On doit évidemment s’inquiéter du recul de la liberté sur les campus universitaires.
Des étudiants annulent des conférences, harcèlent des professeurs, ruinent des carrières, parce qu’un mot qui les dérange a été prononcé, parce qu’une pensée qu’ils n’aiment pas a été émise.
Les exemples sont maintenant innombrables.
Ces nouveaux censeurs ont trois obsessions : la race, la religion et le genre.
Pouvoir
À l’extérieur du monde universitaire, on s’imagine que ces dérives sont uniquement le fait d’étudiants fanatisés qui se calmeront en vieillissant.
Ce qu’on ne voit pas assez de l’extérieur, c’est à quel point l’idéologie de cette nouvelle gauche racialiste pénètre au sein de l’administration et des corps professoraux.
Cette idéologie woke, qui se voulait contestatrice à l’origine, s’installe au pouvoir et devient la nouvelle orthodoxie.
Toutes les universités se dotent maintenant de responsables et de politiques pour traquer ce racisme supposément virulent sur nos campus.
Les gens que l’on nomme à ces fonctions sont souvent des diplômés en études raciales ou de genre.
Cela donne ce que ça donne : on réécrit les critères d’embauche, on impose au personnel des séances de « sensibilisation », etc.
Terminée l’époque où l’on pouvait avoir des discussions musclées sur ces sujets.
Un collègue de l’Université d’Ottawa me fait parvenir un affichage pour un poste de professeur.
Il se lit ainsi :
« L’Institut d’études féministes et de genre de l’Université d’Ottawa, située sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple Anishinabé-Algonquin, désire pourvoir un (1) poste régulier de professeur ou de professeure menant à la permanence en études afroféministes. Les candidatures de personnes qui travaillent dans une optique intersectionnelle sur l’islamophobie et le racisme anti-noir, les solidarités entre personnes noires et autochtones, les féminismes transnationaux, les méthodologies et pratiques des femmes noires, les études queer ou trans noires et/ou l’histoire et les impacts de l’esclavage en contextes francophones sont particulièrement bienvenues ».
On peut rire, mais ce n’est pas drôle.
Voyez tout ce qui est dit explicitement et implicitement dans ces phrases.
« Optique intersectionnelle » est du jargon pour dire qu’on s’intéresse aux gens qui subissent plusieurs discriminations en même temps.
Si la victime est à la fois noire, femme et lesbienne, elle souffrira particulièrement.
On veut donc une prof qui s’intéressera essentiellement à ces gens qui cochent toutes les cases de la souffrance en même temps.
Le seul racisme concevable est celui envers les Noirs.
L’islamophobie est présentée comme un concept suffisamment sérieux pour servir à caractériser le champ d’études de la personne recherchée.
En gros, on veut une spécialiste en « victimologie ».
Prix
Jusqu’ici, des facultés comme celles de médecine, de génie, d’administration ou des sciences de la nature sont préservées de ce délire.
Mais dans les sciences sociales, les gens qui font du travail sérieux – il y en a – livrent un combat qu’ils sont en train de perdre aux mains d’idéologues déguisés en chercheurs.
Imaginez des millions de jeunes ainsi endoctrinés.
C’est toute la société qui va en payer le prix.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec