ALLAN ERWAN BERGER — voici un texte qui a tourné lors des élections législatives de 2015 en France. Rincé par de nombreuses activités politiques soutenues, le porte-parole du Front de gauche devait-il aller encore se faire roussir le poil lors d’un conflit où il semblait n’y avoir rien à gagner sinon des coups, ou devait-il malgré tout porter un témoignage&nbp;? Dans le même temps, nous apprenions que ce monsieur envisageait d’écrire, et ce serait là peut-être bien la seule œuvre véritablement impérissable de cet auteur, un texte sur l’amour. Que reste-t-il aujourd’hui de ce genre de discussion ?
Mélenchon doit-il se présenter à la députation ?
Réponse : NON !
Ne peut-on faire un mouvement, au Front de Gauche, sans vouloir que Mélenchon l’inaugure ou en soit l’emblème, la figure de proue ? Voilà quelqu’un qui fut candidat, qui attire aujourd’hui l’intérêt et la sympathie des autres partis de la Gauche européenne, et qui est même député européen. N’allons pas lui demander de se rétrograder à l’Assemblée Nationale, sous le fallacieux prétexte qu’étant notre héros, notre demi-dieu, il faudrait qu’il ouvre la voie ! Que d’autres, qui n’ont pas ces postes, y montent, et laissons Mélenchon travailler en paix, pour qu’il écrive enfin son roman d’amour, que nous serons curieux de lire, étant bien assurés qu’il saura en parler avec bonheur ; qu’il donne des conférences sur l’Histoire, sur la Commune, Rosa Luxembourg ou Cincinnatus – Cincinnatus justement qui, ayant fait le boulot, retourna chez lui et reprit ses activités là où ils les avait laissées.
S’il faut vraiment qu’il bouge, alors que Mélenchon inspecte nos troupes, il sera fêté avec tapage. Qu’il aille en Grèce visiter les camarades, qu’il aille en Allemagne discourir sous le nez de Merkel, qu’il montre à l’étranger que la France de gauche n’est pas un tas de méduses !
Qu’il donne du cœur et du courage, puisqu’il le fait si bien, et nous autres montrons-lui qu’il n’est pas le seul à ramer, ou pédaler, tandis qu’on l’acclame en agitant des drapeaux. La première des marques de respect qu’on peut lui porter est de le soulager du principal fardeau – qui est de servir de porte-voix et non pas de héros à tout faire – et de chercher, en s’inspirant de ses actions, à le seconder dans son apostolat. Le travail doit être partagé.
Et puis, quel cadeau bizarre et vaguement empoisonnant ! Car enfin, une nette victoire de Mélenchon à Hénin-Beaumont ou ailleurs ne signifierait qu’une chose : que les gens auront voté pour lui personnellement. Comment savoir, alors, s’ils auraient voté aussi fort pour un Front de gauche représenté par un quidam moins célèbre ? Le courage est de monter à l’assaut sans notre fier candidat, pour porter nous aussi les valeurs qu’il a si bien su mettre en lumière.
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Mélenchon doit-il se présenter à la députation ?
Réponse : OUI !
J’extrais ce commentaire de la zone de modération, commentaire fourni par @adisl76, qui avait semblé, sur Twitter, tenir une position opposée à la mienne, et qui l’explique ici :
« Je ne me fais pas une fixette sur Mélenchon. Je trouve simplement qu’il sera plus utile la-bà si jamais il décide de se présenter aux législatives. Au final, c’est lui qui décide. Je tiens à dire simplement que le combat contre l’extrême droite mérite également des symboles et que dans le jeu médiatique que nous ne maîtrisons pas du tout, la LE PEN a bien plus à perdre que Mélenchon. Et rien que pour cela, cela vaut le coup… Et si il perd ? Hé bien il repartira au charbon comme nous tous car nous sommes des têtes dures. »
Voilà voilà. Du coup, je ne sais plus quoi penser qui soit bien péremptoire, arrêté fixé poing sur la table. Sitting Bull, voir ci-dessous, pense le contraire du contraire, c’est-à-dire un peu comme moi, sauf qu’il n’aimerait vraiment pas voir la Méluche se faire poutrer, tandis que je n’y avais pas songé.
Finalement, pour se faire une idée plus claire des enjeux vrais (ce qu’on ne risque pas de trouver sur europe1.fr etc.), on peut se reporter au dernier billet de Mélenchon lui-même, où il dit entre autres choses que sa candidature ne se décidera qu’en accord avec les militants. Du moment qu’on ne le prie pas de venir sauver une situation…
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec