Il n’y a pas plus éloquent pillage colonial par le prélèvement de nos taxes et le versement d’une subvention aux installations d’Esquimalt de 3 milliards de dollars en Colombie-Britannique que ce que viennent de « critiquer », sans s’insurger le moindrement contre le fédéralisme, nos deux marionnettes conservatrices de Chaudière Appalaches, Blaney et Gourde. Cela illustre bien ce qu’Ottawa représente pour le développement du Québec.
Encore aux dernières élections, Gérard Deltell, député conservateur, avouait aux journalistes « qu’on ne donne pas sa maison à construire à un entrepreneur en faillite » en parlant des Chantiers Davie pour justifier l’exclusion de ceux-ci du Plan de Construction Navale du Canada en 2011. Faut-il être servile à ce point pour « critiquer », sans s’en outrager, la manœuvre du Parti Libéral du Canada contre la Davie ?
Eux qui avaient déjà condamné à la faillite, au lieu de l’aider en 2011, le Chantier Davie, voilà que les Conservateurs ne peuvent vraiment plus que démontrer, par leur passivité outrée sur « l’injustice », la vacuité et la nuisance du fédéralisme pour le Québec. Est-il meilleure démonstration que nous pouvons faire de nos taxes un levier de développement économique autrement plus efficace en étant indépendant que ce que le Canada nous réserve comme sabotage de notre industrie et comme condamnation de nos ouvriers au chômage ? Est-il vraiment plus éloquent que tous les plaidoyers indépendantistes, cette dernière traitrise des fédéralistes envers notre industrie navale ?
Qu’est-ce que Legault va faire pour obtenir le Diefenbaker à la suite de cette ponction de nos taxes pour créer et favoriser la concurrence de notre industrie par Ottawa ? Va-t-il en appeler à une « réforme constitutionnelle » pour obtenir une juste part du Plan de Construction navale que les Libéraux, par calcul électoraliste, viennent de concéder à un futur concurrent des Chantiers de Lévis. Quel libéral pourra se présenter au Québec et parler d’un système fédéral équitable quand ils s’accordent comme larrons en foire pour nous dépouiller littéralement de nos argents et contribuer à écraser les 50 % de la capacité de l’industrie navale canadienne située au Québec ?
De quoi le Canada peut-il être fier de soumettre notre industrie à pareil traitement ? Les Libéraux ont gratifié le Chantier Davie de discours hypocrites d’éloges et en faveur de l’importance qu’il avait pour eux, mais ils viennent d’enfoncer le clou dans le cercueil de l’attribution de la construction du Diefenbaker à ce chantier en avantageant un concurrent d’une subvention de 3 milliards de dollars et en laissant en plan un fleuron de l’industrie québécoise.
Ils nous font patienter habilement tout en poignardant dans le dos les 2,000 ouvriers qui attendent d’Ottawa la réalisation de vaines promesses qu’on lance sans se soucier des espoirs déçus qu’elles suscitent. Quel rappel douloureux de ce qu’est la Canada comme pays impérialiste sans cœur pour le Québec et quel nouvel apprentissage de notre condition de subalternes dans ce pays que ce nouveau coup foiré contre la nation entière.
Si Legault entretient encore quelconque illusion sur le Canada, son impuissance à obtenir le Diefenbaker devrait le convaincre, non pas d‘obtenir un rapport unique d’impôt, mais de rapatrier au complet les sommes qu’Ottawa consacre à notre sous-développement.
La « juste part », nous ne devons pas seulement la réclamer, mais nous arranger pour l’obtenir en créant immédiatement les conditions d’un vote majoritaire des indépendantistes à l’Assemblée Nationale pour proclamer l’indépendance en annonçant que la prochaine élection nationale conduira à une élection référendaire. En collaboration avec le Bloc Québécois, les prochaines fédérales devraient être consacrée à la promotion d’une indépendance de ce pays qui nous pillent sans vergogne en nous taxant pour nous réduire ensuite à une pauvreté dont nous serions capables nous-mêmes de nous extirper sans cette domination impériale qui n’a de cesse de nous humilier et de nous oppresser.
Les prochaines élections canadiennes et nationales doivent constituer ce bond en avant du Québec vers son émancipation derrière sa classe ouvrière qui mérite plus que jamais ce front uni national qui s’est mis en place pour obtenir une juste part du Plan de Construction Navale que le Canada nous refuse pour se concentrer sur un développement qui nous écrasera sous une concurrence déloyale créée à même notre propre richesse collective.
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