par Olivier Renault.
La réalité est de plus en plus rattrapée par la science-fiction. L’US Air Force (USAF) a utilisé pour la première fois un programme d’algorithme artificiellement intelligent, appelé ARTUµ, pour contrôler le radar d’un avion espion Lockheed U-2. C’est la première fois que l’intelligence artificielle (IA) était utilisée sur un avion militaire.
Le vol a eu lieu le 15 décembre en utilisant un avion U-2 Dragon Lady affecté à la 9e Escadre de reconnaissance à la Beale Air Force Base en Californie. Les chercheurs du laboratoire fédéral U-2 de l’Air Combat Command ont développé le logiciel ARTUµ qui est un programme d’apprentissage automatique formé pour trouver des lanceurs de missiles ennemis en utilisant plus d’un demi-million de simulations informatiques, selon l’US Air Force (USAF). On apprend que la chasse aux sites de lancement de missiles est, par ailleurs, effectuée par le pilote et constitue une mission importante dans plusieurs régions du monde, y compris le long de la frontière nord et sud-coréenne, tient à préciser le site spécialisé dans l’aviation.
« Pendant ce vol, ARTUµ était responsable de l’utilisation des capteurs et de la navigation tactique, tandis que le pilote pilotait l’avion et coordonnait avec l’intelligence artificielle (IA) le fonctionnement des capteurs », a expliqué l’armée américaine en précisant « qu’ensemble [en couple], ils ont effectué une mission de reconnaissance lors d’une simulation de frappe de missile » et que « la responsabilité principale de l’ARTUµ était de trouver des lanceurs ennemis pendant que le pilote était à la recherche d’avions menaçants, tous deux partageant le radar du U-2 ».
Afin de mieux comprendre le système inédit, le site DefenseNews emploie une image parlante en prenant en exemple, Luke Skywalker qui, dans le film Star Wars, détruit l’étoile de la mort avec « l’adorable droïde » nommé R2-D2 à l’arrière de son X-wing. R2-D2 aide le héros de la force du bien dans le film, à naviguer et à réparer son vaisseau spatial en temps réel ». Maintenant, c’est l’US Air Force qui a, à sa façon, son propre R2-D2 – appelé, dans la réalité, Artuμ – ce système d’intelligence artificielle qui a, donc, volé à bord d’un Lockheed Martin U-2 pour la première fois le 15 décembre dernier et qui avait le contrôle du radar et des systèmes de capteurs de l’avion espion.
Artuµ, ce R2-D2, a été créé par le laboratoire fédéral U-2, qui en octobre dernier a mis, avec succès, à jour le logiciel de l’avion alors qu’il volait et c’était une première pour l’armée américaine. « Cette prouesse technologique alliant le récit futuriste issu de la science-fiction a été rendue possible grâce au déploiement de Kubernetes, une méthode conteneurisée open source pour automatiser les mises à jour logicielles ».
Le site du Air Combat Command en rajoute sur l’origine de ces Kubernetes : « Cela a été conçu à l’origine par Google et est maintenant maintenu par la « Cloud Native Computing Foundation » ; « Son environnement de gestion centré sur les conteneurs orchestre le calcul, la mise en réseau et le stockage au nom des charges de travail des utilisateurs et permet le déploiement d’applications complexes basées sur des microservices avec une automatisation complète ».
L’US Air Force affirme que le laboratoire fédéral U-2 a conçu le logiciel d’IA pour qu’il soit « facilement transférable » à d’autres systèmes tout en expliquant qu’il envisage d’affiner la technologie. « Mettre l’IA en toute sécurité aux commandes d’un système militaire américain pour la première fois inaugure une nouvelle ère de regroupement [fusion] entre l’homme et la machine et de compétition algorithmique », a déclaré Will Roper, secrétaire adjoint de l’US Air Force pour l’acquisition, la technologie et la logistique. « Ne pas réaliser le plein potentiel de l’IA signifiera céder l’avantage décisionnel à nos adversaires », a-t-il rajouté.
Le département de la Défense des États-Unis estime que l’intelligence artificielle et d’autres formes d’automatisation sont importantes pour accélérer la prise de décision sur le champ de bataille, en donnant à tout militaire par le perfectionnant des technologies un avantage sur ses adversaires. L’avion espion U-2, qui date de l’époque de la guerre froide et qui a volé pour la première fois en 1955, est toujours en service et a récemment été utilisé par l’US Air Force pour mener ces essais en plein vol.
Au cours des derniers mois, le service a également testé des moyens de télécharger des mises à jour de logiciels sur l’avion pendant le vol. Nous aurions aimé connaître le son de la voix de ce R2-D2 qui vient de voir le jour. Donne-t-il des ordres rudes au pilote humain ou a-t-il une voix sensuelle ? Les sites DefenseNews, GlobalFlight ou du Air Combat Command ne nous informent pas sur ce point.
source : http://www.observateurcontinental.fr/
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