Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) est très inquiet par les données révélées aujourd’hui par le Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). La SCHL rapporte une augmentation des loyers de 6% en 2020 dans la province du Québec, soit bien au-delà de l’inflation et des estimations moyennes du Tribunal administratif du logement.
En raison de la flambée des loyers qui sévit présentement au Québec, les logements disponibles demeurent inaccessibles pour de nombreux locataires. La crise du logement est loin d’être réglée et il est fort à parier que la demande de logements augmentera rapidement une fois la pandémie terminée. Pour ces raisons, le RCLALQ réclame l’intervention immédiate de la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, pour que soit instauré un gel des loyers.
Des logements disponibles, mais à quel prix ?
La SCHL dévoile aujourd’hui que le taux d’inoccupation des logements locatifs est de 2,5% pour la province de Québec, comparativement à 1,8% l’an passé. La province est donc toujours sous le seuil d’équilibre de 3%, ce qui rend la recherche de logements difficile. Seules deux régions métropolitaines de recensement (RMR) ont aussi vu leur taux d’inoccupation augmenté en 2020 : 2,7% pour Montréal et 2,7% pour Québec. Nuance importante apportée par la SCHL, le taux d’inoccupation pour les logements dits abordables sont toujours très faibles dans la région de Montréal, soit de 1,6%.
Pendant ce temps, la RMR de Gatineau voit sont taux d’inoccupation stagné à 1,6% alors qu’il y sévit une grave crise du logement, et que la RMR de Saguenay voit son taux diminué à 2,8% et que les taux de Sherbrooke et Trois-Rivières sont dangereusement bas, à 1,3%. Plusieurs municipalités ont également des taux d’inoccupation extrêmement faibles :
Concernant les grands logements qui peuvent accueillir des familles, il est fort inquiétant de constater que les taux d’inoccupation sont toujours aussi faibles. « Il sera toujours aussi difficile pour les grands ménages de se trouver un logement adéquat, et la discrimination continuera de frapper durement les familles qui sont à la recherche d’un logement abordable », affirme le porte-parole du RCLALQ.
De son côté, le prix des loyers continue d’exploser. D’après l’enquête de la SCHL, le loyer moyen a augmenté de 6% au Québec, s’établissant à 844$. Ces augmentations de loyer font très mal aux locataires à faible et modeste revenu. Pour les 195 000 ménages locataires qui accordent plus de 50% de leur revenu au paiement du loyer, ces hausses signifient trop souvent de devoir couper dans leurs autres besoins de base. Le RCLALQ rappelle par ailleurs que les prix moyens révélés par la SCHL ne sont pas représentatifs du loyer moyen mis en location. Selon une importante étude effectuée par le Regroupement au printemps 2020, les logements à louer sur la plateforme Kijiji sont en moyenne 30% plus chers que les coûts révélés par la SCHL. Le prix moyen d’un logement à louer de 2 chambres à coucher est de 1032$ par mois au Québec, tandis qu’il est de presque 1300$ pour les logements de 3 chambres et plus.
Le RCLALQ réclame l’intervention de toute urgence de la ministre Andrée Laforest. Un gel des loyers doit être instauré rapidement, mais ultimement la ministre doit mettre en place un contrôle obligatoire des loyers ainsi qu’un registre des loyers pour que les locataires puissent se loger convenablement. Le RCLALQ continuera d’interpeller le gouvernement du Québec dans le cadre de sa campagne « Les loyers explosent : Un contrôle s’impose ».
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