par Oscar Fortin.
Nous parlons beaucoup des Nations unies, mais très peu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Une des causes reconnues des conflits entre « États » est l’interventionnisme. La Charte des droits, sanctionnées par les 175 pays, membres des Nations unies, condamne toutes ces formes d’interventionnisme et de ce qui en découle avec les sanctions et blocus économique.
« La Charte des Nations unies proclame de façon expresse le principe de la non-intervention aux paragraphes 4 et 7 de son article 2. Ces dispositions postulent respectivement la prohibition du recours à la force et la non-intervention dans les affaires intérieures des États ».
Cependant, la pratique internationale des dernières décennies se caractérise par un nombre croissant d’interventions armées, justifiées par des motifs d’humanité. Il s’agit le plus souvent d’interventions de type étatique.
Ces interventions sont-elles licites au regard de la Charte ?
« Seules les réactions armées, menées dans un cadre collectif, sous le contrôle du Conseil de Sécurité des N.U., principal responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationale et selon les termes du Chapitre VII sont permises par la Charte des N.U. ».
Dans le préambule à la Charte on y retrouve également ces déclarations :
• 6. Convaincues que la soumission des peuples à l’assujettissement, à la domination et à l’exploitation étrangers constitue l’un des plus grands obstacles à la promotion de la paix et de la sécurité internationales.
• 7. Convaincues que le principe de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples constitue une contribution importante au droit international contemporain et que son application effective est de la plus haute importance pour promouvoir des relations amicales entre les États fondées sur le respect du principe d’égalité souveraine,
Tout ceci pour dire que l’interventionnisme dans les affaires internes d’un autre État est tout simplement condamné par la Charte des droits. Il en va de même pour les sanctions qui sont autant de manières d’intervenir dans les affaires internes d’un autre État.
Que se passe-t-il dans le cas du Venezuela ?
Selon les intérêts recherchés, les réponses peuvent être multiples. Il n’y a pas de doute que l’arrivée de la révolution bolivarienne, en 1998, a bouleversé l’ordre des soi-disant ayants droits au pouvoir de l’État. Les oligarchies traditionnelles ne l’ont pas pris et en ces derniers, Washington, qui avait main mise sur l’État du Venezuela, s’en est vite fait des alliés pour mettre fin à une telle révolution, faisant du peuple, le pouvoir dominant, et du gouvernement, l’artisan d’un socialisme à visage humain, chrétien et anti-impérialiste.
Avril 2002 sera la première grande intervention ayant pour objectif de reprendre le contrôle de l’État. Soutenu par Washington, ce coup d’État avait réuni une partie de l’armée ainsi que les principaux représentants de l’Oligarchie nationale, accompagnés par le cardinal et un évêque de l’Époque.
Tout au long des années qui suivirent, l’objectif de mettre fin à cette révolution a donné lieu à bien des initiatives tant à l’interne qu’à l’externe. Leur plus grand défi est le peuple lui-même qui soutient majoritairement la révolution bolivarienne qui repose sur une Constitution, voulue et votée par ces derniers. Les élections se déroulent conformément aux dispositions de la Constitution et elles se déroulent dans le cadre d’une technologie qualifiée par l’ex-Président Carter comme une des meilleures au monde. De toutes ces élections la « révolution » en a perdu deux qu’il a aussitôt reconnues.
Il importe de rappeler que le Venezuela dispose d’une des plus importantes réserves de pétrole au monde, que ses mines d’or font rêver les prospecteurs d’or et les pays qui les accompagnent.
Il faut comprendre que derrière ces approches qui se présentent sous les dehors d’objectifs humanitaires et démocratiques, se cachent ces grands objectifs de reprise de contrôle de l’État vénézuélien et la prise en main de ses principales ressources.
Il faut comprendre que c’est dans un tel contexte que les États-Unis, maitre d’œuvre de la mise hors service de la révolution bolivarienne, sont la base de cet interventionnisme qui vise à épuiser le peuple et à le détourner de la révolution bolivarienne.
Toutes ces actions se réalisent à l’encontre de la Charte des Droits des Personnes et des Peuples des Nation Unies. Le Conseil de Sécurité n’y peut rien, l’empire dispose d’un pouvoir de force qui lui permet d’agir au-delà du droit international. Les alliés de Washington sont là pour accentuer les frappes et discréditer, autant que faire se peu, tout ce qui se fait au Venezuela. Il peut compter sur le Groupe de Lima auquel le Canada est associé, il peut également compter sur le Vatican et l’épiscopat vénézuélien. L’Union européenne et la Grande Bretagne sont également coopérant avec Washington.
On peut ajouter à tous ces derniers, les médias sur lesquels, le pouvoir de l’empire et de ses alliés agissent.
Selon la Charte des Droits des Nations unies, ils agissent à l’encontre de cette dernière en s’immisçant dans les affaires internes du Venezuela.
Il appartient aux N.U. et non à Washington et alliés, d’évaluer le gouvernement du Venezuela, dans l’exercice de la démocratie et du respect des droits de la personne et des peuples. Cette responsabilité incombe au Conseil de Sécurité des Nations unies.
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