Hélène Dini. Une mort sur ordonnance pour environ 50 000 euros. Vendredi, le commanditaire présumé est arrêté à son tour.
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