Lapidation de saint Étienne, le protomartyr.
Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le 3e dimanche après l’Épiphanie) ― Photo (modifiée) : Notre Dame de Paris/Wikimedia Commons
Nous sommes tous, un jour ou l’autre, confrontés au problème du mal. S’il s’agit d’un mal qui afflige la société et y engendre le désordre, on le déplore, on le condamne, on réclame des autorités civiles que justice soit faite, que l’ordre soit rétabli. Mais s’il s’agit d’un mal qui nous afflige personnellement, comme une grave injustice par exemple, notre réaction naturelle est habituellement d’exiger réparation immédiate, sinon de nous venger, de répondre au mal par le mal, en appliquant la loi du Talion : « œil pour œil, dent pour dent ». Mais que résulte-t-il de cette attitude de stricte justice ? La plupart du temps, une haine réciproque qui s’envenime, une guerre froide toujours prête à éclater. La haine est incapable de construire la paix véritable. Du reste, elle ne peut rien construire de positif.
Par contre, la charité qui, dans la mesure où elle est vraie, dispose toujours au pardon des offenses, a pour effet immédiat d’éteindre le feu de la colère. Seul l’amour surnaturel du prochain. — amour prenant sa source dans la vive flamme d’amour du Cœur de Jésus — est capable d’apaiser totalement les réactions naturelles de colère, et de vaincre par le bien le mal qui nous a été fait. La charité authentique ne se lasse jamais de vouloir du bien au prochain. C’est précisément ce qui la définit. Aimer vraiment son prochain, c’est lui vouloir du bien, quel qu’il soit et en toutes occasions. Si mon prochain s’est comporté envers moi en ennemi, en salaud, s’il m’a fait gratuitement du mal, et que je lui réponds en lui voulant toujours du bien et en ne cessant de lui en faire plutôt qu’en me vengeant, j’ai remporté une grande victoire sur lui, et sans doute d’abord sur moi-même : la victoire de l’amour. J’ai vaincu le mal par le bien, au lieu d’étendre le règne du mal en me vengeant. Si je me venge, le mal que m’a fait mon ennemi entre d’une certaine façon dans mon cœur et m’enlève la paix. En pardonnant à mon prochain et en répondant au mal reçu de lui par le bien, je n’ai pas permis au mal d’entrer dans mon cœur, qui est devenu un foyer rayonnant d’amour, ne faisant plus qu’un avec le Cœur de Jésus. C’est la magnifique leçon que nous donne aujourd’hui saint Paul, qui nous assure que la sagesse chrétienne consiste à triompher en toutes circonstances du mal par le bien, en somme que l’amour est et sera toujours plus fort que la haine.
Faisons donc du bien à tous. Aimons en Jésus, dans une union intime à son Cœur, ceux qui nous haïssent. Avec Jésus, bénissons ceux qui nous maudissent. Que la colère et la vengeance soient à jamais bannies de nos cœurs !
O Jésus, grand Dieu d’amour, inspirez-moi votre esprit de douceur et de pardon, afin qu’imitant votre charité sans bornes, je participe à la glorieuse victoire de votre amour sur le mal !
J.-R.B.
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