Dans la foulée des récents événements du Capitole, des eurodéputés sont montés au créneau et la Commission européenne a annoncé de nouveaux efforts visant à combattre la circulation de fausses informations sur les réseaux sociaux.
Près de huit mois séparent les deux derniers séismes sociétaux qui ont secoué la vie politique américaine, et le plus récent inquiète jusqu’à Bruxelles.
Le premier avait été déclenché par la mort de l’Afro-Américain George Floyd lors de son interpellation à Minneapolis en mai 2020, et s’était traduit par une contestation d’ampleur sur plusieurs mois, en marge de laquelle avaient été observées des scènes émeutières d’une rare intensité ayant provoqué une trentaine de décès. Une violence inouïe qui n’avait pas empêché un large support de la mobilisation dans son ensemble au sein du Parlement européen.
Le second séisme correspond à la récente intrusion dans le Capitole de partisans de Donald Trump galvanisés par le présumé « vol des élections » maintes fois dénoncé par le président sortant. Alors que les parlementaires américains présents sur place étaient évacués à la hâte, l’événement s’est soldé par la mort d’un policier et de quatre manifestants. Mais au-delà de ces décès, c’est l’état d’esprit des citoyens ayant participé à l’initiative qui semble cette fois inquiéter la classe politique de part et d’autre de l’Atlantique.
« Étoffer le Code de bonnes pratiques contre la désinformation », selon une vice-présidente de la Commission européenn
Qualifié dans la foulée par Joe Biden « d’un des jours les plus sombres de l’histoire américaine », l’épisode du Capitole a également encouragé des eurodéputés, ainsi que la Commission européenne à monter au créneau, appelant notamment à renforcer la législation de l’UE sur la désinformation. « À Bruxelles, les députés européens ont rapidement condamné le rôle des réseaux sociaux dans les violences à Washington, et ce en raison du contenu conspirationniste qui pullule sur leurs plateformes », rapporte Euractiv ce 8 janvier.
Le média spécialisé dans l’actualité européenne cite l’eurodéputé belge de centre droit Kris Peeters : « Les émeutes à Washington ont grandement été fomentées par les théories du complot, à tel point que [les infox en ligne] sont parvenues à miner la confiance que de nombreux Américains portent dans les institutions démocratiques », a estimé cet auteur d’un récent rapport sur la législation des services numériques et des droits fondamentaux au sein de l’UE. Pour rappel, la loi sur les services numériques, connue sous l’acronyme anglais DSA (pour Digital Services Act) est un projet à travers lequel la Commission européenne entend actualiser le cadre juridique de l’Union dans des domaines tels que le commerce électronique, l’intelligence artificielle, la monnaie ou encore les plateformes numériques.
Également cité par Euractiv, le social-démocrate maltais Alex Agius Saliba a pour sa part appelé à concentrer les efforts de l’UE sur « la propagation de fausses informations » : « Il s’agit d’une attaque contre la démocratie et l’État de droit. J’espère simplement que nous pourrons restaurer la paix », a-t-il déclaré.
L’exécutif européen a d’ores et déjà annoncé son intention de redoubler d’efforts pour lutter contre les fausses informations. « Nous œuvrons désormais pour étoffer le Code de bonnes pratiques contre la désinformation », a ainsi fait savoir Vera Jourova, vice-présidente de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence.
Toujours citée par Euractiv, elle a évoqué son intention de « contrôler les règles des plateformes et l’accès aux données, développer des normes pour la collaboration entre les vérificateurs [fact-checkers] et les plateformes et renforcer la protection des services ».
Au plus haut de la crise sanitaire, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, s’était elle-même emparée du sujet en annonçant notamment un travail rapproché entre les institutions européennes et les réseaux sociaux.
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