Une visioconférence du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la Syrie a donné lieu mercredi à de vifs échanges entre l’Allemagne, la Russie et la Chine, ces deux derniers pays allant jusqu’à mettre en cause l’idée d’attribuer à Berlin un siège permanent dans cette instance.
« Il est très cynique de déplorer que les biens humanitaires ne puissent pas entrer dans le pays » après la fermeture en juillet imposée par la Russie et la Chine de points d’entrée en Syrie, a affirmé l’ambassadeur allemand, Christoph Heusgen.
« Au lieu de se plaindre à chaque fois des sanctions, la Russie et la Chine devraient revenir sur leur décision et autoriser l’ouverture de davantage de points de passage afin que les gens puissent réellement obtenir la nourriture et les médicaments dont ils ont besoin », a-t-il ajouté.
Son intervention était la dernière de Berlin sur la Syrie, l’Allemagne quittant le 31 décembre le Conseil de Sécurité après deux ans comme membre non permanent. Pendant ces deux années, des confrontations régulières ont eu lieu entre Berlin et Moscou sur le dossier syrien.
« Après deux ans de présence au Conseil de Sécurité, nous devons être honnêtes, ce Conseil a laissé tomber le peuple syrien », a aussi dit l’ambassadeur allemand, en soulignant par ailleurs : « La Russie n’a pas seulement soutenu (Bachar al) Assad, mais a aussi contribué elle-même à la souffrance et la mort de gens ».
Si le Conseil a laissé tomber la Syrie, c’est la faute des « comportements hypocrites » de l’Allemagne et des Occidentaux, a rétorqué l’ambassadeur russe adjoint, Dmitry Polyanskiy.
« Vous avez fait de cette réunion votre chant du cygne […] mais pour tout vous dire, vous n’allez pas nous manquer », a-t-il ajouté. « Grâce à vous, de nombreux membres de l’ONU qui avant avançaient que l’Allemagne devrait être membre permanent du Conseil de Sécurité, se posent maintenant des questions en se demandant si on doit permettre autant de cynisme dans cette enceinte », a déclaré le diplomate russe.
En ironisant sur un « cours magistral » dispensé par l’ambassadeur allemand, le représentant de la Chine, Yao Shaojun, a assuré que des projets humanitaires pour des Syriens avaient été bloqués à cause de sanctions de l’Union Européenne et des États-Unis interdisant un transfert de fonds pour les réaliser.
« Si l’Allemagne souhaite rejoindre le Conseil de Sécurité, le chemin sera difficile. La performance de l’Allemagne au Conseil de Sécurité n’a pas répondu aux attentes du monde et aux attentes du Conseil », a asséné le diplomate chinois.
Le Conseil de Sécurité compte cinq membres permanents dotés d’un droit de veto (dont la Russie et la Chine) et dix membres non permanents élus pour deux ans.
source : https://www.lapresse.ca/international
envoyé par Mouna Alno-Nakhal
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