par Mikhail Gamandiy-Egorov.
Au moment des nouvelles tensions entre Moscou et l’establishment politique occidental, la Chine a d’ores et déjà donné de la voix. De la condamnation par la diplomatie chinoise de l’interférence occidentale dans les affaires intérieures russes – jusqu’aux tribunes des principaux médias de Chine. Retour sur la question.
Depuis les récentes condamnations par les élites politiques occidentales, aussi bien washingtoniennes que de plusieurs capitales de l’UE, de la Russie dans la gestion de manifestations antigouvernementales – ayant réuni des milliers de participants sur une population de près de 147 millions d’habitants, Moscou n’a pas manqué de réagir en rappelant aux donneurs de leçons quant à la nécessité de s’occuper pour eux… de leurs propres problèmes internes. D’autant plus que malgré toute la rhétorique hostile visant, une fois de plus, l’État russe – les forces de l’ordre du pays restent si loin de la pratique des violences subies par les manifestants aux USA… Ou encore en France.
Dans cette nouvelle phase évidente de tensions entre la Russie et l’Occident, il serait intéressant d’analyser la position de la Chine – entre autres la première économie mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat, troisième puissance militaire mondiale, membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU au sein duquel Pékin converge sur pratiquement tous les dossiers internationaux avec son allié russe.
Le ton fut déjà donné par la diplomatie chinoise. Ainsi, le porte-parole du Ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian, le 25 janvier, en répondant à la question sur ledit sujet, avait rappelé que la Chine s’oppose systématiquement à l’ingérence extérieure dans les affaires intérieures d’un pays souverain.
Mais la réaction chinoise ne se limita pas au positionnement de ses hauts représentants diplomatiques. Ainsi, plusieurs des plus importants médias de Chine avaient affiché une solidarité claire avec la Russie sur ladite question. À ce titre, un article fort intéressant a été publié par le quotidien Global Times.
Selon ladite publication, la Russie préservera sa stabilité, et ce malgré les efforts occidentaux encourageant les sentiments de protestation. Le média chinois remet de façon claire les Occidentaux devant leurs propres contradictions dans leur manière de jouer aux moralisateurs. En premier lieu les États-Unis. Le Global Times rappelle également la cohésion de la majorité sociétale russe – ayant tiré les bonnes conclusions des années chaotiques et pro-occidentales de l’ère Eltsine.
Le quotidien remet également en doute la notion d’autoritarisme, dont est taxée la Russie par ses adversaires occidentaux – rappelant l’existence en Russie d’un système multipartite dans lequel le parti au pouvoir pouvait subir de façon démocratique des situations défavorables lors des élections passées. Les journalistes chinois rappellent par ailleurs toute l’importance de la Russie – aussi bien de part sa taille géographique, que de sa capacité de dissuasion nucléaire. Pour le Global Times – ni les États-Unis, ni l’Occident de façon générale ne peuvent accepter l’existence d’une Russie dans sa stature de puissance indépendante. Et c’est pourquoi Washington comme Bruxelles s’en tiennent à la considération stratégique visant l’affaiblissement de la Russie.
Mais la conclusion des analystes chinois est très révélatrice de la vision du leadership et du peuple de Chine vis-à-vis de la Russie, constituant par la même occasion un élément de réponse à ceux qui doutent quant au long-terme de l’alliance sino-russe, y compris en Occident : « Nous ne pensons pas que la Russie puisse être vaincue par les États-Unis et l’Occident. La Russie a une résilience et une endurance que les Occidentaux ne peuvent même pas imaginer. Ce pays est sophistiqué en diplomatie et dans la compétition ». En ajoutant : « Depuis l’épidémie du Covid-19, la Russie n’a pas connu des difficultés plus importantes que le monde occidental. Et si les États-Unis et l’Occident cherchent à lancer maintenant des troubles politiques, le temps et la chance ne seront pas de leur côté ».
Pour le Global Times : « les USA et les pays occidentaux poursuivront leurs interférences ». Et c’est pourquoi selon le média chinois il est très important pour les pays non-occidentaux de ne pas leur laisser de telles possibilités. Et de conclure : laissons le temps passer. Et on verra alors qui aura plus à faire au chaos – les principales puissances en développement, ou les États-Unis et l’Occident.
source : http://www.observateurcontinental.fr/
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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