Mes doutes sur Assange et Wikileaks

http://mai68.org/spip2/spip.php?article7699

https://assawra.blogspot.com/2021/01/la-justice-britannique-refuse.html

4 janvier 2020

La justice britannique a tranché. Elle a finalement refusé l’extradition du fondateur de WikiLeaks Julian Assange, réclamée par les Etats-Unis qui veulent le juger pour espionnage après la publication de centaines de milliers de documents confidentiels. Cette décision est toutefois susceptible de recours. La bataille judiciaire n’est donc sans doute pas finie au Royaume-Uni.

Reste également à savoir quelle sera l’attitude de l’administration du futur président américain Joe Biden à l’égard du fondateur de WikiLeaks. Devenu pour ses soutiens un symbole du combat pour la liberté d’informer, l’Australien de 49 ans se trouve sous le coup de poursuites lancées sous la présidence de Donald Trump. Sous son prédécesseur Barack Obama, qui avait Joe Biden pour vice-président, la justice américaine avait renoncé à poursuivre le fondateur de WikiLeaks.

Mais il y a tout juste dix ans, celui qui accédera dans moins d’un mois à la Maison-Blanche avait estimé que Julian Assange s’apparentait davantage à un « terroriste high-tech » qu’à un héritier des « Pentagon papers » ayant révélé, dans les années 1970, les mensonges des Etats-Unis sur la guerre du Vietnam. « Selon le vice-président nord-américain, la vérité sur les Etats-Unis, c’est du terrorisme », avait rétorqué Assange.

L’avocate Stella Morris, avec laquelle Julian Assange a eu deux enfants, a souligné dans une interview au journal allemand « Der Spiegel » paru dimanche qu’à la prison londonienne de haute sécurité de Belmarsh, où il est détenu, « il n’a vu aucun de ses avocats depuis mars ». « La défense de Julian en a été sérieusement handicapée. »

Mais « la situation à la prison de Belmarsh n’est rien comparativement aux conditions de détention auxquelles il serait soumis aux Etats-Unis s’il était extradé », a-t-elle affirmé, estimant que Julian Assange serait alors « enterré vivant ».

L’Australien risque aux Etats-Unis 175 ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan.

Les Etats-Unis reprochent au fondateur de WikiLeaks d’avoir mis en danger des sources des services américains, accusation qu’il conteste. Parmi les documents publiés figurait une vidéo montrant des civils tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007, dont deux journalistes de l’agence Reuters.

Pendant les cinq semaines d’audience en février et en septembre, les avocats de Julian Assange avaient dénoncé une procédure « politique » fondée sur des « mensonges ». Or, soulignaient-ils, l’accord américano-britannique interdit « expressément » les extraditions pour les « infractions politiques ».

Julian Assange avait été arrêté en avril 2019 après sept ans derrière les murs de l’ambassade d’Equateur à Londres, où il s’était réfugié après avoir enfreint les conditions de sa liberté sous caution, craignant une extradition vers les Etats-Unis ou la Suède, où il a fait l’objet de poursuites pour viol qu’il conteste et qui ont depuis été abandonnées.

Ses conditions de détention ont été dénoncées par le rapporteur de l’ONU sur la torture Nils Melzer. Dans une lettre ouverte à Donald Trump le 22 décembre, ce défenseur de Julian Assange avait demandé au président américain sortant de gracier le fondateur de WikiLeaks, qui n’est selon lui « pas un ennemi du peuple américain ».

L’image de « cyber-warrior » de Julian Assange s’est toutefois brouillée au fil des ans, en particulier avec la diffusion par sa plateforme, en 2016, à un moment clé de la campagne présidentielle américaine, de milliers de courriels piratés provenant du Parti démocrate et de l’équipe d’Hillary Clinton, qui ont contribué à fragiliser la candidate.

Ces révélations avaient alors suscité des éloges appuyés du candidat Donald Trump, qui avait lancé lors d’un meeting : « J’adore WikiLeaks ! » Selon la CIA, ces documents ont été obtenus auprès d’agents russes, ce que nie la plateforme.

Cet épisode a alimenté les soupçons de collusion avec la Russie d’un Assange dont les révélations se font souvent au détriment des Etats-Unis, et qui a collaboré avec la chaîne de télévision RT, proche du Kremlin.

L’Australien a commencé sa vie en étant ballotté de droite à gauche par sa mère, Christine Ann Assange, une artiste de théâtre séparée de son père avant sa naissance. Il compare son enfance à celle de Tom Sawyer, entre construction de radeaux et explorations diverses de son environnement. A 15 ans, il a déjà vécu dans plus de 30 villes australiennes avant de se poser à Melbourne où il étudie les mathématiques, la physique et l’informatique.

Doué, travailleur, il est happé par la communauté des hackers et commence à pirater les sites internet de la Nasa ou du Pentagone en utilisant le pseudonyme de « Mendax ». Lorsqu’il lance WikiLeaks dans le but de « libérer la presse » et de « démasquer les secrets et abus d’Etat », il devient, selon un de ses biographes, « l’homme le plus dangereux du monde ».

Il se fait connaître du grand public en 2010 avec la publication de centaines de milliers de documents américains. Un coup d’éclat qui lui vaut d’être présenté comme un champion de la liberté d’informer. Mais en 2011, les cinq journaux (dont « The New York Times », « The Guardian » et « le Monde ») associés à WikiLeaks condamnent la méthode de la plateforme, qui rend publics des télégrammes du département d’Etat américain non expurgés. Ils estiment que les documents sont susceptibles de « mettre certaines sources en danger ». La critique sera reprise par le lanceur d’alerte Edward Snowden. Un noyau dur lui est toutefois resté fidèle, à l’instar de l’actrice américaine Pamela Anderson, mais aussi nombre d’associations de journalistes opposées à son extradition ou encore son ancien avocat, Eric Dupond-Moretti, devenu depuis ministre de la Justice.

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Wikileaks soutient l’impérialisme américain tout en faisant semblant du contraire :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1798

Wikileaks est une société écran de la CIA :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1761

Il y a d’ailleurs eu une scission dans Wikileaks. Elle s’appelle Liveleaks. C’est elle qui avait livré la vidéo non censurée sur Charlie Hebdo :

http://mai68.org/spip/spip.php?article8359

(La vidéo avait été censurée par l’État français pour qu’on ne puisse pas constater que le sang ne jaillit pas de la tête du policier. Ce n’est évidemment pas pour ne pas choquer les enfants et les âmes sensibles que la vidéo avait été coupée. La preuve est que quand il faut marquer l’opinion, l’État n’a aucun scrupule. En effet, lors du 11 septembre 2001, la télévision a montré en continu les images particulièrement choquantes de ce terrorisme massif, avec les gens qui sautaient des fenêtres du World Trade Center, etc. Et la deuxième chaine les avait montré 92 fois sans jamais mettre de -18, ni de -16, ni de -12, ni même de -10. C’était considéré comme des images tout public. Il fallait à tout prix choquer. Exactement comme pour l’attentat de Charlie. Seulement, le sang ne jaillissait pas de la tête de ce pauvre Mérabet. Donc, une censure partielle était indispensable. Mais, grâce à Liveleaks on avait pu avoir les images non censurées.)

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Commentaire d’Himalove :

Je l’avais écrit depuis longtemps : Julian Assange ne sera pas extradé aux Etats-Unis et ne finira pas ses jours dans une prison de haute sécurité.

Julian n’est pas « un prisonnier politique » au sens commun du terme, abandonné tel un dijahiste au nom imprononçable dans une prison secrète de la CIA ou encore un vulgaire Mordechaï Vanunu…

Le citoyen australien Julian Assange est une rock star occidentale adulée par l’establishment ; il a eu comme avocat Mark Stephens, Eric Dupont-Morreti et je subodore Emmanuel Macron, ex-employé de la banque Rotschild ne s’être intéressé à sa cause. Il n’y a pas si longtemps un canton de la confédération helvétique, capitale mondiale des banques, décidait dans une votation d’accorder l’asile politique au pirate informatique. Que reproche-t-on en fin de compte à Julian Assange ? D’avoir mis en circulation des documents qui en définitive n’ont jamais mis en péril un seul agent de la CIA…

Jjulian Assange ne peut même pas être comparé à Johnatan Pollard qui, réel traitre à l’US Navy, avait donné, dans les années 80, les clefs satellitaires de la NSA à Israël lesquels transmises à l’Union soviétique contre la venue d’une immigration russe avait permis au KGB de localiser les agents ennemis… « Les fuites d’informations d’intérêt général les plus massives du XXIe siècle’’ me semblent une mystification et le procès Assange quelque chose qui relève du spectacle et d’une diversion dont le sens exact m’échappe encore…

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