par Mikhail Gamandiy-Egorov.
Les quelques éléments terroristes encore présents dans la zone désertique de la Syrie ont récemment attaqué des convois de civils et militaires syriens. Face à cette activation de terroristes, y compris affiliés à Daech, quel est le rôle de la base étasunienne d’al-Tanf ?
La base militaire US d’al-Tanf, se trouvant dans le sud syrien, le long de la frontière entre l’Irak, la Jordanie et la Syrie, est depuis son implantation une source non seulement d’instabilité car abritant une présence militaire étrangère illégale, mais représente également un terrain fertile pour les derniers éléments de la secte terroriste de Daech en terre syrienne.
En effet, les autorités syriennes, ainsi que la Russie et l’Iran, ont maintes fois pointé du doigt l’illégalité de cette présence étasunienne – sachant que les États-Unis ne disposent ni d’une invitation officielle du gouvernement syrien, ni d’un mandat onusien. Mais si cette violation US du cadre international est loin d’être nouvelle, ayant toujours du mal à accepter la nouvelle réalité mondiale multipolaire, l’autre côté obscur de cette implantation n’est autre que les cellules dormantes de Daech dans le désert de Syrie. Des cellules qui ont commis récemment un certain nombre d’attaques sporadiques visant des civils et des militaires syriens.
Une opération est depuis en cours, à laquelle participe l’armée gouvernementale syrienne, soutenue par ses alliés russe et iranien, afin de nettoyer définitivement la zone des dites cellules dormantes terroristes. Ceci étant dit, la raison de l’existence de cette base étasunienne n’a jamais vraiment été un secret – y compris des propres aveux de l’establishment américain. À savoir qu’elle est destinée à contrer l’influence syro-russo-iranienne dans la région. En oubliant évidemment que la Syrie est un État souverain, tandis que l’Iran et la Russie se trouvent dans la République arabe sur une base légitime. Mais cela est une autre histoire.
Pour revenir à la présence terroriste, selon l’agence de presse syrienne Sana, « les forces d’occupation américaine auraient transporté des dizaines de terroristes appartenant à Daech de plusieurs prisons du gouvernorat de Hassaké vers la base illégale à Tanf sur les frontières syro-jordaniennes ».
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que de telles informations soient diffusées au sein des médias de Syrie. Une chose est pour autant certaine – les USA ne prennent aucune mesure digne de ce nom pour lutter contre la nébuleuse terroriste – et ce malgré l’annonce des intentions de lutter contre les restes de Daech.
La réalité est qu’une fois de plus, Washington démontre que la lutte contre Daech, tout comme Al-Qaïda, n’a jamais fait partie de ses priorités. Et que l’objectif principal reste effectivement la déstabilisation des forces régionales et de leurs alliés – qui au-delà de se trouver sur une base légale, mènent réellement une lutte sans relâche contre le terrorisme international dans la région. Mais plus que cela encore, les USA à travers cette approche démontrent que les éléments terroristes peuvent être utilisés par l’establishment étasunien – du moment que cela sert leurs intérêts géopolitiques dans la région.
Pour autant, les États-Unis sont une fois de plus dans l’erreur dans ces calculs malsains. Daech, tout comme Al-Qaïda, bien que continuant à représenter un défi sporadique pour la sécurité syrienne et régionale, le fait est que la colonne vertébrale de ces sectes salafistes a été effectivement cassée. Passant de plusieurs dizaines de milliers de terroristes, issus de plus d’une centaine de pays, à quelques centaines d’extrémistes dans le cas de Daech – présents encore dans le désert syrien sous l’œil plutôt bienveillant de Washington, ou à quelques milliers dans le cas d’Al-Qaïda, retranchés dans ce qui reste à libérer dans la province syrienne d’Idlib.
Cela confirme donc une chose relativement simple. Si l’establishment washingtonien espère utiliser les derniers éléments terroristes en Syrie pour ses fins géopolitiques, il sera perdant sur toutes les directions. Tout d’abord car ces terroristes continueront d’être traqués et écrasés. Et que d’autre part, l’opinion publique internationale continuera à observer ce jeu malsain des élites occidentales – pouvant être prêtes à tolérer même la présence du diable, du moment que cela sert leurs intérêts chaotiques et retarde leur défaite totale. Bien peu probable qu’une telle stratégie puisse être couronnée de succès. Ne faisant qu’accélérer un peu plus la chute finale des nostalgiques de l’unipolarité.
source : http://www.observateurcontinental.fr/
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