par Charalambos Petinos.
Que l’on soit d’accord ou pas avec les thèses orwelliennes, force est de constater que le monde dans lequel nous vivons donne raison au penseur anglais. Il a développé ses théories dans deux principaux ouvrages, le fameux 1984 et le non moins important La ferme des animaux. La pensée unique et les totalitarismes ont été mis à l’index et critiqués avec justesse. Surtout, le contrôle des hommes et des sociétés a été analysé avec intelligence.
Inspiré des textes orwelliens et développée par des lectures similaires, la petite liste qui suit montre la manière dont le contrôle sur la société est exercé par la classe dirigeante.
1. La technique du plaisir
Élément principal du contrôle social, la technique du divertissement consiste à détourner l’attention du public des grands problèmes et changements décidés par les élites politiques et économiques, avec un flot ininterrompu de détails amusants et insignifiants, détournant l’attention du public des vrais problèmes sociaux.
2. Créez des problèmes et ensuite donnez la solution
La technique de la création des problèmes, puis l’offre des solutions consiste en la création d’un problème, d’un « état d’urgence », qui, vous le prévoyez, déclenchera une réaction. Par exemple : créer une crise financière pour faire accepter par le public, comme chose nécessaire, la détérioration des droits sociaux et la dégradation des services publics. Les gens vont non seulement vous soutenir dans vos mesures, mais, en plus, ils vont vous en demander eux-mêmes.
3. La technique de la « graduation »
Pour rendre une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement. De cette façon, des conditions socio-économiques radicalement antipopulaires (néolibéralisme) ont été imposées dans les années 80 et 90, notamment en Europe, mais pas seulement. De la même manière, une autre façon de rendre acceptable une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », trompant le consentement du public par sa mise en œuvre dans un futur un peu lointain. Il est toujours plus facile de reporter vers les générations futures un sacrifice, plutôt que de le faire accepter avec effet immédiat. En plus, une telle technique laisse au public un certain temps pour s’habituer à l’idée de changement et l’accepter comme une fatalité.
4. Adressez-vous au sentiment plutôt qu’à la raison
La dépendance émotionnelle est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc la perception critique des individus. De plus, l’utilisation de l’éventail des émotions vous permet d’ouvrir la porte de l’inconscient pour implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions ou des comportements… La publicité utilise énormément cette technique, souvent en même temps que la technique de l’infantilisation du public.
5. Maintenir le public dans l’incapacité de réfléchir
Il s’agit de rendre le public incapable de comprendre les technologies et les méthodologies que vous utilisez pour les asservir. C’est dans cette optique que doit être placé la crise dans laquelle les différents gouvernements ont conduit l’enseignement. Je parle ici de la situation en Europe occidentale, où l’enseignement est devenu soit trop chère et par conséquent accessible à une certaine élite uniquement, soit tellement dégradé qu’il ne joue plus son rôle d’ascenseur social. Aldous Huxley, un des inspirateurs de George Orwell écrivait dans Le meilleur des mondes : « le secret du bonheur et de la vertu, aimer ce qu’on est obligé de faire. Tel est le but du conditionnement. Faire aimer aux gens la destination sociale à laquelle ils ne peuvent échapper ». Dans le même domaine, encourager le public à aimer la médiocrité avec, par exemple des émissions de téléréalité qui sont légion actuellement sur nos écrans, rentre dans le même processus.
6. La technique du remplacement de l’insurrection par la culpabilité
Il s’agit de faire croire à une personne qu’elle est seule responsable de sa misère, du fait de son insuffisance intellectuelle, de l’insuffisance de ses capacités et de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système financier, il se dévalorise et se laisse aller. Cette condition maintient l’individu dans un état dépressif quasi permanent, freinant toute action de sa part.
7. Éloge du « mérite »
Jouant sur les mêmes ressorts, l’éloge du mérite justifie les énormes écarts de revenus qui se creusent de plus en plus dans nos sociétés occidentales néolibérales ou basées sur l’ordolibéralisme allemand. Faites rêver les jeunes avec la possibilité (bien éloignée dans les faits) de devenir footballeur professionnel ou star de la téléréalité ou encore influenceur et vous maintenez l’ordre établi qui permet à ceux qui contrôlent le capital et les outils de ce contrôle de continuer à s’enrichir sans problème, « puisque tout le monde peut y arriver, il suffit de le mériter d’une manière ou d’une autre ». Et ceux qui contrôlent l’économie, contrôlent le pouvoir et font rétrécir la démocratie…
8. Mieux connaître les gens qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des dernières décennies, les progrès de la science ont ouvert un fossé de plus en plus profond entre les connaissances du grand public et les connaissances détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiologiquement et psychologiquement. Le « système » a appris à connaître la personne moyenne mieux qu’elle ne se connaît elle-même. Cela signifie que dans la plupart des cas, le « système » exerce un contrôle beaucoup plus important et impose un pouvoir plus important aux individus que les individus sur eux-mêmes.
Nota bene : Il est évident que toute ressemblance avec les situations prévalant en ce début 2021, est totalement fortuite et dénouée de fondement ! Ne sont visés : aucun discours (politique, sanitaire, économique, scientifique, etc), aucun pays, groupe de pays, entité, manière de faire…; il s’agit simplement des réflexions in abstracto.
source : https://lesmoutonsenrages.fr
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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