Énergie-Est vient de renaître ! Quel sera son impact sur le Québec et le fédéralisme canadien ?
Tel qu’attendu, le nouveau président américain Joe Biden n’a pas perdu de temps pour révoquer le permis de TC Energy, mettant ainsi un nouveau coup d’arrêt au projet d’agrandissement de l’oléoduc Keystone XL au grand dam d’Ottawa et d’Edmonton, Jason Kenney allant jusqu’à appeler à l’imposition de sanctions économiques contre Washington.
Le successeur de Donald Trump avait déjà indiqué qu’il prévoyait annuler, dès le premier jour de sa présidence, l’autorisation permettant au projet d’aller de l’avant. Rappelons que l’oléoduc avait déjà été bloqué sous le règne du président Barak Obama en 2015, avant d’être relancé sous l’administration de Donald Trump.
Bien qu’attendue, la décision a déçu, tant dans l’Ouest qu’à Ottawa.
«Nous saluons l’engagement du président à lutter contre les changements climatiques, mais nous sommes déçus par sa décision à l’égard du projet Keystone XL», a déclaré le premier ministre Justin Trudeau.
«Les travailleurs de l’Alberta, de la Saskatchewan et de partout au Canada auront toujours notre soutien. Notre pays est le premier fournisseur d’énergie des États-Unis et, à ce titre, nous contribuons à la sécurité énergétique et à la compétitivité économique des États-Unis et nous soutenons des milliers d’emplois des deux côtés de la frontière», a poursuivi M. Trudeau, qui s’est malgré tout dit «impatient» de travailler avec le président Biden.
Les deux hommes auront d’ailleurs l’occasion de jaser de cet épineux dossier dès vendredi, alors que M. Trudeau deviendra le premier dirigeant étranger avec qui s’entretiendra le nouveau président, a indiqué la nouvelle directrice des communications de la Maison-Blanche, Jen Psaki.
Sanctions
Le premier ministre albertain Jason Kenney n’a pas mâché ses mots pour critiquer la décision de M. Biden, qu’il a qualifié de coup bas et d’insulte.
«Si le gouvernement américain refuse d’ouvrir la porte à un dialogue respectueux et constructif, alors il est clair que le gouvernement du Canada devra imposer des sanctions commerciales et économiques pour défendre les intérêts économiques vitaux de notre pays», a appelé M. Kenney en point de presse peu après l’annonce officielle de la révocation du permis de TC Energy.
Le premier ministre albertain, Jason Kenney
Selon lui, mettre fin au projet n’a pas de sens, à la fois sur les plans de l’économie et de l’environnement. Rappelons que l’Alberta a mis 1,5 milliard $ dans le projet, en plus d’une garantie de prêt de plus de 6 milliards $, ce qui signifie que l’Alberta Petroleum Marketing Commission, une société d’État provinciale, s’est engagée à assumer la dette de la construction du pipeline.
Les partisans de Keystone ont rappelé à plusieurs reprises, ces derniers jours, que le projet doit aussi générer d’importantes retombées pour les communautés que l’oléoduc traversera
Fin des travaux
Sentant venir la décision de l’administration Biden, TC Energy avait suspendu ses travaux de construction de son oléoduc, mercredi, quelques heures en avance.
«TC Energy révisera la décision, évaluera ses implications et considérera ses options. Cependant, en raison de la révocation attendue du permis présidentiel, l’avancement du projet sera suspendu», a-t-on fait savoir par communiqué mercredi matin.
«L’entreprise cessera de capitaliser les coûts, y compris les intérêts durant la construction, à compter du 20 janvier 2021 […] et évaluer la valeur comptable de son investissement dans le pipeline, déduction faite des recouvrements», a poursuivi le promoteur.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec