Les juges peuvent décider exactement ce qu’ils veulent, ils ont juste à prélever les éléments utiles dans les conclusions des deux parties, pour favoriser la partie qui a l’entregent le plus proéminent, ou celle qui défend la norme médiatiquement induite.
Ils ont le pouvoir de hiérarchiser les faits, et de définir leur gravité, ce qui leur permet de détourner toute situation dans la direction qui convient en fonction des fidélités et des circonstances du moment.
Coluche l’a mieux dit et plus efficacement, « il y a l’avocat qui connait bien la loi et l’avocat qui connait bien le juge », ce qui vaut également pour le client.
Dans cette affaire, il aurait été possible de considérer que la cagnote a été lancée préalablement à toute condamnation et toute amende, en réponse à une privation de revenus qui affecte la famille du présumé innocent lors du lancement de la cagnote.
Elle aurait même pu justifier et conditionner le versement d’une partie de la cagnote à la famille du présumé innocent, dès lors que cela compense une perte de revenus préjudiciable.
Elle aurait pu considérer que les forces de l’ordre ont usé d’une violence injustifiée et disproportionnée donc par nature illégitime, et que la résistance à l’oppression est un droit fondamental, s’agissant d’un homme qui a certes usé de violence, mais pour empêcher que celle-ci s’abattent plus lourdement sur des personnes plus fragiles et plus faibles que lui.
Cette décision permet de considérer qu’un lanceur d’alerte qui serait licencié ne pourrait pas bénéficier d’une cagnote pour le soutenir dans son combat contre une multinationale ou une banque.
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