Pour être inouïe, elle l’est cette annonce du premier ministre syrien Hussein Arnous qui a fait part et pour la première fois depuis le début de la guerre de 2011 que sept pétroliers en route pour la Syrie avaient été piratés ces dernières semaines et que deux d’entre eux avaient été mêmes pris pour cible avant de prendre feu en mer Rouge.
Sans évoquer la partie qui serait à l’origine de ces attaques, le PM qui défendait son bilan devant l’Assemblée du peuple syrien, est revenu sur la double attaque contre les deux pétroliers syriens en mer Rouge « qui datent d’octobre 2020 », et qui ont « retardé leur arrivée de plus d’un mois, à la suite de quoi la raffinerie de Baniyas a arrêté sa production, entraînant une pénurie des dérivés pétroliers nécessaires pour répondre aux besoins du pays en essence et diesel ».
Plus d’un observateurs relève l’accent mis par M. Arnous sur le port stratégique de Baniyas qui abrite, comme chacun sait, les pipelines offshore et onshore syriens et qui se trouve effectivement être le port de déchargement du pétrole que l’Iran livre à la Syrie et ce, depuis bien longtemps et au grand mépris de Loi César et autres sanctions US anti syrienne.
Ces mêmes observateurs feraient aussi remarquer ce terme « mer Rouge » qui a fait son apparition dans le discours du responsable syrien alors même que de très rapides évolutions viennent de s’y produire ces derniers temps lesquelles ont culminé avec des frappes balistiques de la Résistance yéménite contre le port saoudien de Djeddah ou encore des mises en garde très claire lancée par cette même Résistance à l’adresse d’un Israël qui vient de découvrir soudain que Eilat est plus exposé que Tel-Aviv tant qu’il y a un Ansarallah en possession de superbe missiles comme Qods-2 ou encore des drones capables de mener des attaques synchroniques contre des cibles vitales israéliennes.
La suite du discours d’Arnous est d’ailleurs bien significative : « le gouvernement syrien continuera de répondre aux besoins du pays en dérivés pétroliers via diverses sources internes et externes malgré les fortes pressions auxquelles il est exposé ». Mais comment la Syrie compte éviter ce genre d’attaque dans une région (mer Roue) qui est le théâtre des agressions de l’axe US/Israël ?
Probablement de la même manière dont il tend à endiguer de plus en plus la contrebande du pétrole syrien de Deir ez-Zor ou de Hassaké par voie terrestre à savoir la réactivation de la Résistance. Alors même que les États-Unis continuent à héliporter à al-Tanf les terroristes daechistes à partir des prisons contrôlées par les FDS dans le nord est syrien et ce, à l’effet de les envoyer à contrer tant bien que mal l’armée syrienne et ses alliés à Homs ou encore à repousser l’armée tribale et ses attaques aux roquettes et aux missiles croissantes visant les convois miliraires US et leurs camions citernes bourrés de pétrole de contrebande, ils auraient désormais aussi à affaire en mer Rouge avec la Résistance. Ansarallah hésitera-t-il à assurer la sécurité des pétroliers syriens ? Bien sûr que non surtout si ces pétroliers sont harcelés par les USA ou encore par leurs alliés golfiens ou israéliens qui occupent Socotra déjà et bientôt Mion tous deux situés non loin du détroit de Bab el-Mandeb.
Les Émirats Arabes Unis et Israël coopèrent en effet pour mettre sur pied une base d’espionnage sur l’île yéménite de Socotra et on sait parfaitement qu’ils le font dans le stricte objectif de compromettre le trafic du pétrole iranien à partir du golfe persique. Socotra, on le sait, est une archipel stratégique située à proximité des principales routes de navigation entre les États de l’océan Indien en Asie de l’Est et les autres continents.
Le site qu’Abou Dhabi a commencé à ériger à l’intention de Tel-Aviv lui permet d’espionner Ansarallah et les activités navales de l’Iran, voire le trafic maritime et aérien dans la région sud de la mer Rouge. Il serait donc parfaitement fondé que ce site se trouve en ligne de mire de la Résistance surtout quand il sert de plate de forme d’attaque contre les pétroliers syriens.
« Ces évolutions arrivent dans un contexte très particulier où l’Iran va de manœuvres militaires en manœuvres militaires et où les forces navales iranienne s’activent en mer Rouge et y lancent une patrouille régulière. Il y a quelques jours, l’armée iranienne a annoncé avoir envoyé son plus grand bâtiment de guerre Makran en mer Rouge juste au début d’une série de manœuvres militaires navales et terrestres, avec en toile de fond des tirs des missiles balistiques antinavire avec une portée de 1 800 kilomètres. Selon Fox News, l’un de ces engins que l’Iran a tiré depuis les déserts du centre contre le nord de l’océan Indien se serait échoué en mer à 80 miles du groupe aéronaval USS Nimitz. Tout ceci ne pourrait être sans rapport avec la sécurisation du corridor maritime anti sanction que l’Iran a ouvert en mai en direction de Caraïbes et par où il a fait transiter et sans que l’US Navy puisse lever le petit doigt le pétrole iranien au Venezuela. Le Makran dont la mission pourrait consister désormais à en découdre avec les pirates de mer américains ou israéliens en mer Rouge et à assurer le tronçon méditerranéenne de ce vaste corridor maritime anti sanction.
Il s’agit après tout d’un navire de guerre d’une capacité de 121 000 tonnes mesurant 228 mètres de long, 42 mètres de large et 21,5 mètres de haut et qui est censé soutenir les navires de combat de la flotte, et qui peut voyager pendant près de trois ans sans amarrage et transporter du matériel de collecte et de traitement d’informations. Un navire logistique qui transporte 7 hélicoptères, une variété de drones et de missiles anti navire.
Newsweek a diffusé cette semaine des images de « drones kamikazes » iraniens, Shahed-136, déployés dans le nord du Yémen que contrôlent les Houthis, en estimant que ce sont là des armes qui pourraient viser « les cargos et les pétroliers israéliens » voire les ports israéliens puisqu’il s’agit d’engin d’une portée effective de 2 000 à 2 200 km : « les bases d’Israël, d’Arabie Saoudite et des États-Unis sont bien à leur portée ». Mais Newsweek a tort de croire que Ansarallah ou encore Makran et Cie resteront les bras croisés à ce que les pétroliers syriens soient harcelés, attaqués ou saisis et que le peuple syrien crève de pénurie de carburant et ce, alors même que l’Axe de la Résistance vient d’annoncer un pacte militaire et sécuritaire. En attendant, une toute dernière information fait état d’un début de retrait des Émirats du port stratégique de Mocha avec armes, troupes et munitions. C’est un retrait fatal pour le gouvernement fantoche d’Aden et un prélude à un élargissement des capacités militaires d’Ansarallah au sud du Yémen contre l’axe US/Riyad/Tel-Aviv.
source : https://parstoday.com
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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