Sur les Ouïghours comparés aux Tibétains, lettre à un ami sceptique

Sur les Ouïghours comparés aux Tibétains, lettre à un ami sceptique
Sur les Ouïghours comparés aux Tibétains, lettre à un ami sceptique

par André Lacroix.

Un ami très cher m’a écrit le 18/12/2020 : « Si je te suis sans problème sur le Tibet, j’ai beaucoup plus de mal à le faire sur les Ouïghours. Rien de ce que tu m’as donné à lire ne m’a paru même à moitié aussi convaincant que ce que tu m’as fourni sur le Tibet ». Voici ma réponse.

Cher N,

Je comprends ton scepticisme, mais je ne le partage pas.

Pendant des années, j’ai cru comme tout le monde que le Tibet était victime d’un triple génocide : physique, culturel et démographique. Il a fallu que j’aille sur place et que je me documente sérieusement pour me rendre compte que ces accusations ne tiennent pas la route. « Si l’Europe et les USA ont menti sur le Tibet (…), écrit Emmanuel Wathelet, il est possible que les mêmes mentent sur le Xinjiang ». C’est même probable : maintenant que l’aura du dalaï-lama est en train de pâlir, ne fallait-il pas s’attendre à l’apparition d’un nouvel abcès de fixation sur les flancs du géant chinois ? Je ne crois pas être « complotiste » en constatant que les « révélations » sur le sort des « pauvres » Ouïghours tombent à point nommé pour détourner l’attention sur le fait que les EU sont en train de perdre leur leadership mondial au profit d’une Chine qui a retrouvé son antique prestige d’Empire du Milieu.

Un peu d’esprit critique montre à suffisance que les champions de la « cause ouïghoure » ne se montrent pas très regardants sur leurs sources : faux témoignages, absence de recoupement, photos truquées, attributions erronées, circulation en boucle des références, orientations clairement antichinoises des « rapporteurs », financement des propagateurs de fake news par le NED (New Endowment for Democracy), rejeton de la CIA.

La première fois que j’ai été sensibilisé à la question ouïghoure remonte au 24/09/2018 quand je suis tombé sur un article de Maxime Vivas illustré par un montage représentant Colin Powell brandissant, au lieu de la célèbre fiole, une affiche avec des fils barbelés associés aux mots Xi Jinping et Ouïghours.

Et puis, il y a eu les révélations de l’essayiste allemand Jens Berger, le 25/11/2019, sur la personnalité à tout le moins douteuse d’Adrian Zenz, la principale source du New York Times et de toute la grande presse occidentale. Et même s’il s’écoule toujours un certain temps entre la propagation de fake news et leur réfutation, les analyses sérieuses commencent à voir le jour pour contester les accusations à l’emporte-pièce lancées contre la Chine : on peut citer Lionel Vairon (sinologue, ancien diplomate français, décédé, hélas, le 22/12/2020), Bruno Guigue (ancien haut fonctionnaire français), Jacques-Marie Bourget (essayiste français, élevé au rang de chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur), Pierre Picquart (docteur en géopolitique à l’Université Paris VIII), Ajit Singh (journaliste canadien), Danielle Bleitrach (sociologue française), Sonia Bressler (philosophe française), Michel Collon (journaliste belge), Albert Ettinger (chercheur luxembourgeois), Emmanuel Wathelet (professeur à l’IHECS, Bruxelles), etc. Mention spéciale à Maxime Vivas qui consacre un livre à la question ouïghoure.

En 1950 au Tibet circulait la rumeur selon laquelle les Chinois étaient anthropophages. À peine moins gratuites, sinon ridicules, apparaissent les accusations actuelles à propos du Xinjiang : internement de 1 à 3 millions de Ouïghours et même jusqu’à 6 millions, destruction des mosquées, interdiction de parler ouïghour ou de porter la barbe, obligation faite aux musulmans de manger du porc, prélèvement d’organes de prisonniers pour alimenter le marché hallal, injections forcées de substances médicamenteuses, stérilisation des femmes, esclavage dans les champs de coton…

Ce qui est plus remarquable encore que ce réquisitoire panaché, c’est le déni du terrorisme islamiste ouïghour qui est pourtant la cause majeure des tensions au Xinjiang. Ainsi sont présentés comme d’innocentes victimes de la cruauté chinoise des terroristes islamistes auteurs d’attentats ayant tué des centaines de personnes et qui, par milliers, ont été grossir les rangs de Daech !

Pour une certaine caste politico-médiatique, il convient de fermer les yeux sur cette réalité, comme d’ailleurs sur les liens entre le Congrès national ouïghour et les Loups gris. Quand la journaliste Ursula Gauthier a perdu son accréditation en Chine pour avoir nié le terrorisme ouïghour, la presse française, dans un bel élan corporatiste, en a fait une icône au lieu de se poser des questions sur sa déontologie. J’ai aussi entendu, sur les ondes de France-Inter (le 08/10/2020, vers 19 h 15) Sylvie Lasserre parler impunément de « présumés terroristes ». Des organes de presse réputés honorables comme Le Monde, Libé, L’Obs ou Arte ne cachent même plus leur parti pris anti-chinois. Ils sont restés muets quand les États-Unis ont supprimé de leur liste noire des organisations terroristes le Parti islamique du Turkestan, qui avait pourtant beaucoup de litres de sang sur les mains.

Le monde universitaire n’est pas en reste : ainsi Vanessa Frangville, titulaire d’un doctorat en études chinoises de l’Université Lyon 3 et maître de conférences et titulaire de la chaire d’études chinoises à l’ULB, en arrive même à créer un nouveau concept : le « terrorisme anecdotique ». De tels propos s’apparentent à du négationnisme. L’INALCO s’était déjà illustré dans ce domaine.

Il est, certes, tout à fait légitime de se poser des questions sur la politique menée au Xinjiang et de se demander si la sévérité décidée en haut lieu n’est pas disproportionnée et si localement l’un ou l’autre fonctionnaire n’a jamais fait du zèle. L’histoire tranchera, et l’histoire de la Chine se mesure en siècles ‒ et pas en mois, voire en semaines, comme dans nos pays où les décisions politiques sont prises à court terme, au gré des sondages ou des cours de bourses. La légende rapporte que Zhou Enlai, interrogé sur les impacts de la Révolution française, aurait répondu : « il est encore trop tôt pour savoir quoi en dire »…

Comment juger la politique au Xinjiang avec un minimum de recul ? Alors que la presse dite « de gauche », mais en fait alignée sur la pensée unique atlantiste, a transformé les Ouïghours en peuple martyr, le paradoxe veut que ce soit dans Le Figaro (18/07/2009) et sous la plume du fantasque Alexandre Adler qu’on lise ces lignes pleines de bon sens : « Il n’y a jamais eu, par le passé, de véritables royaumes ouïgours indépendants » et, plus loin : « De ce rappel élémentaire des faits dominants, il apparaît que la Chine n’a ni le moyen ni le devoir moral d’abandonner sa province de l’Ouest que personne ne lui conteste. Il est clair, en outre, que les Ouïgours ne font pas, sur le plan politique et juridique, l’objet de la moindre discrimination, sinon positive ».

Concernant la nouvelle donne créée par le terrorisme islamiste au Xinjiang, il faut noter que c’est seulement depuis peu que, suite à la multiplication d’attentats et de massacres, revendiqués notamment par le Parti islamique du Turkestan, la Chine a pris les choses en main. Dans le cadre de sa politique d’ouverture sur le monde et son souci de non-ingérence dans les affaires des pays étrangers, surtout après l’invasion de l’Irak en 2003, elle ne s’était pas préoccupée de possibles actions sur son sol de groupes islamistes. Mais la tentative de détournement d’un avion par six Ouïghours, entre Hotan et Ürümqi en 2012 ‒ avortée grâce à la réaction de l’équipage et des passagers ‒ ainsi que des actions meurtrières au Xinjiang et hors Xinjiang (à Kunming et à Pékin) allaient obliger les autorités chinoises à réagir.

S’il est un reproche qu’on peut adresser à la RPC, c’est sans doute de ne pas avoir compris tout de suite la gravité du phénomène. Mais dès qu’elle en eut pris conscience, sa réaction fut résolue et efficace. On peut peut-être faire la comparaison avec la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 : les autorités chinoises n’ont pas tout de suite compris ce qui se passait à Wuhan, mais dès qu’elles ont réalisé la gravité de la situation, elles ont réagi de manière résolue et efficace, avec le succès que l’on sait. Qui donc sommes-nous pour critiquer la Chine sur ces deux « retards à l’allumage », alors que nos pays en sont toujours ‒ à propos du terrorisme islamiste provoqué en grande partie par les humiliations imposées par l’Occident au Moyen-Orient ‒ à des balbutiements pathétiques de « déradicalisation » et ‒ à propos du coronavirus ayant déclenché sur les deux rives de l’Atlantique des réactions non dénuées de racisme ‒ à des demi-mesures qui se sont avérées catastrophiques ?

La problématique du Xinjiang est par ailleurs à situer dans une perspective non seulement historique, mais également géographique. Jamais la RPC n’abandonnera ses marches que sont les Régions autonomes de Mongolie intérieure, du Tibet et du Xinjiang, cette dernière moins qu’une autre, vu qu’elle est sa Nouvelle (xīn) Frontière (jiāng). Elle y a entrepris un gigantesque effort de développement dans l’agriculture, l’industrie, les énergies vertes, le commerce, le tourisme, les infrastructures routières et ferroviaires, etc. Dans ce territoire souvent désertique et balayé par des vents terribles, la campagne de reforestation est à épingler particulièrement. Tous ces progrès profitent largement aux Ouïghours ainsi qu’aux autres ethnies habitant ce territoire depuis la plus haute antiquité. Il faut être aveugle ou ignare pour ne pas en tenir compte.

Il suffit de regarder une carte pour comprendre que le Xinjiang constitue aussi un maillon essentiel des nouvelles Routes de la Soie, vers le Kazakhstan et au-delà vers la Russie et l’Europe. Ni le terrorisme islamiste, ni la sinophobie occidentale n’empêcheront Pékin de poursuivre le développement de sa lointaine province comme point de départ d’un projet immense et prometteur pour tout le monde, non seulement la Chine, mais aussi pour l’Asie centrale et l’Europe.

Comment comprendre que l’Union européenne considère la Chine comme un « rival systémique » alors que tout appelle ces deux Puissances à développer une relation gagnant-gagnant ? Qui, mais qui donc, a intérêt à retarder le rapprochement entre l’Europe déclinante et la Chine en plein essor ? Le Parlement européen ne devrait-il pas entendre d’autres sons de cloche que le tourne-veste Raphaël Glucksmann ? C’était le sens de ma lettre ouverte de l’été 2020 à Marie Arena, présidente de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen.

Cela m’a valu la réaction suivante de la charmante militante ouïghoure Dilnur Reyhan : Quelle audace de m’envoyer cette poubelle de torchon chinois ! En même temps connaissant parfaitement les méthodes et « l’éthique » du PCC, des soldats francophones de longues dates comme André machin qui passent leur vie à mendier auprès de leurs maîtres chinois pour deux sous, cette méthode de Zéro honte, zéro humanité ne m’étonne guère. Pourtant j’avais déjà signalé ce torchon à l’argument inexistant, pour ne pas recevoir ses pourriels. Il faut une enquête sérieuse sur ces criminels qui effectuent un travail criminel acharné au service d’un régime génocidaire. J’offre ce proverbe ouïghour à ces individus d’André machin qui sont nés après honte : « L’épaisseur de ma peau du visage est le confort de ma vie ».

J’ai alors écrit à Jean-François Huchet, président de l’INALCO pour m’étonner, en plus du style fleuri de Mme Dilnur Reyhan, que soient tolérées dans son institut « des activités militantes en faveur de l’indépendance d’une région d’un État souverain qui entretient des relations diplomatiques avec la France depuis plus d’un demi-siècle. Imaginerait-on une université chinoise comptant parmi ses enseignants des champions de l’indépendance de la Corse ? » Ce Monsieur n’a pas daigné me répondre…

Voilà, mon cher N, quelques réflexions que je livre à ton examen critique. Je suis, bien entendu, disposé à poursuivre la discussion, si tu le juges bon. En toute amitié.

source : https://www.legrandsoir.info

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Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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