Daech est de retour en Syrie et plus précisément dans le désert syrien connu sous le nom de la Badia syrienne, sous l’œil bienveillant des États-Unis.
Les attaques perpétrées par cette organisation terroriste wahhabite ont connu une nette recrudescence depuis mars-avril 2020. Lorsque selon al-Jazeera, 27 soldats syriens avaient péri dans une attaque perpétrée contre la ville al-Sakhnat, située au centre de la Syrie et contrôlée par Damas.
L’attaque la plus sanguinaire a eu lieu le 31 décembre dernier : Daech ayant attaqué trois bus sur la route menant de Deir Ezzor à Tadmor (Palmyre), tuant 25 militaires et blessant 13 autres.
Entre les deux dates, des dizaines d’attaques et d’accrochages avaient eu lieu entre des militaires syriens et des terroristes daechistes.
En novembre 2020, Daech avait même attaqué une installation de l’armée russe, rapporte le site d’information aux capitaux qataris al-Quds al-Arabi.
Un ancien chef de Daech ayant fait défection et se trouvant dans le nord syrien a confié pour al-Quds al-Arabi que l’organisation avait préparé des cachettes d’avance avant la chute de Raqqa. Elle a divisé la badia en plusieurs secteurs et y a fourni tous les moyens de subsistance dans le désert.
« Les cellules de Daech suivent un régime très délicat de déplacement nuptial et ses membres vivent dans les collines et certaines régions et se déguisent parfois en bergers de moutons dans la badiat syrienne », a indiqué une source citée par al-Quds al-Arabi.
Les propos de ce dissident de Daech laissent supposer que les daechistes sont restés cachés dans cette zone depuis le printemps 2017, date à laquelle ils avaient été éradiqués par l’armée syrienne avec l’aide de ses alliés et l’aviation russe.
Or le timimg du lancement de leurs attaques contre les forces régulières et leurs alliés semble curieusement servir l’agenda des Américains en Syrie. Leur concordance après la promulgation du Caesar Act, la loi américaine qui impose des sanctions contre la Syrie et obstrue les efforts de sa reconstruction.
En plus du fait que cette milice a augmenté ses attaques et élargi son champ d’action, elle menace surtout les routes qui relient l’est syrien à son centre, puis aux autres régions , dont celles qui acheminent le pétrole et le blé. Certaines attaques ont visé les citernes de pétrole acheminés sur la route Athriya-Khanacer, depuis l’est syrien occupé par la milice à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes à destination d’Alep. D’autres ont confisqué les convois transportant le blé en provenance de Hassaké
Ces attaques sont également menées dans cette zone qui constitue le prolongement terrestre avec l’Irak. Une zone à laquelle veillent les forces de l’Axe de la Résistance.
L’une des attaques de Daech a visé le champ de phosphate al-Sawaneh, exploitée par la Russie, selon al-Quds al-Arabi, et protégée par la société sécuritaire russe Wagner. Ce qui menace l’approvisionnement des trois usines d’engrais, situées sur le lac Qatinat à l’ouest de Homs, avant leur acheminement vers le port de Tartous à l’ouest de la Syrie pour l’exportation.
Lors de son dernier discours, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah avait fait état des tentatives de résurrection de Daech en Syrie.
Selon le site web de la télévision iranienne arabophone Al-Alam, ce sont les États-Unis qui sont derrière ce retour suspect dans cette zone.
Les rangs des effectifs de Daech ont été gonflés par les miliciens qui ont survécu à la bataille d’al-Baghouz qui a pris fin en mars 2019 au cours de laquelle les FDS avec l’aide de la coalition menée par Washington ont conquis le dernier foyer de Daech, à la frontière avec l’Irak .
Ils ont été rejoints par des miliciens qui sont venus des régions contrôlées par Ankara, sans oublier ceux qui ont fui dans des conditions suspectes les camps de séquestration des daechistes et de leurs familles dans les zones contrôlées par les FDS.
Le site constate que depuis 2017, les attaques de Daech étaient de petite ampleur, effectuées à des moments éparses. Réalisées par de petits groupes, elles sont devenues depuis mars-avril 2020, plus fréquentes, plus douloureuses et plus ciblées.
À noter que la badia syrienne qui est riche en ressources pétrolières, gazières et en phosphate, occupe une grande superficie qui requiert une grande importance stratégique : elle s’étend depuis les frontières de la province centrale de Hama, en passant par Homs, jusqu’à Deir Ezzor et Raqqa à l’est, puis les provinces de Damas et de Souweïda au sud jusqu’aux frontières avec l’Irak et la Jordanie, où se trouve la base américaine al-Tanf.
Selon al-Alam, ce sont les Américains de cette base qui en voulant étendre leur contrôle en dehors de 55 km qu’ils occupent sur le triangle entre la Syrie, la Jordanie et l’Irak fournissent le soutien logistique aux daechistes. Comme dans l’est syrien, la présence de Daech leur servira de prétexte.
Cette région est depuis quelques mois devenue le théâtre de la nouvelle bataille que livrent l’armée syrienne, et ses alliés russes et iraniens aux États-Unis, par Daech interposé.
Après les combats frontaux, elle devrait passer aux opérations d’intelligence et sécuritaires pour frapper ses sièges, ses cachettes et ses voies de passage, dans des conditions climatiques désertiques difficiles et sur un terrain nu et à découvert, conclut al-Alam. À l’heure actuelle, la mobilisation de l’armée syrienne et de ses alliés bat son plein.
source : https://french.almanar.com.lb/
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