La Turquie s’est vue privée des pièces détachées pour la fabrication de drone Bayraktar, et supprimée à la fois du projet F-35, respectivement par ses alliés britannique et américain.
La décision du Royaume-Uni d’imposer des sanctions à la Turquie en annulant l’exportation de pièces détachées de drones vers le pays, ainsi que l’expulsion de la Turquie du programme de production conjoint de F-35 par Washington, sont considérées comme des coups inattendus américano-britanniques contre l’industrie de défense d’un pays allié et membre de l’OTAN, a indiqué l’agence de presse iranienne Tasnim News dans un rapport publié ce vendredi 15 janvier.
Conformément au rituel des pays européens au cours des dernières décennies, les Britanniques ont présenté l’excuse euphémique des droits de l’homme pour ne pas exporter de pièces détachées de drone vers la Turquie, accusant cette dernière d’avoir utilisé sans vergogne et dangereusement des drones pendant la guerre du Karabakh contre les civils.
Les responsables de l’industrie de la défense turque ont déclaré que la décision britannique n’affecterait en rien le sort du drone Bayraktar TB2 et que les experts turcs pourraient facilement contourner l’embargo. Ils ont également annoncé avoir atteint 93% d’autosuffisance dans la production de ce drone armé.
Mais, comme il n’est pas possible d’examiner la question de défense-sécurité dans ses détails, l’autosuffisance de 93% a de quoi susciter des doutes. Cependant, si cette affirmation est supposée vraie, il n’est pas clair que les 7% restants dépendants de la production de ce drone appartiennent à quels composants sensibles de cette arme stratégique.
Les experts de la société Bayraktar TB2 et les responsables de la défense turque ont en outre qualifié les sanctions britanniques d’insignifiantes. Toutefois le contact soudain du ministre turc de la Défense, le général Hulusi Akar avec son homologue britannique, Ben Wallace, pour discuter de la livraison des pièces nécessaires prouve le contraire.
À vraie dire, le problème actuel de l’industrie de la défense, en particulier de l’armée de l’air turque, n’est pas seulement la difficulté de l’approvisionnement de certaines pièces décalées sophistiquées du drone Bayraktar. À noter que sur ordre du président Donald Trump, en 2020, la Turquie a été exclue du programme conjoint du chasseur F-35 en raison de la décision d’Ankara de faire l’acquisition du système de défense antiaérienne russe S-400.
Les États-Unis sont même allés plus loin et, pire, ont renvoyé les pilotes turcs qui suivaient une formation sur les installations militaires en Arizona, tout en annonçant que les 48 chasseurs F-35 ne seraient pas vendus à la Turquie comme prévu.
La décision des Américains a été prise à un moment où des centaines d’ingénieurs et d’experts de défense turcs étaient impliqués dans la production et la fourniture de plus de 500 petites et grandes pièces du chasseur F-35.
Bien que la production de plusieurs versions de deux générations de drones armés et non armés en Turquie ait changé de nombreuses équations de défense et de sécurité en faveur de la Turquie, la position prise par Londres a montré que les alliés occidentaux ne sont pas satisfaits des progrès de la Turquie dans ce domaine et peuvent inventer diverses excuses pour y faire obstacle.
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