par Franck Buleux.
Voici quelques semaines, un débat semblait s’ouvrir entre les partisans de la vaccination contre la Covid-19 et ses opposants. Ce sujet n’est pas nouveau, y compris sur « le pays de Pasteur » (expression traditionnelle pour rendre le débat désuet, voire incongru) : il y a toujours eu des mouvements sceptiques au tout-vaccin, souvent proches d’ailleurs des mouvements écologiques et alternatifs. Aussi, avant la mise à l’encan du complotisme, notion récente qui permet l’élargissement du rejet politique (le fameux « cordon sanitaire » entre les « démocrates » et les « autres ») au-delà de la traditionnelle extrême droite qu’il convient de combattre.
Le « quatrième pouvoir », celui des médias, s’est, en effet, aperçu que les thèses dissidentes au Pouvoir en place pouvaient émaner d’autres systèmes de valeur et qu’il pouvait apparaître démagogique de vilipender des thèses en les qualifiant « d’ultra droite » alors qu’elles pouvaient émaner d’autres sources, parfois opposées. Certes, le Pouvoir médiatique ajoutera mécaniquement et systématiquement, « thèses reprises par l’extrême droite », permettant ainsi la mise en place de la reductio ad hitlerum de toute idée qui serait susceptible de remettre en cause la doxa progressiste qu’il convient de promouvoir, de développer voire d’instituer comme unicité de la pensée, laissant aux marginaux politiques le soin de défendre l’antithèse. La marginalité politique entraînant inexorablement la marginalité sociale, chacun comprendra la gravité de ne pas être dans les idéaux promus par le système. Le passeport vaccinal est la conséquence de cette extrémité politique : un droit pour les uns, ceux qui suivent et comprennent (l’élite) et l’absence de droit, si ce n’est celui du confinement (et encore, avec la « jurisprudence trumpiste », l’accès limité aux réseaux sociaux) pour les autres.
Le débat entre les tenants du tout-vaccin et les autres, les marginaux politiques, pourtant longtemps largement majoritaires dans les enquêtes d’opinion a donc été esquivé par les médias, non pas aux ordres du système mais mieux encore, qui précèdent l’exécutif dans ce qui doit être fait et dit.
Ainsi, dans les médias, vous constaterez que l’opposition au gouvernement se mue en déclarations mettant au défi les Français de faire plus que les injonctions venues des élus de 2017.
Si un auditeur, un téléspectateur tente d’apporter un contredit à la politique vaccinale, il lui est automatiquement et systématiquement suggéré la proposition suivante : vous voulez dire que le gouvernement ne met pas en place suffisamment de moyens pour que tout le monde (et la liberté vaccinale ?) soit vacciné avant l’été 2021 ? Et que voulez-vous que réponde l’impétrant qui manie difficilement la langue médiatique ? Il approuve, pensant déstabiliser le gouvernement alors que le journaliste (sic) l’entraîne dans une politique vaccinale pour tous.
L’opposant se voit piéger par une implacable dialectique : vous avez raison de critiquer le gouvernement (phénomène de validation qui permet de détendre l’interlocuteur) car il ne met pas en place la politique sanitaire efficiente nécessaire…
Aussi, le débat est déplacé du choix entre vaccin ou non à celui qui « oppose » le vaccin tout de suite et le vaccin pour demain (ce qui est, bien évidemment, une fausse opposition puisque le fait essentiel, la nécessité du vaccin, est validé). Comprenons-nous, l’opposant au gouvernement ne peut être que favorable à une vaccination plus rapide et générale, globale, « pour tous ».
L’opposant, ravi de s’opposer, tombe dans le piège : il passe d’une opposition de principe, celle qui entraîne un débat sur le fond, à une opposition de pure forme sur un débat biaisé sur la date de la vaccination, ce qui entraîne la proposition du ministre-docteur Véran dans son délire quasi-mystique, à base de schémas télévisés, de 70 millions de vaccinés en août 2021, alors qu’il avait été rappelé que cet acte médical ne serait pas une obligation. Un nouveau mensonge d’État ? Probablement, à moins que le ministre-docteur Véran ne connaisse pas le nombre de personnes résidant sur le territoire national, ce qui est toujours du domaine du possible. Peut-être compte-t-il aussi les clandestins, donc 4 millions de personnes si je compte bien.
Nous l’avons compris, la seule contestation possible est celle qui s’inscrit dans l’accélération du processus vaccinal, celle qui dit « encore », « plus vite » et « plus fort », vous ne pourrez contester l’exécutif qu’à cette condition, à défaut vous êtes complotiste, amateur et émetteur de Fakes News et faisant « le jeu de l’extrême droite ». La fin de la phrase précédente constitue l’extrême logique d’un système totalement à bout de souffle dont la survie tient à deux fils (épais) : celui des institutions dont le présidentialisme s’affirme encore et la propagande médiatique qui n’a rien à envier à celle de la Corée du Nord ou de la Chine communiste, pour rester dans les exemples contemporains.
Il n’est plus question de développer un contre-pouvoir mais de demander à ce pouvoir d’accélérer sa politique, lui permettant, in fine, de se conforter lui-même. Les médias pourront ainsi se targuer d’avoir eu raison de pousser le pouvoir vers plus de rigueur. Et si le pire advient, l’exécutif pourra toujours s’auto-satisfaire de sa modération. Dans ce renversement, on pourrait même arriver à penser que les opposants au vaccin soutiennent le pouvoir puisqu’il modère sa position vis-à-vis des « Robespierre du vaccin ». La propagande médiatique permet ce détournement de pensée : pour s’opposer aux partisans du tout-vaccin rapide, les antivaccins peuvent être amener à louer une politique de vaccination « en douceur ». Macron contre Véran ? Lorsque, dans une société, l’ancien ministre Jack Lang devient, par ses déclarations, le rempart ultime à la pédophilie, tout devient possible et incongru.
source : https://www.nice-provence.info/
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