par Philippe Rosenthal.
Les experts se posent des questions après le dramatique crash du Boeing 737-500 près de Jakarta en Indonésie après ses années de bons et loyaux services d’autant plus que cet avion n’avait pas à son bord la nouvelle technologie qui a affecté le 737 MAX de crashs successifs.
Ce nouvel accident tragique d’un Boeing en Indonésie avec plus de 60 personnes à son bord intervient à un moment difficile pour le géant américain de l’aviation, écrit le New York Times en rappelant que la compagnie américaine a vu sa réputation entamée par des années d’enquêtes sur des accidents mortels. Le journal indique que l’avion possédait un bon dossier de service contrairement à l’avion du même fabricant, qui était au centre de la crise récente de Boeing, le 737 MAX avec un logiciel anti-blocage défectueux qui a conduit à deux accidents mortels, une version ultérieure à celui qui vient de plonger dans la mer.
Quelles sont les causes ? Les experts de Boeing mais aussi la presse américaine s’interrogent sur la raison pour laquelle le Boeing a pu tomber aussi violemment dans la mer car, étant à la fois un accident absolument triste pour les voyageurs et l’équipage, c’est la réputation d’un des fleurons de l’aviation américaine qui est lourdement remise en question.
Il faut savoir certaines choses concernant ce crash en Indonésie. Le premier fait est, justement, « qu’on ne sait pas ce qui a causé l’accident » même si on sait que « le vol 182 de la compagnie Sriwijaya Air, qui se rendait dans la ville de Pontianak sur l’île de Bornéo, a décollé au milieu d’une forte pluie de mousson, à la suite d’un retard à cause du mauvais temps et qu’il a plongé de plus de 10 000 pieds en moins d’une minute, selon le site de suivi Flightradar24. L’Indonésie, qui forme un archipel de milliers d’îles, est fortement tributaire des voyages aériens. Bien que le pays ait une longue histoire d’accidents d’aviation, la compagnie Sriwijaya Air n’avait pas eu un seul accident mortel depuis le début de ses opérations en 2003.
L’avion impliqué dans l’accident, qui a perdu le contact peu après le décollage de Jakarta samedi, était un Boeing 737-500, un modèle éprouvé et développé dans les années 1980, et non l’avion de ligne 737 MAX qui est déjà synonyme de malheur à un tel niveau qu’il a été immobilisé après des accidents mortels en 2018 et 2019.
En quoi le 737-500 est différent du 737 MAX ? L’avion impliqué dans l’accident de samedi est un modèle antérieur du 737 et qu’il, selon la base de données en ligne Airfleets, était en service depuis 26 ans, qu’il volait avant pour Continental Airlines et United Airlines avant d’avoir été livré à Sriwijaya Air en 2012.
Le 737-500 ne partage pas le même système anti-blocage que le 737 MAX, qui a été déclenché lors du crash d’un autre vol indonésien en 2018, le vol Lion Air 610, tuant les 189 personnes à son bord. Le même système a été mis en cause dans le crash d’un 737 MAX en Éthiopie en mars 2019, qui a fait 157 morts. Ces accidents ont forcé la mise au repos de la flotte des engins de cette catégorie dans le monde entier et cela a provoqué une crise pour Boeing. La société a limogé son directeur général et a déclaré l’année dernière que la mise au parking de ses avions MAX lui coûterait plus de 18 milliards de dollars, un coup dur avant même que la pandémie de coronavirus ne frappe l’industrie aéronautique.
La semaine dernière, la société a déclaré qu’elle avait accepté de payer 2,5 milliards de dollars, dont 500 millions de dollars pour un fonds à destination des victimes pour résoudre une accusation de complot criminel visant à frauder l’administration de l’aviation fédérale nord-américaine (FFA) sur l’évaluation du 737 MAX. Le 737 MAX a repris son vol le mois dernier avec le vol 718 d’American Airlines qui a effectué le premier vol commercial après que la FAA ait levé son ordre d’interdiction de vol en novembre. Avant de pouvoir voler à nouveau, chaque avion 737 MAX doit avoir son câblage et son logiciel modifiés.
Historiquement, le 737-500 a été un avion fiable dans le ciel. La série à laquelle il appartient, qui comprend les 737-300 et 737-400, a eu 19 accidents mortels en plus de trois décennies de fonctionnement, soit environ un accident mortel pour quatre millions de départs, selon un rapport de Boeing en 2019. Quatre accidents mortels antérieurs ont été, selon l’Aviation Safety Network, enregistrés avec les 737-500, dont des accidents en Corée du Sud en 1993, en Tunisie en 2002 et en Russie en 2008 et 2013.
Boeing a fabriqué 389 des 737-500 avant que le modèle ne soit arrêté. Selon le site Web de suivi Planespotters.net, jusqu’à 100 appareils de ce type sont encore utilisés par les petites compagnies aériennes du monde entier dans des pays comme l’Afghanistan, l’Iran, le Nigeria, la Russie et l’Ukraine.
source : http://www.observateurcontinental.fr/
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