par Karine Bechet-Golovko.
L’Ukraine, coincée au fond de son impasse géopolitique, refuse le vaccin russe contre le Covid, parce que russe, donc « ennemi », et attend, attend, attend, le vaccin occidental, puisque « démocratique », le tout sur fond d’un système de santé de facto privatisé après le Maïdan et défaillant. Comme avec le gaz, les mêmes causes produisent les mêmes effets : quand un pays perd sa souveraineté, il devient un instrument dans un jeu qui le dépasse. Qui va respecter un pion ? L’OMS peut faire un peu la charité, l’UE est dépassée même à l’intérieur et la Russie regarde ce triste spectacle de sociétés vidées de leur sens, emprisonnées dans des allégeances destructrices, pendant qu’elle sort petit à petit de cette crise politique globale.
L’Ukraine illustre parfaitement la géopolitique du vaccin dont nous parlions ici. Zelensky a rejeté avec moult gesticulations l’idée même d’enregistrer le vaccin russe contre le Covid : parce qu’il est russe et que la Russie est considérée par l’Ukraine post-Maïdan comme un ennemi. Mais il y a officiellement une pandémie et le système ukrainien de santé, déjà laissé à l’abandon depuis la chute de l’Union soviétique, a été mis à mort par les réformes néolibérales commencées par le premier gouvernement « globaliste », sous l’égide (et selon les instructions) des organismes internationaux.
L’Ukraine a donc commandé des vaccins en Chine et elle attend. Elle s’est adressée à l’OMS pour pouvoir bénéficier du programme Covax, mis en place pour les pays pauvres (qui ne visaient pas particulièrement des pays européens), et elle attend. Elle a prié l’UE de venir en aide aux pays du Partenariat oriental … et elle attend.
L’on est obligé de se poser la question : soit Zelensky ne croit pas au Covid et il ne fait que se déplacer comme il lui est indiqué sur l’échiquier géopolitique, soit il y croît et prend la population de son pays en otage d’intérêts extérieurs. Dans les deux cas, cela ressort de la haute trahison. Car un président doit garantir l’intérêt public et non pas vendre le pays dont il a la charge.
L’Ukraine a fait tellement d’efforts, elle a tout sacrifié – son passé, son avenir, sa culture, son histoire, elle s’estime en droit de voir tous ses sacrifices rétribués.
« Cette vaccination est étroitement liée à l’Europe. On a très peur d’être rejetés du club des pays civilisés et d’être considérés comme une nation du tiers-monde si on n’est pas vaccinés, alors qu’on a fait beaucoup de réformes ces dernières années », explique Tetyana Ogarkova, coordinatrice du département international de l’ONG Ukraine Crisis Media Center.
C’est terrible de voir ce qui peut arriver à un pays lorsqu’il a perdu sa souveraineté, lorsqu’il s’est prostitué. Mais que peut-on reprocher à l’Ukraine, quand on apprend que l’Institut Pasteur abandonne la mise au point d’un vaccin français, alors que la dimension géopolitique de cette crise a largement dépassé les enjeux sanitaires ?
source : http://russiepolitics.blogspot.com
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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