Covid-19 en Hongrie. György Gődény (Parti de la vie normale) : « Les virus ont existé, existent et continueront à exister, l’humanité a toujours dû coexister avec eux »

Covid-19 en Hongrie. György Gődény (Parti de la vie normale) : « Les virus ont existé, existent et continueront à exister, l’humanité a toujours dû coexister avec eux »

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Source : Breizh-info.com – 21 janvier 2021 https://www.breizh-info.com/2021/01/21/157626/gyorgy-godeny-hongrie-covid-virus-humanite/

György Gődény est un personnage atypique par bien des aspects en Hongrie. Ce pharmacien de Nyíregyháza, une ville de l’est du pays, est devenu au cours de l’année 2020 une figure publique en Hongrie de l’opposition aux mesures liberticides prises au nom du Covid. Ses détracteurs le qualifient souvent même parfois de « négationniste du virus » (en hongrois : vírustagadó).

La presse hongroise rapporte par ailleurs que ses proches viennent de fonder un nouveau parti politique, le « Parti de la vie normale » (Normális Élet Pártja), dont nombre redoutent que s’il se lance aux prochaines élections législatives il pourrait entrer au Parlement hongrois.

Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

György Gődény : György (George) Gődény, 56 ans, docteur en pharmacie. Je suis membre de la Société Hongroise de Recherche sur les Radicaux Libres (Magyar Szabadgyök-Kutató Társaság), et l’un des fondateurs du mouvement de la société civile qui s’est intitulé Médecins pour la Lucidité (Orvosok a Tisztánlátásért). La santé est ma vocation, ma vie est consacrée au mouvement, le sport est ma passion. Je suis marié, père de famille ; mon épouse est économiste de formation, et travaille actuellement dans le domaine du fitness. Nous avons quatre enfants et quatre petits-enfants.

Breizh-info.com : Pourquoi vous opposez-vous à la politique « sanitaire » du gouvernement hongrois ?

György Gődény : Ma position concernant la situation actuelle est fondée sur le principe selon lequel la Hongrie est aujourd’hui une démocratie en état de droit. De ce fait, j’ai non seulement le droit, mais aussi l’obligation de formuler des hypothèses, des objections et des critiques – à condition qu’elles reposent sur un fondement scientifique – à l’encontre de mesures qui imposent au pays, à sa population et à son économie, et même à notre existence tout entière, des dommages absurdes.

Le gouvernement – bien qu’il ait déjà disposé pour cela de bien assez de temps – n’a pas tiré la leçon des erreurs commises lors de phases précédentes de sa gestion de l’épidémie, bien au contraire : cédant aux pressions brutales de son opposition, il a imposé des restrictions supplémentaires et, rendant ces restrictions de liberté pratiquement permanentes, a placé la population dans une impasse encore plus complète. Une fois que nous l’avons compris, nous nous sommes employés à organiser et à unifier les partisans des approches alternatives ; c’est ainsi qu’à mon initiative et à celle des médecins praticiens József Tamási et Alfréd Pócs a été créé le mouvement de la société civile dit Médecins, Chercheurs et Professionnels de la santé pour la Lucidité, lequel a par la suite été rejoint par le docteur Gábor Lenkei, un médecin connu depuis longtemps pour ses critiques à l’encontre du lobby pharmaceutique.

La première initiative de ce mouvement a été d’organiser, en août 2020 – profitant des quelques semaines de détente que nous accordait le gouvernement – une conférence scientifique internationale à Budapest. Outre les contributeurs hongrois, des spécialistes de santé allemands, autrichiens, suisses, italiens et russes, versés en épidémiologie, microbiologie et infectiologie, ont exprimé des positions basées sur des résultats de recherche et d’examens, et conduisant à déclarer absurdes les méthodes de gestion de l’épidémie actuellement employées. Cette conférence a pu être suivie d’une part sur place, d’autre part aussi sur Internet, en direct, avec le concours d’interprètes trilingues pratiquant la traduction simultanée. Les exposés ont porté sur les questions entourant le port du masque, la fiabilité des tests, les confinements et les vaccins qui étaient alors en cours de mise au point, mais aussi sur le rôle joué par les médias dans l’entretien d’une panique irraisonnée. Cette conférence, ainsi que la manifestation que nous avons organisée le 11 septembre 2020 – elle aussi consacrée à critiquer la méthode de gestion épidémique adoptée, et qui a attiré pas mal de monde – ont suscité des échos très positifs, qui nous ont confirmé dans l’idée qu’il fallait continuer ce travail. C’est ainsi qu’à la fin de l’année dernière, nous avons publié la traduction hongroise du livre du professeur Sucharit Bhakdi, intitulé Covid, fausse alerte, lequel, à un niveau scientifique, mais dans un langage compréhensible pour le profane, présente les arguments d’un professionnel contre les abus qui ont été commis en matière de gestion d’épidémie. En décembre, enfin, a eu lieu la sortie du livre que j’ai cosigné avec István Nemere, intitulé COVID-19 – Titkok, tévedések, tanulságok (« Covid19 – Secrets, erreurs, leçons à retenir »). Dans ce livre, nous présentons les deux faces de la médaille : d’une part, l’avalanche de comptes-rendus paniquards qu’ont déversée sur nous les médias de grand chemin ; d’autre part, les points de vue scientifiques alternatifs.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui fait que la Hongrie a choisi de s’aligner sur l’Union Européenne concernant la politique « sanitaire » liée au Covid ?

Aujourd’hui, il est très difficile d’y voir clair dans ce délire mondial. Ce dont on est certain, c’est que ni les tests, ni les restrictions de libertés dont ils fournissent le prétexte n’ont d’influence sur la gestion effective de l’épidémie, et semblent plutôt constituer des instruments mis au service de la création d’un nouvel ordre mondial.

Au début de ce processus, j’arrivais encore à me montrer compréhensif à l’encontre de mesures prises à la hâte par un gouvernement aux abois, et je pensais que mon rôle consistait avant tout à m’efforcer d’informer mes concitoyens, et de tempérer la panique créée – dans des proportions inédites jusque là – par les médias. C’est pourquoi j’ai réalisé deux films de vulgarisation scientifique, dont le public sur mes chaînes YouTube et Facebook a totalisé plusieurs millions d’internautes. Malheureusement, j’ai dû me rendre à l’évidence : les semaines, puis les mois, ont beau eu passer, les mesures restaient tout aussi dépourvues de logique et impropres à une véritable gestion épidémique – pour ne rien dire du fait que la situation hongroise ne les justifiait en rien. De temps en temps, on avait l’impression que le gouvernement allait essayer d’assouplir un peu ses mesures injustifiées, dans la mesure où on voyait mal comment un effondrement économique total pourrait servir ses intérêts – étant donné que, d’ici aux prochaines élections [qui sont prévues au printemps 2022], il était d’ores et déjà certain qu’il ne parviendrait jamais à réparer complètement les conséquences des dommages qu’il avait déjà infligés à la société. Et là, de nouvelles restrictions ont été annoncées, si bien que, pour un observateur extérieur, il est devenu très difficile de déterminer quel facteur restreignait le plus la marge de manœuvre du gouvernement : la « folie covidienne » de l’opposition réclamant sans arrêt des mesures encore plus rigoureuses, ou les pressions économiques et politiques exercées par Bruxelles. Il se peut aussi que ces deux phénomènes, en réalité, n’en fassent qu’un.

Même au bout de trente ans, il reste difficile d’établir si la révolte de jeunesse de Viktor Orbán et du premier Fidesz [le parti de Viktor Orbán], si leurs critiques à l’encontre du système étaient sincères, ou si c’était simplement le moyen le plus efficace qu’ils aient alors trouvé en vue d’entrer dans l’arène politique et d’y étendre leur domaine. Il est difficile d’établir si son bras de fer continuel avec Bruxelles est inspiré par les dernières flammes de cette rébellion peut-être pas encore tout à fait éteinte, ou est simplement imposé par le combat que nous menons pour la survie de notre nation – et qui peut parfois sembler désespéré. J’ai l’impression que c’est une sorte de funambulisme qui requiert non seulement tout le courage, toute l’adresse et toute la détermination de l’artiste, mais aussi une ruse et une patience hors du commun.

Breizh-info.com : Vous avez fait l’objet d’une perquisition par la police et une procédure judiciaire est en cours : pour quels motifs ?

György Gődény : Tout a commencé par une question écrite adressée au Procureur général par Olivio Kocsis-Cake, député du [petit parti de gauche écologiste] Párbeszéd (« Dialogue ») – un texte dans lequel il me décrit comme « le plus tristement célèbre des propagandistes qui nient l’existence du virus », en demandant à ce que des mesures soient prises à mon encontre. Péter Polt [procureur général de Hongrie] a jugé que les questions du député constituaient une plainte, ce qui fait qu’une enquête a été lancée. Les chefs d’accusation sont : incitation à la haine et colportage de fausses nouvelles – deux délits que j’aurais commis à travers les textes que je publie régulièrement sur mon site personnel (www.doktorgodeny.hu) et diffuse ensuite sur Facebook.

Du point de vue des autorités, le problème vient de la « propagande virale » que j’expose dans mon article intitulé « La liberté de choix » (A választás szabadsága), et d’expressions comme « instrument de protection nuisant à la santé ». Depuis le tout début de l’hystérie covidienne, dans de nombreux textes et de nombreuses vidéos, j’ai exprimé des réserves concernant le port obligatoire du masque, la propagande paniquarde effrénée des médias, le manque d’unification des procédures de test, la précipitation absurde qui a marqué le développement des vaccins, et j’ai critiqué toutes les mesures dépourvues de sens, mais seules ces deux critiques ont amené les autorités à voir rouge. D’après mes avocats, ces soupçons sont dénués de fondement, dans la mesure où j’ai étayé mes affirmations par les résultats d’études internationales, et par les prises de position publiées par des médecins, des épidémiologistes, des infectiologues et des microbiologistes reconnus dans leur domaine. Après ma mise en garde-à-vue, à la surprise générale (y compris pour moi), même des médias d’opposition ont pris ma défense, accusant le gouvernement d’une restriction drastique de la liberté d’expression et d’opinion, tout en surnommant « parti gendarme » ou « formation post-staliniste » le parti du député à l’origine de la plainte. Pour citer leur constat : « le gouvernement et l’opposition ont réussi à se mettre d’accord pour faire arrêter un citoyen parce qu’il faisait usage de sa liberté d’expression. »

Breizh-info.com : Quelles solutions préconisez-vous en Hongrie ?

György Gődény : Il faut se rendre à l’évidence : face à l’épidémie de coronavirus et aux deux millions de décès qu’on lui attribue, nous avons adopté une approche bien trop étroite. Nous considérons la situation sanitaire actuelle comme si sa seule et unique cause était une maladie infectieuse. Du coup, nous concentrons tous nos efforts sur des tentatives d’empêcher la transmission du virus, la diffusion du facteur pathogène.

La « science » des épidémiologistes qui guident – entre autres – l’action des gouvernements applique à la situation de crise sanitaire actuelle une pensée datée : celle qu’on appliquait jadis à la peste, ou, encore de nos jours, aux épidémies de type Ebola.

Or, ce que nous avons appris jusqu’ici nous montre que l’histoire du COVID-19 n’est pas aussi simple : la situation semble plutôt caractérisée par l’interaction de comorbidités non-contagieuses (NCD) et d’une maladie contagieuse – en l’occurrence : le syndrome respiratoire aigu grave provoqué par le SARS-CoV-2.

De ce point de vue, on ne peut absolument pas considérer l’épidémie de COVID-19 comme une pandémie. On pourrait plutôt parler d’une « syndémie », c’est-à-dire d’une vague de pathologies causées par l’interaction, la synergie de maladies non-contagieuses et d’une maladie contagieuse, qui renforcent mutuellement leurs effets. Comme l’analyse des données hongroises le montre – une analyse confirmée par les autorités sanitaires d’État ! –, les décès qu’on peut attribuer exclusivement au coronavirus représentent à peine 3% de la mortalité totale. Aux États-Unis, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), lui aussi, parle de 6%.

Par conséquent, je pense que notre tâche la plus importante serait de protéger les patients âgés et/ou souffrant de plusieurs maladies chroniques, et, à plus long terme, de favoriser l’amélioration de l’état de santé de la population tout entière, en vue de laquelle il serait nécessaire que le gouvernement fasse siennes les nombreuses propositions scientifiquement fondées qui ont déjà vu le jour. Il faut ramener le système de santé à la normale, de façon à pouvoir, dans des délais raisonnables, réduire au minimum la file d’attente des opérations à effectuer. Quant aux restrictions affectant les couches les moins à risque de la population, elles doivent être supprimées le plus vite possible ; il faut aussi mettre tous les instruments disponibles au service du redressement de l’économie.

Breizh-info.com : Comment expliquez-vous que, dans le monde entier, l’on assiste à une course aux mesures les plus contraignantes et les plus liberticides sur la question du Covid et de ses conséquences ?

György Gődény : Tout individu capable de réflexion sait pertinemment que les virus ont existé, existent et continueront à exister, que l’humanité a toujours dû coexister avec eux – mais cette simple vérité semble aujourd’hui avoir été occultée. En réalité, le virus et l’épidémie ne sont qu’un instrument, permettant une transformation du système-monde.

Il faut ouvrir les yeux, et comprendre enfin que ce que nous combattons, ce n’est pas un virus. Contre les virus, nous avons déjà livré bien des combats, gagné bien des batailles. L’humanité a déjà vaincu des épidémies bien plus sérieuses – de ce point de vue, donc, nous n’avons rien à craindre. Ce coronavirus dit SARS-CoV-2 nous donne du fil à retordre, mais cela fait des siècles que d’autres micro-organismes à l’origine de maladies respiratoires lancent leurs défis à la science médicale, et la science, s’appuyant sur la nature, résout ces problèmes.

Pour peu qu’on porte le regard un peu plus loin, on sent bien que le but final est probablement l’obtention d’un contrôle total et d’une domination absolue sur les hommes – un plan dans la réalisation duquel le pouvoir médiatique mondial joue un rôle de premier plan. Au service de ce plan, il utilisera toute narration susceptible d’influencer le public, permettant aux « planificateurs inexistants » de défendre le bien-fondé de leurs restrictions, la crédibilité de leurs mesures dénuées de logique et de sens.

Ces mesures prennent progressivement, pas à pas, possession de notre quotidien, et le mettent sens dessus dessous, en mettant fin à l’intimité de nos fêtes. Et nous, finalement, nous cédons à l’usure, nous nous laissons faire, beaucoup d’entre nous exigent presque ces mesures, et acceptent sans poser aucune question ces transformations contre-nature. Nous sommes soumis à une offensive totale, mondiale, qui a réussi à transformer radicalement, en peu de temps, la vie que nous considérions jusqu’à présent comme normale, ou relativement normale, de telle sorte qu’une partie significative des masses est désormais même disposée à accepter que cette situation devienne permanente, si bien que nos chances de l’inverser, ou du moins de trouver une solution à l’amiable, convergent peu à peu vers zéro.

Dans ce monde trouble dominé par un chaos d’un type inédit, dans lequel le pouvoir médiatique mondial exerce une domination totale sur la société, les appels à l’aide ne suffisent plus ! Il faut qu’on finisse par se réveiller, et qu’on comprenne qu’ils nous utilisent comme des instruments ; que, dans leur lutte contre la normalité, ils instrumentalisent notre désorientation, nos peurs et nos instincts primaires. Ils nous manipulent, et nous soumettent à un chantage : nous pourrions retourner à la normalité perdue, mais seulement sous certaines conditions. Pour l’instant, ces conditions sont le port du masque, les couvre-feux, le rituel absurde mais obligatoire du test, les plages horaires décalées en fonction des âges pour la fréquentation des commerces, les injections régulières de vaccins, tous les ans, tous les semestres, tous les trimestres, le passeport vaccinal, la distanciation dite sociale et les applications de traçage, l’enseignement en ligne, et bientôt les systèmes de reconnaissance faciale.

La véritable catastrophe survenue à l’occasion de cette épidémie virale, c’est la fragilisation et finalement l’éclatement complet du lien social, le règne de la méfiance, le soupçon s’infiltrant dans le quotidien – et dans tout cela, la menace existant dans le monde matériel n’est qu’un instrument entre les mains de ceux qui cherchent à approfondir les fractures sociales et à construire des systèmes totalitaires.

Le fin mot de l’histoire, c’est qu’on veut que l’arbre nous cache la forêt, qu’on distrait notre attention des causes, des événements et des buts véritables, en faisant en sorte que nous soyons trop occupés à nous adapter au nouveau système de règles artificielles régissant notre horizon existentiel.

C’est la phrase magique du prestidigitateur à son public : « Regardez bien mes mains, parce que je vais tricher ! » Et nous, nous savons que c’est une tromperie, et que notre regard devrait partir dans une autre direction.

Seulement, le temps de le comprendre, il s’avère que le lapin qu’il va sortir de son chapeau par les oreilles, c’est nous.

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR

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